Il méritera la bienveillance par l’expression des mœurs, par un air de probité et de modestie. […] Il peut donc commencer d’un air grand et majestueux, si sa matière le permet. […] Cette pensée a beaucoup d’éclat, et même un air de grandeur qui impose. […] » Pourquoi faut-il que les antithèses viennent donner un air de petitesse à de si grands traits ? […] Cette espèce de triomphe, dont l’orateur jouit d’avance, augmente ses forces, et lui donne un air de confiance qui subjugue et entraîne les esprits.
Magnin, se plaisent, dans leurs jeux, à sortir d’eux-mêmes, à imiter les grandes personnes, à jouer les rôles de père, de général, de roi ; ces peintures imparfaites de la société et des passions humaines les intéressent souvent plus vivement que leurs jeux favoris, la course en plein air, les exercices corporels. […] Cette école de l’adversité nous fortifie par une épreuve anticipée du malheur, en même temps qu’elle nous rend moins confiants dans la prospérité, et qu’elle nous apprend à compatir aux maux d’autrui : le malheur est comme ces pluies d’orage qui purifient l’air et hâtent la maturité des fruits. […] On distingue dans l’opéra le récitatif, qui est une sorte de déclamation musicale ; les airs, qui se placent dans les moments passionnés ; et les chœurs.
L’air même qui l’enveloppe et qu’il respire, le pénètre d’un froid glacial. […] L’air, embaumé par les fleurs, porte à son jeune cerveau L’encens de leurs parfums. […] La suite de cette éloquente oraison funèbre se distingue par des beautés d’un ordre aussi élevé, et nous apprend qu’en général le choix des expressions, la tournure des phrases, la coupe des périodes, en flattant agréablement l’oreille, porte dans les ouvrages de ce genre ; un air de grandeur et de majesté dont les pensées seules ne pourraient, jamais les revêtir.
Rollin dit encore : Tout cela doit se faire d’une manière simple et naturelle, sans étude et sans affectation ; l’air, l’extérieur, le geste, le ton, le style, tout doit respirer je ne sais quoi de doux et de tendre, qui parte du cœur et qui aille droit, au cœur. […] Voltaire dit de même : C’est la nature dont l’instinct enseigne à prendre d’abord un air, un ton modeste avec ceux dont on a besoin. […] Comme ce platane est large et élevé et cet agnus-castus avec ses rameaux élevés et son délicieux ombrage, ne semble-t-il pas qu’il est là chargé de fleurs pour embaumer l’air ? […] Goûte un peu l’air qu’on y respire ; est-il rien de si suave et de si délicieux ? […] Pourquoi se dire avec amertume que, dans le monde constitué comme il est, il n’y a pas d’air pour toutes les poitrines, pas d’emploi pour toutes les intelligences ?
L’épitre familière prend un air de négligence et de liberté ; elle badine agréablement, elle sème partout la saillie, les traits d’esprit et la grâce.
L’âge viril plus mûr inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage ; Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir. […] Cousin aux auditeurs de son Cours d’histoire de la philosophie, quel est celui de vous qui pense que les lieux, la terre qu’il habite, l’air qu’il respire, les montagnes ou les fleuves qui l’avoisinent, le climat, le chaud, le froid, toutes les impressions qui en résultent, en un mot, que le monde extérieur lui est indifférent et n’exerce sur lui aucune influence ?
« Ces ornements supposent dans la voix une véhémence qu’on ne doit attendre ni exiger de lui ; il sera simple dans son débit comme dans son style… Son action ne sera ni tragique ni théâtrale ; avec des gestes modérés et l’air du visage, il produira une vive impression ; et sans grimace, il fera voir naturellement dans quel sens il faut l’entendre…, etc. » Il en est de même à propos des autres genres de style. […] Les idées de Lamartine, par exemple, ou de Victor Hugo, sont celles de plusieurs esprits distingués de notre siècle ; en les vulgarisant, ils les ont fait partager par un plus grand nombre encore ; elles sont, en quelque sorte, dans l’air que nous respirons.
Voici un vers composé de douze syllabes qui sont toutes accentuées : Lac, près, bois, monts, ifs, pins, eaux, mers, flamme, air, tout fuit. […] C’est à dessein que Delille a amené l’enjambement suivant : Soudain le mont liquide, élevé dans les airs, Retombe ; un noir limon bouillonne au fond des mers, L’enjambement est défendu dans le vers français à cause de la rime, qu’il tendrait à faire disparaître ; il choque l’oreille et le goût : tel est ce vers : Consultons un devin, un prêtre, un interprète Des songes ; car souvent… Depuis Malherbe, le vers sur le vers n’osa plus enjamber ; nos meilleurs poètes ont évité l’enjambement, surtout dans les genres élevés ; on est moins sévère pour les genres simples.