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150. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Il y a même une différence essentielle à observer ici : les actions ne mettent précisément en évidence que le personnage qui agit, tandis que ces discours adressés à tout un peuple, dans une circonstance importante pour lui, nous font d’autant mieux connaître l’esprit et les mœurs de ce peuple, que l’orateur, quel qu’il soit, a dû accommoder son style et ses pensées au langage et aux idées de ceux qui l’écoutaient. […] Il s’agit ici de l’expédition de Sicile, conçue par le génie ardent d’Alcibiade, combattue et contrariée par le sang-froid de Nicias, qui en sentait les inconvénients, et s’était efforcé de les faire sentir aux Athéniens dans une longue harangue.

151. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Avocat, il s’agit d’un chapon, Et non point d’Aristote et de sa politique. […] Il s’agit d’un chien qui a mangé un chapon. — Léandre, fils de Dandin qui a la manie de juger, métamorphose en avocats son portier et son secrétaire l’Intimé. — Racine qui imite ici les Guêpes d’Aristophane, se moque de la déclamation qui régnait alors au barreau.

152. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Tandis que1 le peuple de Rome ne fut corrompu que par ses tribuns, à qui il ne pouvait accorder que sa puissance même, le sénat put aisément se défendre, parce qu’il agissait constamment ; au lieu que la populace passait sans cesse de l’extrémité de la fougue à l’extrémité de la faiblesse. […] Rappelons ces vers de Corneille (Cinna) : … Quand le peuple est maître, on n’agit qu’en tumulte ; La voix de la raison jamais ne se consulte ; Les bonneurs sont vendus aux plus ambitieux ; L’autorité livrée aux plus séditieux.

153. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Mais vous ne m’approuveriez pas, dans une occasion aussi grave, de me livrer au seul sentiment de l’amitié ; il s’agit d’intérêts qui, à vos yeux comme aux miens, sont au-dessus de tout et qui nous commandent à tous deux l’oubli de nous-mêmes. […] S’il s’agissait de briser toutes les cordes de la lyre, je concevrais que je n’en eusse pas le droit ; mais, une coupée, l’autre subsiste encore.

154. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Qu’il s’agisse de défendre sa vie ou son opinion, de faire punir un coupable ou condamner un rival politique, les moyens sont les mêmes dans les deux pays. […] Quand il s’agit d’arracher au Sénat un arrêt de mort contre les complices du conspirateur, il s’attendrit, il parle avec émotion de ses dangers, de l’anxiété de sa famille, de la désolation des bons citoyens.

155. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Et le dernier était de ceux qui blâmaient l’emportement des premiers et n’approuvaient pas aussi la retenue des seconds, et qui se tenaient dans un parti mitoyen, pour agir dans les occasions ou selon leur intérêt ou selon leur devoir. […] Cette négligence en une affaire où il s’agit d’eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m’irrite plus qu’elle ne m’attendrit ; elle m’étonne et m’épouvante : c’est un monstre pour moi. […] Quand le vice veut procurer quelque grand avantage au monde, pour surprendre l’admiration, il agit comme la vertu, parce qu’elle est le vrai moyen, le moyen naturel du bien : mais celui que le vice opère n’est ni son objet ni son but. […] Ne feignez qu’un moment : laissez partir Sévère411, Et donnez lieu d’agir aux bontés de mon père. […] est-ce l’une, est-ce l’autre Qui fait agir la sienne au refus de la nôtre ?

156. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Prosper Mérimée Né en 1803 » pp. 286-290

On croit en eux, parce qu’ils croient en eux-mêmes, parce qu’ils parlent et agissent naïvement, sans songer au spectateur qui les regarde et les écoute.

157. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Quand il s’agit du rang de la France dans les choses matérielles, l’émulation des peuples étrangers peut nous y servir, et nous faisons bien de la provoquer ; mais pour soutenir notre supériorité dans les choses de l’esprit, nous n’avons pas à compter sur le stimulant de la concurrence étrangère : il faut que toute l’émulation vienne de nous.

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