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76. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Mais Thomas se croyait appelé à faire une révolution dans l’éloquence ; et cette révolution consistait à substituer le jargon philosophique à la belle et noble simplicité dont Voltaire et Buffon viennent de nous donner des exemples ; aux mouvements de l’âme, de froides et ridicules exclamations ; et le langage technique des sciences exactes à ces figures hardies ou touchantes qui donnent tant de force ou de chaleur au style. Ainsi, sécheresse et emphase, bouffissure et aridité, voilà le caractère dominant de cette éloquence prétendue philosophique. […] (Essai sur l’Éloquence, tom. 2, pag. 162).

77. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Origine et principe des beaux-arts Les arts en général ont été inventés, les uns pour le seul besoin de l’homme ; ce sont les arts mécaniques : les autres pour son plaisir et son utilité tout à la fois ; ce sont les beaux-arts, appelés libéraux, parmi lesquels l’éloquence et la poésie tiennent le premier rang. […] De là, l’origine de l’éloquence. […] On voit, en effet, que l’éloquence et la poésie l’imitent par les diverses formes et les divers agréments du discours ; l’architecture, par les masses ; la sculpture, par le relief ; la peinture, par les couleurs ; la musique, par les sons inarticulés ; la danse, par les mouvements et les attitudes du corps.

78. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XI. du corps de l’ouvrage. — narration, description  » pp. 146-160

que d’Essais sur les éloges , sur l’éloquence de la chaire, sur la manière d’écrire l’histoire, sur la critique ! […] Mais dans les livres didactiques, dans l’éloquence démonstrative, délibérative et judiciaire, la dépendance réciproque des idées, comme on a pu le conclure de tout ce qui précède, ne s’accommode guère d’un ordre rigoureux, et varie au gré d’une foule de circonstances. […] Il en est de même de l’éloquence judiciaire. […] Le Livre des orateurs, par Timon, 12e édit. ; Bruxelles, Jamar, 1843. — Éloquence et improvisation, art de la parole oratoire, par Gorgias ; Paris, 1846.

79. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

Mais cette même symétrie, qui sied à la discussion savante, répugne à la fougue de l’éloquence. […] Cet étalage de lecture, ce faste d’érudition ne convient pas à l’éloquence. […] J’en ai donné, en parlant du discours de Cicéron pour Ligarius, le plus bel exemple que l’histoire de l’éloquence nous ait transmis.

80. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Ces notions préliminaires nous ont semblé indispensables, pour mieux apprécier l’effet de l’éloquence et le mérite des orateurs. […] L’insinuation et l’ornement sont, au contraire, les deux caractères dominants de l’éloquence de Cicéron. […] Ce qui prouve que Cicéron savait se plier à tous les tons de l’éloquence, et donner, quand il le fallait, à son style, la force et la véhémence auxquelles il était cependant naturellement moins porté que Démosthène. […] Un monument bien précieux, chez les anciens, du genre d’éloquence que nous traitons actuellement, ce sont les discours fameux prononcés dans le sénat romain, par César et par Caton, au sujet des complices de Catilina. […] » César vient de parler avec autant d’art que d’éloquence sur la vie et sur la mort : il regarde sans doute comme des chimères ce que l’on rapporte des enfers, où les méchants, à jamais séparés des bons, habitent un séjour d’horreur et de désespoir.

81. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

La raison, comme je l’ai déjà répété souvent, est la base de toute éloquence mâle et persuasive. […] C’est ici le règne de l’éloquence, c’est ici qu’elle exerce tout son pouvoir. […] Moyens de faire des progrès en éloquence. […] En matière de goût, comme en éloquence et en poésie, à qui faut-il en appeler ? […] L’on confondait ensemble l’histoire, l’éloquence et la poésie.

82. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Ce serait une carrière bien intéressante à parcourir pour le rhéteur philosophe, que de suivre la marche et les progrès de l’éloquence, depuis Hérodote jusqu’à Tacite. […] C. ; et il est probable que ce que lui avait inspiré la muse de l’éloquence, ne fut pas ce qui charma le moins ses auditeurs. […] Au surplus, ces morceaux d’opposition ouvrent un champ si favorable à l’éloquence du style, que les grands écrivains n’ont jamais manqué de s’en emparer, quand leur sujet les présentait naturellement. […] Cette dernière proposition respire bien franchement l’espèce de confiance qu’inspire au sauvage le sentiment de sa force ; et l’énergique concision de ce petit discours, où chaque mot est une pensée, et une grande pensée, caractérise parfaitement l’éloquence de la nature : on sent que c’est ainsi qu’un barbare a dû parler. […] Son éloquence est aussi animée, aussi entraînante alors, qu’elle vient de vous paraître tranquille et raisonnée, il n’y a qu’un moment.

83. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Mais comparez leur conclusion à celle du rhéteur grec : « Ne sacrifions jamais un mot à l’euphonie, dit Quintilien, quand ce mot est juste et expressif, car il n’en est pas de si épineux qui ne puisse se placer convenablement. » Et Cicéron : « La recherche continuelle du nombre et de l’harmonie finit par nuire à l’éloquence, surtout à celle du barreau, elle lui ôte tout caractère de vérité et de bonne foi. » Nous voilà, comme vous voyez, bien loin de Denys d’Halicarnasse, mais, à mon sens, bien plus près de la raison. […] Son triomphe est dans l’éloquence de la chaire, de la tribune, du barreau, de l’académie, et j’ajouterai, en dépit des diatribes contre la tirade, dans l’éloquence du drame et de la passion. […] Rotrou : J’avais, sans ce discours, assez de connaissance De l’adresse d’Ulysse et de son éloquence ; Mais il éprouverait, en un pareil ennui.

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