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111. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Sans doute Cicéron exagérait ses propres sentiments ; mais entraîné par l’admiration réelle que lui inspirent les exploits de César, enflammé par l’idée d’exciter cette grande âme à s’élever encore au-dessus de tant de gloire en pardonnant à Marcellus, il s’échauffe, il s’exalte, et passe les bornes, sans s’en apercevoir43. […] Pour nous ces globes d’or qui roulent dans les cieux Épuraient leurs rayons et choisissaient leurs feux ; Les oiseaux par leurs chants, l’onde par son murmure, À fêter ce beau jour invitaient la nature ; Les coteaux, les vallons semblaient se réjouir, Les arbres s’incliner, les fleurs s’épanouir ; Zéphyre nous portait ses fleurs fraîches écloses ; De son aile embaumée il secouait les roses ; Des plus douces vapeurs l’encens délicieux En nuage odorant s’élevait vers les cieux47. […] « Ces plumes naissantes arrachées à l’ambition de César, son vol ne sera plus qu’un vol ordinaire : sans quoi, il va s’élever au-delà de la portée de la vue des hommes, et nous retenir dans le plus servile effroi ».

112. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

« Quand les succès élèvent nos sentiments, nous pouvons, sans injustice, nous élever au-dessus des autres, puisque celui que le malheur accable ne trouve personne qui partage ses disgrâces On nous dédaigne dans l’adversité ; que l’on nous pardonne donc la fierté de notre âme dans la prospérité. — Ces hommes pleins d’un noble orgueil, et tous ceux, en général, qui ont brillé par des qualités supérieures, se sont vus en butte, pendant qu’ils vivaient, à l’injustice, et souvent aux persécutions de leurs contemporains.

113. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Élevons à sa cendre un monument célèbre. […] Parmi les autres manières de mêler agréablement les rimes dans ces sortes de stances, celle-ci est la plus belle : Combien plus sage et plus habile Est un roi, qui, par ses faveurs, Songe à s’élever dans les cœurs Un trône durable et tranquille ; Qui ne connaît point d’autres biens, Que ceux que ses vrais citoyens De sa bonté peuvent attendre ; Et qui, prompt à les discerner, N’ouvre les mains que pour répandre, Et ne reçoit que pour donner.

114. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Zénobie ou la vanité de la magnificence Ni les troubles, Zénobie 4, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice ; l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient du bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues5 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez le porter, avant de l’habiter vous, et les princes vos enfants. […] Grues, machines pour élever les lourdes masses.

115. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

Le voici : « Livrés, dès notre enfance, aux préjugés de l’éducation et de la coutume, le désir d’une fausse gloire nous empêche de parvenir à la véritable ; et, par une ambition qui se précipite en voulant s’élever, on veut agir avant que d’avoir appris à se conduire, juger avant que d’avoir connu ; et, si nous osons même le dire, parler avant que d’avoir pensé ».

116. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Prosper Mérimée Né en 1803 » pp. 286-290

Là s’élevait une petite pyramide de branchages, les uns verts, les autres desséchés, amoncelés à la hauteur de trois pieds environ.

117. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Dans tous les genres de contention lui s’élèvent entre les hommes, si la force méprisait l’adresse, la faiblesse l’inventerait. […] Théophraste reconnaissait que la lecture des poètes était infiniment utile aux orateurs ; Longin la recommande à ceux qui veulent s’élever au ton de la haute éloquence. […] Les uns, véritablement inspirés, expriment sensiblement quelque chose de divin ; les autres, s’efforçant de s’élever au-dessus d’eux-mêmes, laissent toujours voir en eux la faiblesse humaine. […] Vous élevez bien haut l’éloquence et les sermons des Pères. […] Elle est d’autant plus active que son but est bien moins d’élever un acteur que d’en abaisser un autre ne faut un siècle pour mettre aux choses leur véritable prix dans ce seul genre.

118. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

Virgile lui-même, quoique très capable de s’élever quand il tend au sublime, doit son plus grand mérite à la beauté et aux grâces, qui font le caractère spécial de ses ouvrages.

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