Mais mettez la vérité sous le patronage d’un grand nom, d’une autorité imposante, elle ne sera pas plus vraie, sans doute, mais elle sera plus vraisemblable, et n’aura pas à vaincre, avec l’erreur, la vanité et l’envie. […] Ces opinions sout en quelque sorte des témoignages publies d’autant plus puissants, qu’ils n’ont été dictés ni par la haine, ni par la faveur, mais qu’ils ont pour fondement la vertu et la vérité.
Telle est l’importante vérité que nous apprend le savant Huet129, évêque d’Avranches, dans son Traité de l’origine des romans.
Ce passage seul peut faire comprendre combien la science de bien dire est importante, noble, sublime, et combien l’on doit craindre de la dégrader, en l’éloignant de la vérité et de la vertu qui sont les sources du beau, pour la faire servir au triomphe du vice et du mensonge, qui avilissent l’homme, et des passions immorales qui le rapprochent de la brute, dont la parole doit par sa nature le distinguer plus que toute autre chose.
C’est une vérité également reconnue des personnes très instruites, et de celles qui ne l’étant que médiocrement, regrettent tous les jours la perte d’un temps si précieux.
A voir ces vers pleins d’aisance, qui n’ôtent à l’expression de l’idée rien de nécessaire et ne lui ajoutent rien de superflu, il s’imagine volontiers que lui-même il n’écrirait pas autrement que l’auteur, tandis qu’il conçoit bien, en prenant la plume, la vérité de ce mot du poëte : … Sibi quivis Speret idem, sudet multum frustraque laboret Ausus idem : tantum series juncturaque pollet ! […] Ce qu’on peut dire avec vérité, c’est que généralement inférieur à Corneille pour la grandeur des idées et des caractères autant que pour la fécondité de l’invention, Racine lui est, en revanche, supérieur par la manière dont il traite la passion et par l’emploi des images dans le style, où il est avec Boileau, notre modèle le plus soutenu.
Il faut que le fait soit vraisemblable, c’est-à-dire qu’il ait l’apparence de la vérité. Il n’est pas nécessaire qu’un sujet soit historique et vrai dans tout l’acception du mot : il peut être tout entier d’imagination ; mais il doit être traité selon les règles de la vérité.
C’est une âme pleine qui cherche à s’épancher : c’est un vrai citoyen qu’afflige l’état de son pays et l’insouciance de ses concitoyens ; il veut le bien et la gloire de tous, et il sent que pour faire l’un et l’autre, il faut exposer la vérité dans tout son jour, et sacrifier sans balancer tous les vains ménagements d’une fausse délicatesse. […] Laissons donc ces contes frivoles, et pénétrons-nous seulement de cette grande vérité, que Philippe est notre ennemi, qu’il nous a dépouillés de nos possessions, qu’il nous outrage depuis longtemps, que notre espoir a été trompé jusqu’ici, que nous n’avons désormais de ressources qu’en nous-mêmes, et que si nous balançons à porter la guerre au-dehors, nous serons forcés de la faire chez nous. […] Comment, en effet, distinguer la vérité à travers tant de nuages ; comment concilier l’intérêt général et sa passion particulière ?
Je ne m’étais chargé dans cette occasion Que d’excuser César d’une seule action ; Mais puisque, sans vouloir que je le justifie, Vous me rendez garant du reste de sa vie, Je répondrai, madame, avec la liberté D’un soldat qui sait mal farder la vérité. […] 3° Mais puisque, sans vouloir que je le justifie, Vous me rendez garant du reste de sa vie, Je répondrai, madame, avec la liberté D’un soldat qui sait mal farder la vérité. […] Il semble que l’isolement aurait paru trop hardi au poète, si le vers avait été brisé comme ci-dessous : Je répondrai, madame, avec la liberté D’un soldat : je sais mal farder la vérité.
L’action dramatique est soumise aux yeux et doit se peindre comme la vérité ; ce qui demande un vraisemblable d’une espèce particulière au drame, que nous examinerons tout à l’heure. […] C’est pourtant la vérité ; les Fâcheux de Molière, le Mercure galant de Boursault, et, à un rang inférieur, les Originaux de Fagan, la Nouveauté de Legrand et bien d’autres, vivront tant qu’on aimera la bonne comédie. […] Il réunit au plus haut degré tous les talents des comiques grecs et des latins : le sel et la gaîté d’Aristophane, la finesse et la vérité de Ménandre, la force et l’abondance de Plaute, la noblesse et les grâces de Térence173.
Mais consultons l’intérêt de nos affaires et la vérité de nos écrits. […] Les motifs auxquels vous attribuez les partis qu’on m’a vu prendre, depuis que je porte une espèce de nom dans le monde, me font peut-être plus d’honneur que je n’en mérite ; mais ils sont certainement plus près de la vérité que ceux que me prêtent ces hommes de lettres qui, donnant tout à la réputation, jugent de mes sentiments par les leurs. […] On ne sait si l’on doit sourire ou le plaindre ; il écrivait ailleurs sur lui-même : « Je le dis avec autant de vérité que de fierté : jamais, en aucun temps de ma vie, il n’appartint ni à l’intérêt ni à l’indigence de m’épanouir ou de me serrer le cœur.
A certaines vérités rudes, mais tempérées par la bonhomie et la belle humeur, on reconnaît le roi qui fait fi de la rhétorique, porte l’épée au côté, sait mener son monde et le ranger à l’obéissance, est passé maître dans l’art de gagner les esprits et de séduire les plus récalcitrants, possède l’expérience des hommes, ne dédaigne pas la ruse quand la loyauté serait peine perdue, et mêle l’adresse aux bons propos, à l’indulgence, à une bonté vraie quoique toujours très clairvoyante.
Un seul homme, Démarate de Lacédémone, réfugié à la cour de ce prince, osa lui dire la vérité. […] À mon avis, quand bien même ils réuniraient leurs forces avec celles de tous les peuples de l’Occident, ils seraient incapables de me résister, d’autant plus que la concorde ne règne pas entre eux. » « Grand roi, répondit Démarate, dois-je vous parler conformément à la vérité, ou pour vous être agréable ? — Il faut, répliqua Xerxès, me déclarer la vérité, et je te promets que mes dispositions à ton égard seront tout aussi bienveillantes qu’auparavant. » — « Puisque vous m’autorisez, ajouta le Lacédémonien, à prononcer des paroles, dans lesquelles personne ne trouvera jamais une trace d’imposture, voici ma profession de foi. […] Allons, en vérité, Démarate, tu veux plaisanter. » « Dès le début de notre entretien, répondit le Spartiate, je savais bien qu’en vous exprimant la vérité, je ne serais pas agréable, mais c’est vous qui m’avez forcé à vous parler avec franchise. […] Aujourd’hui, tu n’entendras de ma bouche que la vérité.
On appellera encore fusion, ou, si l’on veut, confusion, cette nouvelle poésie pastorale qui sous le nom de Bergerie chez Remi Belleau, d’Églogue chez Ronsard, de Bergeries chez Desportes, mêla l’imitation de Sannazar et du Tasse à celle de Théocrite et de Virgile, et le roman et le drame à l’idylle ; qui, sous le nom de Pastourelle ou Fable bocagère chez Nicolas de Montreux, de Pastorale, Pastorale dramatique chez d’autres, ajoute au théâtre un genre qui s’y fera une large place au xviie siècle ; qui, sous le nom de Bergerie spirituelle chez Louis des Mazures, fait de l’Erreur un berger et de la Vérité une bergère, et de Dieu le « pasteur d’en haut » ; qui, sous le nom d’Églogues spirituelles chez Remi Belleau, repris plus tard par l’évêque Godeau et l’abbé Cotin, associe le sacré au profane et donne le nom de « Nymphettes » aux filles de Sion. […] Dixain Si j’ay du bien, hélas, c’est par mensonge, Et mon tourment est pure vérité : Je n’ai douceur qu’en dormant et en songe, Et en veillant je n’ay qu’austérité : Le jour m’est mal, et bien, l’obscurité : Le court sommeil ma dame me présente, Et le réveil la fait trouver absente. […] Je ne sçauroy la vérité cacher De peur de voir un autre s’en fâcher. […] Les procès ………… A la vérité, Rien ne ressemble mieux à la Divinité. […] Si je fay quelque songe J’en suis espouvanté, Car mesme son mensonge Exprime de mes maux la triste vérité… Toute paix, toute joye A prins de moy congé, Laissant mon ame en proye A cent mille soucis dont mon cœur est rongé.
Il est une vérité incontestable, c’est qu’aucune des nations de l’Europe n’a attaché, jusqu’ici, autant d’importance aux discours publics, n’a accordé autant de considération aux orateurs, que les Grecs et les Romains.
Au milieu des discours qui plaisent, ne jugeons rien de digne de nous que les enseignements qui édifient ; et accoutumons-nous tellement à aimer Jésus-Christ tout seul dans la pureté naturelle de ses vérités toutes saintes, que nous voyions encore régner dans l’Eglise cette première simplicité, qui a fait dire au divin apôtre : Quum infirmor, tunc potens sum : « Je suis puissant parce que je suis faible » ; mes discours sont forts, parce qu’ils sont simples ; c’est leur simplicité innocente qui a confondu la sagesse humaine2. […] Ceux qui trouvent que les animaux ont de la raison, parce qu’ils prennent pour se nourrir et se bien porter les moyens convenables, devraient dire aussi que c’est par raisonnement que se fait la digestion… Toute la nature est pleine de convenances et disconvenances, de proportions et disproportions, selon lesquelles les choses, ou s’ajustent ensemble, ou se repoussent l’une l’autre : ce qui montre, à la vérité, que tout est fait par intelligence, mais non pas que tout soit intelligent.
Pour la glose, pour la métaphore et pour les autres formes, en y substituant le terme propre, on pourrait reconnaître que nous disons la vérité. […] Outre cela, si l’on reproche le manque de vérité, on répondra qu’on a voulu rendre les objets tels qu’ils devraient être. […] Car il ne serait peut-être pas mieux parler de telle façon, ni possible de dire la vérité, mais on en parle un peu au hasard, comme dit Xénophane. […] Enfin, c’est par le discours lui-même que l’on persuade lorsque nous démontrons la vérité, ou ce qui paraît tel, d’après des faits probants déduits un à un. […] Ils ne se fient pas au premier venu ; ils ne se défient pas, non plus, de tout le monde, mais leurs jugements sont en rapport avec la vérité.
Aussi me pardonnera-t-on volontiers, je l’espère, d’avoir sacrifié quelquefois au développement de pareilles vérités, les graves niaiseries de la litote et de la catachrèse, et d’avoir mis en exemples, toujours tirés des plus grands maîtres, ce qui ne se trouve ailleurs que sous la forme aride et rebutante des préceptes.
Descartes et Gassendi ont découvert des vérités qu’Aristote ne connaissait pas.
. — Le loup répond : « J’en sais la vérité ; — - c’est cela même que me fit ton père — à cette source où avec lui j’étais. — Il y a six mois à cette heure, ainsi que je crois. — Pourquoi imputez-vous cela, fait-il, à moi ? […] Il m’exhorta à dire à la reine la vérité. […] Je ne m’en étonne pas : dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parce qu’ils se font haïr. […] Pour moi, qui aime toujours à faire des réflexions, je voudrais que le Roi en fît là-dessus, et qu’il jugeât par là combien il est loin de connaître jamais la vérité. […] Ses principaux ouvrages sont le traité De la recherche de la vérité (1674-1675) et les Entretiens sur la métaphysique et sur la religion (1688).
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Ô force de la vérité !
Non, certes ; bien que les discours et oraisons aient, avec les autres genres de littérature, beaucoup de points de contact, il y a une multitude de vérités qui y sont absolument étrangères, et qu’il est, non pas seulement fâcheux, mais honteux d’ignorer.
Toute vérité a ses écueils, aussi ajoutons : « Il faut rendre les enfants raisonnables, mais non pas raisonneurs.
Il résulte de la définition même de la métaphore qu’elle doit être vraie, c’est-à-dire fondée sur une ressemblance réelle et non point équivoque ou supposée ; lumineuse, en sorte que cette vérité et cette justesse de rapports frappent l’esprit à l’instant, et n’y laissent jamais la moindre ambiguïté ; noble, qu’on ne la tire point d’objets bas, dégoûtants, inconvenants, de façon à déparer le discours qu’elle doit orner ; naturelle, qu’elle ne soit ni péniblement recherchée, ni multipliée sans mesure et sans besoin ; préparée, quand le terme substitué n’a pas une analogie assez sensible avec celui qu’on rejette, qu’il soit amené par d’autres qui ménagent la transition entre l’expression propre et l’expression figurée ; soutenue enfin, c’est-à-dire que, si la métaphore se prolonge, elle soit toujours d’accord avec elle-même et que ses termes ne semblent pas s’exclure mutuellement. […] L’allégorie dont je veux parler n’est qu’un détail jeté dans un poëme ou dans quelque autre ouvrage, une image vive et diaphane dont ou revêt une pensée, soit pour l’embellir et la rendre plus sensible, soit pour présenter avec ménagement quelque vérité utile, mais sévère.
Un certain sot de qualité, Lisait à Saumaise 156 un ouvrage, Et répétait à chaque page, Ami, dis-moi la vérité. […] monsieur, répondit Saumaise, J’ai de bons auteurs pour garants, Qu’il ne faut jamais dire aux grands De vérité qui leur déplaise.
Voici ce qu’il écrivait à un de ses amis, l’abbé Nicaise : « La calomnie ne m’a fait aucun mal : j’en ai avalé le calice, où, dans la vérité, je n’ai trouvé l’amertume que l’on pourroit croire.
La vérité.
Écrivain juste, clair, exact, uni, probe comme sa pensée, il a l’expression ferme, nette, appropriée, simple sans bassesse, noble sans recherche ; il songe à instruire plus qu’à plaire, et nous émeut par la force pénétrante de la vérité.
Quand il peut trouver l’occasion de reprocher au ministre le peu de soin qu’il prend de sa santé, les excès de travail qu’il se permet, il faut voir quelle énergie il met dans ces vérités dangereuses ; on croirait, au son de sa voix, qu’il s’expose à tout pour satisfaire sa conscience, et ce n’est qu’à la réflexion qu’on observe que, pour varier la flatterie fade, il essaye de la flatterie brusque sur laquelle on est moins blasé.
La comédie emploie ce style avec succès, pour reproduire la vérité des mœurs et du langage de la vie ordinaire. […] Une pensée est juste, quand elle exprime une chose telle qu’elle est, sans exagération, sans altération de la vérité, comme : la partie est moins grande que le tout. […] Elle ne doit outrer la vérité que jusqu’à une certaine mesure, afin que le lecteur puisse y faire la part du vrai et du faux.
Les réflexions que le poète Andrieux fait sur la mobilité du caractère de l’homme, sont pleines de vérité : L’homme est dans ses écarts un étrange problème : Qui de nous en tout temps est fidèle à soi-même ? […] 9° L’hyperbole qui nous fait grandir ou diminuer les objets, plaît beaucoup, quoiqu’elle s’éloigne de la vérité. […] Seulement il est une observation importante dont il faut tenir compte : avant d’écrire, assurez-vous bien de la vérité de l’anecdote ou de la nouvelle que vous confiez au papier : car pour que la nouvelle puisse intéresser, il faut avant tout qu’elle soit vraie.
Comme les précédentes compositions, et surtout comme l’hymne liturgique, ils célèbrent Dieu et ses grandeurs ; les saints, leurs vertus et leur gloire ; les mystères et les vérités de la foi. […] Elle attaque le vice, célèbre la vertu, présente de grandes vérités, de belles et utiles maximes ; ou bien elle approfondit, dans un langage qui n’a rien de didactique, de hautes questions philosophiques. […] Dans l’ode morale, le poète s’abandonne à tous les transports, à toutes les inspirations que peuvent lui suggérer la beauté du bien et de la vérité, ou la laideur du mal et de l’erreur.
La vérité me presse ; Le crime est avéré ; lui-même il le confesse. […] La vérité sort de la bouche des enfants, dit le proverbe.
» On admire l’art des poëtes qui ont su rendre avec cette vérité les cris de la nature ; mais on n’admire pas moins la sagesse des législateurs athéniens qui interdirent à cet art dangereux l’accès des tribunaux. […] Et quand vos doutes seront dissipés, vos objections réduites à néant, quand vous vous sentirez inondés de lumière et d’évidence, quand votre esprit jouira de la possession pleine et entière de la vérité surabondamment démontrée, ne dites pas encore que Cicéron est le plus puissant des avocats ; réservez votre jugement, attendez qu’il ait ouvert en vous les sources de la sensibilité et que, déjà maître de votre esprit, il ait achevé votre conquête en s’emparant de votre cœur.
Répétons-le donc encore ici, puisque l’occasion s’en présente naturellement, et ne craignons jamais de revenir souvent sur des vérités utiles : Ce n’est pas au barreau, ce n’est pas dans l’homme public seulement, que cette verbosité est condamnable ; elle est déplacée partout, ridicule partout, lors toutefois qu’elle ne finit pas par être odieuse.
D’Aguesseau a consacré un discours à développer cette vérité, et il l’a fait en orateur vraiment philosophe.
A dire la vérité, monseigneur, je ne sais à quoi vous avez pensé : et ç’a été, sans mentir, trop de hardiesse, et une extrême violence à vous d’avoir, à votre âge, choqué deux ou trois vieux capitaines que vous deviez respecter, quand ce n’eût été que pour leur ancienneté ; fait tuer le pauvre comte de Fontaine, qui était un des meilleurs hommes de Flandre, et à qui le prince d’Orange n’avait jamais osé toucher ; pris seize pièces de canon qui appartenaient à un prince qui est oncle du roi et frère de la reine4, avec qui vous n’aviez jamais eu de différend ; et mis en désordre les meilleures troupes des Espagnols, qui vous avaient laissé passer avec tant de bonté.
On peut certainement l’offrir comme un modèle du style concis. » Ajoutons que si l’on a dû critiquer, comme peu généreuses, plusieurs de ses réflexions2, il en est d’autres dont on ne saurait méconnaître la vérité.
Sainte-Beuve, Malherbe a exprimé avec vérité et largeur le sentiment de la nature champêtre.
Ce, on dit : c’est la vérité, pour ce est, ect.
Je ne dis pas cela pour vons intéresser, mais parce que c’est la vérité.
Mais si, dans cet orgueil de la vie, il en est un qui, par désœuvrement ou par fatigue des plaisirs, ouvre le livre dédaigné, quelle n’est pas sa surprise en se retrouvant parmi ces animaux auxquels il s’était intéressé enfant, de reconnaître par sa propre réflexion, non plus sur la parole du maître ou du père, la ressemblance de leurs aventures avec la vie, et la vérité des leçons que le fabuliste en a tirées !
La vérité est dans sa main un trait perçant qu’il manie avec autant d’agilité que de force, et dont il redouble sans cesse les atteintes.
Ce sont à la vérité des taches, et des taches beaucoup trop nombreuses dans ses éloges académiques ; mais il était aisé de les faire disparaître ; et quand il veut s’interdire ces écarts d’imagination, personne ne l’égale dans l’art de rendre non seulement intelligibles, mais agréables, des matières regardées jusqu’alors comme inabordables aux esprits ordinaires.
Terre infortunée qui, arrosée du sang de Jésus-Christ, et consacrée par les mystères qui ont opéré le salut de tous les hommes, gémissez pourtant encore, malgré tous les efforts de nos pères, sous une dure servitude, pour servir sans doute de monuments jusqu’à la fin à la vérité des prédictions du Sauveur ; terre infortunée, vous rappelâtes alors, en voyant ce pieux héros armé pour la délivrance de la sainte Jérusalem, vous rappelâtes vos anciens jours de gloire et d’allégresse ; vous parûtes animée d’une nouvelle espérance, vous crûtes revoir les Josué, les Gédéon, les David, a la tête de vos tribus, qui venaient briser votre joug et vous délivrer de la servitude et de l’oppression d’un peuple incirconcis.
Faire prévaloir tout ce qui est bon et honnête, le juste sur l’injuste ; assurer le triomphe de la vérité et de la vertu ; défendre la pureté et la sainteté de la morale et de la religion ; étendre l’empire des lettres, des sciences et des arts ; raffermir l’existence des sociétés ébranlées ; travailler à l’utilité ou au bien général : tel est le domaine de l’orateur, telle est la gravité de la mission qu’il est appelé à remplir parmi ses concitoyens.
À dire la vérité, ç’a été trop de hardiesse et de violence à vous d’avoir, à l’âge où vous êtes, choqué deux vieux capitaines que vous deviez respecter, quand ce n’eût été que pour leur expérience ; fait tuer le pauvre comte de Fontaine1, qui étoit à ce qu’on dit, un des meilleurs hommes des Flandres, et à qui le prince d’Orange2 n’avoit jamais osé toucher ; pris seize pièces de canon qui appartenoient à un prince, oncle du roi, frère de la reine, et avec qui vous n’aviez jamais eu de différend, enfin mis en désordre les meilleures troupes des Espagnols, qui vous avoient laissé passer avec tant de bonté.
Écrivain juste, clair, exact, uni, probe comme sa pensée, il a l’expression ferme, nette, appropriée, simple sans bassesse, noble sans recherche ; il songe à instruire plus qu’à plaire, et nous émeut par la force pénétrante de la vérité.
La vérité ne reste pas toujours cachée. — 3. […] La recherche de la vérité est propre à l’homme. — 4. […] La flatterie altère la vérité. — 6. […] Vous entendrez de moi la vérité. — 9. […] Il faut parler conformément à la vérité. — 2.
Elle fuit surtout la vérité.
De cette illusion qu’un autre soit épris ; Mais la vérité nue a pour moi plus de prix.
Il suffisait pourtant à sa gloire d’être le talent le plus universel, le plus brillant et le plus fécond écrivain du dix-huitième siècle : son ardente ambition voulut encore renouveler les opinions humaines ; il déclara la guerre aux plus saintes, aux plus inébranlables vérités.
Bernardin ne craint pas d’user d’un mot technique pour donner plus de vérité à sa peinture.
Sa vie tout entière fut dévouée à la vérité ; mais son principal titre à la reconnaissance de l’avenir est le Discours de la Méthode, où il porta la prose française à sa perfection : c’est un modèle de netteté, de justesse et d’exactitude.
Si nous le considérons selon Dieu, c’est une partie de nous-mêmes, plus curieuse que savante, qui s’égare dans ses pensées ; c’est une puissance orgueilleuse qui est souvent contraire à l’humilité et à la simplicité chrétienne, et qui, laissant souvent la vérité pour le mensonge, n’ignore que ce qu’il faudrait savoir, et ne sait que ce qu’il faut ignorer1.
Où trouverai-je la vérité, si je ne la trouve en vous ?
Trait charmant de vérité.
Alors, les langues se délient, et les vérités s’échappent, à l’insu des orateurs qui, venant faire chacun leur confession, disent tout le contraire de ce qu’ils veulent dire, écrasent leurs amis, relèvent leurs ennemis, et se blessent de leurs propres armes.
L’orthographe doit être complètement possédée et le style doit être absolument clair, agréable, et être marqué du cachet de la bonne compagnie : le monde distingué n’en accepte point d’autre, et nous désirons que nos jeunes élèves se pénètrent profondément de cette vérité.
Enfin, sûr que le changement de son fils est complet, il lui révèle la vérité. […] Ce n’est qu’après la mort de Leuthold qu’on dit la vérité sur l’événement qui termina la vie du jeune prince. […] Le jeune homme, ne voulant pas dénoncer son père, va se laisser condamner : Artabane, au désespoir, révèle la vérité et se livre à la juste vengeance du nouveau roi. […] Il était venu à Cracovie avec les principaux : de sa nation ; et, en attendant la décision de la diète et celle d’Hedwige, il se faisait instruire des vérités de la foi. […] Exorde : Enfin la vérité peut se faire entendre.
Célestes vérités ! […] Pauline a la raison trop pure pour ne pas reconnaître la vérité de la profession de foi qu’elle vient d’entendre.
Voici comment Bossuet a réussi à faire passer dans le récit d’un songe de la princesse Palatine, les mots poule et chien, et à les rendre dignes de la majesté de l’oraison funèbre : Dieu, dit-il, qui fait entendre ses vérités en telles manières et sous telles figures qu’il lui plaît, continua de l’instruire, comme il a fait Joseph et Salomon ; et durant l’assoupissement que l’accablement lui causa, il lui mit dans l’esprit cette parabole si semblable à celle de l’Évangile. […] Il plaît, il intéresse par la vérité des pensées, la justesse des expressions, la netteté et la précision des phrases.
Que j’éprouve cruellement la vérité de ces paroles de l’Imitation !
C’est littéralement la vérité.
Quel enthousiasme éclate dans ses odes, qui rompent avec la convention et substituent à une mythologie usée la vérité et l’ardeur de la passion !
S’il n’a pas le trait acéré de La Rochefoucauld, la profondeur de Pascal, la vérité spirituelle et savante de La Bruyère, il nous touche par l’accent ému d’une âme fière, indépendante et haute dans une destinée trop étroite pour son essor.
tandis que ma parole se déroulait péniblement, déjà l’idée rapide et vive était rentrée dans la profondeur de l’intelligence ; et pourtant c’était à l’aide des traces lumineuses qu’elle avait laissées sur son passage, que je pouvais retrouver quelques signes et exprimer quelques pensées. » Ainsi donc, tous, qui que nous soyons, faibles ou forts, tous nous sentons, à chaque instant, une contrariété qui fait du même coup notre grandeur et notre misère, qui nous abat et qui nous élève, soit que, dans nos actions, nous poursuivions l’idée d’un bonheur et d’une vertu que nous ne pouvons pas atteindre, soit que, seulement dans nos paroles, nous cherchions à représenter une vérité que nous ne pouvons pas non plus exprimer tout entière.
C’est-à-dire point de convenance dans les mœurs, point de vérité dans la peinture des caractères. — Sur les mœurs, qui, dans l’art dramatique, embrassent, comme dit Marmontel, le naturel, l’habitude et les accidents passagers qui se combinent avec l’un et l’autre, on peut voir un morceau intéressant de cet auteur dans les Eléments de littérature (article Mœurs).
Que ne vous appliquez-vous plutôt à la recherche de tant de belles vérités qu’un calcul facile nous fait découvrir tous les jours ?
Le but de ce dialogue est d’exposer la vérité et la noblesse de celle maxime : Il n’est jamais permis de prendre les armes contre sa patrie, Ne reproduisez point la note qui est en tête du canevas, mais tirez en tout ce qui pourra être utile à votre rédaction. […] C’est déplorable ; vous vous égarez dans la recherche de la vérité, et courez après des mystères ridicules. — Par. […] — … Elle tombe ; mais en tombant un rayon céleste l’éclaire ; la vérité descend dans son cœur et d’une infidèle fait une chrétienne. […] Je te vois dans mes bras et pleurer et gémir, Sur ton front pâlissant Dieu met le repentir ; Je vois la vérité dans ton cœur descendue, Je retrouve ma fille après l’avoir perdue ; Et je reprends ma gloire et ma félicité, En dérobant mon sang à à l’infidélité. […] Ô céleste vérité, je te verrai sans ombre, dans nos jours de sommeil tu te caches de nous ; cette vie est un songe, et le monde un réveil.
Molière a dit dans le Misanthrope : Ce style figuré, dont on fait vanité, Sort du bon caractère et de la vérité ; Ce n’est que jeux de mots, qu’affectation pure, Et ce n’est pas ainsi que parle la nature.
Ce jugement porté sur Isocrate, qu’un ingénieux helléniste appelait « la plus nette perle du langage attique », peut paraître trop sévère ; mais l’opinion exprimée ensuite sur Démosthène est d’une grande vérité.
« Les discours des principaux personnages, du lion, du renard, et celui de l’âne que nous allons lire, sont d’une vérité telle que Molière lui-même n’eût pu aller plus loin. » 2.
Je ne suis que mensonge, erreur, incertitude, Et de la vérité je fais ma seule étude.
Ainsi, on ne peut faire entrer dans un vers les mots suivants : loi évangélique, Dieu immuable, vérité éternelle, vrai honneur, foi assurée, etc. […] Ainsi agréable, jeu, complot, vérité, au singulier, ne riment pas avec aimables, feux, pivots, frivolités, au pluriel, à cause de la différence d’orthographe ; mais fastueux, voix, repos, quoique au singulier, rimeront avec jeux, exploits, coteaux, au pluriel.
Montesquieu a fait de cette vérité l’idée fondamentale de son Essai sur le goût.
. : rimes masculines : vérité, bonté ; désir, plaisir ; rimes féminines : place, glace ; belles, nouvelles ; louent, jouent ; estimées, aimées ; voient, croient.
Sa lettre à Horace est un chef-d’œuvre, comme vérité, et, si j’ose le dire, comme tour de force.
Tout le monde connaît ce madrigal de Voltaire à la marquise de Pompadour qu’il avait vue dessiner une tête : Pompadour, ton crayon divin Devait dessiner ton visage : Jamais une plus belle main N’aurait fait un plus bel ouvrage ; et cet autre à la princesse Ulrique de Prusse, depuis reine de Suède : Souvent un peu de vérité Se mêle au plus grossier mensonge.