Chacun veut de la vie embellir le passage : L’homme le plus heureux est aussi le plus sage… Jadis la poésie, en ses pompeux accords, Osant même au néant prêter une âme, un corps, Egayait la raison de riantes images ; Cachait de la vertu les préceptes sauvages Sous le voile enchanteur d’aimables fictions ; Audacieuse et sage en ses expressions, Pour cadencer un vers qui dans l’âme s’imprime, Sans appauvrir l’idée enrichissait la rime ; S’ouvrait par notre oreille un chemin vers nos cœurs, Et nous divertissait pour nous rendre meilleurs.
Si j’estois en ceste malheureuse prison, je n’oserois ouvrir la bouche pour faire confession de ma chrestienté1.
Ouvrez-vous, lieux témoins de mes plus doux loisirs, Reconnaissez la voix d’un compagnon fidèle ; C’est moi !
Or, un joyeux bouvreuil, Son poitrail rouge au vent, son bec ouvert, et l’œil En feu, jetait au ciel sa chanson matinale4, Hélas !
À partir de Rodogune qui, en 1642, ouvrit à Corneille les portes de l’Académie, son astre ne fit plus que pâlir, tandis que se levait à l’horizon la gloire de Racine, dont l’ombrageuse rivalité attrista sa vieillesse pauvre, fière et indépendante.
Mais peut-être y faut-il moins chercher un parti pris et un système que le résumé d’une expérience amère, et les souvenirs d’un temps ou l’esprit de faction ouvrit carrière à des intérêts égoïstes et coalisés par la mauvaise foi.
Dans une relation qu’il a laissée de ses voyages (car c’était un esprit autrefois cultivé, bien qu’il n’eût plus ouvert un livre depuis sa vie aventureuse), il raconte qu’il rencontra un jour, dans une hutte de sauvages, parmi d’autres objets d’origine européenne, un volume dépareillé de Molière : c’était Don Juan, le Misanthrope, le Médecin malgré lui, Tartufe. […] Le langage des camps était à la mode à la cour de Henri IV ; ce fut pour s’entourer de gens mieux élevés que Catherine de Vivonne ouvrit l’Hôtel de Rambouillet. […] Il serait sage, il serait habile de leur en ouvrir les portes ; on effacerait ainsi de vieilles haines. […] Mon livre, ouvert à tous, suffit à ma défense. […] Je ne dis pas assez, Messieurs : en songeant à toutes ces nations qui peuplent notre planète, qui hier n’avaient de commun avec nous qu’une origine lointaine et peut-être aussi un passé de servitude, mais dont nous nous sentons solidaires depuis que nous avons pris conscience de notre humanité, n’avez-vous pas senti souvent je ne sais quelle affection profonde et mystérieuse s’éveiller pour tant d’êtres humains dans votre âme républicaine, n’avez-vous pas éprouvé le désir irrésistible de leur ouvrir toutes grandes les portes de notre Cité, et ne vous semble-t-il pas que la France affranchie et régénérée est digne de reconnaitre tous les peuples pour ses enfants ?
L’esclavage domestique formait une première et grande uniformité ; le reste de la vie des citoyens, se passant sur la place publique, était trop ouvert à tous les yeux pour que l’on y pût supposer avec vraisemblance quelque aventure extraordinaire, quelque grande singularité de caractère ou de destinée, enfin, la condition inférieure des femmes, leur vie retirée, affaiblissaient la puissance de cette passion, qui joue un si grand rôle dans les romans modernes. » Pourtant la littérature grecque n’est pas absolument dépourvue de romans : la Cyropédie de Xénophon est un véritable roman philosophique, comme le remarque Cicéron ; c’est le Télémaque réduit aux formes de l’histoire.
Ce tombeau s’ouvrirait, ces ossements se rejoindraient et se ranimeraient pour me dire : « Pourquoi viens-tu mentir pour moi, qui ne mentis jamais pour personne ?
J’ouvre.
La tribune politique est le théâtre le plus brillant ouvert au genre délibératif, c’est là que se sont illustrés les grands citoyens des républiques anciennes : Périclès, Démosthène, Cicéron, à l’époque où la fortune, la réputation et l’autorité dépendaient d’une multitude qu’il s’agissait de persuader par la parole. […] Cependant, l’homme étant un être sensible et passionné avant d’être raisonnable, il faut plaire avant de convaincre la sensibilité ouvre l’accès dans l’intelligence ; c’est donc au début même du discours que se rapporte l’emploi des mœurs. […] Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers ; que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes, J. […] La bienveillance a le grand mérite de rehausser le prix du talent et des vertus ; elle porte un caractère de candeur qui ouvre le chemin à la persuasion ; la modestie n’est pas la timidité. […] C’est alors ou jamais qu’il nous est permis d’ouvrir toutes les sources de l’éloquence, de déployer toutes nos voiles.
Les Romains, suivant Polybe, ouvrirent cette carrière à l’éloquence, la même année qu’ils abolirent la royauté, pour établir le gouvernement républicain, c’est-à-dire, l’an 609 avant Jésus-Christ. […] Au reste, on dit que sa timidité naturelle, et la faiblesse de sa voix ne lui ayant pas permis de parler en public, il se contenta de composer des harangues et d’ouvrir une école d’éloquence. […] Ce sont des avis qu’on ouvre, des sentiments qu’on propose, des difficultés qu’on aplanit, des résolutions qu’on prend, des représentations qu’on fait, des conférences qu’on soutient, des dépêches qu’on expédie, des mémoires, des conventions, des traités qu’on dresse.
[Notice] Né à Montbar en Bourgogne, en 1707, Buffon fut parmi nous l’historien de la nature, comme Aristote l’avait été chez les Grecs et Pline chez les Latins ; mais, avec plus de richesse que le premier, il eut plus d’exactitude que le second : la direction du Jardin des plantes, qu’il reçut de Louis XV à trente-deux ans, détermina sa vocation et lui ouvrit la voie où il ne cessa de marcher avec autant d’efforts que de gloire.
Quand au mouton bêlant la sombre boucherie Ouvre ses cavernes de mort, Pauvres chiens et moutons, toute la bergerie Ne s’informe plus de son sort.
J’ai la satisfaction de voir un avare, effrayé des images que je présente à sa cupidité, ouvrir ses trésors et les répandre d’une prodigue main ; d’arracher un voluptueux aux plaisirs, et de remplir d’ambitieux les ermitages.
C’est un monument tout en pierre, aux proportions colossales ; il est à ciel ouvert et peut contenir jusqu’à 30 000 spectateurs. […] Elle vient d’entretenir sa confidente ; soudain, elle s’en sépare sans nécessité, exprimée ou vraisemblable, quand elle aperçoit Camille, et dit à celle-ci : « Ma sœur, entretenez Julie. » Le monologue qui ouvre le troisième acte est encore un passage important où l’on peut remarquer combien est sensible le défaut que nous signalons. […] Celui qui ouvre ses fables au hasard et en lit quelques-unes, porte sur l’auteur le jugement que nous venons de citer. […] Éliante nous attire et nous charme par sa sincérité, sa douceur, son naturel, son caractère ouvert et sa profonde raison. […] En un clin d’œil, la colonne anglaise, pliant sous l’effort et décimée par cette pluie de fer et de mitraille, s’ouvre, s’ébranle, et se replie précipitamment, quoiqu’en bon ordre.
On a blâmé avec raison, dans la Jérusalem délivrée, l’épisode d’Olinde et Sophronie, qui ouvre le poème, et qui tient si peu à l’action qu’il n’est plus du tout question de ces deux personnages dans toute la suite du poème. […] Son génie original ouvrit une route nouvelle : en choisissant une histoire récente pour sujet d’un poème épique, il s’est ôté toute la liberté de l’invention et l’usage du merveilleux.
A partir de Rodogune, qui, en 1642, ouvrit à Corneille les portes de l’Académie, son astre ne fit plus que pâlir, tandis que se levait à l’horizon la gloire de Racine, dont l’ombrageuse rivalité attrista sa vieillesse pauvre, fière et indépendante. […] Ici, Polyeucte veut lui ouvrir les yeux ; mais il ne parle qu’en philosophe, il ne s’adresse qu’au bon sens.
Je fis ouvrir ma porte ; j’envoyai mes gens- au secours.
« Cherchez et vous trouverez ; heurtez à la porte, et on vous l’ouvrira. » Ce sont ses paroles, mais il faut chercher avec humilité et simplicité.
Comme j’ouvrais l’œil, une lune charmante passait sur ma fenêtre et rayonnait dans mon lit, et rayonnait si bien que tout à coup j’ai cru que c’était une lampe suspendue à mon contrevent.
La littérature grecque est peut-être la seule qui fasse exception, pourvu qu’on l’ouvre par Homère et qu’on la ferme sur Théocrite, les éternels modèles du naturel et de la vérité.
Le poème s’ouvre par la proposition ou début.
Elle l’ouvrit et en tira une chemise couverte de larges taches de sang. « Voici la chemise de votre père, Orso. » Et elle la jeta sur ses genoux. « Voici le plomb qui l’a frappé. » Et elle posa sur la chemise deux balles oxydées. « Orso, mon frère !
Le champ qui s’ouvre aux yeux de l’historien, est d’une étendue immense, puisque l’histoire embrasse toutes les actions des hommes célèbres, tous les événements dont l’univers a été le théâtre. […] Il s’agissait de sortir de l’Afrique ; de passer toute l’Espagne ; de surmonter les Pyrénées ; de traverser le Rhône si vaste et si rapide vers son embouchure, dont les rivages étaient bordés de tant d’ennemis ; de s’ouvrir un chemin à travers les Alpes, où l’on n’avait jamais passé ; de ne marcher que sur des précipices, de disputer chaque pas qu’il fallait faire à des peuples postés partout en embuscade, dans des défilés continuels, parmi les neiges, les glaces, les pluies, les torrents ; de défier ces orages et ces tonnerres si fréquents et si furieux alors dans les montagnes ; de faire la guerre au ciel, à la terre, à tous les éléments ; de traîner après soi une armée de cent mille hommes, de nations différentes, mais tous gens mal satisfaits d’un capitaine, dont ils ne pouvaient imiter le courage.
Quel sujet en effet, et quelles sources il ouvrait à l’éloquence des choses et au sublime de la pensée !
Cette notion me paraît juste et naturelle : ouvrons cette idée, et développons ce qu’elle renferme.
Un jour, assiégé dans une maison où une troupe nombreuse voulait mettre le feu, il en fit ouvrir la porte, se présenta, parla et apaisa tout.
Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu’on m’eût regardé, et qu’on m’eût mis en occasion d’ouvrir la bouche ; mais si quelqu’un, par hasard, apprenait à la compagnie que j’étais Persan, j’entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement : Ah !
Je lis dans Joubert : « Buffon a du génie pour l’ensemble, et de l’esprit pour les détails ; mais il y a en lui une emphase cachée, un compas toujours trop ouvert. » 1.
Il pense avoir ôté à Rome jusqu’à la liberté de la voix et de la respiration : ou les pauvres Romains sont muets, ou ils n’ouvrent la bouche que pour flatter le tyran.
Si elle ne résout pas toutes les questions qu’elle soulève, elle ouvre des horizons, elle donne de l’essor à la pensée, elle suscite des émotions bienfaisantes et fait aimer le progrès, la justice, le courage, l’indépendance morale.
Il rend la vérité sensible à tout le peuple ; il le réveille, il le pique, il lui montre l’abîme ouvert. […] Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers ; que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes, J. […] La modestie, qui rehausse toujours le prix des talents et des vertus, porte un caractère de candeur qui ouvre le chemin à la persuasion. […] C’est alors, ou jamais, qu’il nous est permis d’ouvrir toutes les sources de l’éloquence, de déployer toutes les voiles. […] Ce tombeau s’ouvrirait, ces ossements se rejoindraient et se ranimeraient pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi qui ne mentis jamais pour personne ?
On ouvrit une souscription pour les frais de ce voyage, et Blair contribua, plus que personne, à la faire remplir. […] Les objets sur lesquels le goût s’exerce, et ceux surtout qui sont le fruit de l’art d’écrire et le résultat des conceptions du génie, forment un vaste champ ouvert aux efforts de la raison. […] Si ses réflexions à ce sujet ne sont pas très profondes, elles sont au moins agréables et instructives, et il lui reste le mérite d’avoir ouvert une voie ignorée jusque-là. […] Il ne faut qu’ouvrir au hasard l’ouvrage de M. […] Il ne faut qu’ouvrir ses écrits pour trouver des exemples de l’effet que peut produire la musique du langage.
Outre que cette langue, suspecte d’hérésie, avait alors l’attrait du fruit défendu, un esprit si curieux et si ouvert devait préférer le génie athénien, ses variétés, ses audaces, sa souple désinvolture, sa netteté scientifique, ses grâces ou son enjouement, à l’austérité du latin, cet instrument de la discipline et de la tradition. […] Les exemples en sont si nombreux qu’il suffira d’ouvrir notre recueil au hasard pour s’en assurer. — Même dans les verbes impersonnels, le neutre il s’effaçait d’ordinaire, et l’on disait gentiment : « Me souvient qu’Aristote… Alors tonnoit et pleuvinoit à merveilles… Bien est vray que… M’est advis que… Faut estre sage. » Cette jolie forme, nous avons eu tort de la laisser à nos villageois.
L’enfer s’émeut au bruit de Neptune en furie : Pluton sort de son trône, il pâlit, il s’écrie : Il a peur que ce Dieu, dans cet affreux séjour, D’un coup de son trident ne fasse entrer le jour ; Et, par le centre ouvert de la terre ébranlée, Ne fasse voir du Styx la rive désolée, Ne découvre aux mortels cet empire odieux, Abhorré des mortels, et craint même des dieux5.
J’ouvre l’Encyclopédie du xviiie siècle au mot Jargon, et je lis : « Jargon se dit : 1° d’un langage corrompu, tel qu’il se parle dans nos provinces ; 2° d’une langue factice dont quelques personnes conviennent pour se parler en compagnie, sans être entendues des autres ; 3° d’un certain ramage de société qui a quelquefois son agrément et sa finesse, et qui supplée à l’esprit véritable, au bon sens et aux connaissances, dans les personnes qui ont un grand usage du monde.
De nuages légers cet amas précieux, Que dispersent au loin les vents officieux, Tantôt, féconde pluie, arrose nos campagnes, Tantôt retombe en neige et blanchit nos montagnes ; Sur ces rocs sourcilleux, de frimas couronnes, Réservoirs des trésors qui nous sont destinés, Les flots de l’Océan apportés goutte à goutte Réunissent leur force et s’ouvrent une route.
Je révérais notre théologie, et prétendais autant qu’aucun autre à gagner le ciel ; mais ayant appris, comme chose très-assurée, que le chemin n’en est pas moins ouvert aux plus ignorants qu’aux plus doctes, et que les vérités révélées qui y conduisent sont au-dessus de notre intelligence, je n’eusse osé les soumettre à la faiblesse de mes raisonnements, et je pensais que pour entreprendre de les examiner et y réussir il était besoin d’avoir quelque extraordinaire assistance du ciel et d’être plus qu’homme.
Worms22, Spire23 Mayence24, Landau25, vingt autres places de nom ouvrent leurs portes. […] Ainsi Bossuet, commençant l’éloge du grand Condé 42, se reconnaît au-dessous de son sujet, en disant : « Au moment que j’ouvre la bouche, pour célébrer la gloire immortelle de Louis de Bourbon, Prince de Condé, je me sens également confondu, et par la grandeur du sujet, et, s’il m’est permis de l’avouer, par l’inutilité du travail. […] Venez, Peuples, venez maintenant ; mais venez plutôt, Princes et Seigneurs, et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, et vous, plus que tous les autres, Princes et Princesses, nobles rejetons de tant de Rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscurcies, et couvertes de votre douleur comme d’un nuage ; venez voir le peu qui nous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire.
Nous n’avons qu’à ouvrir ce poète pour y trouver un modèle de ce double mérite. […] Dans la Divine Comédie de Dante, Ugolin raconte les tourments terribles que lui et ses enfants éprouvèrent dans la tour de la Faim : « Tout ce jour et celui qui suivit, nous restâmes tous muets : Ah : terre, terre dure, pourquoi ne t’ouvris-tu pas ?
« Quel jour, ma fille, que celui qui ouvre l’absence ! […] Il est tout ouvert dehors par de grandes arcades, et en dedans ne sont autour que de grands sièges, où tout le peuple s’asseye pour voir les combats des bêtes et des gladiateurs.
Je suppose donc que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers ; que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes ; que Jésus-Christ va paraître dans sa gloire au milieu de ce temple, et que vous n’y êtes assemblés que pour l’attendre comme des criminels tremblants, à qui l’on va prononcer une sentence de grâce ou un arrêt de mort éternelle ; car vous avez beau vous flatter : vous mourrez tels que vous êtes aujourd’hui.
Aussi est-ce alors qu’ils permettent d’ouvrir toutes les sources de l’éloquence, et de mettre tontes voiles au vent ; hic, si usquam, totos eloquentiœ Operire rire fontes licet, tota possumus pandere vela.
Dans ce moment le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens, il ouvre deux fois de grands yeux, et demeure tranquille pour jamais.
Je n’examine pas après cela si vous ne vous flattez pas vous-même là-dessus ; si un corps ruiné par les désordres de vos premiers ans ne vous annonce pas au dedans de vous une réponse de mort ; si des infirmités habituelles ne vous ouvrent pas de loin les portes du tombeau ; si des indices fâcheux ne vous menacent pas d’un accident soudain.
Si vous jugez ensuite les circonstances propices et vos forces suffisantes, allez, n’hésitez pas, le champ vous est ouvert ; mais ne me demandez pas d’autres conseils, je vous renverrais à ceux de mon vieux juge, ou plutôt à ceux de l’expérience.
Tel est, outre le tableau déjà cité : Fortunate senex, le passage suivant de Segrais : Qu’en ses plus beaux habits, l’aurore au teint vermeil Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que, devant son char, ses légères suivantes Ouvrent de l’Orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour ni clarté pour mes yeux.
J'arrive, je l'appelle, et, me tendant la main, Il ouvre un œil mourant qu'il referme soudain : « Le ciel, dit-il, m'arrache une innocente vie. […] Je vois les Euménides Secouer leurs flambeaux, vengeurs des parricides ; Le tonnerre, en éclats, semble fondre sur moi, L'enfer s'ouvre….. […] … Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T'ouvrent leurs bras sanglants tendus du haut des cieux.
Fénelon décrit de la manière suivante le commencement d’un beau jour : Cependant l’aurore vint ouvrir au soleil les portes du ciel et nous annonça un beau jour : l’Orient était tout en feu, et les étoiles, qui avaient été longtemps cachées, reparurent à l’arrivée de Phébus. […] Voici comment Chateaubriand représente Bossuet sur le point de prononcer l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre : Debout dans la chaire de vérité, un prêtre seul vêtu de blanc au milieu du deuil général, le front chauve, la figure pâle, les yeux fermés, les mains croisées sur sa poitrine, est recueilli dans les profondeurs de Dieu ; tout à coup ses yeux s’ouvrent, ses mains se déploient, et ces mots tombent de ses lèvres : Celui qui règne dans les cieux, etc. […] Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais.
» Ici les exemples abondent ; il suffit presque d’ouvrir au hasard les chefs-d’œuvre des poëtes, d’entendre Camille devant Horace : Donne-moi donc, barbare, un cœur comme le tien ; Et si tu veux enfin que je t’ouvre mon âme, Rends-moi mon Curiace, ou laisse agir ma flamme. […] Alexandre dit en parlant de Porus : Et voyant de son bras voler partout l’effroi, L’Inde sembla m’ouvrir un champ digne de moi. […] On a cité mille fois les magnifiques périodes qui ouvrent l’ Oraison funèbre de Henriette de France. […] Ce tombeau s’ouvrirait, ces ossements se rejoindraient et se ranimeraient pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi, qui ne mentis jamais pour les autres ?
L’ébullition violente peut seule vous donner la vapeur dans toute son énergie ; laissez-la s’accumuler, quand vous voulez qu’elle entraîne rapidement, et n’ouvrez vos soupapes que si vous craignez que la chaudière n’éclate.
J’ouvre le poëme de la Pitié, je tombe sur l’histoire d’une jeune fille qui consacrait son existence à soigner son vieux père : Son âme, dévouée à ces doux exercices, A son vieux domestique enviait ses services ; Les plus humbles emplois flattaient son tendre orgueil.
Ne restons pas non plus étrangers aux merveilles de l’industrie moderne, aux prodigieuses découvertes qui agrandissent chaque jour le domaine de la science, et tendent à transformer les rapports des hommes entre eux ; visitons les ateliers, les manufactures ; cherchons à nous faire expliquer les procédés et les machines qui ont centuplé la puissance humaine : toutes ces connaissances, en satisfaisant notre curiosité, ouvriront à notre imagination des perspectives sans bornes.
Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il était mort, et qu’il avait une partie du cœur emportée.
Ces pages sont tirées du Discours préliminaire qui ouvre avec tant d’autorité le Rapport sur les progrès des lettres, publié à l’occasion de l’Exposition universelle, et que recommande le patronage de M.
Rien n’est plus commun dans le langage ordinaire que les figures, nous ne pouvons ouvrir la bouche sans en faire, tant leur usage est vulgaire et général : J’ai pris souvent plaisir, dit de Bretlew, à entendre des paysans s’entretenir avec des figures de discours si variées, si vives, si éloignées du vulgaire, que j’avais honte d’avoir étudié si longtemps l’éloquence, voyant en eux une certaine rhétorique de naturel, beaucoup plus persuasive et plus éloquente que toutes nos rhétoriques artificielles. […] Elle ouvre pour ainsi dire la porte, dit Quintilien, afin que vous passiez d’une idée à une autre. […] Ouvrez au contraire Fénélon, Lafontaine, jamais le livre ne vous tombera des mains, parce qu’ils ont possédé le secret de varier leur style. […] A la vue d’un auditoire si nouveau pour moi, il sembla, mes frères, que je ne devrais ouvrir la bouche que pour vous demander grâce en faveur d’un pauvre missionnaire dépourvu de tous les talents que vous exigez quand on vient vous parler de votre salut.
Il doit être gracieux dans les descriptions comme dans ce passage du même auteur : Qu’en ses plus beaux habits l’Aurore, au teint vermeil, Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que devant son char ses légères suivantes Ouvrent de l’orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour, ni clarté pour mes yeux. […] Quand il ouvrit les yeux sur l’univers, qu’il sentit sa propre existence el les impressions agréables qu’il recevait par tous ses sens, il ne put s’empêcher d’élever la voix.
Enfin, après deux heures de conversation très agréable, quoique très sérieuse, je le quittai et vins ici, où je trouvai tout le triomphe du mois de mai : le rossignol, le coucou, la fauvette ont ouvert le printemps dans nos forêts ; je m’y suis promenée tout le soir. […] Il y a quelques livres répandus dans sa chambre indifféremment ; ouvrez-les, c’est le Combat spirituel, le Chrétien intérieur et l’Année sainte ; d’autres livres sont sous la clef.
Ouvrez l’admirable sermon de Fénelon sur les missions étrangères.
Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T’ouvrent leurs bras sanglants, tendus du haut des cieux.
Cette épopée jubilatoire ouvrit un âge, comme l’ironie de Voltaire en fermait un autre.
— A peine le soleil fait ouvrir les boutiques.
Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il étoit mort, et qu’il avoit une partie du cœur emportée.
Mais si, dans cet orgueil de la vie, il en est un qui, par désœuvrement ou par fatigue des plaisirs, ouvre le livre dédaigné, quelle n’est pas sa surprise, en se retrouvant parmi ces animaux auxquels il s’était intéressé enfant, de reconnaître par sa propre réflexion, non plus sur la parole du maître ou du père, la ressemblance de leurs aventures avec la vie, et la vérité des leçons que le fabuliste en a tirées !
Aussitôt Vulturcius demande qu’on produise et qu’on ouvre la lettre dont Lentulus, disait-il, l’avait chargé pour Catilina. […] Vous tenez dans vos mains des hommes qui voulaient incendier la ville, vous immoler tous, et ouvrir les portes à Catilina ; c’est pour cela qu’ils étaient restés à Rome. […] J’omets plusieurs choses sur lesquelles je ne veux point m’ouvrir pour le présent, afin que les partisans de Verrès n’aient point le temps de concerter les moyens d’appuyer leur parjure. […] Je démontre tous mes chefs d’accusation ; il est convaincu par les témoins ; il est pressé par son propre aveu ; il est enchaîné par des crimes évidents : cependant il est là, et, sans ouvrir la bouche, il compte avec moi ses forfaits. […] Les États perdus, réduits à une situation désespérée, en sont à la dernière crise, à la crise mortelle, quand on voit donner une amnistie aux criminels condamnés, ouvrir les prisons, rappeler les exilés, annuler les jugements rendus.
Il était digne de notre auguste monarque, héritier de Louis XIV et comme lui protecteur des arts et des lettres, d’ouvrir, en donnant à notre siècle un nouvel ordre politique, cette belle carrière à l’éloquence, et de préparer ainsi dans l’avenir des occasions au génie français. […] On reconnaîtra pareillement que mon dessein a été de n’offrir à l’esprit de la jeunesse que des doctrines littéraires épurées, et de lui ouvrir des sources exquises où dans un âge plus mûr elle pourra puiser une nourriture plus solide et plus substantielle : car je dois cet avis aux jeunes gens ; le livre que je leur offre aujourd’hui ne saurait les dispenser de lire et méditer plus tard les ouvrages dont celui-ci n’est qu’un extrait. […] La tribune est le théâtre qui ouvre une plus vaste carrière à l’éloquence passionnée. […] Mais le champ fertile et vaste qui lui est ouvert, c’est la morale.
Par elles il ouvrit à l’art des voies nouvelles, il le porta jusqu’à ses dernières limites ; et, comme s’il n’eût cessé d’acquérir des forces, loin que son génie ait connu la décadence, il termina, heureuse et rare exception, par son chef-d’œuvre, qu’une admiration unanime a proclamé le chef-d’œuvre de l’esprit humain.
C’était bien la peine d’ouvrir mon âme à tant de fureurs, et d’attrister la terre par tant de crimes !
Les pluies viennent ; les feuilles pourrissent et se mêlent avec la terre, qui, ramollie par les eaux, ouvre son sein aux semences, que la chaleur du soleil, jointe à l’humidité, fera germer en son temps.
— Voulez-vous la pousser jusques aux derniers actes, Ouvrir aux passions toutes leurs cataractes, Et tout bouleverser, au point que le soleil N’aura pas encor vu cataclysme pareil ?
aux éclats de ta foudre, Quand on croyait des rois voir tressaillir la poudre, Et de leurs descendants chanceler la grandeur, L’avenir t’ouvrait-il sa noire profondeur ?
Worms, Spire, Mayence, Landau, vingt autres places de nom, ouvrent leurs portes ; Merci ne peut les défendre et ne paraît plus devant son vainqueur. […] C’est le miroir de l’âme, ils s’ouvrent et s’enflamment dans la colère.
C'est le peuple romain qui s’est ouvert le royaume du Pont, quand Lucullus y commandait nos armées. […] Ouvrez les bons auteurs, vous verrez que jamais une phrase ne ressemble à la phrase qui précèdé ; que jamais, ou presque jamais, elles ne sont disposées de la même manière.
Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu’on m’eût regardé, et qu’on m’eût mis en occasion d’ouvrir la bouche ; mais si quelqu’un, par hasard, apprenait à la compagnie que j’étais Persan, j’entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement : Ah !
Je combats Pétréius, et je m’ouvre en ces lieux ; Au pied du Capitole, un chemin glorieux.
On comprend que cette indépendance de toute règle doit ouvrir la carrière à bien des abus.
Si nous ouvrons l’admirable oraison funèbre de Turenne, nous découvrirons à chaque pas combien l’accord heureux du style avec la pensée ajoute de prix à ce discours sublime.
L’on ne peut guère charger l’enfance de la connaissance de trop de langues, et il me semble que l’on devrait mettre toute son application à l’en instruire : elles sont utiles à toutes les conditions des hommes, et elles leur ouvrent également l’entrée ou à une profonde ou à une facile et agréable érudition. […] Plus il parlait ce langage, moins la porte s’ouvrait. […] On lui dit que c’était Rousseau, dont les muses avaient changé la voix, en punition de ses méchancetés : elle ne pouvait le croire, et refusait d’ouvrir. […] depuis le jour où j’ouvris la paupière, Le ciel pour mon partage a choisi les douleurs ; Il sème de chagrins ma pénible carrière : La tienne était brillante, et couverte de fleurs. […] Pour moi, je suis plus fière et fuis la gloire aisée D’arracher un hommage à tant d’autres offert, Et d’entrer dans un cœur de toutes parts ouvert.