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158. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Vous restez dans votre trou jusqu’à l’heure des spectacles2, à dissiper les fumé de la veille ; ainsi vous n’avez pas un moment pour penser à vous et à vos amis. […] Voltaire n’a pas toujours tenu un langage aussi sensé ; mais au moins faut-il reconnaître que, dans ses bons moments, il crut à un Dieu créateur et Providence.

159. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Mais, Madame, si cet honneur n’a pas été le véritable motif de mon travail, il en sera du moins la récompense, et je m’estimerois trop heureux si ensuite1 de tant de veilles, il peut donner à Votre Majesté une satisfaction de quelques moments. […] Chateaubriand a dit de Pascal : « Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques : qui, à seize, avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité ; qui, à dix-neuf, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement ; qui, à vingt-trois, démontra les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna toutes ses pensées vers la religion ; qui, depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue qu’ont parlée Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie, comme du raisonnement le plus fort ; enfin qui, dans le court intervalle de ses maux, résolut, en se privant de tous les secours, un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta au hasard sur le papier des pensées qui tiennent autant de Dieu que de l’homme.

160. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Au barreau, l’orateur peut recourir à tous les moyens capables d’émouvoir ceux qui l’écoutent, intéresser toutes leurs passions au succès de sa cause, entrer dans leurs sentiments, leur accorder même quelquefois en apparence plus qu’ils ne semblent exiger, afin d’en triompher plus sûrement encore le moment d’après.

161. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Il faut donc les souffrir avec patience et sans s’émouvoir, si nous voulons posséder nos âmes, comme parle l’Écriture, et empêcher que l’impatience ne nous fasse échapper à tous moments, et ne nous précipite dans tous les inconvénients que nous avons représentés.

162. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bourdaloue 1632-1704 » pp. 89-93

Voici un petit sermon de Madame de Sévigné sur la Providence : « Qui m’ôterait la vue de la Providence m’ôterait mon unique bien ; et si je croyais qu’il fût en nous de songer, de déranger, de faire, de ne pas faire, de vouloir une chose ou une autre, je ne penserais pas à trouver un moment de repos.

163. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Staël 1766-1817 » pp. 218-221

Enfin les messieurs revenaient, et ce moment si attendu n’apportait pas un grand changement dans la manière d’être des femmes : les hommes continuaient leur conversation auprès de la cheminée ; les femmes restaient dans le fond de la chambre, distribuaient les tasses de thé ; et quand l’heure du départ arrivait, elles s’en allaient avec leurs époux, prêtes à recommencer le lendemain une vie qui ne différait de celle de la veille que par la date de l’almanach et par la trace des années, qui venait enfin s’imprimer sur le visage de ces femmes comme si elles eussent vécu pendant ce temps.

164. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Cousin 1792-1867 » pp. 257-260

Oui, telle est mon inébranlable foi, et cette foi est mon appui, mon asile, ma consolation, ma douceur, dans ce moment formidable.

165. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Louis XIV, 1638-1715 » pp. 146-149

Rapprochez du testament de Louis XIV ce fragment de l’Oraison funèbre que lui consacra Massillon : « Dieu seul est grand, mes frères, et dans ces derniers moments surtout, où il préside à la mort des rois de la terre : plus leur gloire et leur puissance ont éclaté, plus, en s’évanouissant alors, elles rendent hommage à sa grandeur suprême : Dieu parait tout ce qu’il est ; et l’homme n’est plus rien de tout ce qu’il croyait être.

166. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Le vers suivant exprime bien la rapidité du temps : Le moment où je parle est déjà loin de moi. […] Dans le paroxysme de la rage ou dans l’excès du malheur, quand l’expression manque pour exprimer la pensée, on emploie l’ironie, à peu près, dit La Harpe, comme, dans ces grandes douleurs qui égarent un moment la raison, un rire effrayant prend la place des larmes qui ne peuvent couler. […] vous voulez qu’il meure, et pour son châtiment Vous ne donnez qu’un jour, qu’une heure, qu’un moment ?

167. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Vous restez dans votre trou jusqu’à l’heure des spectacles3, à dissiper les fumées de la veille ; ainsi vous n’avez pas un moment pour penser à vous et à vos amis. […] Il est plus difficile de se détromper des illusions de ce monde, et des sentiments qui nous y attachent jusqu’au dernier moment. […] Lorsqu’on imprime que l’on doit s’attendre que j’écrirai contre les ouvrages d’un auteur respectable à qui je serai attaché jusqu’au dernier moment de ma vie, je réponds que, jusqu’ici, on n’a calomnié que pour le passé, et jamais pour l’avenir ; que c’est trop exalter son âme, et que je ferai repentir le premier impudent qui oserait écrire contre l’homme vénérable dont il est question.

168. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Aussi est-ce le moment où paraissent les personnages féminins ; leur voix domine le bruit des armes ; des héroïnes interviennent parmi les preux avec leurs vertus, leurs séductions et parfois aussi leurs faiblesses. […] Si la Renaissance avait eu ses signes avant-coureurs, elle resplendit comme un lever de soleil le jour où la chute de Byzance précipita l’émigration des glorieux fugitifs qui apportaient à leur patrie adoptive les merveilles d’Athènes, au moment même où, par une fortune inespérée, l’invention de l’imprimerie allait multiplier et perpétuer ces chefs-d’œuvre.

169. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Il y a une chose qu’on n’a point vue sous le ciel, et que, selon toutes les apparences, on ne verra jamais : c’est une petite ville qui n’est divisée en aucuns partis3, où les familles sont unies, et où les cousins se voient avec confiance ; où un mariage n’engendre point une guerre civile ; où la querelle des rangs ne se réveille pas à tous moments par l’offrande, l’encens et le pain bénit, par les processions et par les obsèques ; d’où l’on a banni les caquets, le mensonge et la médisance4. […] C’est un homme qui est de mise un quart d’heure de suite, qui le moment d’après baisse, dégénère, perd le peu de lustre qu’un peu de mémoire lui donnait, et montre la corde.

170. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Mais pendant que régnaient la corruption et la peur de cette tourbe dégénérée ; pendant que tout se taisait, excepté le mensonge, la calomnie, la délation, la bassesse de cœur et d’esprit, à un moment qu’on n’attendait plus, il s’est fait un réveil et un retour. […] Je suis pour lui en ce moment une de ces rares fortunes que la Providence accorde aux hommes qu’elle aime.

171. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

L’autorité, la prévention, peuvent, dans un temps ou dans un pays, donner un moment de réputation à un poète insipide, à un artiste très médiocre ; mais lorsque les étrangers ou la postérité parcourent leurs ouvrages, leurs défauts paraissent au grand jour, et le goût naturel rentre dans ses droits.

172. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

« Né pour la patrie beaucoup plus que pour lui-même, depuis le moment solennel où, comme un esclave volontaire, la république l’a chargé de chaînes honorables, le vrai magistrat ne s’est plus considéré que comme une victime dévouée, non seulement à l’utilité, mais à l’injustice du public.

173. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Racine, 1639-1699 » pp. 150-154

Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de dire, à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, que du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de monsieur votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse : la postérité, qui se plaît, qui s’instruit dans les ouvrages qu’ils lui ont laissés, ne fait point de difficulté de les égaler à tout ce qu’il y a de plus considérable parmi les hommes, et fait marcher de pair l’excellent poëte et le grand capitaine.

174. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Ainsi le soir, pour un homme qui veut tout analyser, tout expliquer, n’est que le moment où le mouvement de la terre sur elle-même dérobe à nos yeux la lumière du soleil.

175. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

L’émotion que produit la nouveauté est plus vive, plus piquante que celle que produit le beau, mais elle dure beaucoup moins ; car si l’objet n’a rien en lui-même qui puisse captiver notre attention, le charme que lui prête la nouveauté s’évanouit dans un moment.

176. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Nous allons maintenant suivre un moment ses progrès chez les peuples où elle a brillé avec le plus d’éclat, et qui nous offrent les modèles où nous pouvons l’étudier avec le plus de fruit.

177. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

On comprend, sous le nom de poésies fugitives, tous ces petits poèmes courts et légers destinés à plaire un moment.

178. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

La mort de Richelieu, et l’anarchie d’une régence ouvrirent carrière à son génie turbulent, qui, dans un moment de faveur, réussit à surprendre le chapeau de cardinal.

179. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Villemain 1790-1870 » pp. 251-256

L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter. » 1.

180. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

Ma vie, j’ose le dire ; a donc été une longue étude historique ; et si on en excepte ces moments violents où l’action vous étourdit, où le torrent des choses vous emporte au point de ne pas vous laisser discerner ses bords, j’ai presque toujours observé ce qui se passait autour de moi, en le rapportant à ce qui s’était passé ailleurs, pour y chercher ce qu’il y avait de différent ou de semblable.

181. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

Suivent les autres qui plus ou moins s’y rattachent, qui profitèrent en le lisant, et y goûtèrent un quart d’heure de plaisir ; ceux qu’il a guéris un moment du solitaire ennui, ceux qu’il a fait penser en les faisant douter ; La Fontaine, madame de Sévigné comme cousine et voisine ; plusieurs, entre lesquels La Bruyère, Montesquieu et Jean-Jacques, qu’il a piqués d’émulation, et qui l’ont imité avec honneur ; — Voltaire, à part, au milieu ; — beaucoup d’autres dans l’intervalle, pêle-mêle, Saint-Évremond1, Chaulieu2, Garat3… j’allais nommer nos contemporains.

182. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

C’est le moment d’élaguer tout ce qui est redondant, d’examiner l’arrangement des phrases, leur coupe et les particules conjonctives, et de donner au style une forme régulière et correcte. […] Il se préparait beaucoup de mémoire, et se livrait ensuite à l’impulsion du moment. […] Ne perdons jamais le souvenir de cette vérité que, malgré que nous puissions souvent nous complaire à nous écouter parler, l’auditoire est prompt à se fatiguer ; et du moment qu’il commence à se lasser, toute notre éloquence est en pure perte. […] Ils sont plus disposés à la critique que dans tout autre moment. […] Épiez le moment favorable de faire retraite, de passer de la passion au ton calme, de manière cependant à descendre sans tomber, en conservant les mêmes sentiments, mais en les exprimant avec plus de modération.

183. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

On distingue dans l’opéra le récitatif, qui est une sorte de déclamation musicale ; les airs, qui se placent dans les moments passionnés ; et les chœurs. […] L’auteur qui court après le succès du moment ne se fonde pas une gloire durable : l’auteur de génie qui peint l’homme en général coule en bronze sa propre statue.

184. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

La Judée, par exemple, dont il est question ici, ne présente partout qu’un sol aride, coupé de ravins, hérissé de rochers : pendant les chaleurs de l’été, la terre était impitoyablement dévorée de l’ardeur du soleil ; la privation d’eau y était donc le plus grand malheur que l’on eût à redouter, et la découverte d’une source ou d’un peut ruisseau changeait pour un moment la face entière de la nature, et ramenait aux idées douces de plaisir et de bonheur.

185. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

C’est le premier de nos auteurs qui ait écrit supérieurement, dans ses moments heureux, notre langue parvenue à sa maturité.

186. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

. — Attendez un moment, lui dit son conducteur, vous serez content. » Ils continuent à marcher, et ils arrivent, à un quart de lieue plus loin, à un autre champ d’orge.

187. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

La mort de Richelieu et l’anarchie d’une régence ouvrirent carrière à son génie turbulent, qui, dans un moment de faveur, réussit à surprendre le chapeau de cardinal.

188. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il a soin de rire pour montrer ses dents : il fait la petite bouche et il n’a guère de moments où il ne veuille sourire. […] à partir de ce moment, la gaieté disparaît de chez le pauvre savetier. […]           Plus de chant : il perdit la voix Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines.

189. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Née d’une famille ancienne mais pauvre du Berry, et chanoinesse de Poussay en Lorraine, cette personne, d’un rare mérite, avait été attachée à la maison de Saint-Cyr par l’amitié de Mme de Maintenon, qui même un moment jeta les yeux sur elle pour la placer à la tête de l’établissement qu’elle avait fondé.

190. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Et moi, sans mouvement, muet à ce langage, Je me crois un moment un homme d’un autre âge.

191. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

Ainsi, dans l’exemple que nous avons donné, si l’avocat peut prouver que son client était absent au moment du meurtre, qu’il était malade, qu’il était chez un ami, ou en voyage, il a cause gagnée.

192. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Je suis fâché de n’avoir pas de goût pour les beaux embarras ; à tout moment il s’en trouve qui ne finissent point. […] « Nous montions donc, ravis de notre jeunesse, émus du spectacle qui grandissait à tout moment sous nos pieds ; mais, à mesure que nous montions, légers et joyeux, quelque chose de la nature s’évanouissait devant nous.

193. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Cependant Cinna voyant approcher le moment de l’exécution de l’entreprise, éprouve des remords. […] Depuis quatre mois, dit-il à son valet, il la suit par-tout, sans avoir pu trouver un moment pour lui parler. […] N’osez-vous, sans rougir, être père un moment ? […] Il invite Iphigénie, qui paroît dans ce même moment, à venir recevoir à l’autel un cœur qui l’adore. […] Un moment d’espérance a soulevé l’âme, mais pour la faire retomber avec plus de force.

194. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VII. des passions  » pp. 89-97

Rien de plus avantageux à la poésie que l’emploi de la mythologie : voilà une opinion, juste ou erronée, peu importe pour le moment, qu’ont soutenue, entre autres, six poëtes de renom, J.

195. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Sévigné. (1626-1696.) » pp. 48-53

n’a-t-il pas eu un seul moment ?

196. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Je n’en perds pas le moindre moment ; et, les commençant justement à quatre heures et demie, je les fais durer jusqu’à midi.

197. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

De là, pour l’orateur, la nécessité d’une étude très longue et très délicate du cœur humain, étude dont nos grands orateurs sacrés nous donnent à tout moment la preuve. […] L’exorde véhément ou exorde ex abrupto, car on lui donne fort souvent ce nom tiré du latin, a lieu quand l’orateur est animé d’une passion assez vive et assez louable dans son principe pour entrer en matière sans préparation et éclater avec force dès le premier moment. […] Que ceux qui prophétisaient depuis huit jours mon opinion sans la connaître, qui calomnient en ce moment mon discours, sans l’avoir compris, m’accusent d’encenser des idoles impuissantes au moment où elles sont renversées, ou d’être le vil stipendié des hommes que je n’ai cessé de combattre ; qu’ils dénoncent comme un ennemi de la révolution celui qui peut-être n’y a pas été inutile, et qui, cette révolution fût-elle étrangère à sa gloire, pourrait là seulement trouver sa sûreté ; qu’ils livrent aux fureurs du peuple trompé celui qui, depuis vingt ans, combat toutes les oppressions, et qui parlait aux Français de liberté, de constitution, de résistance, lorsque ses vils calomniateurs suçaient le lait des cours et vivaient de tous les préjugés dominants ; que m’importe ?

198. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

On dirait qu’il tient en main toutes les fibres de ces natures nerveuses, tant il excelle à leur donner des commotions agréables ou douloureuses, selon les nécessités du moment et les besoins de sa politique. […] Tout ce qui peut frapper des âmes pieuses et des imaginations crédules, une vision divine, une voix entendue dans les airs, — moins que cela, un songe, un mot d’heureux augure échappé au hasard, — moins que cela encore, l’éternuement d’un soldat, le vol d’une chouette au moment d’un combat, tous ces incidents que la superstition commente et que la peur grossit, deviennent des instruments de ses desseins et des auxiliaires de sa politique. […] Les euphémismes abondent dans ses discours, et les sous-entendus, et les réticences calculées, et les allusions délicates, et les détours ingénieux, qui n’éloignent un moment la pensée de la question que pour l’y ramener plus sûrement.

199. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Ces conseils ont été pour moi des préceptes inviolables ; ils n’ont point cessé un moment d’éclairer mon travail. […] Ainsi, les argumens se tirent des motifs, du lieu, du moment de l’action, des facultés pour agir, et des moyens dont on s’est servi ou l’on a pu se servir. […] Notre intention, en ce moment, n’est que de donner une logique applicable à l’art d’écrire et de parler ; une logique propre à diriger et à former le discernement et le goût, relativement aux matières littéraires. […] C’est au but qu’ils se proposent, à l’intérêt du moment à leur indiquer ce qui convient le mieux à cet égard. […] Comme lorsque, au moment du danger qui le menace, la tranquille sécurité de l’innocent nous fait frémir.

200. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

    Les torrens écumeus, les fleuves, les ruisseaus S’enflent en un moment.

201. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Du moment qu’il se prépara à la guerre, il commença une vie toute nouvelle dont il ne s’est jamais depuis écarté un seul moment.

202. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Il y a des gens qui parlent un moment avant que d’avoir pensé. […] C’est un homme qui est de mise un quart d’heure de suite, qui le moment d’après baisse, dégénère, perd le peu de lustre qu’un peu de mémoire lui donnait, et montre la corde.

203. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Le moment où je parle est déjà loin de moi. […] Ainsi j’essaie encor ma lyre Qui n’obéit plus à mes doigts ; Ainsi j’essaie encor ma voix Au moment même qu’elle expire.

204. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

On recommande avec juste raison d’être très réservé dans sa correspondance sur les plaisanteries ; il ne faut se les permettre que rarement en écrivant à un ami ; un bon mot peut être lu dans un moment d’humeur, et affaiblir, quelquefois même détruire insensiblement les liens de l’amitié.

205. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Il est vrai, lui dis-je ; mais puisque vous voilà sorti… Non, reprit-il, entrez chez moi, je suis à vous dans un moment.

206. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

Je désire trouver moi-même quelques moments de loisir pour en goûter les charmes, à l’aide de votre précieux recueil que vous avez bien voulu m’envoyer, et dont je vous remercie.

207. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Il avait à défendre un fils accusé de parricide ; était-ce le moment de s’amuser à un vain jeu d’esprit et de symétriser des antithèses ? […] L’un leur fait d’abord accorder la vie aux prisonniers athéniens, et l’autre, un moment après, les détermine à faire mourir ces mêmes prisonniers. […] Corneille dit que les trois favoris du vieux Galba s’empressaient ardemment À qui dévorerait ce règne d’un moment. […] Mettez à la place l’expression simple, à qui profiterait de ce règne d’un moment : c’est la même idée ; à peine la reconnaît-on. […] Voulez-vous délasser l’attention, et un moment vous occuper à plaire ?

208. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

On sait que Roucher, l’auteur des Mois, périt avec lui, et que tous deux, allant au supplice, consolèrent leurs derniers moments en récitant la première scène de l’Andromaque de Racine.

209. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

L’aigle blessé a mort Sur la neige des monts, couronne des hameaux, L’Espagnol a blessé l’aigle des Asturies2, Dont le vol menaçait ses blanches bergeries ; Hérissé, l’oiseau part, et fait pleuvoir le sang, Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend3, Regarde son4 soleil, d’un bec ouvert l’aspire, Croit reprendre la vie au flamboyant empire ; Dans un fluide d’or il nage puissamment, Et parmi les rayons se balance un moment : Mais l’homme l’a frappé d’une atteinte trop sûre ; Il sent le plomb1 chasseur fondre dans sa blessure ; Son aile se dépouille, et son royal manteau Vole comme un duvet qu’arrache le couteau.

210. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Croyez-vous qu’en ce moment j’exprime tout ce que je veux ?

211. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

En ce moment, la cloche du village tinta lentement, car un homme était mort dans la nuit.

212. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Ainsi, quand je dis : egregia res est amicitia, il est évident que l’idée de l’attribut egregia me frappe plus vivement que toute autre idée que je n’envisage point à ce moment. […] Anchise, il est vrai, était mort depuis peu ; mais l’amour séparé de son objet trouve bien longs les moments les plus courts. […] Virgile sait profiter du moment où ils offrent à la vue les formes les plus saisissantes, pour nous en retracer les principaux traits.

213. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

Mais le prêtre n’est pas un homme ordinaire, ni un orateur parlant en son propre nom ; du haut de la chaire, une auréole mystérieuse enveloppe sa tête ; il est placé entre le ciel et la terre ; il s’adresse au sentiment le plus vif et le plus profond de la conscience, au sentiment religieux ; il n’agite pas un intérêt d’un moment, mais un intérêt éternel.

214. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de le dire à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de M. votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse.

215. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Je suis fâché de n’avoir pas de goût pour les beaux embarras ; à tout moment il s’en trouve qui ne finissent point.

216. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Je n’en perds pas le moindre moment ; et, les commençant justement à quatre heures et demie, je les fais durer jusqu’à midi.

217. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

c’était quelque chose d’étrange et d’admirable, un de ces moments d’agitation sublime et de rêverie profonde tout ensemble, où l’âme et la nature se dressent de toute leur hauteur l’une en face de l’autre.

218. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

D’ailleurs, Ennius vivait à une époque où l’influence de la Grèce était encore peu sensible ; or, la littérature romaine ne commença à produire des œuvres de génie qu’à partir du moment où elle se fit l’élève d’Athènes. […] La provocation du comte a été le moment le plus tragique de la pièce : un frémissement général a manifesté combien l’auditoire, absorbé dans l’attention qu’il prêtait, s’identifiait avec les héros qu’il avait sous les yeux. […] Quel moment terrible pour tous deux ! […] Quant à moi, je suis heureuse de voir constater, même après avoir vu notre grand Corneille, qu’on peut encore passer de beaux moments au théâtre. […] Il y eut un moment où le roi, qui n’avait pas voulu quitter son poste, malgré les instances du maréchal de Saxe, fut séparé du dauphin par des fuyards qui mirent le désordre dans son escorte.

219. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Il arrive un moment où une langue semble avoir atteint son apogée sous le rapport du style, et où l’on court grand risque d’innover sans améliorer.

220. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

La mort n’arrive qu’une fois, et se fait sentir à tous les moments de la vie ; il est plus dur de l’appréhender que de la souffrir.

221. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

L’auteur suppose ici une conversation entre deux personnes, dont l’une, celle qui parle en ce moment, a un goût et des connaissances aussi solides que l’esprit de l’autre est dénué de justesse et superficiel.

222. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Vous savez que pour lors vous pourrez contenter votre ambition, acquérir des richesses et languir dans une lâche volupté, et que, pourvu que vous évitiez de tomber dans les grands crimes, vous n’aurez pas besoin de la vertu. » Il s’arrêta un moment, et ses larmes coulèrent plus que jamais. « Et que prétendez-vous que je fasse ?

223. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

D’un maître trop fameux trop fidèle interprète, De mon heureux espoir désormais détrompé, Je dois donc, du plaisir à toute heure occupé, Consacrer les moments de ma course rapide A la divinité que tu choisis pour guide1 : Et la mère des jeux, des ris et des amours Doit ainsi qu’à tes vers présider à mes jours… Tu veux me rassurer, et tu me désespères.

224. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

J’y ai joint, pour étendre un peu l’horizon à ce moment, quelques considérations sur l’esprit de Goethe et sur le goût anglais de Coleridge. […] Un homme plein d’un grand sentiment demeure un moment immobile ; cette espèce de saisissement tient et suspens l’âme de tous les auditeurs. […] Volontiers ; je ne suis pas encore las, et il me reste un moment à donner à la conversation. […] ô moments pleins de charmes ! […] Cette foule se conduit presque en un moment dans les mouvements populaires ; mais il faut plusieurs années pour fixer son goût dans les arts.

225. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Mais dès le moment qu’il fut rentré dans le devoir, il devint, comme il l’avait été auparavant, un des sujets les plus fidèles ; et le roi ne balança pas à lui rendre ses bonnes grâces et toute sa confiance. […] L’infortuné Charles ayant eu la tête tranchée, au mois de février 1649, Cromwell fit abolir la monarchie un mois après, et gouverna dès ce moment l’Angleterre en maître absolu sous le titre de Protecteur du Peuple.

226. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

. — Mais si vous voulez le rendre affreux, négligez les détails gracieux, et faites ressortir ceux qui donnent plus d’horreur du reptile ; 2° On doit saisir le moment le plus avantageux, quand l’objet est mobile ; si vous vouliez dépeindre le vol de l’hirondelle, vous n’iriez pas la placer immobile sur une fenêtre ; 3° Considérez l’étendue que vous pouvez donner à votre description, elle dépendra du morceau ou vous l’encadrerez, et du genre dans lequel vous écrirez. […] La tête du guerrier se partage ; sa cervelle se répand des deux côtés, ses yeux roulent à terre, son corps reste encore un moment debout, étendant des mains convulsives, objet d’épouvante et de pitié.

227. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

Sortez pour un moment de cette enceinte, et transportez-vous au théâtre : figurez-vous le héraut s’avançant et faisant la proclamation du décret.

228. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

A tout moment, il fait allusion aux exigences de la voix et du geste, préoccupation bien naturelle d’ailleurs à un rhéteur qui avait pour but l’art de dire plus encore que l’art d’écrire.

229. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

. — 2° La véritable gloire du prince de Condé, sa piété dans ses dernières années ; — 3° Le tableau de ses derniers moments ; ses adieux au roi et à sa famille On ne divise pas toujours les discours d’une manière uniforme ; ils peuvent très bien n’avoir que deux ou trois parties que l’on appelle quelquefois Points.

230. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

C’est l’heure où la nature, un moment recueillie, Entre la nuit qui tombe et le jour qui s’enfuit, S’élève au créateur du jour et de la nuit, Et semble offrir à Dieu, dans son brillant langage.

231. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

Agrippine ne peut pas donner à entendre plus clairement à son fils qu’elle a hâté les derniers moments de Claude pour lui assurer le pouvoir.

232. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

C’est le règne des plaisirs innocents, de la paix, de ces biens pour lesquels les hommes se sentent nés, quand leurs passions leur laissent quelques moments de silence pour se reconnaître.

233. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Cette âme, ce rayon de la divinité, Dans le calme des sens, médite en liberté, Sonde ses profondeurs, cherche au fond d’elle-même, Les trésors qu’en son sein cacha l’Être suprême, S’échauffe par degrés, prépare ce moment, Où saisi tout à coup d’un saint frémissement, Sur des ailes de feu l’esprit vole et s’élance, Et des lieux et des temps franchit l’espace immense ; Ramène tour à tour son vol audacieux, Et des cieux à la terre et de la terre aux cieux. […] C’est alors qu’une fureur poétique le transporte ; une ardeur divine l’embrase ; le voilà dans ces moments heureux pour le génie : toute la nature se découvre à ses regards ; il va en épuiser les richesses, et répandre sur tous les objets cet esprit de vie qui les anime, et ces grands traits qui les font paraître avec toute la perfection imaginable. […] Ainsi Horace, dans son Ode au vaisseau qui devait porter Virgile à Athènes, se déchaîne contre l’audace de celui qui affronta le premier sur un bois fragile les flots et les tempêtes, et contre l’impiété effrénée des mortels, qui bravant le ciel par leurs crimes, ne permettent pas à Jupiter de quitter un moment sa foudre.

234. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

De là l’origine de mes malheurs ; depuis ce moment Ulysse n’a cessé de me poursuivre d’atroces calomnies et de semer parmi le peuple d’odieux soupçons. […] Ainsi l’on dit : ex quo tempore, depuis quel temps ; ex eo tempore, depuis ce moment ; longum tempus effluxit ex quo te vidi, il y a longtemps que je ne vous ai vu. […] Sub ipsâ profectione, au moment précis du départ.

235. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Quand, dans la Bruyère, cette veuve a raconté tous les détails de la longue maladie et des derniers moments de son mari, et que le Distrait, qui a paru l’écouter avec la plus grande attention, lui répond sérieusement : « N’aviez-vous que celui-là ? 

236. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Mais quand Racine dit : Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ; quand Corneille crée l’expression que nous avons déjà remarquée : Et tous trois à l’envi s’empressaient ardemment A qui dévorerait ce règne d’un moment ; quand, d’autre part, des hommes de talent se laissent entraîner aux vicieuses métaphores que nous avons signalées plus haut, il est bien évident que ce ne sont plus là des figures de domaine public, dont on ne doit tenir aucun compte à l’écrivain ; elles appartiennent en propre à celui qui les a créées, et peuvent, en conséquence, être étudiées comme formes à imiter ou à fuir.

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