Ces mérites, vous les admirerez dans Colomba, un chef-d’œuvre, où nous voyons régner une sorte de fatalité morale qui rappelle le théâtre antique.
Il ajoute de nouveaux modèles à ceux dont il nous fait si bien comprendre et sentir les mérites.
Dans cette enfance, ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poëme dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir quelque temps cherché le bon chemin, et lutté, si je l’ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin inspiré d’un génie extraordinaire, et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable ; accorda heureusement la vraisemblance et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu’il avait de rivaux, dont la plupart, désespérant de l’atteindre, et n’osant plus entreprendre de lui disputer le prix, se bornèrent à combattre la voix publique déclarée pour lui, et essayèrent en vain, par leurs discours et leurs frivoles critiques, de rabaisser un mérite qu’ils ne pouvaient égaler.
Celle lettre mérite d’être travaillée avec le plus grand soin. […] À vous tout le mérite du style. […] Il mérite à peine, par l’affectation de son style, d’être mis au nombre des épistolaires. […] Enfin, la dernière ligne mérite-t-elle des éloges ? […] Il parut avec cet air simple et modeste, qui annonce presque toujours le vrai mérite.
Il y a des pensées qui n’ont par elles-mêmes d’autre mérite que celui de la vérité. […] Voilà le bon esprit, l’esprit vrai, l’esprit seul agréable, qui fait le mérite d’un ouvrage, la gloire d’un écrivain, et le charme du lecteur. […] Mais qu’il y ait telle figure qu’on voudra, il me suffit que la phrase soit louche, pour être bien convaincu qu’elle mérite d’être blâmée.
La convenance, tel est donc le mérite essentiel des pensées. […] Ce n’est pas assez que l’idée ait besoin d’être embellie, il faut qu’elle mérite de l’être. […] On évitera ce défaut, si on a soin de ne jamais revêtir l’idée que pour l’embellir, et de ne jamais embellir que ce qui mérite de l’être.
Assemblons-nous pour combattre les ennemis du Dieu vivant ; renversons les remparts superbes de ces nouveaux Samaritains, etc. » Ces morceaux, et tous les sermons de Bossuet, en général, ne sont point sans doute exempts d’incorrections ; mais il n’y aurait pas plus de mérite que de difficulté à les relever.
Voici une épigramme de Lebrun qui a le mérite d’être courte et acérée : Églé, belle et poète, a deux petits travers : Elle fait son visage, et ne fait pas ses vers.
Tel est, en outre, le mérite de ses vers : aussi aurons-nous l’occasion de parler de nouveau et plus longuement de Molière, en le considérant comme poëte.
Il sut accorder une politique profonde avec une justice exacte ; et peut-être est-il le seul souverain qui mérite cette louange : prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats sans être emporté, compatissant comme s’il n’avait jamais été que malheureux.
Voici un sonnet attribué à Desbarreaux, qui, malgré une faute de syntaxe dans l’avant-dernier vers, faute qui, du reste, était permise du temps de l’auteur, mérite d’être remarqué : c’est un pécheur repentant qui parle.
Thiers mérite d’être appelé notre historien national ; car, dans ses œuvres monumentales, nous retrouvons toutes les joies ou toutes les douleurs du citoyen.
Le mérite chez eux devance l’âge.
Et n’est-ce pas (je ne ferai point ici de difficulté de le dire, non pour décréditer la piété, à Dieu ne plaise, mais pour condamner hautement les abus qui s’y peuvent glisser, et qui s’y sont glissés de tout temps), n’est-ce pas par la voie d’une fausse piété, qu’on a vu les plus faibles sujets s’élever aux plus hauts rangs ; les hommes les moins dignes de considération et de recommandation être néanmoins les plus recommandés et les plus considérés, et, sans d’autres titres ni d’autre mérite qu’un certain air de réforme, emporter sur quiconque la préférence, et s’emparer des premières places ?
Jeune brave, tu mérites d’emporter la marque du fer dans le palais de Teutatès. […] Les écoles historiques de la restauration eurent ce mérite commun de rejeter ces fausses délicatesses. […] Cousin doit encore rencontrer des adversaires, son mérite littéraire restera hors d’atteinte. […] Jouffroy donneront une idée plus complète de son mérite d’écrivain et de penseur. […] Le mérite de M.
C’est un des principaux mérites de ce bel ouvrage. […] Mais celui des historiens anciens que Racine paraît avoir affectionné le plus, et qu’il a étudié, du moins avec le plus d’avantage, c’est Tacite ; et peut-être le suffrage d’un homme tel que Racine, et surtout la belle tragédie de Britannicus, à laquelle Tacite eut tant de part, ne contribuèrent pas médiocrement à accélérer la justice rendue enfin, par les modernes, au mérite supérieur de ce grand écrivain.
D’utiles réformes apportées à notre législation signalèrent le pouvoir de d’Aguesseau ; et malgré quelques faiblesses politiques, qui attestent que son caractère était plus droit et plus scrupuleux qu’il n’était ferme et décisif, il mérite à jamais d’être proposé en modèle aux magistrats.
Il s’est d’abord fait un mérite qui manquait à son devancier : celui-ci avait emprunté tous ses sujets ; La Motte a voulu imaginer tous les siens. […] Ce furent les Toscans qui l’apportèrent à Rome ; elle n’était alors qu’une sorte de chanson en dialogue, dont tout le mérite consistait dans la force et la vivacité des réparties. […] Plus tard, David compose la plus grande partie des psaumes, et mérite, par le nombre comme par l’excellence de ses chants, le nom exclusif de psalmiste.
Heureux qui, jeune encore, a senti leur mérite !
Son premier mérite a été l’à-propos.
Béranger, dans son humble histoire, S’il est quelques sages leçons, Il mérite sa part de gloire : Qu’il la trouve dans tes chansons.
Bien loin de les contredire et de les interrompre, on doit au contraire entrer dans leur esprit et dans leur goût, montrer qu’on les entend, louer ce qu’ils disent autant qu’il mérite d’être loué, et faire voir que c’est plutôt par choix qu’on les loue que par complaisance.
La précision et la clarté font le plus grand mérite de ses fables : elles sont pleines de sens et de force, mais d’une brièveté extrême. […] La nouvelle n’a pas ce dernier mérite : mais d’un autre côté, elle est en bien des endroits plus exacte et plus fidèle. […] Au mérite d’un style aisé, simple et naturel, il joint le talent d’exprimer avec grâce les plus petites choses. […] Le poète qui préconise la vertu, et qui attaqua en général les mœurs corrompues, mérite les plus grands éloges.
C’est leur plus grand mérite ; c’est là proprement ce qui fait dire qu’elles éclairent le sujet, qu’elles y jettent du jour. […] Cependant, comme la propriété et la beauté du langage sont susceptibles d’être perfectionnées, la connaissance des principes d’où ces qualités dépendent, des raisons qui rendent une figure ou une expression préférable à toute autre, ne peut manquer de nous être utile pour diriger notre choix, et pour apprécier avec justesse le mérite d’un écrivain. […] Il a l’esprit, le cœur, le mérite, le rang, La vertu, la valeur, la dignité, le sang… Ces deux figures donnent de l’agrément au discours en le rendant plus rapide, plus animé et plus énergique. […] Les transitions, que quelques critiques rangent parmi les figures, mais que tous placent au nombre des ornements, parce que, quel que soit le mérite des pensées et des expressions, il ne peut y avoir ni intérêt ni beauté là où il n’y a ni liaison ni unité, peuvent être définies ainsi : Des expressions, des tours de phrase ou des pensées que l’écrivain emploie pour passer d’un objet à un autre, d’une partie de la composition à une autre partie, et qui servent de liaison à l’ensemble.
L’un plus pur, l’autre plus sublime, Tous deux partagent notre estime Par un mérite différent : Tour à tour ils nous font entendre Ce que le cœur a de plus tendre, Ce que l’esprit a de plus grand. […] Il prodigua les récompenses à de lâches courtisans et à de vils adulateurs ; et dans une si grande supériorité de vrai mérite, il fut susceptible de petites jalousies et de vanité pour les talents les plus médiocres.
Nulle espèce ne le mérite mieux : la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages ; coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles. […] Soyez donc plus heureux, mon cher ami ; personne ne mérite plus que vous de l’être en tout, et je le serais moi-même si je pouvais y contribuer1.
La Mesnardière, Poétique (1640), chap. v, p. 48, permet d’outrepasser, pour la tragédie, les vingt-quatre heures, à condition toutefois que ce soit « pour attraper quelque incident qui mérite d’être acheté par une infraction si légère ».
Madame de La Fayette le ramena dans des voies plus délicates et plus vraies par la Princesse de Clèves ; Scarron, par son Roman comique, mérite aussi d’être mentionné pour avoir esquissé quelques scènes amusantes et naturelles.
On ne peut guère citer des romans par extraits, puisque alors ils perdent l’enchaînement des événements qui fait un de leurs mérites.
. — Vir, homme, tiré de la racine primitive vi, force, désigne un homme fort, courageux ; et, par analogie, un homme de cœur, un homme de mérite.
Le mérite de ces sortes d’ouvrages consiste donc principalement dans la méthode et dans le style.
[Notice] Si la simplicité, le naturel, la grâce et la délicatesse sont des mérites classiques par excellence, on ne s’étonnera pas de voir figurer ici quelques pages du cahier où Eugénie de Guérin notait ses plus intimes pensées, sans songer qu’elle aurait des lecteurs.
Aussi ne nous étonnons-nous point que, dans les nombreux encouragements qu’il a reçus de tant de princes de l’Église, tous applaudissent « à ses efforts pour servir la cause des bonnes lettres ; » que tous le félicitent hautement « d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; » que tous enfin louent notre auteur « d’avoir mis de la netteté dans son plan, de la clarté dans sa méthode, de la justesse dans ses définitions, » et surtout « d’avoir rattaché à son enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus… » Que pourrions-nous ajouter à de pareils témoignages, rendus par des Prélats qui ont adopté pour leurs séminaires le Cours complet de littérature ?
Boileau et les hommes de mérite, qui se rangèrent sous la bannière de Malherbe, réformèrent sans doute tous ces abus, mais leur réforme ne fut ni complète, ni irréprochable.
Un général faisait ce dilemme à une sentinelle qui avait laissé surprendre son camp : Ou tu étais à ton poste, ou tu n’y étais pas : Si tu étais à ton poste, tu nous as trahis ; Si tu n’y étais pas, tu as enfreint la discipline ; Donc, dans l’un ou l’autre cas, tu mérites la mort.
Les personnages d’Homère nous choquent quelquefois : c’est qu’il les a peints tels qu’ils étaient de son temps, et c’est là un des plus grands mérites de ses œuvres.
Rappelons ces pensées de La Bruyère sur le Mérite personnel : « S’il est heureux d’avoir de la naissance, il ne l’est pas moins d’être tel qu’on ne s’informe plus si vous en avez.
Cette flexibilité de plume et ce goût de vérité précise est un des mérites de la Chronique de Charles IX, le meilleur des romans écrits sous l’inspiration de Walter Scott.
Il nous a semblé cependant que l’on pouvait, malgré le mérite des travaux antérieurs, traiter encore ces questions si difficiles et si importantes pour l’éducation de l’esprit. […] Comme le vrai mérite a ses prérogatives Qui prennent le dessus des haines les plus vives. […] Malherbe, au moins, pouvait alléguer ce mérite pour justifier ces vers contre les rebelles Rochelois : Les sceptres, devant eux, n’ont point de privilèges ; Les immortels eux-même en sont persécutés. […] Les Caractères eurent le mérite singulier de réunir toutes les sortes d’esprit, et d’allier la satire et la bienveillance, la verve comique et la rêverie, la profondeur et la grâce. […] Ne me rends pas un honneur que je n’ai pas mérité, à moi qui n’en voulus jamais rendre qu’au vrai mérite, etc. » (Fléchier, Oraison funèbre de M. de Montausier.)
Ces notions préliminaires nous ont semblé indispensables, pour mieux apprécier l’effet de l’éloquence et le mérite des orateurs. […] Des quatre discours que Cicéron prononça dans cette circonstance, la plus importante et la plus glorieuse de sa vie, deux surtout sont d’autant plus admirables, que tout nous porte à croire qu’ils furent improvisés ; et quoique l’auteur les ait sans doute retouchés, lorsqu’il les publia dans la suite, le grand effet qu’ils produisirent alors est une preuve du mérite réel qu’ils avaient.
Tour à tour vigoureux et sublime, tendre et touchant, sombre et terrible, trop prodigue, peut-être, de maximes, mais toujours correct, pur, coulant dans son style, quoiqu’il n’ait point égalé ses prédécesseurs dans le genre de mérite propre à chacun d’eux, il fait certainement le plus grand honneur à notre scène164, et a été reconnu, comme il devait l’être, pour notre troisième tragique. […] Et tout cela est vrai de notre temps comme du sien ; seulement les beaux vers sont de trop, car on ne les entend pas, et, d’ailleurs, il faut bien le dire, à mesure qu’on mêle aux ouvrages de littérature un plus grand nombre d’assaisonnements étrangers, le mérite littéraire s’affaiblit et finit par disparaître.
À une époque où l’on préférait les salons aux champs et la clarté des bougies à la lumière du soleil, il eut encore le mérite de mettre en honneur le sentiment de la nature. […] Les motifs auxquels vous attribuez les partis qu’on m’a vu prendre, depuis que je porte une espèce de nom dans le monde, me font peut-être plus d’honneur que je n’en mérite ; mais ils sont certainement plus près de la vérité que ceux que me prêtent ces hommes de lettres qui, donnant tout à la réputation, jugent de mes sentiments par les leurs.
Un mérite particulier à la poésie d’Homère et de Virgile, c’est que l’harmonie imitative est presque continue dans leurs vers, sans jamais y être monotone, parce qu’elle y est toujours l’expression vraie et simple de la nature, bien observée et peinte avec des traits, et dans des langues dignes d’elle.
On l’obligea à se faire maître des requêtes4, sur la foi de son mérite ; et, au bout de trois ans, il fut lieutenant général de police de la ville de Paris, en 1697.
L’effort d’une vertu commune Suffit pour faire un conquérant : Celui qui dompte la fortune Mérite seul le nom de grand.
Nulle espèce ne le mérite mieux ; la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages : coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis3, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles.
Il excella dans un genre secondaire où il se distingue par l’élégance, la coquetterie, le mérite de la difficulté vaincue, et l’adresse d’une facture ingénieuse.
Le père d’Alfred de Musset, connu sous le nom de Musset-Pathay, était lui-même un poëte d’un certain mérite ; il est mort en 1832.
Qu’il nous suffise de dire sur ce point que pour bien traduire une langue, ce n’est pas assez de la savoir, mais qu’il faut encore manier habilement la sienne ; et que si une bonne traduction demande la précision, la clarté, la pureté et l’élégance, son vrai mérite consiste surtout dans la fidélité, qui fait qu’on n’altère en rien ni la pensée de l’écrivain, ni le génie de la langue.
La Bruyère se sert ingénieusement de ce moyen pour nous faire connaître la différence Qui existe entre la Personne à la mode et la Personne de mérite. Lecture. — La Personne à la mode et la Personne de mérite.
Quels regrets mérite la langue du XVIe siècle ? […] Moult, quoique latin, était dans son temps d’un même mérite, et je ne vois pas par où beaucoup l’emporte sur lui.
Si, dès le principe, l’auteur a soin, quand ses conceptions sont absolument neuves, de fixer et de bien définir sa terminologie : quand elles ne le sont pas, de se conformer au langage reçu, et d’éviter, autant que possible, le charlatanisme des termes techniques et l’affectation des formes étranges, il sera compris de tous les hommes intelligents, et son ouvrage gagnera en mérite et en renommée, même auprès des masses.
Réveiller une idée principale au moyen d’idées accessoires, déguiser des pensées tristes, pénibles, inconvenantes même, mais indispensables au sujet, enrichir la langue par des alliances de mots inattendues, donner au style, soit par le piquant des rapprochements et des oppositions, soit par le tour et le mouvement de la phrase, plus de clarté, d’énergie, d’élégance, de vivacité, de noblesse, de nouveauté, d’intérêt : voilà des mérites que nous leur reconnaissons avec tous les critiques.
Il eut surtout le mérite de sentir vivement les beautés de la nature.
» — Ce trait de fatuité patricienne mérite d’être noté.
C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » Le goût des spéculations générales, la profondeur et la gravité des maximes, des vues supérieures, des leçons éloquentes sur la part qui revient à chacun dans la bonne ou la mauvaise fortune des sociétés, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole.
Qu’on ne s’y trompe cependant pas, et disons ici ce que n’ont point dit les rhéteurs, qui n’ont vu et cherché à faire sentir, dans ces discours, que le mérite de la perfection oratoire : le véritable motif de ce concours général de toute la Grèce, était bien moins encore la grande réputation des deux orateurs, que la nature même du débat qui allait dévoiler les ressorts politiques qui avaient dirigé la Grèce dans des circonstances décisives pour elle.
Tandis que l’élève s’habituera de lui-même à cette science de la méditation, que le professeur mette entre ses mains les livres, les discours, les traités les plus remarquables ; qu’il lui fasse observer et comprendre les divers mérites et l’artifice de la composition, non-seulement sous le rapport de la pensée, mais sous celui de l’ordre et du style ; que souvent il le ramène sur ses pas, soit pour se rendre un compte plus exact des intentions de l’écrivain, soit pour mieux retenir l’ensemble et les détails ; que, dans les discussions politiques, judiciaires, philosophiques, il lui présente, autant que possible, le pour et le contre, surtout si la question a été traitée par deux rivaux dignes l’un de l’autre.
— Sans doute, répondent plusieurs critiques ; les idées principales ne peuvent pas être toujours si étroitement liées, qu’il ne reste jamais entre elles de lacunes à combler, si complétement fondues ensemble, qu’elles n’aient souvent besoin de soudures, en quelque sorte ; n’y a-t-il pas alors un mérite réel à trouver et à disposer des idées secondaires et relatives, pour passer d’une idée principale à l’autre, comme font les ponts sur les rives d’un fleuve ?
Remarquez aussi que c’est là un des mérites de Bossuet.
Si les ouvrages qui les contiennent sont écrits sans goût, sans noblesse et sans génie, ils périront, parce que les connaissances, les faits et les découvertes s’enlèvent aisément, se transportent, et gagnent même à être mis en œuvre par des mains plus habiles ; ces choses sont hors de l’homme, le style est l’homme même. » Cette dernière idée mérite explication.
Quand un écrivain dit, ou du moins paraît dire le contraire de ce qu’il pense, quand il conseille, prescrit, ordonne même le contraire de ce qu’il veut, quand il prétend ne pas énoncer ce qu’en effet il énonce, s’adresser à l’un quand il s’adresse réellement à l’autre, ne reconnaît-on pas dans tous ces contrastes entre l’expression et la pensée une antithèse interne, en quelque sorte, qui mérite notre attention ?
Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même. » Nous lisons dans un sermon de Bossuet sur la brièveté de la vie « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
Son mérite est d’habiter un élément pur.
Disciple de Platon et de Descartes, il eut le mérite de relever la tradition de leurs doctrines, de réduire au silence le sensualisme stérile et malsain du dix-huitième siècle, de vulgariser par un beau langage les vérités essentielles à l’ordre moral, en un mot de restaurer l’empire des croyances spiritualistes.
L’art de bien décrire ce lieu est une partie considérable du mérite de la pastorale.
Cet homme ne mérite plus notre confiance, puisqu’il s’est parjuré. […] Vous aurez beaucoup de mérite, si vous pouvez mettre des bornes à votre colère. […] Nous devons prendre garde d’abord que nos bienfaits ne soient nuisibles ; puis, qu’ils n’excèdent nos facultés ; en troisième lieu, qu’ils soient proportionnés au mérite, et enfin qu’ils soient accordés avec la plus grande bienveillance.
Ce jugement est celui de tous les bons juges en littérature, et de M. de La Harpe entre autres, que nous nous faisons d’autant plus un mérite de suivre ici, qu’il serait difficile de penser plus juste et de s’exprimer mieux.
Je laisse aux lecteurs judicieux le soin d’apprécier un pareil paragraphe : ils y reconnaîtront sans peine le principe et le terme en même temps du succès de certains ouvrages, élevés par l’esprit de parti bien au-dessus de leur valeur littéraire, et dont je ne sais quelle hardiesse, qu’il eût été facile de qualifier d’un autre nom, faisait à peu près tout le mérite.
Sans être peintre, musicien, sculpteur ou antiquaire, on peut apprendre à connaître ce qui constitue le mérite et la beauté d’une peinture ou d’une statue, à se laisser émouvoir par les accords de l’harmonie musicale, à admirer les monuments de l’architecture chez les différents peuples et dans les divers styles qui ont produit des chefs-d’œuvre.
« Le moment arrivait où ce mérite si modeste devait se développer aux yeux de l’Univers, et par tous les services qu’un sujet peut rendre à son roi, se montrer digne de tout ce qu’un roi peut faire pour son sujet.
On peut comparer à ce morceau la dissertation de Rivarol sur les mérites de la langue française.
Il en est ainsi des grands poëtes : ils doivent être lus souvent et étudiés avec révérence, avant qu’un esprit neuf puisse acquérir quelque chose comme une connaissance égale à leur mérite.
Il reste définitivement acquis aujourdhui qu’il a eu le mérite, méconnu au xviie siècle oublié au xviiie , proclamé enfin au xixe , d’ouvrir à la poésie françaiss les genres littéraires cultivés et consacrés par les anciens, de créer des rythmes lyriques qui ont profité à Malherbe et aux poètes de nos jours, de réhabiliter l’alexandrin, que, par une étrange fantaisie, il a d’ailleurs exclu de l’épopée, son domaine naturel ; enfin, et c’est Malherbe qui l’a dit, d’avoir eu « dans ses fictions de la grandeur ».
Se croyant une haute vocation, ils tentent en vain le succès que n’obtient même pas toujours le vrai mérite, et finissent par ne rencontrer que le désespoir, après avoir longtemps lutté contre d’invincibles obstacles. […] Elle servira en particulier à nous faire connaître, entre plusieurs manières d’exprimer la même pensée, quelle est celle qui mérite la préférence. » Ce dernier procédé, qui s’applique parfaitement à toute espèce de composition littéraire, depuis la rédaction de la plus petite lettre, jusqu’au discours le plus important, est le moyen le plus simple et celui qui obtient les résultats les plus rapides. […] Entre les différentes sortes de preuves qu’on doit trouver par l’invention, il en est une qui mérite une attention particulière, c’est celle par circonstances. […] Tous ont leur mérite, tous offrent quelques traits de cette véritable éloquence qui n’est entière et parfaite chez aucun, mais dont on peut former un modèle idéal et réunissant ces caractères épars dans plusieurs.
J’en conclus qu’on doit donner ce mérite aux fables de la poésie. […] Car quel serait le mérite de l’élocution dramatique, si le plaisir qu’elle cause venait des pensées et non de l’élocution même ?
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
C’est un mérite rare.
Pourquoi donc faire un crime aux chats de ce qui, dans la société, est à vos yeux le plus grand de tous les mérites ?