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134. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Par là sont exclues les actions momentanées, comme le meurtre de Camille dans les Horaces, meurtre qui se fait tout à coup et sans que l’esprit du spectateur y ait été préparé. —  Cinna conspire contre Auguste , voilà le commencement ; Maxime en fait avertir Auguste voilà le milieu ; Auguste lui pardonne, c’est la fin. […] Qu’appelle-t-on coups de théâtre ? Les coups de théâtre ou surprises sont des événements imprévus, quoique préparés par l’auteur, qui arrivent subitement dans une pièce. Les coups de théâtre font un très bel effet dans la comédie. […] Les reconnaissances sont des coups de théâtre.

135. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre premier. De l’art de la composition en général. »

À l’unité de matière, il faut joindre l’unité de ton et de style ; si l’on commence d’une manière gaie et enjouée, il ne faut pas prendre tout à coup une allure froide et sévère ; le style de la comédie choquerait dans la tragédie, et réciproquement.

136. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Boétie, 1530 1563 » pp. -

Moneins, lieutenant du roi, étant tombé sous les coups des séditieux, le connétable de Montmorency fut envoyé pour châtier les habitants de Bordeaux qui, réduits par la force, furent condamnés par ordre royal à déterrer avec leurs ongles le corps de leur victime.

137. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Dès le commencement de son poème, Virgile nous offre une péripétie très intéressante : c’est lorsque les Troyens, sur le point d’aborder en Italie, et remplis de joie à la pensée du bonheur après lequel ils soupirent depuis longtemps déjà, vela dabant læti , se trouvent tout à coup en butte à la colère de Junon et rejetés sur les côtes d’Afrique par une affreuse tempête. […] Le principal avantage qui résulte de l’emploi d’un personnage pour faire une partie du récit, est de permettre au poète, s’il le juge convenable, d’ouvrir son poème par une situation intéressante, en se réservant d’instruire le lecteur après coup de tout ce qui l’a précédée. […] Ainsi le style du poète, se resserrant tout à coup pour arriver plus vite au dénoûment, fait succéder les tours concis aux périodes nombreuses, et les mots seulement clairs et justes aux expressions nobles, brillantes, métaphoriques, aux circonlocutions étendues et aux désinences sonores.

138. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Il s’interrompt tout à coup et s’écrie : Glaive du Seigneur ! quel coup vous venez de frapper ! […] où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, madame est morte ? […] Rien n’est si aisé que de calomnier à demi-mot, et la combinaison la plus profonde de la méchanceté est de savoir retenir ses coups pour les rendre plus dangereux. […] Un vieil ivrogne ayant trop bu d’un coup, Même de deux, tomba contre une borne ; Le choc fut rude, il resta sous le coup Presque assommé, l’œil hagard et l’air morne.

139. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

« On ne sait que trop quelles funestes horreurs suivent les batailles ; combien de blessés restent confondus parmi les morts ; combien de soldats, élevant une voix expirante pour demander du secours, reçoivent le dernier coup de la main de leurs propres compagnons, qui leur arrachent de misérables dépouilles couvertes de sang et de fange ; ceux mêmes qui sont secourus, le sont souvent d’une manière si précipitée, si inattentive, si dure, que le secours même est funeste : ils perdent la vie dans de nouveaux tourments, en accusant la mort de n’avoir pas été assez prompte.

140. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Marc Girardin Né en 1801 » pp. 275-278

Le matelot, arrivé à son poste, parcourut des yeux tout l’horizon ; ce fut un moment d’angoisse inexprimable ; puis, tout à coup, agitant son chapeau, il s’écria : Une voile sous le vent !

141. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

L’écrivain, à propos d’une idée, en réveille tout à coup une autre dans l’esprit du lecteur, et cet autre est un fait historique, une fiction mythologique, une opinion en vogue, un passage connu de quelque écrivain, c’est ce qu’on appelle l’allusion réelle ; ou bien, il emploie à dessein un mot susceptible d’un sens différent de celui qu’il lui donne, c’est l’allusion verbale ; et dans tous les cas ce rapprochement inattendu ajoute de l’énergie, du piquant, de la nouveauté à sa pensée ou à son expression. […] Mirabeau, menacé par les tribunes de l’Assemblée, s’écrie : « Je n’avais pas besoin de cette leçon pour savoir qu’il n’y a qu’un pas du Capitole à la roche Tarpéienne. » Et dans un de ses admirables discours aux états de Provence : « Ainsi périt le dernier des Gracques de la main des patriciens ; mais atteint d’un coup mortel, il lança de la poussière vers le ciel en attestant les Dieux vengeurs, et de cette poussière naquit Marius, Marius !

142. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando 3, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil.

143. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Principaux homonymes. » pp. 63-65

Coup, n. m. choc, blessure, etc.

144. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Louis XIV, 1638-1715 » pp. 146-149

Je choisis le cardinal d’Estrées comme l’homme le plus éclairé que je puisse mettre auprès de vous ; il me sacrifie son repos, sa santé, peut-être sa vie, sans aucun dessein que celui de marquer sa reconnaissance ; et quand vous avez le plus besoin de ses talents ; quand il est le plus nécessaire de prendre de promptes résolutions pour votre sûreté et celle de votre royaume, vous faites voir en vous une malheureuse facilité à croire que tout d’un coup vous pouvez gouverner seul votre monarchie, que le plus habile de vos prédécesseurs aurait eu peine à conduire dans l’état où elle est présentement.

145. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

À quoi bon couper tout à coup le fil de la narration, suspendre la marche des événements, pour nous faire entendre un long discours travaillé avec art, et qui, par cela même, est souvent en contresens avec la situation où se trouve le personnage qui parle ? […] Comme eux vêtu sans pompe, armé de fer comme eux, Je conduisais aux coups leurs escadrons poudreux ; Comme eux, de mille morts affrontant la tempête, Je n’étais distingué qu’en marchant à leur tête.

146. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Parmi les surprises, les enlèvements, les prodiges et les coups de théâtre brille un rayon d’idéal qui éclaire ces fables attrayantes, dont la profusion atteste le besoin universel des plaisirs choisis que permet l’imagination. […] Il est plus vrai de dire que la nature ne procède jamais par coups de théâtre, et brusques surprises.

147. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Votre mari a été tué d’un coup de canon4, en combattant à son bord. […] « Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons : je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre empereur s’exposer aux premiers coups ; car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout, où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation.

148. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

que de coups de théâtre ! […] Il frappe de grands coups, mais il veut qu’on admire la grâce aisée avec laquelle il les porte.

149. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

Cependant il se trouve qu’après avoir vécu onze cents ans plein de force et de crédit, après avoir été employé dans les plus importants traités et avoir assisté toujours honorablement dans le conseil de nos rois, il tombe tout d’un coup en disgrâce et est menacé d’une fin violente4.

150. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

On doit aller au-devant de ce qui peut plaire à ses amis, chercher les moyens de leur être utile, leur épargner des chagrins, leur faire voir qu’on les partage avec eux quand on ne peut les détourner, les effacer insensiblement, sans prétendre de les arracher3 tout d’un coup, et mettre à la place des objets agréables ou du moins qui les occupent.

151. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Il y procédait pourtant d’une vitesse toujours égale, et trouvait moyen, sans perdre un coup de dent, de me donner louanges sur louanges, ce qui me rendait fort content de ma petite personne, il buvait aussi fort souvent : tantôt c’était à ma santé, et tantôt c’était à celle de mon père et de ma mère4, dont il ne pouvait assez vanter le bonheur d’avoir un fils tel que moi.

152. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Que la main du génie qui préside à l’univers saisisse le géomètre, et le transporte tout à coup dans le monde de Descartes : viens, monte, franchis l’intervalle qui te sépare des cieux ; approche de Mercure, passe l’orbe de Vénus, laisse Mars derrière toi, viens te placer entre Jupiter et Saturne ; te voilà à quatre-vingt mille diamètres de ton globe.

153. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Molière. (1622-1673.) » pp. 29-34

Non, je n’ai point le courage de les mener, et je ferais conscience de leur donner des coups de fouet en l’état où ils sont.

154. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

Il aimait l’intrigue pour intriguer : esprit hardi, délié, vaste et un peu romanesque, sachant tirer parti de l’autorité que son état lui donnait sur le peuple, et faisant servir la religion à sa politique ; cherchant quelquefois à se faire un mérite de ce qu’il ne devait qu’au hasard, et ajustant souvent après coup les moyens aux événements.

155. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française.

156. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

Les points de vue littéraires Quand vous voulez faire en Suisse l’ascension du Rhigi2 ou de toute autre montagne, un guide vous conduit au meilleur endroit, un peu avant l’aurore, s’y place à côté de vous ; et l’on voit tout à coup le soleil se lever à l’horizon, et sa vive lumière développer elle-même par degrés l’immense paysage, dont le guide alors vous indique les hauts sommets et vous dénombre tous les noms.

157. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bourdaloue, 1632-1704 » pp. 133-137

C’est que, dans l’attente de cet état, où l’on n’arrive pas tout d’un coup, il faut supporter des retardements capables non-seulement d’exercer, mais d’épuiser toute la patience ; que, durant de longues années, il faut languir dans l’incertitude du succès, toujours flottant entre l’espérance et la crainte, et souvent, après des délais presque infinis, ayant encore l’affreux déboire de voir toutes ses prétentions échouer, et ne remportant, pour récompense de tant de pas malheureusement perdus, que la rage dans le cœur et la honte devant les hommes.

158. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Ne verrai-je point l’assassin attaquer un homme à l’improviste, lui mettre le poignard sous la gorge ; celui-ci saisi de frayeur, crier, supplier, s’enfuir, ou faire de vains efforts pour se défendre, et enfin tomber percé de coups ? […] « Au milieu de la place publique de Messine37, un citoyen romain était cruellement frappé de verges ; tandis que dans ses cuisantes douleurs, à travers le bruit des coups redoublés, il ne faisait entendre d’autre plainte, d’autre cri que celui-ci : Je suis citoyen romain. […] Ce fut en vain : non seulement il ne fut point arraché à la violence et au déchirement des verges ; mais encore dans ce moment même, où sa voix gémissante répétait, sans interruption, le nom de citoyen romain, le supplice de la croix, oui de la croix, était préparé pour ce malheureux, tout meurtri de coups, et qui, jusqu’à ce jour, n’avait point vu d’exemple d’un pareil pouvoir ». […] Cet homme, qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre ; qui couvrait son camp d’un bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des Rois ligués contre lui, des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob50 par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle : cet homme, qui défendait les villes de Juda51, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon52 et d’Esaü53, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie54, après avoir brûlé, sur leurs propres autels, les Dieux des nations étrangères : cet homme, que Dieu avait mis autour d’Israël55 comme un mur d’airain, où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers et les plus habiles généraux des rois de Syrie56, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie, que l’honneur de l’avoir servie : ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe.

159. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Plongé, en quelque façon, dans l’extase, mais emporté tout à coup par une imagination vive et ardente, il se représenta sous une forme visible les attributs du souverain créateur : il prêta un corps et une âme aux différents êtres sortis de ses mains, et les traça de même dans un langage plus agréable, plus riche, et, bien plus élevé que le langage ordinaire.

160. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Une vapeur qui sort de la terre est le foyer ordinaire de leur plaisir ; mais souvent une sombre hirondelle traverse tout à coup leur troupe légère et avale à la fois des groupes entiers de danseurs.

161. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Ce n’est pas que je veuille vous conseiller d’employer toutes les forces de votre résolution et constance pour arrêter tout d’un coup l’agitation intérieure que vous sentez ; ce serait peut-être un remède plus fâcheux que la maladie : mais je vous conseille aussi d’attendre que le temps seul vous guérisse, et beaucoup moins d’entretenir ou prolonger votre mal par vos pensées ; je vous prie seulement de tâcher peu à peu de l’adoucir, en ne regardant ce qui vous est arrivé que du biais qui vous le peut faire paraître le plus supportable, et en vous divertissant le plus que vous pourrez par d’autres occupations2.

162. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

Il aimait l’intrigue pour intriguer : esprit hardi, délié, vaste et un peu romanesque, sachant tirer parti de l’autorité que son état lui donnait sur le peuple, et faisant servir la religion à sa politique ; cherchant quelquefois à se faire un mérite de ce qu’il ne devait qu’au hasard, et ajustant souvent après coup les moyens aux événements.

163. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Elle périt sous les coups répétés de Malherbe, qui apporta à cette œuvre de destruction autant d’étroite obstination que de judicieux bon sens. […] Quel coup de théâtre inattendu que sa fameuse apostrophe : « Quo usque tandem, Catilina, abutere patientia nostra ?  […] Si nous passons des Anciens aux Modernes, nous trouvons dans un de nos vieux poètes un exemple encore bien frappant : François Villon, dont l’existence vagabonde eut maints démêlés avec la justice, se vit un jour sous le coup d’une condamnation capitale. […] Aussi ne viens-je pas entreprendre, en vous communiquant cette nouvelle lamentable, de vous consoler par de vaines paroles, quand je ne puis moi-même que demeurer accablé sous ce coup imprévu. […] Tout à coup le duc de Richelieu, qui servait comme aide de camp du roi, tout hors d’haleine, l’épée au poing, arrive au conseil qu’on tenait auprès de sa Majesté. « Quelle nouvelle apportez-vous, lui dit le maréchal de Noailles ?

164. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IX. Parallèle des Oraisons funèbres de Condé, par Bossuet et de Turenne, par Fléchier et Mascaron. »

. — Et afin que l’on vît toujours dans ces deux hommes de grands caractères, mais divers, l’un emporté d’un coup soudain, meurt pour son pays comme un Judas Machabée ; l’autre, élevé par les armes au comble de la gloire, comme un David, comme lui meurt dans son lit, en publiant les louanges de Dieu et instruisant sa famille, et laisse tous les cœurs remplis tant de l’éclat de sa vie que de la douleur de sa mort ».

165. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

Delille fixa tous les regards par son coup d’essai ; et la traduction des Géorgiques plaça dès lors son auteur au rang qu’il occupe depuis quarante ans sur le Parnasse et dans l’estime publique. […] Du sein qui les fit naître à peine ils sont lancés, Dans ce sein malheureux tout à coup renfoncés, Ils rongent, en hurlant, leur déplorable mère : Ce flanc est leur berceau, ce flanc est leur repaire, Et, de leur faim cruelle éternel aliment, Comme pour leur fureur, renaît pour mon tourment.

166. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

ô nuit effroyable, où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte » ! […] Plutona sort de son trône ; il pâlit, il s’écrie : Il a peur que ce Dieu, dans cet affreux séjour, D’un coup de son trident ne fasse entrer le jour, Et par le centre ouvert de la terre ébranlée, Ne fasse voir du Styxb la rive désolée, Ne découvre aux vivants cet empire odieux, Abhorré des mortels, et craint même des Dieux.

167. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

On les voit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros qu’eux, s’attacher à leur corps, et, se laissant emporter par leur vol, les becqueter à coups redoublés jusqu’à ce qu’ils aient assouvi leur petite colère. […] Le lion et le tigre sur la terre, l’aigle et le vautour dans les airs, ne règnent que par la guerre, ne dominent que par l’abus de la force et par la cruauté, au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur ; avec des puissances, des forces, du courage, et la volonté de n’en pas abuser et de ne les employer que pour la défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer : roi paisible des oiseaux d’eau, il brave les tyrans de l’air ; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide ; et souvent la victoire couronne ses efforts.

168. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VI. De l’Harmonie du Style. »

Nous ne croyons pas, par exemple, que quand Fléchier nous représente Turenne étendu sur ses propres trophées  ; quand il nous peint ce corps pâle et sanglant, auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé , il se soit arrêté à dessein à ce choix de syllabes longues et tristement sonores, pour terminer tout à coup par ces quatre brèves : quĭ l’ă frâppĕ.

169. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

C’est là que Socrate, élevé au-dessus de lui-même, et par l’importance de l’objet, et par la grandeur des idées quelle lui suggère, personnifie tout à coup les lois, et les introduit elles-mêmes sur la scène.

170. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Ils se sont échauffés sur un coup, ont mis l’épée à la main, et se sont blessés tous deux mortellement.

171. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

De là les coups d’encensoir que lui distribuaient les critiques contemporains, et, entre autres, Balzac, le chef du chœur.

172. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

Mais tout à coup cet appareil fantastique, ces montagnes surmontées de palmiers, ces orages qui grondaient sur leurs sommets, ce fleuve, ce pont, tout se fondit et disparut à l’arrivée de la nuit, comme les illusions du monde aux approches de la mort.

173. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Encore un coup de pinceau qui éveille sous nos yeux toute une scène rapide.

174. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Dans les verbes, la désinence llo marque un diminutif de l’action : cantillo, je chante tout bas, je fredonne ; sorbillo, je bois à petits coups, je buvotte. — La désinence sso désigne un augmentatif : lacesso, je provoque, je harcèle ; incesso (de incedo), je marche avec instance, j’assaille, je poursuis ; capesso (de capio), je m’efforce de prendre ; facesso (de facio), je fais avec empressement, etc. — La désinence sco indique le commencement, et quelquefois la continuité de l’action : albesco, je commence à blanchir ; ardesco, je m’enflamme ; dehisco, je m’entr'ouvre, etc. — Les désinences to, so, co ou xo indiquent la fréquence de l’action : clamitare (de clamare), crier souvent, criailler ; cantitare (de cantare), chanter souvent ; pulsare (de pellere), pousser avec instance ; nexere (de nectere), lier étroitement, entrelacer ; fodicare (de fodere), percer en creusant, etc.

175. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Il apprend à tuer un jour à coup d’aiguillon ceux qu’il n’oserait attaquer de pied ferme. » Que pensez-vous de ce jugement de Rousseau sur La Fontaine ? […] Pour son coup d’essai dans la satire littéraire, Boileau exile du Parnasse quiconque dédaigne le travail. […] Nous écoulions, transportés d’admiration, ces dialogues sublimes de l’amour et de l’honneur, du citoyen et du père, des roi et des grands, quand d’un coup d’aile encore plus vigoureux, Corneille s’éleva jusqu’aux miracles de la Grâce et de la Foi. […] Monime a presque fait à Xipharès l’aveu de son amour, lorsqu’elle apprend tout à coup le retour de Mithridate.

176. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Ce premier coup porté, il sent le besoin de reculer un instant avant de revenir à la charge. […] Vous leur portez un coup, ils mettent la main sur leur blessure ; un second coup, même mouvement.

177. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

On les voit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros qu’eux, s’attacher à leur corps, et, se laissant emporter par leur vol, les becqueter à coups redoublés jusqu’à ce qu’ils aient assouvi leur petite colère.

178. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Un juge sourcilleux, épiant mes ouvrages, Tout à coup, à grands cris, dénonce vingt passages Traduits de tel auteur qu’il nomme ; et, les trouvant, Il s’admire, et se plaît de se voir si savant.

179. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Tout à coup se lèvent de différents côtés mille tant paysans que bandits, forçats déchaînés, déserteurs, commandés par un sous-diacre, bien armés, bons tireurs : ils font feu sur les nôtres avant d’être vus ; les officiers tombent les premiers ; les plus heureux meurent sur la place ; les autres, durant quelques jours, servent de jouet à leurs bourreaux.

180. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

elle bondit, dans son repos troublée1 ; Elle tourna trois fois jetant vingt-quatre éclairs2, Et rendit tous les coups dont elle était criblée, Feux pour feux, fers pour fers3.

181. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Passons quinze siècles, et venons tout d’un coup au grand Corneille. […] Tout à coup à Windsor je me crus transporté.

182. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Après avoir paru indolente et insensible, elle passera tout d’un coup à être furieuse et brutale ; on n’apercevra ce feu que quand il ne sera plus temps de l’étouffer. […] Des régions immenses qui s’ouvrent tout à coup ; un nouveau monde inconnu à l’ancien et plus grand que lui5.

183. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Cependant, au milieu de tout cela, je l’avoue, le néant de mes chimères venait quelquefois la contrister tout à coup. […] « Deux choses presque inalliables s’unissent en moi : un tempérament très ardent, des passions vives, impétueuses, et des idées lentes à naître, embarrassées, et qui ne se présentent jamais qu’après coup.

184. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Corneille comme un des plus rudes coups qui la pût frapper1 ; car bien que, depuis un an, une longue maladie nous eût privés de sa présence, et que nous eussions perdu en quelque sorte l’espérance de le revoir jamais dans nos assemblées, toutefois il vivait, et l’Académie, dont il était le doyen1, avait au moins la consolation de voir dans la liste où sont les noms de tous ceux qui la composent, de voir, dis-je, immédiatement au-dessous du nom sacré de son auguste protecteur2, le fameux nom de Corneille.

185. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Images des dieux sur la terre, Est-ce par des coups de tonnerre Que leur grandeur doit éclater2 ?

186. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Plus loin, dans ses calculs gravement enfoncé, Un couple sérieux, qu’avec fureur possède L’amour du jeu rêveur qu’inventa Palamède, Sur des carrés égaux, différents de couleur, Combattant sans danger, mais non pas sans chaleur, Par cent détours savants conduit à la victoire Ses bataillons d’ébène et ses soldats d’ivoire… Longtemps des camps rivaux le succès est égal ; Enfin l’heureux vainqueur donne l’échec fatal, Se lève, et du vaincu proclame la défaite ; L’autre reste atterré dans sa douleur muette, Et du terrible mât à regret convaincu, Regarde encor longtemps le coup qui l’a vaincu1.

187. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Nous voyons d’abord se produire une scolastique nouvelle, qui prétend créer d’emblée la langue française par un coup d’autorité, en lui imposant un dictionnaire grec et latin et une grammaire despotique, où l’ignorance de la philologie multiplie à plaisir les règles arbitraires. […] Voilà pourquoi ses coups d’audace n’eurent pas d’avenir.

188. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Il se met peu en peine de se faire entendre du premier coup, parce qu’il se propose de revenir sur son idée ; et ce qu’il perd en force, il tâche de le regagner par l’abondance et la variété.

189. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Mais, à ma gauche, Basilide met tout d’un coup sur pied une armée de trois cent mille hommes ; il n’en rabattrait pas une seule brigade ; il a la liste des escadrons et des bataillons, des généraux et des officiers ; il n’oublie pas l’artillerie ni le bagage.

190. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Le coup étant fait, ils s’assemblèrent pour choisir un gouvernement ; et après bien des discussions, ils créèrent des magistrats.

191. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

il arrive au tombeau, Plus faible, plus enfant qu’il ne l’est au berceau La mort, du coup fatal, frappe enfin l’édifice : Dans un dernier soupir achevant son supplice, Lorsque vide de sang le cœur reste glacé, Son âme s’évapore, et tout l’homme est passé. »     Sur la foi de tes chants, ô dangereux poëte !

192. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Or, je ne veux point vous conseiller d’employer toutes les forces de votre résolution et constance pour arrêter tout d’un coup l’agitation intérieure que vous sentez ; ce serait peut-être un remède plus fâcheux que la maladie : mais je vous conseille aussi d’attendre que le temps seul vous guérisse, et beaucoup moins d’entretenir ou prolonger votre mal par vos pensées ; je vous prie seulement de tâcher peu à peu de l’adoucir, en ne regardant ce qui vous est arrivé que du biais qui vous le peut faire paraître le plus supportable, et en vous divertissant le plus que vous pourrez par d’autres occupations3.

193. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Il commanda la flotte qui devait attaquer les Lacédémoniens, Mais dans le temps qu’il avait quitté son armée, pour aller amasser l’argent dont il avait besoin, son lieutenant ayant été battu, Alcibiade, injustement accusé de ce mauvais succès, fut déposé et banni, Il se retira dans la province du satrape Pharnabaze, qui, à la sollicitation du général lacédémonien, eut la lâche cruauté de le faire tuer à coups de flèches, l’an 404 avant J. […] Devenu roi de France, en 1589, il ne fut sacré qu’en 1594, après avoir porté le dernier coup à la Ligue, par l’abjuration qu’il fit de la religion protestante.

194. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Il était à peine rentré chez lui, que tout à coup sa sonnette est ébranlée fortement. […] Ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée, reçoit deux coups dans son chapeau et revient gaillard.

195. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Ce n’est qu’avec de l’habitude et des réflexions qu’il parvient à sentir tout d’un coup avec plaisir ce qu’il ne démêlait pas auparavant. […] C’est un coup d’encensoir, à charge de revanche.

196. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Emporté par la fougue de son imagination brûlante, et par les mouvements de son cœur vivement ému, il part comme un torrent qui rompt ses digues, et chante tout à coup sur un ton élevé. […] Mais, comme ce poème est fait pour les multitudes, il faut que le sublime qui y règne soit à la fois si simple et si frappant qu’il saisisse tout d’un coup et sans peine tous les esprits.

197. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

Je le dirai donc : quand même nous aurions tout prévu, quand toi-même, Eschine, toi qui n’osas pas alors ouvrir la bouche, devenu tout à coup prophète, tu nous aurais prédit l’avenir, il eût fallu faire encore ce que nous avons fait, pour peu que nous eussions eu sous les yeux la gloire de nos ancêtres et le jugement de la postérité.

198. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

L’âge viril plus mûr inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage ; Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir.

199. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups.

200. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Un moment après, elles virent un gros bras presque nu relever tout à coup le pavillon, qui leur montra un bon gros Suisse entre deux draps, demi-éveillé et tout ébahi, très-long à reconnaître son monde qu’il regardait fixement l’un après l’autre, et qui, enfin, ne jugeant pas à propos de se lever en si grande compagnie, se renfonça dans son lit et ferma son pavillon.

201. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

On nous l’a fait considérer comme un châtiment, comme le coup porté par un exécuteur tout-puissant, comme un supplice, enfin ; et nos amis, nos proches, quand nous avons cessé de vivre, quittent notre lit de repos comme ils quitteraient l’échafaud où l’on nous aurait mis à mort.

202. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Voici comment Chateaubriand représente Bossuet sur le point de prononcer l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre : Debout dans la chaire de vérité, un prêtre seul vêtu de blanc au milieu du deuil général, le front chauve, la figure pâle, les yeux fermés, les mains croisées sur sa poitrine, est recueilli dans les profondeurs de Dieu ; tout à coup ses yeux s’ouvrent, ses mains se déploient, et ces mots tombent de ses lèvres : Celui qui règne dans les cieux, etc. […] L’auteur, après avoir décrit scrupuleusement le lieu de la scène, ainsi que la situation des personnages secondaires relativement à son héros, rappelle les paroles échappées à Turenne, et nous le montre prenant des précautions inaccoutumées, comme pour nous donner le change sur le sort qui l’attend, et frapper un coup plus terrible, lorsque la catastrophe arrivera. […] M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire.

203. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Voyez, dans Bossuet, comme elle fait retentir jusqu’au fond du cœur les coups multipliés qui frappèrent Henriette de France, et le tonnerre imprévu qui tua Henriette d’Angleterre.

204. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

« La finesse, dit Voltaire, est une énigme dont les gens d’esprit devinent tout d’un coup le mot. » Les lecteurs savent gré à l’écrivain qui paraît les estimer gens d’esprit, dût-il y être trompé lui-même ; car tous ne devinent pas le mot.

205. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

cria-t-il hautement, De me baigner si désormais l’envie Me revenait, daignez me la changer ; Oncques dans l’eau n’entrerai de ma vie Qu’auparavant je ne sache nager. » Le sel de ces récits consiste en ce que l’esprit suit paisiblement le récit, croyant arriver à quelque suite, naturelle en pareil cas, de ce qui avait été dit d’abord, mais que tout à coup il se sent rejeté brusquement sur une autre idée dont il était fort éloigné75.

206. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Rabelais appelle Bridoye un juge qui décidait les procès par un coup de dés.

207. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Il passa comme vous les monts à main armée ; Il sut ainsi que vous, convertir en fumée L’orgueil des ennemis, et rabattre leurs coups.

208. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Où ai-je lu que le cardinal de Retz, voulant entraîner le parlement, et voyant toute son éloquence près d’échouer : « Eh, Messieurs, s’écria-t-il tout à coup, si mes paroles ne suffisent pas pour vous convaincre, du moins ne récuserez-vous pas celles de l’orateur romain, dans une circonstance pareille » ?

209. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Mais, quand le moucheron terrasse le lion, c’est une autre affaire : alors l’enfant n’est plus lion, il est moucheron ; il apprend à tuer un jour, à coup d’aiguillons, ceux qu’il n’oserait attaquer de pied ferme.

210. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Il faut tout d’un coup voir la chose d’un seul regard, et non pas par progrès de raisonnement, au moins jusque un certain degré. […] Il ne reste presque rien de tout ce qu’il a dit dans la tête de ceux qui l’ont écouté : c’est un torrent qui a passé tout d’un coup, et qui laisse son lit à sec. […] C’est cette même nature qui inspire quelquefois des débuts vifs et animés ; une forte passion, un danger pressant, appellent tout d’un coup l’imagination : ainsi un capitaine des premiers califes, voyant fuir les musulmans, s’écria : « Où courez-vous ? […] Ce n’est qu’avec de l’habitude et des réflexions qu’il parvient à sentir tout d’un coup avec plaisir ce qu’il ne démêlait pas auparavant. […] Madame, encore un coup, c’est à vous de choisir.

211. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Distribuant par ordre tous les aspects intérieurs et extérieurs d’un sujet à traiter, ils prétendaient mener le génie comme par la main, et lui faire trouver tout d’un coup tous les argumens possibles dans les différentes sources où ils le conduisaient. […] que vous preniez vous-même votre cause en main ; et si le monde veut attenter à vos droits, que vous les vengiez en faisant sentir aux coupables les plus rudes coups de votre justice. » (Sermon sur le respect humain.) […] C’est, en quelque sorte, le dernier coup de pinceau, après lequel on ne peut rien ajouter au tableau sans en affaiblir l’expression1. […] Vous, laisserez-vous impuni le roi qui a jeté dans les fers et fait expirer sous les coups un homme consulaire, l’ambassadeur du peuple romain ? […] Dans les discours prononcés à la tribune, on sent tout d’un coup de quelle importance il est, à celui qui donne un conseil, de se montrer digne de la confiance de celui qui l’écoute.

212. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Mais il ne peut pas toujours suivre cette règle ; car s’il a quelque motif de se défier de sa cause, s’il n’a en sa faveur qu’un seul argument vigoureux, s’il compte peu sur tous les autres, il doit alors mettre cet argument en avant, ce coup qu’il frappe dès l’abord écarte les préjugés, préoccupe les auditeurs, les concilie même, et les dispose à écouter avec docilité ce qu’on peut avoir encore à leur dire. […] On n’acquiert aucun genre de mérite sans le travail, Il ne faut pas croire que l’on devienne tout d’un coup un avocat, un prédicateur, un orateur distingué. […] Ainsi, pendant l’été, la pluie ne venait presque jamais rafraîchir la terre ; et, lorsque les chaleurs se prolongeaient, le pays était en proie à une sécheresse cruelle ; le manque d’eau était un malheur affreux ; s’il survenait une pluie abondante, si une fontaine jaillissait tout à coup, l’aspect de la nature était changé ; et ces événements produisaient des sensations de plaisir bien plus vives qu’ils n’en produiraient dans toute autre circonstance. […] Il faut rappeler entre autres celle qu’il fait entre l’incendie du camp des Troyens et la lumière de la lune et des étoiles pendant la nuit ; celle où Pâris qui court au combat est assimilé à un cheval qui bondit et s’élance dans les flots ; celle d’Euphorbe mourant sous les coups de Ménélas, avec un arbrisseau fleuri qu’un ouragan a brisé ; toutes sont extrêmement riches de poésie.

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