disait Mazarin, qui venait d’établir un nouvel impôt, il payera. » Le style de la chanson doit être rapide, léger, brillant comme les ailes du colibri ; il doit se jouer du rythme et de la rime, et-ne sentir nulle part le travail et la difficulté.
Les mains d’un artisan71, au labeur obstinées, D’un pénible travail font en plusieurs années Un portrait qui ne peut ressembler qu’un instant ; Mais toi, peintre brillant, d’un art inimitable Tu fais sans nul effort un ouvrage inconstant, Qui ressemble toujours et n’est jamais semblable.
C’est là que doivent tendre tous les efforts, tout le travail des orateurs ; et ceux qui l’ont cultivée avec succès ont toujours tenu Je premier rang parmi leurs concitoyens.
Soit donc qu’on les ait reçues de ses pères, soit qu’on les ait acquises par son travail et par son industrie, pourvu que ce soit par des voies légitimes, elles ne peuvent que rendre un homme plus estimable, lorsqu’il en ennoblit l’usage, par des libéralités qu’il verse dans le sein de ses amis, des gens de mérite, des malheureux. […] Le travail attaché à leurs charges, le soin de maintenir leur réputation, le désir d’affermir ou d’augmenter leur crédit, les tient toujours en haleine. […] Ainsi Bossuet, commençant l’éloge du grand Condé 42, se reconnaît au-dessous de son sujet, en disant : « Au moment que j’ouvre la bouche, pour célébrer la gloire immortelle de Louis de Bourbon, Prince de Condé, je me sens également confondu, et par la grandeur du sujet, et, s’il m’est permis de l’avouer, par l’inutilité du travail. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles ; et voilà que dans son silence, son nom même nous anime, et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et ne pas arriver sans ressource à notre éternelle demeure avec le Roi de la terre, il faut encore servir le Roi du ciel.
Il y a sans doute peu de mérite à ce travail ; mais lorsqu’on écrit pour l’instruction de la jeunesse, on ne doit avoir qu’une ambition, celle d’être utile. […] On inspire l’amour de la campagne, de la liberté, du repos, du travail, de la vertu, lorsqu’on en peint fortement les avantages. […] Si le fait n’a pas été bien exposé, s’il y reste de l’obscurité et de l’embarras, les raisonnements et les preuves qui viendront après ne se feront point nettement concevoir, et tout le travail de l’avocat est perdu. […] On sent, à ce travail, que l’auteur s’est occupé de lui-même, et a voulu nous en occuper ; et dès lors il a d’autant moins de droit à notre suffrage, que nous l’accordons toujours le plus tard et le moins qu’il est possible. […] On dit les travaux de Mars pour les travaux de la guerre, les Muses pour les beaux-arts ; Virgile a dit un vieux Bacchus pour du vin vieux : Implentur veteris Bacchi (Æneid.
Toujours abondant, toujours harmonieux, jamais brusque, son sujet s’étend à son gré sous sa plume ; ses périodes s’enchaînent, et sa phrase marche avec une pompe et une magnificence qui sent trop, quelquefois, la recherche et le travail.
Ce peu de mots explique parfaitement la bouffisure, et le ton ridiculement emphatique qui règnent en général dans les ouvrages de Thomas : il était impossible qu’il y eût rien de simple, rien de naturel dans les écrits d’un homme obligé de violenter à ce point la nature, et dont le travail était une convulsion perpétuelle.
Remonter aux sources originales, fouiller les bibliothèques et les archives, compulser tous les documents qui peuvent concourir à débrouiller les faits, comparer, analyser, critiquer, ne rien admettre légèrement et sans preuves : voilà le travail préliminaire de l’historien qui veut être consciencieux et vrai ; il ne dira pas ce mot qu’on reproche à Vertot au sujet de son Histoire de Malte : « Mon siège est fait. » § I.
Né à Clermont-Ferrand en 1623, il précéda tous les grands prosateurs du règne de Louis XIV, et ne fut dépassé par aucun d’eux : sa courte carrière, vouée aux découvertes scientifiques aussi bien qu’aux travaux des lettres, ne lui a permis toutefois que de laisser deux ouvrages, les Provinciales et les Pensées.
Tel est le caractère dominant des mœurs de notre siècle : une inquiétude généralement répandue dans toutes les professions, une agitation que rien ne peut fixer, ennemie du repos, incapable du travail, portant partout le poids d’une inquiète et ambitieuse oisiveté ; un soulèvement universel de tous les hommes contre leur condition, une espèce de conspiration générale dans laquelle ils semblent être tous convenus de sortir de leur caractère ; toutes les professions confondues, les dignités avilies, les bienséances violées ; la plupart des hommes hors de leur place, méprisant leur état et le rendant méprisable.
Que si je fais quelquefois réflexion sur leurs actions, j’en reçois le même plaisir que vous feriez de voir les paysans qui cultivent vos campagnes ; car je vois que tout leur travail sert à embellir le lieu de ma demeure, et à faire que je n’y aie manque d’aucune chose2.
» Le père méditait une réponse sage, Lorsque son fils cadet, transporté de plaisir, Après tant de travail, d’avoir pu parvenir A placer son second étage, S’écrie : « Il est fini !
C’est dans le texte qu’il faut voir cette image de la tranquille sûreté que se ménageait la philosophie, et des travaux dangereux et pénibles auxquels se livrait l’éloquence. […] L’exemple des hautes vertus, des sublimes talents, des travaux héroïques, s’efface dans l’éloignement et ne jette plus qu’une pâle et froide lumière pour en ranimer l’émulation avec le souvenir, qui veut parler ? […] Quelques lecteurs croient néanmoins le payer avec usure, s’ils disent magistralement qu’ils ont lu son livre, et qu’il y a de l’esprit ; mais il leur renvoie tous leurs éloges qu’il n’a pas cherchés par son travail et par ses veilles. […] La critique souvent n’est pas une science : c’est un métier, où il faut plus de santé que d’esprit, plus de travail que de capacité, plus d’habitude que de génie. […] Qui fait les hommes bons et vertueux est sûr, après son travail, de ne point trouver des ingrats, puisque la vertu et l’ingratitude sont incompatibles.
Cette épithète de belle signifie qu’il ne faut pas prendre pour objet de son travail toutes les idées ou tous les objets sans aucun choix.
Celui qui aime le travail a assez de soi-même.
Je me rappelle encor, non sans ravissement, La classe, son travail, son silence charmant.
Il est capricieux, et on le voit quelquefois travailler avec le dernier empressement et avec des travaux incroyables à obtenir des choses qui ne lui sont point avantageuses et qui même lui sont nuisibles, mais qu’il poursuit parce qu’il les veut.
— C'est une troupe de petits mutins, armés de livres, de plumes et de cahiers, qu'il faut assujettir à l'obéissance ; de jeunes étourdis qui, sans songer que souvent le rang et la fortune dépendent du travail que l'on exige d'eux, ne sont sages et appliqués que dans la crainte des punitions ou l'espoir des récompenses ; d'esprits légers, qu'il faut plier aux connaissances sérieuses ; de babillards, qu'il faut accoutumer au silence ; d'impatients, toujours prêts à quitter l'étude pour le jeu, qu'il faut accoutumer à la constance. […] On dit : les emplois de Mars, pour les travaux de la guerre ; on eût pu dire de Roland, quand il tenait son épée : la mort est dans ses mains. […] Enfin il ne suffit pas que la pensée soit représentée avec les traits qui lui sont propres, avec la simplicité ou la majesté qui lui convient, il faut encore que le discours, l'ouvrage, ne se ressente point d'un travail quelquefois pénible, et que la narration des faits particuliers ou épisodes ne fasse point, par sa trop grande longueur, perdre de vue le sujet principal. […] Souvent le riche a flétri l'indigence Qui l'entourait et d'égards et de soins : Eloigne-toi du seuil de l'opulence Si ton travail suffit à tes besoins.
L’esprit humain ne peut rien créer : il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation ; ses connaissances sont les germes de ses productions ; mais, s’il imite la nature dans sa marche et dans son travail, s’il s’élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s’il les réunit, s’il les enchaîne, s’il en forme un tout, un système par la réflexion, il établira sur des fondements inébranlables des monuments immortels1. […] Cependant il ne règne que par droit de conquête ; il jouit plutôt qu’il ne possède, il ne conserve que par des soins toujours renouvelés ; s’ils cessent, tout languit, tout s’altère, tout change, tout rentre sous la main de la nature : elle reprend ses droits, efface les ouvrages de l’homme, couvre de poussière et de mousse ses plus fastueux monuments, les détruit avec le temps, et ne lui laisse que le regret d’avoir perdu par sa faute ce que ses ancêtres avaient conquis par leurs travaux.
Depuis quand n’a-t-on plus le droit d’interroger le statuaire sur la fantaisie qui lui fait tirer de ce marbre si blane et si pur un vase, par exemple, quelque admirable qu’en soit le travail, plutôt que la tête de Jupiter ?
Mais, ainsi que le praticien s’instruit principalement dans les hôpitaux et au lit des malades, c’est surtout dans les assemblées politiques ou religieuses ; dans la place et la voie publique, au parterre des théâtres, dans la société intime où l’a placé la nature ou le hasard, que l’écrivain étudiera les passions : Segnius irritant animos demissa per aurem, Quam quæ sunt oculis subjecta fidelibus… Un fait dont on a été témoin, un mot, un signe caractéristique, échappés d’instinct à la passion, que l’observation les recueille, que la méditation les mûrisse, et ce travail sera plus utile que tous les commentaires de la philosophie, que tous les modèles de la poésie et de l’éloquence.
Rien n’est plus contraire aux progrès d’une éducation solide que la lecture des romans ; ces frivoles distractions dégoûtent des travaux sérieux, jettent le trouble dans les idées, et fanent promptement cette fleur de l’imagination qui a besoin de tant de délicats ménagements.
Caboche, et surtout le travail si riche et si complet de M.
On le vit, en ce dernier rang de la milice, ne refuser aucune fatigue et ne craindre aucun péril ; faire par honneur ce que les autres faisaient par nécessité, et ne se distinguer d’eux que par un plus grand attachement au travail et par une plus noble application à tous ses devoirs3.
Rendre hommage au Créateur, affectionner leur famille, veiller à l’instruction et à la conservation de leurs troupeaux dans les belles plaines voisines du Tigre et de l’Euphrate, recueillir les fruits de la terre complaisante : telles furent leurs principales occupations, et presque les seules idées qu’ils durent transmettre à leurs fils ; aussi n’eurent-ils besoin pour ce travail que d’un très petit nombre d’expressions ou de mots, et la nomenclature du premier langage dut être, sans contredit, fort restreinte.
Ces vers cornéliens me rappellent aussi Scarron disant sur un autre ton : Superbes monuments de l’orgueil des humains, Pyramides, tombeaux, dont la riche structure A témoigné que l’art, par l’adresse des mains Et l’assidu travail, peut vaincre la nature, Par l’injure des ans vous êtes abolis, Ou du moins la plupart vous êtes démolis : Il n’est point de ciment que le temps ne dissoude : Si vos marbres si durs ont senti son pouvoir, Dois je trouver mauvais qu’on méchant pourpoint noir, Qui m’a duré deux ans, soit percé par le coude ?
Il est classique, par une facture dont l’aisance apparente a connu le travail et les lenteurs de la lime1.
La Métonymie transporte le nom d’une chose à une autre chose distincte, mais que l’esprit est disposé à confondre : Elle consiste à prendre : 1° La cause pour l’effet, comme : vivre de son travail, c’est-à-dire de ce que l’on gagne en travaillant ; Racine, Corneille, Rollin, pour les œuvres de Racine, de Corneille, de Rollin. […] Soumet caractérise ainsi le temps où une malheureuse mère vient pleurer sur la tombe de son fils : C’était l’heure où lassé des longs travaux du jour. […] César et Henri IV Tous deux avaient reçu de la nature une âme élevée et sensible, un génie également souple et profond dans les affaires politiques, de grands talents pour la guerre ; tous deux furent redevables de l’empire à leur courage et à leurs travaux : tous deux pardonnèrent à leurs ennemis, et finirent par en être les victimes : tous deux connaissaient le grand art de s’attacher les hommes et de les employer ; art le plus nécessaire de tous à quiconque commande ou veut commander : tous deux étaient adorés de leurs soldats, et mêlaient les plaisirs aux fatigues militaires et aux intrigues de l’ambition.
Mais s’il imite la nature dans sa marche et dans son travail, s’il s’élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s’il les réunit, s’il les enchaîne, s’il en forme un tout, un système par la réflexion, l’établira, sur des fondements inébranlables, des monuments immortels.
Mais, frappé à mort par un mal que développèrent les excès du travail, il ne put que jeter sur le papier des aperçus, des éclairs.
Les fragments, les petites pièces inachevées surtout, semblables à des ébauches de bas-reliefs avec des figures presque terminées et d’autres seulement dégrossies par le ciseau, donnèrent d’excellentes leçons en laissant voir à nu le travail et l’art du poëte.
Ces conversions, qui sont fréquentes, devraient toutes seules m’exciter au travail.
C’était l’homme de son temps le mieux fait, adroit à toutes sortes d’exercices ; infatigable au travail ; plein de valeur ; le courage élevé ; vaste dans ses desseins ; magnifique dans sa dépense, et libéral jusqu’à la profusion. […] Nous ne croyons pas qu’il puisse être donné aux amis de notre littérature aucun travail plus honorable ou plus utile ; et ce que nous nous plaisons d’ailleurs à proclamer avec le public, c’est qu’on ne saurait trouver ni un sujet d’ouvrage plus convenable à l’auteur, ni un auteur mieux disposé ou mieux préparé pour l’ouvrage.
Le premier ouvrage que nous ayons dans ce genre, est le poème des Travaux et des jours, où Hésiode a donné sur l’agriculture les conseils que l’on peut imaginer dans le dixième siècle avant J. […] Ses idées augmentant avec le travail, il imagina de faire un poème épique, qu’il commença à l’âge de cinquante ans, et qu’il donna neuf ans après.
Il faut remarquer aussi le choix et la beauté des autres expressions : le mot stabat, convenant si bien à un enfant qui est toujours sur pied, et qui devait, à plus forte raison, dans la circonstance présente, être debout à côté de son père ; puis cette alternative d’amusements si bien exprimée par l’adverbe modò répété deux fois ; la beauté de ce fréquentatif captabat, qui peint si bien l’empressement du jeune enfant à saisir les plumes que le vent avait emportées ; puis aussi cette cire qu’on voit s’amollir sous la pression de ses petits doigts ; enfin, le choix de cette épithète mirabile, convenant si bien à ce travail qui était une merveille. […] « Au milieu de son travail et de ses conseils, les joues du vieillard se mouillèrent de larmes, ses mains paternelles tremblèrent ; il embrassa son fils, mais, hélas !
Ceux à qui la nature a donné le moins d’intelligence, doivent être les premiers objets de ses soins et de ses travaux.
Né à Chartres en 1625, il enseigna les belles-lettres pendant quelques années ; et à partir de 1655, il fut, dans plusieurs travaux, le collaborateur du célèbre Arnauld.
Une ville assiégée Renvoi des bouches inutiles Je vous diz que le roolle19 des bouches inutiles se monta 1 quatre mil et quatre cens ou plus ; que de toutes les pitiés et desollations que j’ay veu, je n’en viz jamais une semblable, ny espere en voir jamais : car le maistre falloit2 qu’abandonnast son sorviteur qui longtemps l’avoit servy, la maistresse sa chambriere, et ung monde de pouvres gens qui ne vivoient que du travail de leurs bras ; et par trois jours ceste desolation et pleurs dura.
Le jeune homme, qui n’estoit point lourdaut de luy mesme, le feit vouluntiers, sans rien repliquer au contraire6 : et quand il eut demouré quelque temps auprès de luy, estant tousjours à l’entour de sa personne, il commença à congnoistre et gouster la bonté de son naturel, et l’affection7 et intention qui le mouvoit à faire ce qu’il faisoit, l’austérité de sa vie ordinaire et sa constance à supporter tous travaux, sans jamais se lasser : dont il se prit à8 l’aimer et honorer fort affectueusement, et depuis alla preschant9 à ses parents et amis que Lycurgus n’estoit pas ainsi rude ne rebours comme10 il sembloit de prime face11, ains estoit le plus doulx et le plus aimable envers les autres qu’il estoit possible.
Si le recueillement est sans le travail journalier auquel votre état engage indispensablement, c’est une illusion dangereuse.
Je vous représenterois ce fidèle sujet marchant sur les traces de son maître, qui étaient des pas de géant, et le surpassant par la nouvelle ardeur que lui inspirait l’exemple de ce monarque ; vous le verriez dans un corps usé de travaux, rallumant tout le feu de ses premières années, combattre à la tête de nos troupes, défaire les trois formidables armées de l’Empereur, de l’Espagne et de la Hollande ; partout s’immolant et se sacrifiant ; mais partout triomphant, et remplissant la mesure de cette glorieuse réputation qu’il faisait à la France Mais un objet plus intéressant m’oblige de me taire sur ses triomphes profanes, pour ne parler que de ses victoires sacrées ».
Car on conçoit que l’existence de plusieurs hommes suffirait à peine à un travail aussi gigantesque, qui exigerait le dépouillement et la lecture de plusieurs milliers de volumes, depuis la fin du xiie siècle jusqu’au xixe .
Elle nous soutient surtout dans le malheur, dans l’oppression, et dans l’abandonnement qui la suit ; et c’est peut-être la seule consolation que je doive implorer, après trente années de tribulations et de calomnies qui ont été le fruit de trente années de travaux. » 2.
Ces livres suffiraient pour apprendre au magistrat qui connaîtrait l’histoire et la position de son pays quels sont ses devoirs et quels doivent être ses mœurs, ses talents et ses travaux.
On y voit de quelle manière cette compagnie a été établie, et le but qu’elle se propose dans ses travaux. […] D’Aubenton a fait la partie anatomique, avec un succès qui répond parfaitement à l’objet de son travail.
Il ne saurait cultiver ses talents, ni acquérir les connaissances nécessaires de sa profession, ni s’assujettir de suite au travail dans les fonctions pénibles, ni se contraindre longtemps pour s’accommoder au goût et à l’humeur d’autrui, ni s’appliquer courageusement à se corriger. C’est le paresseux de l’Écriture, qui veut et ne veut pas ; qui veut de loin ce qu’il faut vouloir, mais à qui les mains tombent de langueur dès qu’il regarde le travail de près.
Chez eux, l’expression est d’autant plus heureusement imitative, qu’elle est plus vraie ; rien qui sente la recherche, rien qui porte l’empreinte du travail.
Aussi, tout en dispensant d’y avoir recours plus tard, croyons-nous utile d’habituer à ce genre de travail les jeunes gens qui commencent, de les accoutumer à traiter tel sujet par les circonstances, tel autre par le genre et l’espèce, et ainsi de suite.
Voltaire, Racine, Marmontel, Fénélon, Clément xiv se font lire, mais leur travail sent l’étude ; l’esprit y perce partout et détruit la perfection.
Il mourut épuisé par ses immenses travaux.
(Sainte-Beuve ) Si vous voulez retrouver ce sentiment religieux se mêlant à la peinture des travaux rustiques, lisez les Géorgiques de Jocelyn.
Elle craint le travail, et redoute la gêne ; L’air d’effort lui déplaît ; et lorsque dans sa main Vénus tient en riant les marteaux de Vulcain, Un air d’aisance encore embellit la déesse.
Eh bien, prions ensemble, — abjurons la misère De vos calculs d’enfants, de tant de vains travaux.
Sa puissance de travail se dérobe sous un air de facilité courante.
En faisant à chacune sa part, nous apprendrons quels écueils doit éviter, ou quelles traditions doit suivre de préférence l’écrivain soucieux de rester fidèle aux instincts natifs de notre race, à la mesure, au goût, à la raison, en un mot à cette logique inconsciente ou réfléchie dont le travail assura victorieusement la précellence du langage français. […] Car tout ne fut pas également indispensable dans le travail d’épuration auquel se livrèrent les écoles, les salons ou les Académies qui passèrent au crible les éléments du discours.
Ici, la connaissance des règles est loin de suffire ; ce qu’il faut pour réussir, c’est le génie, c’est l’inspiration, ce sont les conceptions vastes, originales et sublimes, et avec cela le travail d’une vie humaine presque entière. […] La montagne en travail enfante une souris.
. — Exposer les travaux réservés aux savants ; carte du pays à dresser ; étude des productions ; observations utiles à la physique, à l’histoire naturelle, à l’astronomie ; mines grandioses, précieuses à consulter pour l’histoire de l’art et de la civilisation ; langue morte des hiéroglyphes à retrouver, etc. (1 er août 1883). […] L’Iliade et l’Odyssée sont des chefs-d’œuvre qui ne s’improvisent pas dans le court espace d’une vie d’homme, mais supposent le travail accumulé de plusieurs générations. […] Peut-être mon travail fera-t-il naître à d’autres personnes l’envie de porter la chose plus loin. […] Il se promet une bien douce consolation à ses pénibles travaux de ces annales du grand siècle rédigées par un grand homme, à qui tous les grands historiens de l’antiquité sont familiers et ont fourni déjà d’immortelles créations. […] Car il ne faut pas que ce beau travail reste manuscrit et privé de lecteurs.
Il ne faut ni beaucoup de génie, ni beaucoup d’imagination, pour atteindre à ce style ; il suffit du travail et de l’attention : c’est celui qu’il faut étudier avec le plus de soin, parce qu’il n’est point de sujet auquel il ne convienne, et qu’il en est beaucoup où il est indispensable.
« Aimons donc la patrie, soyons soumis au sénat, prenons les intérêts des gens de bien ; oublions les avantages présents, pour ne nous occuper que de la gloire à venir ; regardons comme le plus utile ce qui sera le plus juste ; espérons tout ce que nous voudrons, mais supportons tout ce qui nous arrivera ; pensons enfin que, dans les grands hommes, le corps seul est mortel, que les conceptions de leur âme et la gloire de la vertu sont éternelles ; et si nous voyons cette opinion consacrée dans la personne d’Hercule, ce héros vénérable, dont l’immortalité même vint, dit-on, recueillir l’âme et les vertus, dès que les flammes du bûcher eurent consumé son corps, nous devons croire aussi que ceux qui, par leurs conseils ou par leurs travaux, ont défendu, accru, sauvé une république aussi florissante, sont parvenus à une gloire qui ne mourra jamais ».
Mais dans tout ce qui n’est point science pure et spéciale, dans tout ce qui s’adresse à l’humanité en général, dans toutes les questions philosophiques, politiques, littéraires, la clarté est impérieusement exigée, et j’ajoute que l’on peut toujours y parvenir par le travail.
Quand les hommes, dans leurs travaux, imitent la nature en créant une œuvre quelconque où brille l’imagination, ils font de l’art ou, si l’on veut, de la poésie ; car, en ce sens, ces deux mots ont la même signification.
Boileau louait dans Regnard « le don de n’être pas médiocrement plaisant », et Voltaire pensait que « celui qui ne goûte point les comédies de Regnard n’est pas digne d’admirer Molière. » La Harpe a dit aussi : « Regnard a su être grand comique sans ressembler à Molière : ce qui le caractérise, c’est une gaieté soutenue, un fonds inépuisable de saillies et de traits plaisants. » Il faut voir à son sujet, outre le Cours de littérature de La Harpe, les feuilletons recueillis de Geoffroy, en regrettant d’ailleurs l’absence de travaux critiques plus complets sur cet écrivain, dont le théâtre mériterait un annotateur diligent.
Par de brillants travaux je cherche à dissiper Cette nuit dont le temps me doit envelopper.
Je savais que les langues que l’on y apprend sont nécessaires pour l’intelligence des livres anciens ; que la gentillesse des fables réveille l’esprit ; que les actions mémorables des histoires le relèvent, et qu’étant lues avec discrétion elles aident à former le jugement ; que la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées ; que l’éloquence a des forces et des beautés incomparables ; que la poésie a des délicatesses et des douceurs très-ravissantes ; que les mathématiques ont des inventions très-subtiles, et qui peuvent beaucoup servir tant à contenter les curieux qu’à faciliter tous les arts et diminuer le travail des hommes ; que les écrits qui traitent des mœurs contiennent plusieurs enseignements et plusieurs exhortations à la vertu qui sont fort utiles ; que la théologie enseigne à gagner le ciel ; que la philosophie donne moyen de parler vraisemblablement1 de toutes choses et de se faire admirer des moins savants ; que la jurisprudence, la médecine et les autres sciences apportent des honneurs et des richesses à ceux qui les cultivent ; et enfin, qu’il est bon de les avoir toutes examinées, même les plus superstitieuses et les plus fausses2, afin de connaître leur juste valeur et se garder d’en être trompé.
Promptement excité par la tribune et la présence de ses contradicteurs, son esprit s’enflammait : d’abord ses premières vues étaient confuses, ses paroles entrecoupées, ses chairs palpitantes, mais bientôt venait la lumière ; alors son esprit faisait en un instant le travail des années ; et à la tribune même, tout était pour lui découverte, expression vive et soudaine.
Mais tout ce qui offre l’appareil de l’étude et du travail, tout ce gui sent l’affectation et la recherche est opposé au caractère de l’élégie, non-seulement lorsqu’elle exprime la douleur ou la tendresse, mais encore lorsqu’elle décrit en passant des objets gracieux. […] Il faut que le style en soit léger, les expressions choisies et toujours exactes, la marche libre, les vers faciles et coulants, sans que les tours aient rien de forcé ; enfin, que tout y soit fini, sans que le travail s’y fasse sentir.
Pour que cette figure ajoute au discours de la valeur et de l’énergie, elle devra être présentée de façon que le lecteur ne puisse manquer, d’une part, d’interpréter les paroles dans le sens voulu, et se plaise, de l’autre, au facile travail de cette interprétation.
Exemple : cité pour ville, courroux pour colère, labeur pour travail, coursier pour cheval, glaive pour épée, hymen pour mariage, onde pour eau, nautonier pour matelot, penser pour pensée, etc.
Les rogations Les cloches du bameau se font entendre, les villageois quittent leur travaux : le vigneron descend de la colline, le laboureur accourt de la plaine, le bûcheron sort de la forêt ; les mères, fermant leurs cabanes, arrivent avec leurs enfants, et les jeunes filles laissent leurs fuseaux, leurs brebis et les fontaines pour assister à la fête6.
Il apporte, pour toute marque de vocation à un ministère d’humilité, des vues d’élévation et de gloire ; à un ministère de travail et de sollicitude, des espérances de repos et de mollesse ; à un ministère de désintéressement, de modestie et de charité, des projets de luxe, de profusion et d’abondance ; et, comme cet infidèle Héliodore, il ne vient dans le temple que parce qu’il a toujours ouï dire qu’il y trouverait des richesses immenses, et les dépouilles saintes des peuples.
« Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.
Il se livrait avec amour à ce travail, ce qui ne l’empêchait pas de revoir minutieusement chacune des éditions de ses différents livres, et d’y ajouter des commentaires et des préfaces.
Le poète y fait quelquefois une comparaison de nos travaux, de nos vices, de nos prétendues richesses avec les plaisirs, le repos et l’innocence des bergers.
Le style est uni, quand on n’y voit ni expressions, ni pensées bien remarquables ; facile, lorsqu’il ne sent point le travail ; naturel, quand il n’est ni recherché, ni forcé ; rapide, quand il attache et entraîne. […] La cause pour l’effet, l’auteur de la chose pour la chose même : = vivre de son travail, c’est-à-dire de ce qu’on gagne en travaillant : = lire Cicéron, c’est-à-dire les ouvrages de Cicéron.
La pensée simple est celle dont l’objet n’a rien de relevé ni de bas, et où le travail est tellement caché sous un air de facilité, qu’elle semble devoir tout à la nature et rien à l’art. […] Le fruit du travail est le plus doux des plaisirs.
Or, cette prière ne demande ni science ni méthode, ni raisonnement ; ce ne doit point être un travail de tête ; il ne faut qu’un instant de notre temps et un bon mouvement de notre cœur.
Voilà ce qui vous reste à faire : voilà le grand travail qui doit vous occuper.
Il ne fut donc pas élevé comme ceux que l’on flatte déjà lorsqu’ils sont encore ignorants et faibles ; un lâche respect ne craignit pas de le fatiguer par des efforts ; une discipline sévère assujétit son enfance au travail ; et parent du maître du monde, il fut forcé à s’éclairer comme le dernier citoyen ».