On regarde même cette méthode comme nécessaire dans une composition épique ; et, en effet, elle offre plusieurs avantages. […] D’un autre côté, dans tous les cultes, le dieu qui en était l’objet a toujours été regardé comme l’arbitre souverain, le moteur et le maître des hommes, réglant leur destinée, et conduisant tous les événements. […] Aussi tous les poèmes regardés comme vraiment épiques, depuis Homère jusqu’à Klopstock, sont-ils fondés sur l’intervention sensible des agents surnaturels.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
On proposait la retraite : le roi regardait ses guerriers, et ils vainquirent ».
Je crois bien qu’ils ne lisaient pas toujours dans ces beaux volumes, et qu’ils se contentaient souvent du très-grand et très-légitime plaisir de les regarder d’un œil d’amateur, de les ranger, de les manier, de les épousseter, jouissances délicieuses, je le sais, et que je permets au bibliophile, pourvu qu’il lise ou qu’il ait au moins l’intention de lire.
Si elle ne l’est point, on la regarde, avec raison, presque comme mauvaise. […] Mais l’homme de lettres un peu célèbre, et celui qui est né avec quelque talent poétique, les regardent comme des bagatelles, dont ils ne doivent que très rarement, et peut-être jamais s’occuper.
Misère de l’homme Que l’homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu’il éloigne sa vue des objets bas qui l’environnent, qu’il regarde cette éclatante lumière mise comme une lampe éternelle pour éclairer l’univers ; que la terre lui paraisse comme un point, au prix du vaste tour que cet astre décrit1, et qu’il s’étonne de ce que ce vaste tour lui-même n’est qu’un point très-délicat à l’égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent2. […] Que l’homme étant revenu à soi considère ce qu’il est au prix de ce qui est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers5, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix.
Le président du Harlay 3 M. de Harlay était un petit homme, vigoureux et maigre, un visage en losange4, un nez grand et aquilin, des yeux beaux, parlants perçants, qui ne regardaient qu’à la dérobée, mais qui, fixés sur un client ou sur un magistrat, étaient pour5 le faire rentrer en terre ; un habit peu ample, un rabat presque ecclésiastique, et des manchettes plates comme eux, une perruque fort brune et fort mêlée de blanc, touffue, mais courte, avec une grande calotte par dessus.
Ne sommes-nous donc pas en droit de conclure que cette règle ne regarde point les noms qui sont au singulier, et qu’on peut indifféremment employer, ou ne pas employer l’article avant ces noms ? Observation sur une remarque de Wailly Wailly, qui m’a cité dans la nouvelle édition de sa Grammaire (1786), touche légèrement cette question, pag. 123 ; et il tranche la difficulté, en disant qu’il faut regarder du grand papier, comme une faute d’impression. […] Faudra-t-il aussi regarder cet exemple, rapporté en deux endroits différents, comme une faute d’impression ? […] Tel est le principe simple et unique, mais fixe et invariable, qui répand la plus vive et la plus pure lumière sur cette question de notre grammaire, qu’on regardait autrefois comme une des plus difficiles à éclaircir. […] Mais avec un verbe actif, réciproque ou neutre, le sens serait équivoque, s’il n’était déterminé par ce qui le précède : = vous le croyez votre concurrent ; il a d’autres vues ; il ne désire rien moins, il ne se propose rien moins, il n’aspire à rien moins, qu’à vous supplanter ; c’est-à-dire, qu’il n’est point votre concurrent : = vous ne le regardez pas comme votre concurrent ; cependant il ne désire rien moins, il ne se propose rien moins, il n’aspire à rien moins qu’à vous supplanter ; c’est-à-dire, qu’il est votre concurrent.
C’est une véritable curiosité que de le voir saluer un ministre ; ses épaules se plient dès qu’il l’aperçoit, avec une promptitude et une activité tout à fait amusantes ; et quand il se relève, il le regarde avec un air si obligeant, si affectueux, je dirais presque si attendri1, que je ne doute pas qu’il n’ait vraiment aimé tous ceux qui ont eu du crédit à la cour d’Espagne depuis trente ans.
Parmi les figures de mots, les grammairiens distinguent : 1º Les figures de diction : elles regardent les changements qui arrivent dans les lettres ou dans les syllabes des mots : telle est la syncope, qui retranche une lettre ou une syllabe au milieu d’un mot. 2º D’autres regardent uniquement la construction, telles que L’ellipse, qui supprime par goût des mots dont l’exactitude grammaticale aurait besoin : Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ? […] Regardez dans Denain l’audacieux Villars Disputant le tonnerre à l’aigle des Césars.
Ils me regardent tous et se mettent à rire ! […] L’ellipse est une figure par laquelle on supprime un ou plusieurs mots que la grammaire regarderait comme nécessaires. […] Son regard est inquiet et mobile ; il n’ose regarder le mur de la salle du festin, dans la crainte d’y lire des caractères funestes. » Ces paroles font allusion au festin de Balthazar.
Le dieu en eut pitié, et la métamorphosa en une fleur, appelée héliotrope ou tournesol, parce qu’elle regarde toujours le soleil. […] Ses exploits en Allemagne et en Italie, sous l’empereur Henri IV, le firent regarder comme un des plus grands capitaines de son siècle. […] Bien des auteurs le confondent avec Pluton, qu’ils regardent comme le dieu des richesses et des mines souterraines.
Il n’est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle pour discourir ; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et se retire si on le regarde. […] Ce palais, ces meubles, ces jardins, ces belles eaux vous enchantent, et vous font récrier d’une première vue sur une maison si délicieuse, et sur l’extrême bonheur du maître qui la possède : il n’est plus, il n’en a pas joui si agréablement, ni si tranquillement que vous ; il n’y a jamais eu un jour serein, ni une nuit tranquille ; il s’est noyé de dettes pour la porter à ce degré de beauté où elle vous ravit : ses créanciers l’en ont chassé ; il a tourné la tête, et il l’a regardée de loin une dernière fois ; et il est mort de saisissement.
plus j’examine, et plus je le regarde… C’est lui ! […] Mais que les grands, que les heureux du monde, à qui tout rit, et que les joies et les plaisirs accompagnent partout, prétendent tirer de leur félicité même un privilége qui excuse leurs chagrins bizarres et leurs caprices ; qu’il leur soit plus permis d’être fâcheux, inquiets, inabordables, parce qu’ils sont plus heureux ; qu’ils regardent comme un droit acquis à la prospérité d’accabler encore du poids de leur humeur des malheureux qui gémissent déjà sous le joug de leur autorité et de leur puissance ; grand Dieu !
La raison et le bon sens ont, sur les opérations et sur les décisions du goût, une influence si directe, qu’un goût complètement pur peut et doit être regardé comme une faculté résultante de l’amour naturel de l’homme pour tout ce qui est beau, et de son entendement perfectionné.
Il regarde son siècle comme un adversaire redoutable contre lequel il sera obligé de combattre pendant tout le cours de sa vie : pour le servir, il aura le courage de l’offenser ; et s’il s’attire quelquefois sa haine, il méritera toujours son estime ».
Regardez si je ferai jamais de beaux discours qui me vaillent tant, et s’il n’eût pas été bien mal à propos qu’en cette occasion, sous ombre3 que je suis à l’Académie, je me fusse allé piquer de parler bon français.
On peut leur parler de choses qui les regardent, mais ce n’est qu’autant qu’ils le permettent, et on doit y garder beaucoup de mesure.
Parmi ces malheureux que je ne regardais pas sans compassion, j’en remarquai un qui me frappa ; je crus reconnaître en lui Fabrice, mon ancien camarade et mon compatriote.
Le deuil de la nature Convient à ma douleur et plaît à mes regarde.
Cette pensée a été imitée par Chateaubriand, dans les Martyrs : Les Sicambres, tous frappés par-devant et couchés sur le dos, conservaient, dans la mort, un air si farouche que le plus intrépide osait à peine les regarder. […] Dans ce cas, ils les regardent comme étant une espèce particulière de pensées. […] Un mauvais poète ayant regardé comme synonymes les mots constance et patience, un autre lui apprit ainsi la signification de ces deux termes : Or, apprenez comme l’on parle en France : Votre longue persévérance A nous donner de méchants vers, C’est ce qu’on appelle constance ; Et dans ceux qui les ont soufferts, Cela s’appelle patience.
On peut donc les regarder, avec quelque raison, comme les premiers corrupteurs de l’éloquence.
M. le cardinal Maury les regarde comme la véritable rhétorique des prédicateurs.
Lève, Jérusalem, lève ta téta altière ; Regarde tous ces rois de ta gloire étonnés ; Les rois des nations, devant toi prosternés, De tes pieds baisent la poussière ; Les peuples à l’envi marchent à ta lumière.
Tandis que vous pensez à tant de choses, le canon gronde, votre tête est menacée ; mais ce qui est plus grave, des milliers d’hommes vous regardent, cherchent dans vos traits l’espérance de leur salut ; plus loin, derrière eux, est la patrie avec des lauriers ou des cyprès, et toutes ces images, on les chassera pour penser vite ; car, une minute de plus, et une combinaison infaillible a perdu son à-propos, et au lieu de la gloire, c’est la honte qui vous attend.
Nous avons ouvert le cercueil avec Fontaine12 ; nous avons revu son visage non altéré ; une centaine de religieuses, plus brillantes de charité que les cierges qu’elles portaient dans leurs mains1, l’ont regardé, ce visage d’un père, à travers leurs pleurs ; les principales, en le descendant à la fosse, lui ont donné de saints baisers, et toutes ont chanté jusqu’à la fin la prière qui crie grâce pour les plus irrépréhensibles ; et puis, les jours suivants, dans le mois, dans l’année, les voilà qui se mettent à mourir, et les messieurs aussi2 ; ils meurent coup sur coup, frappés au cœur par cette mort de M. de Sacy, joyeux de le suivre, certains de le rejoindre, oui certains, grâce à l’humble et tremblant espoir du chrétien, et redisant volontiers, comme lui, d’une foi brûlante et soupirante : « O bienheureux purgatoire3 !
Mais si l’on doit regarder les États comme immortels et y considérer les commodités à venir comme présentes, comptons combien cet homme, qui, dit-on, a ruiné la France, lui a épargné de millions par la seule prise de la Rochelle, laquelle, d’ici à deux mille ans, dans toutes les minorités des rois, dans tous les mécontentements des grands et dans toutes les occasions de révoltes, n’eût pas manqué de se rebeller et nous eût obligés à une éternelle dépense.
Quoi de plus disgracieux que ces expressions : Nous nous promenâmes, nous nous regardâmes, vous fîtes, vous lûtes, que nous nous embrassassions, que nous nous enthousiasmassions, et autres analogues. […] Cette dernière qualité peut très bien se concilier avec l’abondance des développements ; car rien de ce qui est utile, ou de ce qui contribue à l’intérêt, ne peut être regardé comme superflu.
Au moment que le roi se vit saisi, la violence de son tempérament et la fureur où un combat si long et si terrible avait dû le mettre firent place tout à coup à la douceur et à la tranquillité ; il ne lui échappa pas un mot d’impatience, pas un coup d’œil de colère ; il regardait les janissaires en souriant, et ceux-ci le portaient en criant Allah, avec une indignation mêlée de respect.
Quand Robert se réveille, il se sent guéri, et il aperçoit sa femme assise au pied de son lit ; elle le regarde avec tendresse et a déjà la mort dans les yeux. […] Pendant la nuit, Khoreb leur en envoie avec un billet ainsi conçu : « Pendant le jour vous nous attaquez : nous vous regardons comme nos ennemis ; mais la nuit vous nous laissez en paix ; nous vous regardons comme nos frères, et nous venons vous secourir. » Ravi de cette action généreuse, Ali envoie au prince de Damas ce qu’il y a de plus précieux dans son camp. […] Il regardait comme la plus belle tâche de l’orateur de défendre l’innocence malheureuse, surtout lorsqu’elle était opprimée par un ennemi puissant. […] Il regarde le trépas de son fils comme un véritable triomphe : Gryllus, en s’exposant à la mort pour son pays, s’est montré fidèle aux leçons et aux exemples de son père. […] On le regarde comme le premier jurisconsulte de l’antiquité.
Les grands traits de sagesse et de politique qui brillent dans la conduite de Moïse avec les Hébreux ; le code le plus heureusement adapté aux circonstances locales, au caractère et aux mœurs du peuple auquel il était destiné, ont fait constamment regarder cet homme prodigieux comme le législateur le plus habile et le moraliste le plus profond qui ait jamais donné des lois ou des leçons au genre humain.
Ne me parlez jamais des obligations que vous m’avez : regardez-moi comme dépouillée de tout ce qui m’environne ; attachée au monde, mais voulant me donner à Dieu.
Des amis qui nous font honorer nous sont toujours chers3, il semble qu’en les aimant nous entrons en part4 avec eux de la distinction qu’ils ont dans le monde ; nous cherchons à nous parer, pour ainsi dire, de leur réputation ; et, ne pouvant atteindre à leur mérite, nous nous honorons de leur société, pour faire penser du moins qu’il n’y a pas loin d’eux à nous5 L’emploi du temps 6 Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers.
Que ces vers vous apprennent à regarder la nature attentivement, et avec réflexion, pour peindre les objets avec exactitude.
Aussi je vous avoue, après cela, que je pense avoir quelque droit de traiter de ridicules ces vains trophées qu’on établit sur les débris imaginaires des miens, et de regarder avec pitié ces opiniâtres entêtements qu’on avoit pour les anciens héros refondus à notre mode3.
Tandis que vous pensez à tant de choses, le canon gronde, votre tête est menacée ; mais, ce qui est pire, des milliers d’hommes vous regardent, cherchant dans vos traits l’espérance de leur salut ; plus loin, derrière eux, est la patrie avec des lauriers et des cyprès ; et toutes ces images il faut les chasser. […] L’espérance, seul adoucissement des peines des hommes, n’est plus un bien qui me regarde. […] Le monde jusqu’à présent n’a regardé ce mystère que comme une folie ; et moi je vais vous faire voir que c’est dans ce mystère que Dieu a fait éclater plus hautement sa sagesse : ce sera la seconde partie. […] Ce sont, les noms des mots et l’on doit regarder En quoi c’est qu’il les faut faire ensemble accorder. […] Regardez la jeunesse non comme un âge de plaisir et de relâchement mais comme un temps que la vertu consacre au travail et à l’application ; voilà ce qu’ont fait les hommes vraiment grands et illustres.
Cependant comme toutes les matières qu’on traite, sont, ou dans un genre simple, ou dans un genre un peu plus élevé, ou dans un genre sublime ; on peut dire aussi qu’il n’y a que trois espèces générales de style, le simple, le tempéré, le sublime, et que le style particulier de chaque Écrivain doit être regardé comme une nuance de ces trois styles, variée à l’infini. […] Il n’attirera point sur ses États le fléau de la guerre, parce qu’il regardera comme un crime de la porter sans raison dans les États étrangers.
Sur quoi il se fonde quand il la regarde comme le principe pour lui d’une immense félicité ?
Il semble résulter des exemples mêmes qu’ils apportent, ainsi que de l’usage, qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre le conte et le roman : l’un et l’autre sont des narrations mensongères ou regardées comme telles.
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3.
Les uns la regardaient sans pouvoir en détourner les yeux, d’autres mettaient leurs beaux habits, comme s’ils avaient été au moment de descendre ; il y en avait qui parlaient tout seuls, et d’autres qui pleuraient.
Sentaient trembler sous eux les Etats centenaires, Et regardaient le Louvre entouré de tonnerres Comme un mont Sinaï !
Je dis moraux et instructifs, parce qu’on ne doit point regarder comme bon écrivain celui qui traite, même avec talent, de choses immorales et futiles, indignes des méditations de l’esprit humain. […] L’on joint à ces trois parties, et comme complément d’un cours de Rhétorique, l’action ou le débit, qui regarde la contenance, les mouvements du corps, la prononciation, la déclamation et les gestes du narrateur et de l’orateur. […] Elles regardent l’orateur, l’auditeur, les tiers, le temps, les circonstances et le lieu. […] Ex. : par l’épée la profession militaire. 6° Enfin, quand les parties du corps qui sont regardées comme le siège des sentiments se prennent pour les sentiments eux-mêmes. […] [Racine]) Ce dernier hiatus n’est point absolument et en principe regardé comme vicieux.
Le coq, seul entre tous les oiseaux, regarde fréquemment le ciel. — 6. […] Ce que vous avez fait ne me regarde nullement. — 8. […] Un des côtés de l’île de Bretagne est situé vis-à-vis de la Gaule ; le second regarde l’Espagne, le troisième fait face au nord. […] Il faut regarder comme courageux et magnanimes non ceux qui commettent l’injustice, mais ceux qui la repoussent. — 7.
Mais je veux bien que vous sachiez que, depuis les plus petites jusqu’aux plus grandes choses, tout ce qui vous regarde me touche et m’intéresse infiniment. […] « Toute l’armée s’arrête pour regarder le combat des deux chefs. […] diront-ils, que trop d’orgueil abuse, Regarde autour de toi : tout commence, tout s’use, Tout marche vers un terme, et tout naît pour mourir.
Le cheval semble vouloir se mettre au-dessus de son état de quadrupède en élevant sa tête : dans cette noble attitude, il regarde l’homme face à face.
Mais l’homme judicieux et sensé a été bien loin de le regarder comme un arrêt décisif ; et le vrai connaisseur n’admire pas moins le plus grand nombre des Odes sacrées de l’auteur de Didon.
Je fus chez lui, et je l’attendis ; comme il tardait un peu, je descendis dans son jardin, et je m’amusai à regarder les plantes et les fleurs, qui sont fort belles et nombreuses, et pour la plupart étrangères, à ce qu’il me parut, et aussi rangées d’une façon particulière et pittoresque.
L’aigle blessé a mort Sur la neige des monts, couronne des hameaux, L’Espagnol a blessé l’aigle des Asturies2, Dont le vol menaçait ses blanches bergeries ; Hérissé, l’oiseau part, et fait pleuvoir le sang, Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend3, Regarde son4 soleil, d’un bec ouvert l’aspire, Croit reprendre la vie au flamboyant empire ; Dans un fluide d’or il nage puissamment, Et parmi les rayons se balance un moment : Mais l’homme l’a frappé d’une atteinte trop sûre ; Il sent le plomb1 chasseur fondre dans sa blessure ; Son aile se dépouille, et son royal manteau Vole comme un duvet qu’arrache le couteau.
Pour ce qui regarde les belles-lettres, le talent consiste à donner un forme agréable et une disposition heureuse aux idées que l’on exprime et aux sujets que l’on traite.
— La Rhétorique est répartie naturellement entre tous les hommes, aussi bien que le bon sens, que Descartes regarde comme la chose du monde la mieux partagée. […] Voici la période à trois membres : « De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, — dont la victoire avait relevé la haute contenance, — à qui la clémence ajoutait encore de nouvelles grâces ? […] » — « Ces paroles étonnèrent tous ces vieux conseillers ; ils se regardèrent sans oser répondre. […] Ceux-ci, occupés du premier objet qui les avait transportés, allaient toujours sans regarder qu’ils allaient à la servitude. […] « On se couronne de ses propres mains ; on se dresse un triomphe secret à soi-même ; on regarde comme son propre bien les lauriers qu’on cueille avec peine, et qu’on arrose souvent de son sang. » (Fléchier, Oraison funèbre de Turenne.)
Non, non ; personne ne regarde comme légères ses injures personnelles : beaucoup en ont même poussé le ressentiment trop loin. […] » César vient de parler avec autant d’art que d’éloquence sur la vie et sur la mort : il regarde sans doute comme des chimères ce que l’on rapporte des enfers, où les méchants, à jamais séparés des bons, habitent un séjour d’horreur et de désespoir.
D’autres peuples, spectateurs ou instruments de sa chute, assisteront à ses funérailles ; ils regarderont passer le cadavre avec mépris, et, légitimes héritiers de sa vie, parce qu’ils seront devenus à sa place les représentants de l’honneur, ils chanteront avec foi le symbole du devoir, qui est aussi le symbole de l’immortalité. […] « Des vues éloignées ont rarement assez de force pour me faire agir : l’incertitude de l’avenir m’a toujours fait regarder les projets de longue exécution comme des leurres de dupe.
Le premier trait que j’en vois sortir, c’est l’esprit de réflexion, le génie d’observation ; caractère plus grand et plus singulier qu’il ne semble d’abord, et qu’on doit regarder comme la racine même du talent de penser, comme le germe unique de la vraie philosophie ».
Il déclare qu’il se regarde comme le consul du peuple, et qu’il se fera toujours une gloire du titre de magistrat populaire.
L’œil s’exerce à connaître l’étendue et la distance dans les corps, l’alliance et les contrastes dans les couleurs ; l’oreille, à distinguer le plus ou moins d’éloignement, d’intensité, d’harmonie ou de discordance des sons ; le goût et le tact, à apprécier la nature et les degrés de la saveur, l’aspérité ou le mœlleux des surfaces ; tout le monde convient qu’il faut longtemps regarder pour voir, et écouter pour entendre.
Nous ne cesserons d’exhorter à la bonne foi et à la vertu, nous la regardons comme une des conditions sine quâ non du vrai talent ; nous sommes persuadé que, avant tout, il faut que chacun pense ce qu’il dit, que les avocats des deux parties ont l’un et l’autre l’intime conviction que la raison est de leur côté, que le fauteur de la république est aussi sincère dans son credo politique que celui de la monarchie ; mais, encore une fois, notre affaire n’est pas de leur inspirer des sentiments, mais uniquement de leur apprendre à communiquer aux autres ceux qu’ils ont.
Loin de connaître les sciences, ils ne connaissaient pas les arts les plus simples et les plus nécessaires ; ils n’avaient point d’autres armes que l’arc ; ils n’avaient jamais conçu que les hommes pussent être portés par des animaux ; ils regardaient la mer comme un grand espace défendu aux hommes, qui se joignait au ciel, et au delà duquel il n’y avait rien.
On ne parle qu’en dernier lieu de ce qui regarde personnellement l’écrivain.
L’homme Tout marque dans l’homme, même à l’extérieur, sa supériorité sur tous les êtres vivants ; il se soutient droit et élevé, son attitude est celle du commandement, sa tête regarde le ciel1 et présente une face auguste2 sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité ; l’image de l’âme y est peinte par la physionomie ; l’excellence de sa nature perce à travers les organes matériels, et anime d’un feu divin3 les traits de son visage ; son port majestueux, sa démarche ferme et hardie, annoncent sa noblesse et son rang4 ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées, il ne la voit que de loin5, et semble la dédaigner ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir de piliers d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre, et perdre par des frottements réitérés la finesse du toucher dont elle est le principal organe ; le bras et la main sont faits pour servir à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, pour saisir les choses éloignées, pour écarter les obstacles, pour prévenir les rencontres et le choc de ce qui pourrait nuire, pour embrasser et retenir ce qui peut plaire, pour le mettre à portée des autres sens.
On dirait qu’il se regarde ici dans un miroir.
Vous êtes père, et vous avez ressenti la douleur que cause la nature dans les cœurs tendres comme le vôtre ; mais vous êtes chrétien ; aussi vous devez regarder avec une satisfaction intérieure les grâces que Dieu a faites à mademoiselle votre fille, et le bonheur dont elle jouit.
On regardait ces restes d’agitation comme la vie d’un État libre.
Il disait : « Ma misère intérieure gagne, je n’ose plus regarder au dedans de moi. » 1.
Si l’on y regarde bien, on reconnaît vite que malgré de grandes beautés, les Femmes savantes sont inférieures au Misanthrope. […] Les comparaisons et les images s’y rencontraient, mais étroitement unies à la phrase et sensibles seulement à qui y regardait de près. […] Si l’on y regarde attentivement, on reconnaît vite que presque tout l’art d’écrire s’y trouve, en réalité, renfermé. […] Sainte-Beuve regardait Voltaire comme l’un des premiers parm nos critiques littéraires. […] Klausias attend son tour, il regarde et écoute, avide, le suprême entretien qui doit donner à chaque ombre le calme ou le tourment éternel.
Ses erreurs mêmes recouvrent parfois des instincts clairvoyants, et, si la science n’a pas grand-chose à démêler avec ses conjectures, il n’en faut pas moins regarder comme un service rendu cet appel qui anima la curiosité des intelligences, et les conduisit vers des sources trop oubliées. […] Mais ne regardons pas les choses au microscope.
Cette grande image d’Homère, qui nous représente Jupiter ébranlant l’Olympe d’un signe de sa tête, a toujours été regardée comme sublime.
« Aimons donc la patrie, soyons soumis au sénat, prenons les intérêts des gens de bien ; oublions les avantages présents, pour ne nous occuper que de la gloire à venir ; regardons comme le plus utile ce qui sera le plus juste ; espérons tout ce que nous voudrons, mais supportons tout ce qui nous arrivera ; pensons enfin que, dans les grands hommes, le corps seul est mortel, que les conceptions de leur âme et la gloire de la vertu sont éternelles ; et si nous voyons cette opinion consacrée dans la personne d’Hercule, ce héros vénérable, dont l’immortalité même vint, dit-on, recueillir l’âme et les vertus, dès que les flammes du bûcher eurent consumé son corps, nous devons croire aussi que ceux qui, par leurs conseils ou par leurs travaux, ont défendu, accru, sauvé une république aussi florissante, sont parvenus à une gloire qui ne mourra jamais ».
Le roi pour qui sont faits tant de biens précieux, L’homme élève un front noble et regarde les cieux.
Ce sera un précepteur qui, par le moyen de la mère de son élève, emportera un poste que vous n’oserez pas seulement regarder. […] Voltaire disait ailleurs, dans une lettre à Brossette, en parlant de Racine et Boileau : « Je regarde ces deux grands hommes comme les seuls qui aient en un pinceau correct, qui aient toujours employé des couleurs vives, et copié fidèlement la nature.
Ainsi, charité ne peut rimer avec charmé, vaincu avec vertu, regarda avec posa, ennui avec ennemi. […] Ainsi, temps peut rimer avec printemps, garder avec regarder, lustre avec illustre.
On rencontre aussi, mais beaucoup plus rarement, des odes à strophes irrégulières, qui sont regardées comme irréprochables, et qui paraissent même devoir leur succès à cette liberté d’allure. […] Il en est de même du 41e, Quemadmodum desiderat cervus, dans lequel le prophète, exilé à l’extrémité de la Judée, loin du temple et de ses augustes cérémonies, pressé par ses ennemis, exposé à leurs insultes , adresse ses plaintes et ses prières au Seigneur ; et du 136e, Super flumina Babylonis, que Chateaubriand regarde comme le plus beau des cantiques sur l’amour de la patrie .
Un homme de beaucoup d’esprit et premier ministre en Angleterre, John Sheffield, duc de Buckingham, regardait comme le chef-d’œuvre de la nature, non le grand général, ni le grand diplomate, ni le grand artiste, mais le grand écrivain : Nature’s chief master piece is wrlting well.
L’âge viril plus mûr inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage ; Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir.
Je vous regarde comme si vous étiez seuls sur la terre ; et voici la pensée qui m’occupe et m’épouvante.
Regardez cette fleur qui demain ne sera plus.
« Mithridate était, dans les adversités, comme un lion qui regarde ses blessures. » (Montesquieu.)
On serait tenté de regarder la pastorale comme une des plus anciennes formes de la poésie, et de croire que la vie champêtre des premiers hommes dut les engager à chanter les riants tableaux de la campagne et les objets qui y ont rapport.