Ceci me rappelle cette fable allemande de Gellert : « Un père avait deux héritiers : Christophe qui était spirituel, et Georges qui était bête. […] Rappelons ici ces vers de Casimir Bonjour : Ce sont les arts qui font le charme de la vie, Et par eux une femme est toujours embellie.
Pardonnons-lui pourtant, et surtout après son exil ; songeons qu’il eut sans cesse à combattre la jalousie et la haine, et rappelons-nous qu’un grand homme persécuté a des droits que n’a pas le reste des hommes.
Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons1 sans réflexion le seul qui subsiste.
Deux fois l’année, à l’ouverture des parlements, en novembre et après Pâques, les procureurs ou avocats généraux, et quelquefois les chanceliers, pour entretenir la discipline d’une vie sévère parmi les magistrats, prononçaient des harangues où ils leur rappelaient leurs devoirs et au besoin leur reprochaient leurs fautes.
Nulle part notre langue n’a plus de prestesse et d’agilité ; nulle part on ne trouve mieux ce vif et clair langage que le vieux Caton attribuait à la nation gauloise au même degré que le génie de la guerre. » Quant au passage que nous avons choisi, il suffira de rappeler que Montesquieu, qui jugeait Voltaire avec beaucoup de sévérité, trouvait cependant admirable le récit de la retraite de Schullembourg : c’est, disait-il, « l’un des morceaux les plus vifs qui aient jamais été écrits ».
Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. […] Il reste néanmoins que, si la grâce et le charme lui manquent, s’il n’a que bien rarement des vers coulants et frais comme ceux-ci que je détache du début du septième jour, fort prisé de Goethe : Ici la pastorelle, à travers une plaine, A l’ombre, d’un bas lent, son gras troupeau remène ; Cheminant elle file, et, à voir sa façon, On diroit qu’elle entonne une douce chanson ; il rencontre souvent le vers fort et sonore ; il dira aussi bien que d’Aubigné en son Jugement dernier, que le Fils de Dieu Descendra glorieux des voûtes étoilées ; il laissera dans toutes les mémoires ce vers fameux : Et l’Enfer est partout où l’Éternel n’est pas ; en ses Sepmaines, œuvre de théologie, d’érudition scientifique, zoologique, géologique et aussi d’imagination, il prendra le premier rang dans la poésie descriptive, témoin le portrait renommé du cheval qu’on trouvera ci-après et qui rappelle quelquefois heureusement celui de Virgile (Géorgiq.
Massillon, après avoir fait un grand éloge du prince de Conti, s’exprime ainsi : Mais ne serait-ce point ici de ces images que l’orateur ne peint que d’après lui-même, qui expriment ce que le héros aurait dû être, mais qui ne représentent point ce qu’il a été, et plus propres à rappeler ses défauts qu’à servir à son éloge ? […] Cinna rappelle ainsi les tristes conséquences de la guerre civile : Romains contre Romains, parents contre parents Combattaient seulement pour le choix des tyrans… Rome entière noyée au sang de ses enfants. […] La voix de l’univers à ce Dieu me rappelle : La terre le publie : Est-ce moi, me dit-elle, Est-ce moi qui produis mes riches ornements ? […] Le poète a donc en son pouvoir de rappeler vivement l’idée de l’espèce de mouvement qu’il veut décrire, en employant des sons qui, dans notre imagination, correspondent à ce mouvement.
Reportons-nous un moment à l’époque où l’auteur d’Atala s’annonça avec tant d’éclat dans la carrière des lettres ; rappelons-nous le triste et long silence des muses françaises, et nous concevrons, nous excuserons même l’enthousiasme avec lequel fut accueillie la première production de M. de Chateaubriand. […] Les pédants crièrent à l’insulte, à la profanation : mais les gens du monde applaudirent, et s’empressèrent d’ouvrir leurs cercles au poète distingué qui leur rappelait déjà la touche brillante, et, jusqu’à un certain point, le coloris de Voltaire.
XVIII, rappelle avec raison une bonne dissertation d’Andrieux (Revue encyclopédique, t.
Avant que l’écrivain mette la main à l’œuvre, ne se rappelle-t-il pas le monologue du sculpteur : Qu’en fera, dit-il, mon ciseau ?
Je me rappelle avoir assisté un jour à une séance de la chambre des représentants.
Pour tracer ici brièvement les différents caractères de la phrase, nous rappellerons que la plus simple est formée d’un sujet, d’un verbe et d’un attribut, telle que celle-ci : Dieu est éternel ; que quelquefois elle est complétée par le moyen d’un complément direct, exemple : Dieu donna sa loi ; d’un complément indirect, exemple : Dieu donna sa loi à Moise, et d’un déterminatif ou complément circonstanciel, exemple : Dieu donna sa loi à Moïse, sur le mont Sinaï.
. — Comme il s’en faut bien que ma fortune approche de sa médiocrité d’or, je ne vous donnerai que des fraises et du lait dans des terrines ; mais vous aurez le plaisir d’entendre les rossignols chanter dans les bosquets des dames anglaises, et de voir leurs pensionnaires folâtrer dans le jardin4 La patrie Lorsque j’arrivai en France sur un vaisseau qui venait des Indes, je me rappelle que les matelots, en vue de la patrie, devinrent pour la plupart incapables d’aucune manœuvre.
De même recordari (de rursum cordi dare, donner de nouveau à son cœur), signifie se souvenir, se rappeler.
Après avoir suivi avec Voltaire la langue française dans ses progrès, depuis sa naissance jusqu’à l’époque déjà marquée par une décadence qu’il a plus qu’un autre contribué à ralentir, peut-être sera-t-on bien aise d’avoir, sur le style en général, des idées justes, et données par un homme dont le nom seul rappelle l’un des titres les plus brillants de notre langue à l’admiration universelle : écoutons Buffon, dans son discours de réception à l’académie française.
Ce trait rappelle Gilbert : Au banquet de la vie, infortuné convive, J’apparus un jour, et je meurs.
Il faut du bon sens et de la clarte dans toutes les poésies. » Ces traits rappellent la scène du sonnet dans le Misanthrope.
Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis en nos jours ? […] Allusion L’allusion, comme l’antithèse, procède par rapprochement ; elle rappelle le souvenir d’un objet analogue à l’idée exprimée, comme en se jouant (alludere) et sans s’y arrêter. […] L’orateur doit se rappeler ses idées pour les suivre méthodiquement) sans mémoire, point de véritable orateur.
Mais on n’aura qu’à se rappeler les verbes qui se combinent bien avec fluctus, et l’on trouvera secare, scindere, findere, sulcare, verrere, etc., verbes qui expriment la même idée sous des images plus poétiques. Pour trouver plus facilement des synonymes, il faut aussi se rappeler ce que nous avons dit au sujet des figures, que l’on peut mettre quelquefois la cause pour l’effet, le contenant pour le contenu, le signe pour la chose signifiée, le terme abstrait pour le terme concret, le genre pour l’espèce, la partie pour le tout, etc. ; que l’on peut et que l’on doit même, en poésie, employer des expressions métaphoriques, etc.
Cette supposition ne peut pas raisonnablement se faire à l’égard de tous les lecteurs ; et quand même elle pourrait avoir lieu, la liaison des matières exige toujours que l’écrivain rappelle ces principes, et les trace du moins succinctement.
Cette merveille rappelle le souvenir d’un objet semblable dont parle Mme de Sévigné dans une de ses lettres à Mme de Grignan (4 décembre 1673) : « On disait l’autre jour à M. le Dauphin qu’il y avait un homme à Paris qui avait fait pour chef-d’œuvre un petit chariot traîné par des puces.
Elle a un poli qui rappellerait les maîtres classiques, s’il était moins prémédité.
Rappelons qu’elles furent improvisées au jour le jour par une personne distinguée, qui ne voulut être et ne fut que l’ange gardien d’un foyer où la mère de famille n’était plus.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Il n’est pas besoin de rappeler à Votre Majesté quels hommes ont été employés, dans tous les temps, et dans les affaires les plus difficiles, avec le plus de bonheur : Votre Majesté sait que ce sont ceux-là mêmes qu’il semble que la fortune en eût le plus éloignés.
Mais peut-être appartient-il à l’Académie française, le jour où elle reçoit un homme d’État aussi éclairé dans ses rangs, de rappeler à la France que c’est l’esprit des nations qui fait leur grandeur et sert de mesure à leur durée1.
En lisant Saint-Marc Girardin, rappelez-vous cette pensée de Joubert : « C’est par les mots familiers que le style mord et pénètre le lecteur.
Lisez Colomba, son chef-d’œuvre ; vous y verrez régner une sorte de fatalité morale, qui rappelle le théâtre antique.
de vos premiers temps rappelez la mémoire. […] » Rappelez-vous donc bien que la résolution que vous allez prendre contre Lentulus et ses complices, va décider du sort de l’armée de Catilina.
Elles rappellent les écrits polémiques de Bossuet : c’est le plus grand éloge que l’on en puisse faire, et elles le méritent.
C’est ce que Quintilien rappelle si formellement à ses jeunes élèves : Effugienda in hâc præcipuè parte, omnis calliditatis suspicio : neque enim se usquàm magis custodit judex, quàm cùm narrat orator ; nihil tùm videatur fictum ; nihil sollicitum ; omnia potiùs à causâ, quàm ab oratore, profecta videantur.
Le parlement confirma la régence de la reine, mais sans limitation ; tous les exilés furent rappelés ; tous les prisonniers furent mis en liberté, tous les criminels furent justifiés, tous ceux qui avaient perdu des charges rentrèrent ; on donnait tout, on ne refusait rien, et madame de Beauvais, entre autres, eut permission de bâtir dans la place Royale.
On a de Garat un Éloge de Fontenelle, couronné en 1784 ; mais il vaut mieux rappeler l’ouvrage où M.
On écrit une lettre de compliment à l’occasion du jour de l’an ou d‘un jour particulier de l’année qui rappelle soit une fête, soit un anniversaire.
» Chrétiens, qu’une triste cérémonie assemble en ce lieu, ne rappelez-vous pas en votre mémoire ce que vous avez vu, ce que vous avez senti il y a cinq mois ?
On trouve de magnifiques amplifications par les causes et les effets dans la description de la mort d’Euryale, par Virgile, et dans la peinture de la peste des animaux, par La Fontaine ; et par les effets seulement, dans l’Oraison funèbre de Turenne, lorsque Fléchier rappelle les suites de la bonne fortune sur un général vainqueur ; dans celle de la reine d’Angleterre, lorsque Bossuet décrit les effets de la persécution protestante ; dans l’Enfant prodigue, de Massillon, lorsque celui-ci énumère les suites funestes de la volupté ; dans le premier acte d’Athalie, quand Joad expose les effets de la puissance de Dieu, et dans les Pensées de M. de Bonald, lorsque cet illustre philosophe fait justice en ces termes d’une des maximes de la Révolution : La liberté, l’égalité, la fraternité ou la mort ont eu dans la Révolution une grande vogue.
Le bleu qui se montre à sa suite, offre à nos regards cette même couleur qui règne sur la plaine d’une mer tranquille, quand les vents rappelés dans leurs antres, ne font plus écumer l’onde blanchissante. […] Alors ce malheureux père ne doute plus de l’innocence de son fils, et ordonne qu’on le rappelle. […] Auguste après avoir rappelé à Cinna tous les bienfaits dont il l’a comblé, lui dit qu’il est instruit qu’il veut l’assassiner. […] Qu’on se rappelle ici en quoi consiste la belle nature : c’est dans la perfection des objets que présente le poëte, de quelque-espèce, de quelque genre qu’ils soient. […] Jodelle, qui vivoit sous Henri II, distribua, le premier, la comédie et la tragédie en actes, les actes en scènes, et rappela la règle des trois unités.
L’Arabie Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd, sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte, et pour ainsi dire écorchée par les vents, laquelle ne présente que des ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés, ou le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante. […] J’ai vu, seigneur, j’ai vu votre malheureux fils Traîné par les chevaux que sa main a nourris, Il veut les rappeler, et sa voix les effraie.
L’iambe est une satire amère et passionnée dans un rythme qui rappelle la marche rapide de l’iambe chez les anciens. […] Rappelons seulement qu’on le place ordinairement dans les descriptions que l’on jette de temps en temps dans les récits.
S’agit-il, par exemple, de rendre le choc de deux années par une comparaison qui rappelle toute la grandeur de l’objet ?
Ce principe est si naturel, et devient d’une exécution si indispensable, qu’il semblerait presque inutile de le rappeler ici.
Il faut donc d’abord se rappeler ici ce que nous avons dit à propos de l’invention et de l’ordre : Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément ; ou du moins finissent, avec la méditation, par arriver et se ranger dans l’ordre voulu.
Le courage de l’homme a rappelé celui du lion, et l’on a donné à l’homme brave et fort le nom de lion ; on a été enflammé de colère, quand on s’est aperçu que cette passion produisait dans tout notre être quelque chose d’analogue à la sensation physique éprouvée au contact de la flamme.
Helleu mérite aussi d’être rappelée (1864).
Ces mots rappellent cette devise de la comédie : Castigat ridendo mores ; on dit qu’elle fut l’œuvre du poëte Santeul.
Allusion au soufflet rappelé plus haut.
Diderot dit ailleurs de Vernet : « Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que l’artiste se rappelle ces effets à deux cents lieues de la nature, et qu’il n’a de modèle présent que dans son imagination ; c’est qu’il peint avec une vitesse incroyable ; c’est qu’il dit : Que la lumière se fasse, et la lumière est faite ; que la nuit succède au jour, et le jour aux ténèbres, et il fait nuit, et il fait jour ; c’est que son imagination, aussi juste que féconde, lui fournit toutes ces vérités ; c’est qu’elles sont telles, que celui qui en fut spectateur froid et tranquille au bord de la mer en est émerveillé sur la toile ; c’est qu’en effet ces compositions prêchent plus fortement la grandeur, la puissance, la majesté de la nature, que la nature même.
voilà qu’au ténébreux abîme Le barbare destin rappelle sa victime. […] ils me rappellent de quelle hauteur je suis tombé, et combien jadis je brillais glorieux au-dessus de ta sphère ! […] … Un rang élevé rappellerait bientôt des pensées ambitieuses ; les serments d’une feinte soumission seraient bientôt démentis ! […] Quelle puissance fallait-il pour rappeler dans la mémoire des hommes le vrai Dieu, si profondément oublié, et retirer le genre humain d’un si prodigieux assoupissement ! […] Mais quelle main puissante et secourable A rappelé du ciel cette Paix adorable ?
Rappelez-vous alors que cette nouvelle forme introduite subsidiairement doit être en proportion avec les dimensions du récit.
J’admets dans l’histoire un épilogue qui dégage des événements passés les leçons qu’ils donnent ou les résultats qu’ils promettent à l’avenir ; dans les œuvres philosophiques ou didactiques, dans certains discours prononcés au barreau ou à la tribune, un sommaire, une récapitulation, qui rappelle avec énergie et variété de forme tout ce qui a été dit, pour le graver plus avant dans la mémoire et en faire mieux saisir l’ensemble par la suppression des développements.
1° La péroraison n’est qu’une récapitulation, lorsque l’orateur assuré d’avoir convaincu ses auditeurs de la vérité qu’il a développée, se contente, pour soulager leur mémoire, de leur rappeler sommairement ses moyens.
La comparaison de l’Exorde du plaidoyer d’Ajax et de celui d’Ulysse nous rappelle combien est important l’art de bien préparer les esprits en sa faveur.
Rappelez seulement les victoires, les prises de places, les traités glorieux, les magnificences, les événements pompeux des premières années de ce règne.
Nous n’avons pas besoin de rappeler, ce semble, que dans le style de Rousseau les défauts abondent à côté des grandes qualités.
Enfin, rappelez-vous que vous ne saurez jamais assez tant qu’il vous restera quelque chose à apprendre.
Rappelons d’abord que les acteurs de la pastorale doivent être des personnes vouées aux occupations champêtres : presque toujours des bergers et quelquefois des laboureurs et même des pêcheurs, comme on le voit dans la IXe idylle de Théocrite.
Rappelons ici ces vers où Boileau 206 trace le caractère et les règles particulières de ce genre de poésie. […] Rappelle-toi ce jour affreux, Seigneur, où d’Esaü313 la race criminelle Contre ses frères malheureux Animait du vainqueur la vengeance cruelle. […] Peut-on rien ajouter à la beauté de ce tableau, où il représente cette magicienne ayant recours aux secrets de son art pour rappeler Ulysse 328 ?
Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis en nos jours ? […] En voici un exemple philosophique et oratoire tout ensemble : « Comme il est nécessaire que chaque chose soit réunie à son principe, et que c’est pour cette raison, dit l’Ecclésiaste, que le corps retourne à la terre dont il a été tiré, il faut, par la suite du même raisonnement, que ce qui porte en nous la marque divine, ce qui est capable de s’unir à Dieu, y soit aussi rappelé. » (Bossuet, Oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre.) […] Nous ne pouvons que rappeler ici ceux des Oraisons funèbres de Henriette de France, de Henriette d’Angleterre, de Marie-Thérèse et d’Anne de Gonzague, celui du sermon sur l’Unité de l’Église, où éloquence s’élève au ton de l’ode et de l’épopée, et celui de l’Oraison funèbre de Turenne, par Fléchier. […] Est-il besoin de rappeler, dans la comédie, les brillantes narrations des Fâcheux et du Menteur ? […] — Elle rappelle le souvenir d’un objet analogue à l’idée exprimée ; elle le ramène indirectement, sans s’y arrêter, et comme en se jouant, l’Allusion, comme l’Antithèse et la Comparaison, procède par rapprochement et par analogie.
« Il est triste, sans doute, dit-il, de venir prouver à des hommes à qui l’on a annoncé Jésus-Christ, que leur être n’est pas un assemblage bizarre et le fruit du hasard ; qu’un ouvrier sage et tout-puissant a présidé à notre formation et à notre naissance ; qu’un souffle d’immortalité anime notre boue ; qu’une portion de nous-mêmes nous survivra, etc. » Il est triste en effet, que de pareilles idées aient besoin d’être rappelées au souvenir des hommes ; plus triste encore qu’elles aient besoin de preuves !
Je vous rappelle cette partie de son éducation, Romains, parce que cette mâle institution commence à se perdre parmi vous.
Grâce à leurs soins, il gagna le rivage, Et rappela ses esprits doucement ; Tant qu’à la fin, ayant repris courage : « Beau sire Dieu !
Ce dialogue supposé rappelle la fable du Mort et du Mourant dans La Fontaine.
Ce qu’il prescrit il le fait, et si quelque chose pouvait nous rappeler au respect des lois du beau, à l’amour et à l’étude des modèles, ce serait cette critique qui semble se monter au ton des grands écrivains qu’elle juge, et prendre les formes de leur talent pour en mieux faire sentir le charme.
quel plaisir de ne se sentir pas tiraillé, au milieu de ces enivrantes études, par l’affaire qui vous rappelle à la maison, de ne pas porter au fond de l’âme l’idée importune de l’ennui qui vous a donné rendez-vous pour ce soir ou pour demain, et qui ne sera, hélas !
Si pourtant l’objet de notre étude ce jour-là, et en quelque sorte de notre dévotion, est un de ces morts fameux et si rares dont la parole remplit les temps, l’effet ne saurait être ce que nous disons : l’autel alors nous apparaît trop lumineux ; il s’en échappe incessamment un puissant éclat qui chasse bien loin la langueur des regrets et ne rappelle que des idées de durée et de vie.
Si l’on se prépare à parler en public, il faut en outre fixer dans sa pensée les divisions, les parties, les transitions, se rappeler même les mouvemens et quelques-unes des phrases et des expressions remarquables qu’on aura trouvées dans la méditation, c’est l’objet de la mémoire. […] Les objets se peignent à notre esprit sous certaines formes, c’est ce qu’on appelle avoir des idées ; nous comparons deux idées pour en découvrir le rapport, et cette comparaison est un jugement ; nous rapprochons deux jugemens pour en déduire un troisième, et alors nous raisonnons ; nous mettons de la liaison et de l’ordre dans nos idées, dans nos jugemens, dans nos raisonnemens, c’est ce qu’on entend par la méthode ; nous nous replions sur nos pensées pour les étudier, c’est la réflexion ; nous nous y arrêtons plus ou moins de temps, c’est l’attention ; elles renaissent et se ressuscitent dans notre âme, c’est la réminiscence ; nous nous en rappelons les circonstances et les signes, c’est la mémoire ; nous les composons et les étendons à notre gré, c’est l’imagination. […] Philoclès, déterminé à ne point quitter l’île de Samos, d’où le rappelle Idoménée, représente à Hégésippe, officier de ce prince, la félicité pure qu’il y goûte et dont il ne peut se priver : « Voyez-vous, lui répondit Philoclès, cette grotte plus propre à cacher des bêtes sauvages qu’à être habitée par des hommes ? […] Démosthène réfute par un beau dilemme Eschine, son accusateur, qui lui reprochait d’avoir causé les malheurs de la république, en conseillant la guerre contre Philippe avec qui Athènes était en paix : « Quand Philippe subjuguait l’Eubée, quand il en faisait un boulevart contre l’Attique ; quand il s’emparait de Mégare et d’Orée ; quand il rasait Porthmos ; quand il établissait pour tyrans Philistide à Orée, et Clytarque à Erétrie ; quand il se rendait maître de l’Hellespont, assiégeait Bysance, renversait de fond en comble des villes grecques, rappelait dans les autres une foule de proscrits ; quand il commettait toutes ces violences, manquait-il à la justice, violait-il les traités, rompait-il la paix, ou non ? […] L’orateur qui pourrait y tomber, nous rappellerait cet avocat de la comédie des Plaideurs, qui, parlant pour un chien qui a mangé un chapon, commence son plaidoyer par ce grave début : Messieurs, tout ce qui peut étonner un coupable, Tout ce que les mortels ont de plus redoutable, Semble s’être assemblé contre nous par hasard, Je veux dire la brigue et l’éloquence ; car, Etc… (Racine.)
Le pronom relatif, en effet, doit toujours rappeler l’idée d’un nom qui a une signification déterminée. […] Dans le vers cité, le mot paix joint à nulle d’une manière inséparable, ne présente qu’un sens indéfini ; et, cependant, les pronoms la, elle, rappellent l’idée de ce nom, comme s’il présentait un sens défini ; ce qui n’est pas moins contraire aux règles de la Grammaire, qu’à celles de la Logique. […] En effet si l’on se rappelle ici que ni est une conjonction copulative, qui lie avec négation, on peut voir aisément que dans ces deux vers, il y a deux idées, dont la liaison doit être marquée par cette conjonction.
Tout nous rappelle que cet épisode se passe en Orient : les Arabes, la caravane, les noms qui figurent dans ce récit, l’amour de l’Arabe pour son coursier, le lait du chameau, le doura, les coutumes des Arabes, tout est en harmonie et empreint de la couleur locale la plus caractérisée. […] Le roi Jacques, s’unissant aux chants solennels, récitait à pleine voix ce verset : « Rappelez-vous, Seigneur, ce qui nous est arrivé : considérez et voyez notre opprobre !
La fortune La fortune, trompeuse en toute autre chose, est du moins sincère en ceci, qu’elle ne nous cache pas ses tromperies ; au contraire, elle les étale dans le plus grand jour, et outre ses légèretés ordinaires, elle se plaît de temps en temps d’étonner le monde par des coups d’une surprise terrible, comme pour rappeler toute sa force en la mémoire des hommes, et de peur qu’ils n’oublient jamais ses inconstances, sa malignité, ses bizarreries. […] Dialectique passionnée, qui rappelle Pascal.
Encore un seul exemple, c’est Racine qui me le fournira : « Synthèse : Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis en nos jours, Des tyrans d’Israël les célèbres disgrâces, Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces ?
Rappelez-vous ici ce que nous avons dit à propos de la pureté du langage.
Cette supposition ne peut pas raisonnablement se faire à l’égard de tous les lecteurs, et quand même elle pourrait avoir lieu, la liaison des matières exige toujours que l’écrivain rappelle ces principes et les trace du moins succinctement.
Questeur après la mort de Caligula, exilé sous Claude, rappelé par Agrippine, précepteur et ministre de Néron, il finit par être impliqué dans la conjuration de Pison, et dut s’ouvrir les veines en 16 après J.
Ce dialogue supposé rappelle la fable du Mort et du Mourant dans La Fontaine.
La politesse exige que dans le cours d’une lettre, quelque peu étendue qu’elle soit, on rappelle le titre de Monseigneur ou le mot de Monsieur avec le titre dont il est accompagné, selon qu’on a commencé.
L’homme y apprend à combiner tous les rapports qui le lient à la société, et à déduire de ces rapports tous les devoirs auxquels il est assujéti ; à se rappeler sans cesse sa dignité, et à ne point avilir par ses actions le caractère auguste qui le distingue de la brute.
On se rappelle avec plaisir une bonne action.
Pourvu qu’il dorme, qu’il rie, qu’il adoucisse son tempérament, qu’il aime les jeux de la société, qu’il prenne plaisir à aimer les hommes et à se faire aimer d’eux, toutes les grâces de l’esprit et du corps viendront en foule pour l’orner. » Réprimande d’un précepteur à un prince Je ne sais, Monsieur1, si vous vous rappelez ce que vous m’avez dit hier : que vous saviez ce que vous êtes, et ce que je suis 2 ; il est de mon devoir de vous apprendre que vous ignorez l’un et l’autre.