Il n’avait que huit mille fantassins et mille cavaliers ; il fallait se soutenir contre une armée supérieure, contre le nom du roi de Suède et contre la crainte naturelle que tant de défaites inspiraient aux Saxons.
La Fontaine, inspiré par ce souvenir, et à qui il semble que Gresset ait pris quelquefois sa naïveté et son abandon, s’est peint lui-même dans les vers suivants : Papillon du Parnasse et semblable aux abeilles, A qui le bon Platon compare nos merveilles, Je suis chose légère et vole à tout sujet ; Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet.
L’on ne lui a pas inspiré d’assez bonne heure les grandes et générales maximes qui sont celles qui font et qui forment ce que l’on appelle l’esprit de suite.
La poésie est une création du génie et l’œuvre des grands maîtres ; la versification est l’ensemble des observations faites sur ces maîtres depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, le code des règles inspirées par les chefs-d’œuvre pour déterminer les genres poétiques et appliquer à chacun les principes dictés par le goût. […] Une imagination brillante, une âme inspirée sont les conditions essentielles de toute poésie lyrique. […] On distingue presque autant d’espèces de chansons qu’il y a de sentiments divers capables d’inspirer le poète : chansons patriotiques, guerrières, champêtres, historiques, érotiques, satiriques, etc. […] Les deux femmes, alors, se croisant sous l’abside, Échangent un coup d’œil aussitôt détourné ; Et — merveilleux retour qu’inspire la prière — La jeune mère pleure en regardant la bière, La femme qui pleurait sourit au nouveau-né ! […] Le spectacle de la vie humaine, tour à tour triste ou joyeux, tragique ou comique, souvent l’un et l’autre à la fois, a de bonne heure inspiré les deux formes principales de l’art dramatique : les genres tragique et comique, dont l’union féconde a produit un genre mixte, représenté par le drame moderne.
L’évêque qui se présente devant l’empereur pour implorer la grâce de ses malheureux compatriotes, remplit une mission de charité, bien digne de son saint ministère ; il ne se dissimule pas toute la gravité de la faute qu’ils ont commise ; mais confiant dans la miséricorde de Dieu, il espère que le Seigneur sera touché de leur repentir et qu’il inspirera à l’empereur des sentiments de clémence. […] Dans le genre judiciaire, au barreau, c’est l’amour de la justice, le, zèle d’un ami, un motif d’humanité, l’intérêt qu’inspire le malheur ; il peut même suffire quelquefois que ce soit le devoir de l’état, comme quand on défend un coupable auquel la loi accorde ce moyen. […] Mais pour combien fallait-il compter le courage qu’inspiraient à nos troupes le besoin pressant de l’État, les avantages passés a et un jeune prince puissant qui portait la victoire dans ses yeux Don Franciscos de Mellos l’attend de pied ferme ; et, sans pouvoir reculer, les deux généraux et les deux armées semblent avoir Voulu se renfermer dans des bois et dans des marais, pour décider leur querelle comme deux braves, en champ clos. […] L’un, dès qu’il paraît dans les armées, donne une haute idée de sa valeur, et fait attendre quelque chose d’extraordinaire ; mais toutefois s’avance par ordre, et vient comme par degrés aux prodiges qui ont fini le cours de sa vie ; l’autre, comme un homme inspiré, dès la première bataille s’égale aux maîtres les plus consommés. […] Ce n’est certainement pas l’art qui a donné les premières leçons de l’harmonie et du nombre ; c’est la nature même qui en a inspiré aux hommes le sentiment et suggéré l’emploi.
Tel paraît à nos yeux le plumage du paon, lorsqu’il se promène paisible et seul dans un beau jour de printemps ; mais si sa femelle vient tout à coup à paraître, si les feux, de l’amour, se joignant aux secrètes influences de la saison, le tirent de son repos, lui inspirent une nouvelle ardeur et de nouveaux désirs, alors toutes ses beautés se multiplient, ses yeux s’animent et prennent de l’expression, son aigrette s’agite sur sa tête et annonce l’émotion intérieure ; les longues plumes de sa queue déploient en se relevant leurs richesses éblouissants ; sa tête et son cou, se renversant noblement en arrière, se dessinent avec grâce sur ce fond radieux, où la lumière du soleil se joue en mille manières, se perd et se reproduit sans cesse, et semble prendre un nouvel éclat plus doux et plus moelleux, de nouvelles couleurs plus variées et plus harmonieuses ; chaque mouvement de l’oiseau produit des milliers de nuances nouvelles, des gerbes de reflets ondoyants et fugitifs, sans cesse remplacés par d’autres reflets et d’autres nuances toujours diverses et toujours admirables. […] Certes un tel spectacle peut causer de l’émotion, mais il effraye au lieu de plaire ; et les romantiques se permirent des hardiesses poussées jusqu’à l’extravagance, inspirèrent le dégoût par l’horreur de leurs tableaux, et ébranlèrent fortement les imaginations au lieu de les charmer agréablement. […] Le rendrez-vous inquiet, et le ferez-vous bondir comme une sauterelle dans le temps que la fierté qui paraît dans le mouvement de ses narines inspire la terreur ?
La retraite Je voudrais inspirer l’amour de la retraite. […] Il parait qu’en voyageant dans ce pays La Fontaine y vit beaucoup de bossus, ce qui lui inspira cette fantaisie. […] Tout à coup le nom d’un parent, d’un ami, vient frapper nos regards : alors nous nous écrions ; alors le fait général se singularise, et prend une signification fatale ; alors cette mort se sépare et se distingue des autres par le sentiment qu’elle nous inspire.
Ce caractère, vigoureusement dessiné, est bien fait pour inspirer aux jeunes gens une légitime aversion de la fatuité. […] n’importe ; vous n’aurez pas moins de crainte que vous en inspirez ; et quelque nombreuse que soit votre suite, vous vous trouverez seul dans le danger. […] Sûr d’être écouté, il devait parler, et noblement, fortement, suivant la vertu qui l’inspirait. […] Son aspect inspirait la vénération la plus profonde. […] Lafontaine connaissait le cœur de l’homme ; il eût fait une faute en exposant le supplice de l’âne, car il eût inspiré au lecteur des sentiments d’horreur, et il nous suffisait de l’indignation.
À la première partie de sa vie appartiennent des poésies mythologiques et allégoriques, inspirées du Roman de la Rose, par exemple le Temple de Cupido (1545), dédié à François Ier, qu’il réunit et publia en 1532 sous le titre de Adolescence Clémentine. […] Il est, à part quelques heureuses exceptions, sec et prosaïque partout où il s’inspire de la Réforme. […] Byron s’inspira de lui, Goethe fut bien aise de reprocher au goût français l’oubli où il était tombé, et signala à radmiration de l’Europe celui que ses compatriotes n’admiraient et ne connaissaient même plus. — Depuis que Sainte-Beuve l’a remis en lumière en 1828 (Tableau de la Poésie française au xvie siècle), ses bizarreries grotesques : le soleil, « grand duc des chandelles », les vents, « postillons d’Eole » (dès le quatrième vers de la Création), Dieu, « archer du tonnerre » et « grand maréchal de camp », les monts, « enfarinés de neige éternelle », — j’en passe et des moins bonnes, — toutes ces « vilaines et sales métaphores » que lui reprochait le cardinal du Perron, lui ont peut-être fait plus tort que ses qualités ne lui ont fait honneur.
L’un, dès qu’il parut dans les armées, donne une haute idée de sa valeur, et fait attendre quelque chose d’extraordinaire : l’autre, comme un homme inspiré, dès sa première bataille, s’égale aux maîtres les plus consommés.
Il était impossible qu’un homme d’un génie aussi supérieur à son siècle et à ses contemporains, n’eût pas fréquemment de ces beaux mouvements de l’éloquence que les circonstances inspirent, et dont nous avons cité et admiré déjà plusieurs traits.
Allusion à ce début de l’épître de Voltaire à Boileau : Boileau, correct auteur de quelques bons écrits… Mais on sait qu’un autre jour Voltaire, mieux inspiré, a prononcé un mot dont eût dû profiter Marmontel : « Ne disons pas de mal de Nicolas (c’était le prénom de l’illustre satirique) : cela porte malheur. » 2.
Il prétendait inspirer la vertu par décret.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
Toutefois, à ces bulletins de la grande armée, je préfère les rêveries mélancoliques, et les peintures gracieuses que lui inspirèrent les ombrages de Tancarville, lorsqu’une sinécure administrative le déroba aux menaces de la conscription, et lui permit de studieux loisirs.
La Rochefoucauld 1613-1680 [Notice] Grand seigneur, homme d’intrigue, mêlé à toutes les cabales de la Régence et de la Fronde, ambitieux déçu dans ses rêves et précipité du faîte de ses espérances, malheureux à la guerre, dupe de ses amis et victime de ses ennemis, trahi, méconnu dans ses affections et son dévouement, échappé du naufrage avec une fortune compromise et une santé détruite, n’ayant plus de ressources que du côté de l’esprit, le duc de La Rochefoucauld consola ses disgrâces par un livre où ses ressentiments lui inspirent la misanthropie d’une morale pessimiste.
Oui, Monsieur le Vicaire général, votre ouvrage par l’exactitude et la netteté des définitions, par la justesse des divisions, par l’esprit si profondément chrétien qui l’inspire, me parait fait, entre tous les autres, pour développer sûrement le goût littéraire, élever les esprits et orner les cœurs.
Pour prévenir les élèves contre le découragement injuste ou la confiance présomptueuse que pourrait leur inspirer le nom de l’auteur, rapproché de chaque sujet, nous nous sommes interdit toute indication de ce genre.
Malgré les mauvais succès de ses armes infortunées, si on a pu le vaincre, on n’a pas pu le forcer ; et comme il n’a jamais refusé ce qui était raisonnable, étant vainqueur, il a toujours rejeté ce qui était faible et injuste, étant captif. » On peut rapporter à la concession la Permission, figure qu’on emploie, tantôt pour abandonner à eux-mêmes ceux qu’on ne peut détourner de leur dessein, tantôt pour inviter son ennemi à faire tout le mal qui lui est possible, et cela, afin de le toucher, ou de lui inspirer de l’horreur de ce qu’il a déjà fait. […] Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance, et fait que les princes nous paraissent grands et très grands, sans nous faire sentir que nous sommes petits. » Cette figure est familière au Poète, à l’Orateur, et surtout à l’Historien.
Et la raison qu’il en donne, c’est qu’un discours où cette partie accessoire paraîtrait évidemment trop travaillée, est une prévention nécessaire contre la bonne foi de l’auteur, qui semble avoir voulu nous surprendre par le vain prestige des sons, et qui détruit ainsi toute la confiance qu’il aurait pu nous inspirer : τὸ μὲν γὰρ ἀπίθανον.
Il était juste que le plus vertueux des hommes trouvât dans Platon le plus éloquent des panégyristes ; et la forme, le ton et le style de l’éloge, tout est aussi neuf ici, que les vertus mêmes qui l’inspiraient.
Nous voyons les défauts de nos semblables avec une complaisance mélée de mépris, lorsque ces défauts ne sont ni assez affligeants pour, exciter la compassion, ni assez révoltants pour donner de la haine, ni assez dangereux pour inspirer de l’effroi.
Censurer les ridicules et les vices, montrer le triste effet des passions désordonnées, s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur : tel est le principal devoir du romancier.
Saint Bernard est autrement ému quand il dit : « Le voilà enfant et sans voix ; et si ses vagissements doivent inspirer la crainte, ô homme !
La rudesse du temps inspire ces vers.
Première Croisade de saint Louis Tout semblait annoncer des succès heureux : la sainteté de l’entreprise, le zèle ardent d’une nation accoutumée à vaincre, le bonheur de la première expédition conduite par le vaillant Godefroi, les prières de toute l’Église, qui donnent toujours une nouvelle force aux armées qui vont combattre pour la gloire du Seigneur, et enfin la valeur du prince, à qui la religion seule avait inspiré ce grand et pieux projet. […] Leur caractère, qui a quelque chose de sauvage, de timide et de méfiant, leur inspirait encore beaucoup plus d’attachement pour ceux qui depuis si longtemps avaient obtenu leur confiance. […] La Retraite Que ne puis-je inspirer l’amour de la retraite : Elle offre à ses amants des biens sans embarras, Biens purs, présents du ciel, qui naissent sous les pas. […] Ces pleurs harmonieux que modulait sa lyre Ont mouillé le rivage ; et de ses vers sacrés La flamme anime encor les échos inspirés. […] Suivez, suivez, seigneur, le ciel qui vous inspire : Votre gloire redouble à mépriser l’empire ; Et vous serez fameux chez la postérité, Moins pour l’avoir conquis que pour l’avoir quitté.
Maintenant, c’est le poète qui parle, et nous explique comment les jours languissants de sa prison furent éveillés par cette voix plaintive ; c’est l’émotion qui a ranimé sa verve ; jamais situation n’était plus faite pour inspirer une élégie. […] Un rayon de beauté a seul pu le réveiller de son abattement, et lui a inspiré le chant du cygne. […] Poète discret autant qu’il est touché, André Chénier ne nomme pas la beauté qui l’inspire ; il voile son nom avec un pieux mystère : c’est un charme de plus.
Vous êtes là comme rats en paille, dans les papiers jusqu’aux oreilles, toujours lisant, écrivant, corrigeant, proposant, conférant, haranguant, consultant dix ou douze heures par jour, dans de bonnes chaises à bras, bien à votre aise, pendant que nous autres, pauvres diables, sommes ici, marchant, jouant, causant, veillant et tourmentant notre misérable vie. » 3° L’ironie devient sanglante, quand elle est inspirée par la fureur ou le désespoir. […] que l’amour inspire de courage ! […] Imprécation L’Imprécation est une malédiction, inspirée par l’horreur du crime ; elle est le plus souvent l’expression de la colère et du désespoir.
Je comprends par moralité celle du citoyen, de l’homme d’honneur, de l’homme actif et pratique destiné à vivre et à communiquer avec les autres hommes, celle qui nous donne une idée saine de nos droits comme de nos devoirs, qui inspire l’amour de la vérité, de la justice, de l’humanité, et cette dignité de bon goût qui repousse également la pruderie hypocrite et les sophismes de l’impudeur.
La fauvette à tête noire est de toutes les fauvettes celle qui a le chant le plus agréable et le plus continu : il tient un peu de celui du rossignol, et l’on en jouit plus longtemps ; car, plusieurs semaines après que ce chantre du printemps s’est tu, l’on entend les bois résonner partout du chant de ces fauvettes ; leur voix est facile, pure et légère, et leur chant s’exprime par une suite de modulations peu étendues, mais agréables, flexibles et nuancées : ce chant semble tenir de la fraîcheur des lieux où il se fait entendre ; il en peint la tranquillité, il en exprime même le bonheur : car les cœurs sensibles n’entendent pas sans une douce émotion les accents inspirés par la nature aux êtres qu’elle rend heureux.
Ses Pensées sont inspirées par une âme chrétienne, éprise du vrai, et dévouée au bien de l’humanité.
Mettez dans la bouche de ce négociant quelques paroles convenables à sa position ; exprimez les sentiments que ces paroles inspirent à Hussein. […] Voici le moyen extraordinaire que sa généreuse tendresse lui inspira pour le corriger. […] La charité lui inspire une résolution héroïque. […] Mais la bonté qu’on lui témoigne, et dont il se sent indigne, lui a inspiré un salutaire repentir. […] Quel découragement n’inspirerait pas aux soldats d’Ivan une telle conduite !
Vous m’inspirez enfin de la curiosité ; il faut voir du moins des choses si précieuses : envoyez-moi cet habit et ces bijoux de Philémon ; je vous quitte de la personne1 Tu te trompes, Philémon, si, avec ce carrosse brillant, ce grand nombre de coquins qui te suivent, et ces six bêtes qui te traînent, tu penses que l’on t’en estime davantage. […] Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance, et fait que les princes nous paraissent grands et très-grands, sans nous faire sentir que nous sommes petits2.
Nous laissons de côté les ouvrages de polémique qu’inspirèrent à Nicole les querelles interminables auxquelles il a été mêlé.
Inspirés par des rancunes souvent mesquines ou injustes, ses pamphlets, qui ont perdu l’à-propos des circonstances, représentent avec verve les mœurs politiques d’une époque.
Le charme de ces confidences destinées à son frère tient à la sincérité qui les inspira.
Je vous représenterois ce fidèle sujet marchant sur les traces de son maître, qui étaient des pas de géant, et le surpassant par la nouvelle ardeur que lui inspirait l’exemple de ce monarque ; vous le verriez dans un corps usé de travaux, rallumant tout le feu de ses premières années, combattre à la tête de nos troupes, défaire les trois formidables armées de l’Empereur, de l’Espagne et de la Hollande ; partout s’immolant et se sacrifiant ; mais partout triomphant, et remplissant la mesure de cette glorieuse réputation qu’il faisait à la France Mais un objet plus intéressant m’oblige de me taire sur ses triomphes profanes, pour ne parler que de ses victoires sacrées ».
« L’Énéide de Virgile ne fut pas à Rome une œuvre native et inspirée : c’est une admirable copie de l’art grec dans le& premiers livres, et un monument indigène, une épopée nationale dans les derniers ; mais dans Ta partie même la plus épique de son ouvrage il est moins vrai qu’Homère, que le Dante, ou même que le Camoëns : il a la simplicité que donnent l’art et le goût, mais non cette naïveté primitive des anciens récits.
Ce respect dû à la vieillesse a inspiré à un poëte contemporain (M.
Elle apprend à respecter cette vertu et à en démêler la beauté et l’éclat à travers les voiles de la pauvreté, de l’adversité, de l’obscurité, et même quelquefois du décri et de l’infamie ; comme au contraire elle n’inspire que du mépris et de l’horreur pour le crime, fût-il revêtu de pourpre, tont brillant de lumière et placé sur son trône. » Rollin.
Ils inspirent de la confiance pour celui qui s’en sert ; car on reconnaît à un tel emploi de la langue commune un homme qui sait la vie et les choses et qui s’en tient rapproché. — Ces mots font le style franc. »
Persuader par la parole, telle était l’ambition de chacun, et, comme chacun espérait persuader un jour, il obéissait au vœu d’un orateur aujourd’hui bien inspiré, assuré qu’on lui obéirait à lui-même une autre fois.
Il est une loi non écrite, mais innée ; une loi que nous n’avons point apprise, que nous n’avons point reçue, que nous n’avons point lue : nous la tenons de la nature, nous l’avons puisée dans son sein, c’est elle qui nous l’a inspirée ; ni les leçons, ni les préceptes ne nous ont instruits à la pratiquer ; nous l’observons par sentiment, nos âmes en sont pénétrées. […] Mais les intentions de Pompée, le plus sage et le plus juste des hommes, me rassurent et m’inspirent de la confiance. […] Une chose à remarquer dans l’ensemble de ce tableau, ce sont les traits hardis et pour ainsi dire inspirés du poète : les coupes de vers, les phrases suspendues, l’esprit arrêté pour admirer chaque fait.
. ; et tout le reste du discours sera de cette force véhémente, parce que le sentiment qui a inspiré cet exorde, ne fera que s’enflammer encore dans l’âme de l’orateur.
Nous ne cesserons d’exhorter à la bonne foi et à la vertu, nous la regardons comme une des conditions sine quâ non du vrai talent ; nous sommes persuadé que, avant tout, il faut que chacun pense ce qu’il dit, que les avocats des deux parties ont l’un et l’autre l’intime conviction que la raison est de leur côté, que le fauteur de la république est aussi sincère dans son credo politique que celui de la monarchie ; mais, encore une fois, notre affaire n’est pas de leur inspirer des sentiments, mais uniquement de leur apprendre à communiquer aux autres ceux qu’ils ont.
Dans cette enfance ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poëme dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir quelque temps cherché le bon chemin et lutté, si je l’ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin, inspiré d’un génie extraordinaire et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable, accorda heureusement la vraisemblance et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu’il avait de rivaux, dont la plupart, désespérant de l’atteindre, et n’osant plus entreprendre de lui disputer le prix, se bornèrent à combattre la voix publique déclarée pour lui, et essayèrent en vain, par leurs discours et par leurs frivoles critiques, de rabaisser un mérite qu’ils ne pouvaient égaler1.
Dans son Histoire de l’Académie des sciences, qui renferme les Eloges des académiciens et passe pour le modèle du genre, Fontenelle s’est dégagé des défauts dont ne sont pas exempts ses autres ouvrages, l’affectation et la subtilité : car il y a eu, comme on l’a fort bien dit, deux hommes en lui, l’un qui, faute de ce goût élevé que le cœur inspire, s’est attiré les justes railleries de Racine, de Boileau et de La Bruyère ; l’autre, et c’est celui qui doit nous occuper, disciple de Descartes, mais sans abdiquer son indépendance, que Vauvenargues a honoré de ses éloges, dont l’esprit s’est montré vaste, lumineux, universel, et qui a peint avec vérité les physionomies de ses savants confrères, en présentant avec intérêt une analyse fidèle de leurs écrits.
En ceci, la position des correspondants non moins que l’importance de l’objet demandé devra inspirer le ton et les développements convenables.
La colline… La colline est ici l’emblème de l’idéal vers lequel tout esprit vraiment inspiré doit tendre sans relâche ; c’est le but divin de l’humanité.
Je n’ai pas oublié les bonnes qualités que j’ai remarquées autrefois en cette demoiselle presque dans son enfance2 : un esprit vif, une gaieté modeste, un air plein de discrétion et de prudence, au delà même de son âge, et je ne doute pas qu’elle ne vous fût très-utile pour la conduite de votre maison, et pour le soulagement de madame sa mère ; mais j’ai loué Dieu des bonnes dispositions qu’il lui a inspirées à la fin de sa vie ; elles vous rendront sa mort précieuse, par le souvenir de sa foi, de sa résignation, de son courage.
Pour vous, messieurs, le monde n’est point une arène, mais un spectacle en face duquel le poëte s’inspire, l’historien observe, le philosophe médite.
L’ode inspirée chante sur la lyre les Dieux, et les héros fils des Dieux, et l’athlète couronné, et le coursier vainqueur dans la carrière, et les tourments de l’amour, et la libre gaîté des festins. […] Quelquefois pourtant la comédie même élève le ton : voyez comme la colère inspire à Chrémès des accents pathétiques. […] Les hommes vivaient dispersés dans les bois, quand un poëte sa cré, interprète des Dieux, Orphée, leur inspira l’horreur du sang et d’une affreuse nourriture.
Nous y surprenons au vif tantôt le pédantisme d’une érudition qui s’assouvit brutalement jusqu’à l’ivresse, tantôt la féconde originalité d’une émulation indépendante, qui, inspirée par l’étude pratique et intime des modèles, rivalise au lieu de copier, et finit presque par égaler ou surpasser ceux dont elle croit suivre pieusement les traces. […] En dernière analyse, la Grèce n’a pas joué près de nous le rôle d’un grammairien qui régente et enseigne un rudiment, mais d’un artiste qui nous affranchit et nous inspira, par son esprit, sa raison et son cœur.
Français2 tant qu’il vous plaira, l’amour de la patrie n’inspire point de ces démarches périlleuses, et surtout en faveur d’un inconnu.
messieurs, ce n’est là que de la simple arithmétique, et celui qui hésitera ne peut désarmer l’indignation que par le mépris qu’inspirera sa stupidité.
La Boétie (1530-1563) Notice Né à Sarlat, où l’on montre encore sa maison ; traducteur précoce de différentes œuvres grecques de Xénophon, d’Aristote et de Plutarque ; conseiller, à vingt-trois ans, de ce Parlement de Bordeaux auquel appartinrent Montaigne et Montesquieu ; mort à trente-deux ans, Étienne de la Boétie doit l’immortalité à l’éloquent petit livre, le Contr’un, que lui inspira en 1548 l’horreur de la répression féroce d’une émeute des Bordelais par le connétable Anne de Montmorency, et à l’éloquent chapitre que son souvenir et son amitié ont inspiré à Montaigne (Essais, I, 27).
Je veux bien que vous y trouviez un canal qui fasse rêver les plus grands parleurs479, et une vallée si solitaire qu’elle puisse leur inspirer du transport et de la joie ; mais malaisément se peut-il faire que vous n’ayez aussi quantité de petits voisins, qui vous vont quelquefois importuner, et de qui les visites sont encore plus incommodes que celles que vous recevez à Paris ; au lieu qu’en cette grande ville où je suis480, n’y ayant aucun homme ; excepté moi, qui n’exerce la marchandise481, chacun y est tellement attentif à son profit, que j’y pourrais demeurer toute ma vie sans être jamais vu de personne. […] La voute étoilée La nuit était venue ; elle était belle ; l’atmosphère était une voûte d’azur transparent, semée d’étoiles d’or ; ce spectacle touche toujours les hommes et leur inspire une douce rêverie : le bon Parouba1140 admirait le ciel, comme un Allemand admire Saint-Pierre de Rome1141 ou l’Opéra de Naples1142, quand il le voit pour la première fois. « Cette voûte est bien hardie », disait Parouba à Freind1143 ; et Freind lui disait : « Mon cher Parouba, il n’y a point de voûte ; ce cintre bleu n’est autre chose qu’une étendue de nuages légers, que Dieu a tellement1144 disposés et combinés avec la mécanique de vos yeux, qu’en quelque endroit que vous soyez, vous êtes toujours au centre de votre promenade et vous voyez ce qu’on nomme le ciel, et qui n’est point le ciel, arrondi sur votre tête. — Et ces étoiles, monsieur Freind ? […] Les plus belles pages de Rousseau lui ont été inspirées par son amour ardent de la nature, et c’est à lui que se rattachent en quelque manière les écrivains, si nombreux au xixe siècle, qui ont donné dans leur œuvre une grande place à l’expression de ce sentiment.
Elle enflamme les yeux de cette ardeur qui touche ; D’un sourire enchanteur elle anime la bouche, Passionne la voix, en adoucit les sons, Prête ces tours heureux, plus forts que les raisons, Inspire, pour toucher, ces tendres stratagèmes, Ces refus attirants, l’écueil des sages mêmes ; Et la nature enfin y voulut renfermer Tout ce qui persuade, et ce qui fait aimer41. […] Sans doute Cicéron exagérait ses propres sentiments ; mais entraîné par l’admiration réelle que lui inspirent les exploits de César, enflammé par l’idée d’exciter cette grande âme à s’élever encore au-dessus de tant de gloire en pardonnant à Marcellus, il s’échauffe, il s’exalte, et passe les bornes, sans s’en apercevoir43.
Son humeur, sa passion ne l’a pas moins inspiré que sa raison, et il y a dans sa vie des taches qui ne s’effaceront pas, comme dans ses écrits des torts que ses séductions ne sauraient faire oublier. […] Il eut plus d’une fois des accents émus comme celui qui inspire ce cri généreux : « Quelle horreur qu’un jugement secret, une condamnation sans motifs !
L’âge viril plus mûr inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage ; Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir.
« Nihil est in nutura rerum omnium, dit Cicéron, quod se universum profundat et quod lotum repente evolet. » Tout écrivain a des preuves à énumérer, des motifs à faire valoir, des sentiments à exprimer ou h inspirer, des passions à allumer, à éteindre, à représenter.
N’est-ce pas surtout à l’emploi de l’ironie que les Provinciales de Pascal doivent le privilége si rare pour un écrit polémique de survivre jusqu’aujourd’hui aux circonstances qui les inspirèrent ?
C’est ainsi que le sculpteur Bouchardon s’inspirait à la lecture d’Homère.
Celles-ci servent beaucoup aux causes criminelles ; elles inspirent les questions du juge, de sorte que l’accusé, s’en trouvant accablé, est forcé de faire des aveux.
L’originalité de Chateaubriand est dans l’accord de ses dissonances : procédant de maîtres opposés, il s’inspire du passé comme de l’avenir ; il mêle tous les styles, il rapproche les idées et les sentiments les plus contraires.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
Toute la vie de Fénelon s’explique par le Télémaque, ses succès, ses disgrâces, son charme entraînant, et l’antipathie profonde qu’il inspirait à Louis XIV, sa passion pour madame Guyon, ses disputes sur le quiétisme et sur le pur amour, sa condamnation, sa mort enfin, sans qu’il ait put réaliser un seul de ses rêves moraux, politiques et religieux. »
Vous n’avez vu que les règles et non votre auditoire ; vous vous êtes inspiré de vos souvenirs et non de la circonstance.
L'orateur doit être pénétré des sentiments qu'il veut inspirer à ses auditeurs ; et les passions ont chacune un langage différent. […] Et si l'ombre, la paix, la liberté m'inspire. […] La construction grammaticale, qui demandait le passé indéfini, eût privé la phrase poétique d'une image sublime : ou croit voir le flot de la mer, et l'on sent la frayeur que dut inspirer le monstre vomi sur le rivage.
Celui qui sent vivement, exprime sa pensée avec énergie, avec chaleur ; il s’inspire en composant ; son sujet lui apparaît avec des couleurs variées, sa pensée se produit par de vives et brillantes images.
(se jetant aux pieds de Néron,) Me voilà prêt, Seigneur, avant que de partir, Faites percer ce cœur qui n’y peut consentir ; Appelez les cruels qui vous l’ont inspirée ; Qu’ils viennent essayer leur main mal assurée.
Il répond aux bons et mauvais instincts qui inspirent les frondeurs de tous les temps.
Le monde s’en inspire, la Belgique en vit.
On donne le nom de poésies fugitives à de petites pièces de vers sur divers sujets, inspirées par une occasion, une circonstance quelconque, et qui n’ont entre elles aucune liaison.
Par là, vous ne vous inspirez que de vous, et quand vous passez ensuite aux autres, ils ne servent plus qu’à amplifier ou corriger votre pensée native ; celle-ci reste vôtre, au milieu des transformations que ce second travail peut lui faire subir.
Il suit de là que, sans perdre de vue l’indication du sujet, on doit comprendre dans les éléments de l’exorde les dispositions à inspirer aux auditeurs ou aux lecteurs.
C’est ainsi que Lucile, appuyé de Lélie, Fit justice en son temps des Cotins d’Italie, Et qu’Horace, jetant le sel à pleines mains, Se jouait aux dépens des Pelletiers romains4 C’est elle qui, m’ouvrant le chemin qu’il faut suivre, M’inspira, dès quinze ans, la haine d’un sot livre, Et, sur ce mont fameux où j’osai la chercher, Fortifia mes pas et m’apprit à marcher.
Il s’inspire, sans en être enivré, de l’esprit pur et direct des sources classiques.