Cette préoccupation si profonde des souffrances individuelles et surtout cet accent si pénétré, si peu déclamatoire étaient rares au xvii e siècle, où les écrivains se souciaient plus de la destinée du genre humain que de celle de l’individu.
Trois choses surtout concourent à donner une valeur considérable à la poétique de Boileau : la difficulté de l’entreprise, la beauté des vers et l’utilité de l’ouvrage.
Mais son objet principal, celui que l’écrivain doit avoir surtout en vue, est de mettre sa pensée dans tout son jour ; et peu importe alors de quels objets la comparaison est tirée : elle est heureuse, toutes les fois qu’elle est juste, et la propriété est surtout ce que l’on a droit d’exiger ici.
Il faut surtout éviter les grandes fautes de langage : elles décèlent une profonde ignorance des principes de notre langue, et par-là même une éducation négligée, qui ne peut donner qu’une idée peu favorable de l’homme qui écrit. […] Dix ans plus tard, ce bienfait n’eût existé que pour vos concitoyens ; mais bénissons surtout ces âmes vraiment héroïques, qui ont embrassé et exécuté un projet aussi noble et aussi paternel.
» Cette qualité caractérise surtout les éloges de Boileau à Louis XIV. […] Où trouver des paroles et des pensées plus remarquables par leur énergie, et surtout par leur noblesse de sentiment ?
Une chose dont je suis bien persuadé, c’est qu’ivre de sa grandeur et de ses succès, Philippe a pu rêver tous ces grands projets, en voyant surtout que personne ne songe à le troubler dans ses conquêtes ; mais qu’il ait pris ses mesures de manière à ce que les plus vides de sens d’entre nous (car rien de moins sensé qu’un fabricateur de nouvelles) soient instruits de ses démarches ultérieures, c’est ce que je ne saurais jamais croire. […] Des quatre discours que Cicéron prononça dans cette circonstance, la plus importante et la plus glorieuse de sa vie, deux surtout sont d’autant plus admirables, que tout nous porte à croire qu’ils furent improvisés ; et quoique l’auteur les ait sans doute retouchés, lorsqu’il les publia dans la suite, le grand effet qu’ils produisirent alors est une preuve du mérite réel qu’ils avaient. […] L’orateur s’y propose, 1º de dissiper les fausses alarmes que les partisans secrets de Catilina s’efforçaient de répandre, en exagérant ses ressources et le danger où se trouvait la république ; 2º il oppose à ces insinuations, aussi lâches que perfides, le tableau fidèle des forces des deux partis, et le contraste de la puissance romaine, et d’une armée de brigands ; 3º enfin il ranime le courage du peuple romain, par de nouvelles protestations de son dévouement à la chose publique, et par sa confiance surtout dans la protection déclarée des dieux.
C’est par l’explication, jadis nulle ou trop incomplète, des textes français, qu’ils peuvent former à la fois l’intelligence et le style des élèves, en leur montrant le sens précis des mots et souvent les acceptions successives qu’ils ont prises, surtout en leur faisant apercevoir l’enchaînement des idées et leur développement régulier.
Dans sa correspondance à la fois militaire, politique, diplomatique et intime, nous voyons tour à tour le chef de parti, le roi reconnu par une moitié de la France, combattu par l’autre, le vainqueur, le souverain populaire, mais surtout l’homme lui-même nous offrant toujours le parfait modèle d’un caractère habile et chevaleresque, d’un naturel ouvert et généreux, d’une imagination preste et originale.
Rien n’est possible à qui n’a pas grand soin d’observer les signes de ponctuation ; dans l’intérêt de la clarté, il faut marquer toutes les divisions par un repos, s’arrêter plutôt trop que pas assez, après les signes de ponctuation, surtout à chaque point. […] Je voulais des grands dieux implorer la bonté, Et surtout Jupiter, dieu d’hospitalité, Lorsque d’énormes chiens, à la voix formidable, Sont venus m’assaillir ; et j’étais misérable, Si vous (car c’était vous), avant qu’ils m’eussent pris, N’eussiez armé pour moi les pierres et les cris. […] C’est surtout la faiblesse des convictions qui fait celle des conduites ; car l’homme agit bien plus en vertu de ce qu’il pense que par tout autre mobile. […] N’aurait-elle pas été moins mauvaise, s’il n’avait pas fallu l’arracher pièce à pièce aux irrésolutions de Louis XVI, et surtout prendre des garanties contre les retours d’un prince qui changeait presque d’âme et de volontés en changeant d’air. […] Il se dirigea surtout d’après les calculs de son esprit.
Ils y admireraient, malgré quelques légères imperfections, la noblesse soutenue du style, des sentiments et des idées ; la force des raisonnements, la suite et l’enchaînement des preuves ; une égale habileté à faire valoir tout ce qui peut servir l’accusé, rendre ses adversaires odieux, ou émouvoir ses juges ; des pensées sublimes, des mouvements pathétiques et surtout une péroraison adressée à Louis XIV, où le talent de l’orateur et le courage de l’ami nous paraissent également admirables.
Ces exercices, il est vrai, sont excellents pour former la pensée et le style ; mais il ne faut pas se renfermer exclusivement dans le discours ; surtout il ne faut pas débuter par là, car c’est le genre de composition le plus difficile.
Il faut éviter surtout les accents provinciaux qui sont autant d’obstacles à la belle prononciation française, à la diction de la bonne compagnie de la capitale.
Cela fut vrai, surtout de l’ancien régime, celui du privilège.
Je vous commets3 au soin de nettoyer partout ; et surtout, prenez garde de frotter les meubles trop fort, de peur de les user. […] Surtout de toile grossière.
., ne sont pas toujours textuellement rappelés ici ; mais des yeux exercés les y retrouveront à chaque page, et c’est surtout ce que je me suis proposé.
Mais que, de ce même marbre de Paros, Praxitèle ait fait une statue, la richesse de la matière acquerra, à mes yeux, un nouveau prix de l’habileté de l’artiste. » Il serait difficile de raisonner plus juste, de mettre plus sensiblement la vérité à la portée du plus grand nombre, et de s’exprimer surtout avec plus de grâce.
Arrivé aux bords du Rubicon, César balance un instant ; enfin, le sentiment des injures qu’il a reçues et l’ambition surtout, l’emportent sur toute autre considération : il s’élance dans le fleuve.
On pourra consulter, en outre, la première note de Stiévenart sur Démosthène, Contre Néæra, et surtout J.
Ils traitent surtout de ridicules ces endroits merveilleux où le poëte, afin de mieux entrer dans la raison, sort, s’il faut parler ainsi, de la raison même.
Oui, vous aurez ce privilége, mais n’en abusez pas ; surtout, et alors, ces mots neufs, ces mots de création nouvelle sont assurés de faire fortune, si, dérivés du grec, ils se latinisent sans effort. […] n’a-t-on pas, surtout, la fortune des Chevaliers ?
L’auteur avait besoin de faire sentir d’abord toute la différence existante entre les héros qui se sont distingués par de grandes actions et le héros qu’il veut définir, surtout moralement. […] Nous souffrons en naissant, pendant la vie entière, Et nous souffrons surtout à notre heure dernière. […] Mes ouvrages sont d’un grand secours à tous ceux qui veulent entrer dans les secrets de la nature, et surtout à ceux qui s’élèvent jusqu’à la connaissance des génies et des habitants élémentaires. […] L’ange mystérieux accourt près de la jeune fille, et trouve ses sœurs, son père, sa mère surtout, qui l’environnaient des soins du plus tendre amour. […] Il ne s’est même point servi des mots ivre, ivrogne, qui, le dernier surtout sont triviaux et populaires.
Le temps présent est toujours chargé des misères de notre nature ; le passé nous transmet surtout ce qu’elle a de noble et de fort, car c’est ce qui résiste à l’épreuve des siècles.
Non, mille fois non ; je soutiens qu’avec du travail on peut être élégant, brillant, hardi, téméraire même, sans cesser d’être correct et sensé ; que tous les vrais poëtes de tous les âges, et entre autres M. de Lamartine lui-même, l’ont prouvé surabondamment, et que la source de ces non-sens n’est ni l’ignorance, ni l’impuissance, mais le dédain pour les règles, et surtout la précipitation paresseuse qui sacrifie parfois le bien faire au besoin de faire vite. […] Ayez surtout au moins les premières notions de la science à laquelle vous empruntez vos métaphores.
Plus soucieux encore de plaire que d’instruire, de charmer que d’être utile, il chercha surtout le bruit, l’éclat, la gloire, la première place dans un siècle sur lequel il régna, et dont l’influence régnait elle-même sur l’Europe. […] La Henriade a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique.
Ajoutons que Jocelyn gardera sa place à côté de Paul et Virginie : cette épopée domestique et intime est peut-être la seule que comporte notre pays, surtout dans le siècle où nous vivons. […] la vache, la chèvre, des brebis, le pigeon, des oiseaux chantants, le chien surtout, ce meuble vivant du foyer, cet ami de ceux qui sont oubliés du monde et qui pourtant ont besoin d’être aimés par quelqu’un !
Votre Majesté n’ignore pas la peine et le temps que coûtent les productions nouvelles, surtout lorsque les inventeurs veulent les porter eux-mêmes à leur dernière perfection : c’est pourquoi il seroit inutile de dire combien il y a que je travaille à celle-ci, et je ne peux mieux l’exprimer qu’en ajoutant que je m’y suis attaché avec autant d’ardeur que si j’eusse prévu qu’elle devoit paroître un jour devant une personne si auguste. […] Cousin dit de Pascal (Études sur les Pensées) : « Dans Pascal, la forme n’est pas autre chose que le vêtement le plus transparent que prend la pensée pour paraître le plus possible telle qu’elle est, créant elle-même l’expression qui lui convient, qui n’ôte rien, mais surtout n’ajoute rien à sa valeur propre.
Quoique le mérite de l’orateur et de l’écrivain, dit M. de La Harpe, en traitant ce même sujet, soit particulièrement ce qui doit nous occuper ici, on ne peut se dissimuler, cependant, que le degré d’attention et d’intérêt pour le talent lui-même dépend surtout du degré de respect pour les choses, et, pour tout dire en un mot, du degré de croyance ou d’incrédulité.
Le Barbier de Séville (1775), et surtout le Mariage de Figaro (1784) furent l’image satirique d’une société qui courait gaiement à une révolution où elle devait périr corps et biens.
Il est pourtant nécessaire, même dans ce genre, que les ornements soient dispensés avec un sorte de sobriété et de sagesse, et l’on doit surtout y jeter une grande variété. […] Il faut encore et surtout, faire sentir sa pensée, ses intentions et produire l’effet qu’il produirait, s’il débitait lui-même ses ouvrages. […] Il faut être plus sévère dans les sujets relevés, surtout quand on compose des vers alexandrins. […] En effet, Quintilien, le premier des rhéteurs de l’antiquité, dans ses institutions oratoires, écrites surtout pour l’éloquence parlée, n’a point dédaigné de traiter des procédés les plus simples de l’élocution, comme des figures de mots et de tropes.
Mais malgré ce don d’éloquence, ses écrits ne nous offrent qu’une image affaiblie d’elle-même ; car elle brillait surtout par le génie de la conversation, et son style, parfois vague ou abstrait, n’a pas retenu toute la flamme de sa parole1.
Rapprochez du testament de Louis XIV ce fragment de l’Oraison funèbre que lui consacra Massillon : « Dieu seul est grand, mes frères, et dans ces derniers moments surtout, où il préside à la mort des rois de la terre : plus leur gloire et leur puissance ont éclaté, plus, en s’évanouissant alors, elles rendent hommage à sa grandeur suprême : Dieu parait tout ce qu’il est ; et l’homme n’est plus rien de tout ce qu’il croyait être.
Le deuxième, le quatrième et surtout le cinquième doivent être des iambes ; le sixième est un spondée.
) Rien de plus judicieux, rien de plus raisonnable que tout cela ; et ce qui le prouve surtout, c’est l’exacte conformité entre ces passages, textuellement suivis par les deux traducteurs. […] C’est pour fuir le bruit et le tracas des affaires ; et (ce qui caractérise surtout l’égoïsme le mieux prononcé), pour se dérober philosophiquement à la fatigue de faire quelque chose pour ses semblables.
Je prie le lecteur de comparer les deux écrits, et surtout de méditer ces paroles : … cui lecta potenter erit res, Nec facundia deseret hunc, nec lucidus ordo, Ordinis hæc virtus crit et venus… etc. […] Il faudrait d’abord leur mettre entre les mains des passages de peu d’étendue, extraits des auteurs les plus irréprochables sous le rapport de la disposition, de Bourdaloue, par exemple, de Massillon, de Buffon, de Racine surtout, si admirable par le tissu de son style.
Il sera surtout un héros de théâtre, jaloux de paraître et non d’être. […] Les romans de la Table-Ronde, qui commencèrent à être populaires surtout dans la seconde moitié du xiiie siècle, n’appartenaient pas aux sources germaines, devenues françaises et chrétiennes.
Ravis1 d’une certaine douceur de leurs prétentions infinies, ils s’imagineraient perdre infiniment s’ils se départaient de leurs grands desseins ; surtout les personnes de condition, qui, étant élevées dans un certain esprit de grandeur, et bâtissant toujours sur les honneurs de leur maison et de leurs ancêtres2, se persuadent facilement qu’il n’y a rien à quoi elles ne puissent prétendre3. […] Le mot amour est resté féminin au pluriel, surtout en poésie 5.
Je recherchai surtout dans mes voyages les artistes et ces hommes divins qui chantent les dieux sur la lyre, et la félicité des peuples qui honorent les lois, la religion et les tombeaux. […] Avant de partir pour Naples, j’étais allé passer quelques jours seul à Tivoli ; je parcourus les ruines des environs, et surtout celles de la villa Adriana.
Mais c’est à la culture surtout, c’est à l’éducation, que le goût est redevable de ses plus grands progrès.
Observation que l’on retrouve souvent dans Aristote, surtout dans ses traités de morale.
Evitons surtout de parler souvent de nous-mêmes, et de nous donner pour exemple.
C’est un pays de méchantes gens, qui, je crois, n’aiment personne, et en veulent surtout aux Français5.
Dans plusieurs cantons de la Corse, surtout dans les montagnes, un usage extrêmement ancien, et qui se rattache peut-être à des superstitions du paganisme, oblige les passants à jeter une pierre ou un rameau d’arbre sur le lieu où un homme a péri de mort violente.
Guidée par la religion véritable, elle donne une forme sensible aux êtres invisibles, au monde moral ; mais il y a, dans sa pensée et dans sa forme, quelque chose de moins grossier et de moins terrestre, comme on peut le voir dans les poésies de saint Grégoire de Nazianze, et surtout dans le portrait qu’il a tracé de la Pureté et la Tempérance.
Il y a cependant une certaine finesse dans la pensée de cette épitaphe, et surtout dans celle du quatrain : mais c’est une finesse qui n’exclut point la naïveté. […] Cette cadence nombreuse doit accompagner les chutes de chaque incise et de chaque membre, et se faire sentir surtout à celle du dernier. […] Ce qui le caractérise encore, c’est le tour recherché des phrases, et surtout, l’union bizarre de plusieurs mots qui ne peuvent point aller ensemble.
Tel est le caractère des écrits d’Addisson, de l’auteur du Télémaque, et surtout de Racine, inimitable dans ce genre comme dans presque tous les autres.
Dieu seul est grand2, mes frères, et dans ces derniers moments surtout où il préside à la mort des rois de la terre ; plus leur gloire et leur puissance ont éclaté, plus, en s’évanouissant alors, elles rendent hommage à sa grandeur suprême : Dieu paraît tout ce qu’il est, et l’homme n’est plus rien de tout ce qu’il croyait être.
Il faut qu’il ait ensuite des connaissances exactes sur la force, les intérêts et le caractère des peuples, qu’il sache leur histoire politique, et particulièrement leur histoire militaire ; il faut surtout qu’il connaisse les hommes, car les hommes à la guerre ne sont pas des machines ; au contraire, ils y deviennent plus sensibles, plus irritables qu’ailleurs, et l’art de les manier, d’une main délicate et ferme, fut toujours une partie importante de l’art des grands capitaines.
Qu’il y a cependant loin encore du pinceau d’Homère au burin énergique de Moïse, et quelle différence de l’homme poétiquement parfait, à la conception divine du créateur ; différence qui tient surtout à l’infériorité du trait primitif !
A cette lutte, qui troubla sa vie et pèse sur sa mémoire, furent consacrées surtout les années de sa longue vieillesse : elles lui permirent de voir les commencements du règne de Louis XVI, après que sa jeunesse avait vu la fin de celui de Louis XIV.
On voit bien que sa prière s’adresse à un cœur un peu égoïste, qui aime surtout ses caprices, ses aises. […] Surtout point de monologues : qui ne sait pas écouter ne sait pas causer. […] Évitez surtout les diseurs de riens, les hérauts de la banalité.
Parlez-moi et écrivez-moi sans tour, sans cérémonie, sans insinuation, et surtout, je vous en prie, sans respect.
Mais s’il eut le cœur médiocre, parce que la charité lui fit défaut, respectons la pureté de ses mœurs, la sincérité de son zèle, et surtout sa forte intelligence.
Saluez-le donc en passant, et qui que vous soyez, chrétien et même saint, aimez entendre à votre oreille, et surtout au fond de votre conscience, cette belle parole, que vous êtes un honnête homme.
La modestie et la générosité que vous y témoignez leur semblent des pièces rares, et surtout votre procédé merveilleusement sincère et cordial envers un ami.
Évitons surtout de parler souvent de nous-mêmes et de nous donner pour exemple.
Vous n’avez pas oublié surtout que le bien et le beau sont inséparables, et vous ne négligez jamais l’occasion de faire ressortir les richesses littéraires de nos saintes Écritures et de nos grands auteurs chrétiens.
Autour du nom de Marot, roi incontesté de la poésie dans la première moitié du xvie siècle, se groupent en faisceau, — d’abord les noms de ses prédécesseurs et contemporains, parmi lesquels nous citerons Jean Bouchet (1475-1555), dont il faut renoncer à nommer les poèmes de toute espèce, comptant plus de cent mille vers ; — Jehan des Mares, dit Marot, mort vers 1525, qui fut valet de chambre de François Ier, et qui écrivit, comme après lui son fils, des rondeaux, des épîtres, des élégies, des églogues ; — et surtout Jean le Maire des Belges, né en Hainaut (mort en 1524 ou 1548), qui fut historiographe de Louis XII, et qui dans ses poèmes allia, un des premiers, avec originalité, l’érudition antique à, toutes les traditions épiques, allégoriques et satiriques du moyen âge ; — puis les noms de ses amis, de ses contemporains et de ses successeurs : d’abord ceux qui le défendirent dans sa querelle contre Sagon et consorts (voir infra sa Notice biographique), et qu’il mène gaiement à la victoire par la plaisante, mordante et triomphante épître de « Fripelippes, valet de Marot, à Sagon » (Épîtres, II, 12), tels que : Antoine Héroet (1492-1568), qui fut évêque de Digne, et qui cultivait les Muses et Platon ; — Maurive Sève, échevin de Lyon, qui vivait encore en 1562, et qui écrivit des églogues, force dixains et un Microcosme, sorte de prélude à la Création de Du Bartas ; — Claude Chappuis, d’Amboise, le « capitaine Chappuis » de Rabelais, qui fut, comme Marot, valet de chambre de François Ier et son bibliothécaire ; — Charles Fontaine, de Paris, bien connu par ses « Ruisseaux de Fontaine », qui railla Du Bellay, et qui batailla vaillamment pour son maître et ami et pour lui-même contre Sagon et contre l’école de Ronsard ; — puis : l’imprimeur-poète Corrozet, traducteur d’Ésope, auteur de vers moraux, de chants royaux, etc., dont le joli conte du Rossignol se trouve in extenso dans le recueil d’Auguis (1824, t. […] Var.) comme il eut de l’esprit dans sa prose ; — Marguerite d’Angoulême, qui le protégea, et qui, dans le mélange assez disparate de ses poésies diverses, chansons, épîtres, etc., cultiva l’allégorie mystique et l’allégorie mythologique ; — une antre femme, Louise Labé, « la Belle cordière » de Lyon (1526-1566), qui a fait le Débat de la Folie et de l’Amour et, comme lui, des élégies ; — François Ier encore, si l’on veut, qui écrivit des vers dans le goût de Marot, comme son petit-fils Charles IX en écrivit à la gloire de Ronsard ; — Jacques Pelletier, du Mans, qui, avant 1550, ouvrit l’hospitalité de son Recueil à la première ode de Ronsard, supprimée depuis par son auteur, et qui passa ensuite dans le camp nouveau ; — enfin, et surtout, pour clore une liste qui ne saurait épuiser tous les noms de cette époque, le plus brillant des seconds de Marot, Melin de Saint-Gelais, mort en 1558, qui ne ménagea pas les épigrammes aux jeunes poètes de l’école nouvelle, se réconcilia avec eux en souriant, et reçut leurs fleurs sur sa tombe ; c’était un acte de reconnaissance : il avait emprunté le premier à l’Italie le sonnet, auquel ils firent une éclatante fortune à côté des genres renouvelés de l’antiquité. […] Jean de la Taille, né en 1540, le chantre gracieux de la marguerite et de la rose, et, plus tard, le satiriste vigoureux du Courtisan retiré (voir infra), et son frère Jacques de la Taille, né en 1542, ont surtout leur place parmi les poètes dramatiques : le premier avec deux tragédies religieuses et bibliques Saül furieux et les Gabaonites, le second avec deux tragédies antiques et profanes, un Daire (Darius) et un Alexandre. […] Du Bellay, en la mettant à la remorque des langues anciennes ; les emprunts multipliés aux patois provinciaux qu’ils qualifiaient de dialectes, aux vocabulaires techniques des arts et des métiers ; toutes ces innovations indiscrètement pratiquées dans des compositions multiples qui ne savaient s’arrêter que quand, par bonheur, le moule métrique lui en imposait la loi, avaient fait de son style une bigarrure étrange d’érudition, d’emphase, de trivialité, de prolixité ; et sous une végétation parasite et emmêlée de langage, restaient trop souvent étouffées la délicatesse du sentiment, la grâce de l’imagination, la richesse de l’invention poétique, la force de la pensée, « la verve et l’enthousiasme » de l’inspiration que lui reconnaît La Bruyère (Caractères, I), et même l’éloquence mâle et nerveuse qui dans maint beau passage, surtout de ses Élégies et de ses Discours, se développent librement.
La logique des idées frappe surtout Buffon, qui est un esprit scientifique. […] Le front élevé n’a surtout rien de bombé, de proéminent, ni d’olympien, comme nos statuaires ne manquent pas de le faire à toutes les têtes encyclopédiques.
On a de lui des Sermons, des Panégyriques, des Mémoires ingénieux et d’estimables Histoires ; mais c’est surtout dans l’oraison funèbre qu’il s’est distingué.
Les Égyptiens, les Chaldéens et les Phéniciens se disputent l’honneur d’avoir inventé l’écriture alphabétique, et ce sont les derniers surtout qui paraissent avoir plus de droits à cette ingénieuse invention.
Il a surtout le goût du grandiose et du terrible ; mais chez lui, le sublime touche au trivial.
Feuilles d’automne, iv, et surtout Napoléon II : Mil huit cent onze !
. — La lettre r est surtout relative à l’action : actor, celui qui agit, acteur ; pictor, peintre ; salvator, sauveur, etc. — La lettre c désigne la fixité d’un objet, sa ténacité, sa constance.
Bientôt il arriva que ces mots, dotés d’un nouveau sens, devinrent un des plus beaux ornements du langage ; les écrivains et les poètes surtout les semèrent dans leurs compositions, comme autant de pierres précieuses dont ils embellirent et enrichirent leur style. […] 5° Nous terminerons nos remarques sur la métaphore par quelques observations générales : il faut que la métaphore soit nécessaire ; qu’elle ait, comme le dit Quintilien plus de force que le terme simple qu’elle chasse et dont elle vient remplir la place vacante, et surtout qu’elle soit employée avec discernement. […] Elle donne une physionomie toute particulière à celle du duc de Montausier au dauphin, et surtout à celle de madame de Sévigné à M. de Coulanges.
Il doit surtout les développer et les appuyer par un grand nombre d’exemples choisis.
On voyait dans nos cours, et surtout chez M. de Guitaut, une clarté qui faisait horreur : c’étaient des cris, c’était une confusion, c’était un bruit épouvantable, des poutres et des solives qui tombaient.
Ce qui les irritait surtout dans les lois de Lycurgue était l’obligation de manger tous ensemble.
J’admire surtout la complaisance de ceux qui nous le cèdent.
L’intérêt est surtout vivement excité, quand l’action avance majestueuse et rapide : il faut qu’elle marche, qu’elle nous entraîne.
Je voulais des grands dieux implorer la bonté, Et surtout Jupiter, dieu d’hospitalité, Lorsque d’énormes chiens, à la voix formidable, Sont venus m’assaillir ; et j’étais misérable, Si vous (car c’était vous), avant qu’ils m’eussent pris, N’eussiez armé pour moi les pierres et les cris.
Il avait la recherche du rare et de l’exquis, mais surtout dans l’idée ; son effort d’artiste vers la perfection consistait moins dans le travail du style, toujours soigné pourtant, que dans la spiritualisation de plus en plus exquise de la pensée, et aussi dans l’art savant de la composition où aucun de ses rivaux ne l’a égalé. » Louis Ratisbonne, Auteurs et Livres.
Elle nous soutient surtout dans le malheur, dans l’oppression, et dans l’abandonnement qui la suit ; et c’est peut-être la seule consolation que je doive implorer, après trente années de tribulations et de calomnies qui ont été le fruit de trente années de travaux. » 2.
Dans plusieurs cantons de la Corse, surtout dans les montagnes, un usage extrêmement ancien, et qui se rattache peut-être à des superstitions du paganisme, oblige les passants à jeter une pierre ou un rameau d’arbre sur le lieu où un homme a péri de mort violente.
Nous alloua examiner maintenant ses oraisons funèbres, dont quatre surtout sont des chefs-d’œuvre d’une éloquence qui ne pouvait avoir de modèle dans l’antiquité, et que l’on n’a point égalée depuis.
Les réponses aux lettres de félicitations se distingueront surtout par l’humilité ; cette vertu fait voir qu’on est vraiment digne des faveurs qu’on reçoit.
C’est surtout dans les yeux3 qu’elles se peignent et qu’on peut les reconnaître : l’œil appartient à l’âme plus qu’aucun autre organe ; il semble y toucher, et participer à tous ses mouvements ; il en exprime les passions les plus vives et les émotions les plus tumultueuses, comme les mouvements les plus doux et les sentiments les plus délicats ; il les rend dans toute leur force, dans toute leur pureté, tels qu’ils viennent de naître ; il les transmet par des traits rapides qui portent dans une autre âme le feu, l’action, l’image de celle dont ils partent : l’œil reçoit, et réfléchit en même temps la lumière de la pensée, et la chaleur du sentiment : c’est le sens de l’esprit, et la langue de l’intelligence4.
Delille 1738-1813 [Notice] Né à Clermont, professeur d’humanités au collége de la Marche, puis de poésie latine au Collége de France, Delille se recommande surtout par sa traduction des Géorgiques que Chateaubriand comparait à un tableau de Raphaël copié par Mignard.