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143. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

En effet, prenons maintenant dans Racine des vers uniquement composés de monosyllabes : nos jeunes lecteurs pourront eux-mêmes comparer et juger14. […] Chaque fois que je parle à mes Élèves de notre poésie lyrique, je ne puis m’empêcher de comparer leur situation avec celle qui nous était faite à leur âge.

144. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VII. De l’Harmonie imitative. »

Rapprochons maintenant Dryden et Pope, comme nous venons de comparer Virgile et Homère.

145. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

Comme rien n’établit et n’assure mieux la supériorité réelle d’un écrivain sur ses concurrents, que le parallèle raisonné de ses productions et des leurs, nous allons comparer ici Fléchier à Bossuet, et rapprocher le portrait de la dauphine de celui de la duchesse d’Orléans.

146. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

Quintilien l’a dit lui-même : « N’allez pas croire qu’il faille, sur chaque sujet, sur chaque pensée, interroger tous les lieux communs, les uns après les autres, et frapper, pour ainsi dire, à leur porte, pour voir s’ils ne répondraient pas aux besoins de la question ; ce ne serait prouver ni expérience ni facilité. » A l’exemple de Quintilien, Vico compare ingénieusement les lieux à l’alphabet.

147. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Mme Dacier, dans son enthousiasme pour le poëte qu’elle avait traduit (1699), ne craignait pas de le comparer, comme législateur, à Moïse lui-même.

148. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Si l’on veut comparer J. 

149. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Comparez cette élégie d’André Chénier : Ah !

150. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Il faut comparer ce morceau au Gorgias de Platon, à Pascal (Pensées sur l’éloquence), à Fénelon (Dialogue sur l’éloquence), à Buffon (Discours sur le style).

151. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Comparez Mascaron et jugez : « Vous ne l’avez point encore oublié, messieurs ; cette funeste nouvelle se répandit par toute la France comme un brouillard épais qui couvrit la lumière du ciel, et remplit tous les esprits des ténèbres de la mort.

152. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

. — On imite encore en appliquant avec habileté à d’autres sujets des traits empruntés à une autre langue, comme l’a fait Voltaire pour le Te, dulcis conjux…  — Enfin, une autre manière, appelée méthode de reproduction, consiste à lire plusieurs fois avec attention un morceau intéressant, à le reproduire librement et à le comparer avec le modèle.

153. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

et, comme si vous parliez en votre propre nom, repassez tous vos raisonnements l’un après l’autre, rappelez votre division, comparez vos moyens à ceux qu’on vous oppose, etc. […] Il sert pour les discussions longues et soignées, pour les lieux communs qui n’ont pas besoin de-véhémence : en un mot, telle est à peu près l’éloquence des disciples des philosophes ; elle est bonne en soi, mais qu’on se garde bien de la comparer à une éloquence plus mâle. […] Quintilien (VIII, 6) compare le discours trop chargé d’épithètes à une armée où il y aurait autant de valets que de soldats : le nombre serait doublé, mais non les forces. […] On peut les comparer à ces décorations qui ornent le théâtre ou la place publique les jours de fête ; elles ne sont pas les seuls ornements du spectacle, mais elles brillent entre tous les autres. […] Le caractère du faux riche ou du glorieux, dans la Rhétorique à Herennius, IV, 50, mérite d’être comparé à ceux qu’on admire dans Théophraste et La Bruyère.

154. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

On appelle moyen terme une idée intermédiaire à laquelle on compare successivement le grand et le petit terme. […] On donne ce nom à la preuve qu’on puise dans le lieu oratoire que nous avons désigné sous le nom de comparaison, et il y a autant d’espèces d’exemples qu’il y a de manières différentes de comparer deux objets. […] On a quelquefois comparé l’orateur à un général qui fait le siège d’une ville ; rien de plus ingénieux et de plus vrai que ce rapprochement. […] Pour considérer un vaste sujet dans son ensemble, pour en découvrir d’un coup d’œil toutes les parties, les combiner, les comparer, les faire rentrer toutes dans l’unité, il faut une intelligence forte et une grande étendue d’esprit. […] La vie elle-même tout entière est d’une bien courte durée, comparée à l’éternité de Dieu ; à plus forte raison, ces restes de vie, ce dernier souffle qui commence à s’éteindre, cette dernière période d’une vie qui se précipite vers sa fin.

155. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Compare à ton néant tes superbes discours15.

156. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Si l’on a pu comparer Hérodote à Froissart, ce n’est point pour le style, c’est pour l’esprit et la marche de l’œuvre.

157. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Ils font voler les armées comme les grues et tomber les murailles comme des cartons : ils ont des ponts sur toutes les rivières, des routes secrètes dans toutes les montagnes, des magasins immenses dans les sables brûlants : il ne leur manque que le bon sens. » On peut aussi comparer Molière dans la scène 1re de la Comtesse d’Escarbagnas.

158. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Je vais le comparer à César : quand César voulut imiter les rois d’Asie, il désespéra les Romains pour une chose de pure ostentation ; quand Alexandre voulut imiter les rois d’Asie, il fit une chose qui entrait dans le plan de sa conquête.

159. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Il faut comparer cette scène à l’une des meilleures de Molière.

160. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Au contraire, je comparais les écrits des anciens païens qui traitent des mœurs à des palais fort superbes et fort magnifiques qui n’étaient bâtis que sur du sable et sur de la boue : ils élèvent fort haut les vertus, et les font paraître estimables par-dessus toutes les choses qui sont au monde ; mais ils n’enseignent pas assez à les connaître, et souvent ce qu’ils appellent d’un si beau nom n’est qu’une insensibilité, ou un orgueil, ou un désespoir, ou un parricide1.

161. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

lorsqu’ils viendront à comparer mes tristes ouvrages avec ce riant, ce mignon, cet efféminé, ce vieux coquet-là ?

162. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

L’art des parallèles consiste à rapprocher deux portraits et à les comparer pour se prononcer sur le mérite de chaque personnage. […] La grande figure de Mérovée domine du haut d’un char de triomphe la scène de meurtres qui l’environne, L’épithète immobile semble lui donner ce sang-froid naturel aux grands courages : on voit de suite qu’il s’agit d’un héros qui a vaillamment combattu, et pour que le lecteur ait une haute idée de la force et de la valeur du héros, l’auteur le compare  à un lion qui vient d’égorger un troupeau.

163. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

C’est principalement la mémoire qui conserve et retrouve les idées ; l’homme invente peu, il se rappelle ; le jugement est plus utile pour les comparer, les choisir, les coordonner ; l’imagination, pour les manifester, les embellir, les vivifier5.

164. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

C’est à l’écrivain à comparer, à peser les preuves, à se déterminer dans leur ordre et leur choix d’après son propre discernement, à se mouvoir, en un mot, en sens divers selon les vicissitudes du sujet.

165. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

« Tune est commovendum theatrum, selon Quintilien, quum ventum est ad ipsum illud quo veteres tragœdiœ clauduntur ; » et c’est pour cela qu’il compare au dénoûment dramatique la péroraison qui termine les œuvres oratoires.

166. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Quand Florus compare la Rome des empereurs à cette Rome naissante qui portait ses vœux au Capitole pour la conquête de Tibur et de Préneste, devenus depuis les maisons de plaisance du peuple-roi ; quand Auguste demande aux jeunes gens d’écouter un vieillard que les vieillards écoutaient lorsqu’il était jeune, audite, jurenes, senem quem juvenem senes audiere ; quand Bossuet rappelle l’Océan traversé tant de fois par la reine d’Angleterre dans des fortunes si diverses, l’opposition dans les faits amène nécessairement l’antithèse dans les mots.

167. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

Il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres : il demeure donc dans la perplexité.

168. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Il faut comparer à cette lettre platonicienne les chapitres ou les passages dans lesquels Montaigne parle de la mort, les fables de La Fontaine sur La Mort et le mourant, Le Vieillard et les trois jeunes hommes, les pensées chrétiennes de Bossuet sur le même sujet.

169. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

On analyse, on compare, on fait des classifications, on établit des genres et des règles.

170. (1854) Éléments de rhétorique française

Cicéron compare l’orateur ou l’écrivain au chasseur qui doit d’abord s’orienter dans le champ qu’il va parcourir. […] Il y a là métaphore, puisque l’on compare la blancheur des dents et du cou à celle de l’ivoire et de l’albâtre, etc. ; mais il y a aussi synecdoque, puisque l’on considère la couleur abstractivement, c’est-à-dire indépendamment de l’objet coloré. […] Fontenelle, dans son ingénieux ouvrage sur la pluralité des mondes, dit, après avoir comparé la grandeur respective de la terre et de Jupiter : « Si la terre est si petite à l’égard de Jupiter, Jupiter nous voit-il ? […] On l’a comparé au fleuve qui se plie en longs détours, au lieu de courir à son but par un canal direct. […] Ceux qui effleurent tous les livres n’en retirent aucun fruit, et Sénèque a raison de comparer leur esprit à un arbuste qui s’affaiblit pour avoir été trop souvent transplanté.

171. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Rien n’est plus juste que l’idée de Zénon, qui comparait la dialectique au poing fermé et l’éloquence à la main étendue. […] Il rapproche successivement de cette idée moyenne qu’il prend pour mesure commune, chacune des deux idées qu’il veut comparer, et il juge de la sorte si elles se conviennent ou non, et jusqu’à quel point elles se conviennent. […] Il est aisé de sentir que raisonner n’est autre chose que comparer nos idées les unes aux autres. […] Syllogisme signifie assemblage de plusieurs propositions rapprochées, comparées, prises ensemble1. […] Je comparais ce roi invisible avec Sésostris, si doux, si accessible, si affable, si curieux de voir les étrangers, si attentif à écouter tout le monde et à tirer du cœur des hommes la vérité qu’on cache aux rois.

172. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

4° La comparaison est un argument qui compare deux choses ensemble pour en tirer une conséquence. — Cet argument est ou d'égalité, ou d'infériorité, ou de supériorité : Si l'on ne blâme pas Hugues Capet d'avoir usurpé la couronne, pourquoi blâmer Napoléon, qui a fait la même chose ?  […] Malherbe compare une jeune personne à une rose : Elle était de ce monde, où les plus belles choses Ont le pire destin ; Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin. […] Par exemple, l'esprit ne conçoit la justesse de ces expressions : un homme enflammé de colère ; les préceptes éclairent, que parce qu'il peut facilement comparer les transports d'un homme irrité à des flammes dévorantes, etc.

173. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Ie ne vous le sçauroy mieulx comparer qu’a Chimere, ou a Sphinx et Cerberus, ou bien au simulachre d’Osiris, ainsi que le figuroyent les Egyptiens, par trois testes ensemble ioinctes ; sçavoir est d’ung lion rugissant, d’ung chien flattant et d’ung loup baislant, entortillez d’ung dracon soy mordant la queue, et de rayons scintillans a Tentour. […] S’ils se picquoient de cette comparaison, que diroient ils de la bestise et stupidité barbaresque de ceulx qui luy comparent à cette heure Arioste ? […] Car, à la verité, si ie compare tout le reste de ma vie, quoyqu’avecque la grace de Dieu je l’aye passee doulce, aysee,et, sauf la perte d’un tel amy, exempte d’affliction poisante, pleine de tranquillité d’esprit ; si ie la compare, dis-ie, toute, aux quatre années qu’il m’a esté donné de jouyr de la doulce compaignie et societé de ce personnage, ce n’est que fumee, ce n’est qu’une nuit obscure et ennuyeuse. […] Donques, ô toy qui, doüé d’une excellente felicité de nature, instruict de tous bons arts et sciences, principalement naturelles et Mathematiques, versé en tous genres de bons autheurs Grecs et Latins, non ignorant des parties et offices de la vie humaine, non de trop haute condition, ou appellé au regime public, non aussi abject et pauvre, non troublé d’affaires domestiques185, mais en repos et tranquilité d’esprit, acquise premierement par la magnanimité de ton courage, puis entretenue par ta prudence et sage gouvernement ; ôtoy (dy-je), orné de tant de graces et perfections, si tu as quelquefois pitié de ton pauvre langage, si tu daignes l’enrichir de tes tresors, ce sera toy veritablement qui lui fera hausser la teste et d’un brave sourcil s’egaler aux superbes langues Grecque et Latine, comme a faict de nostre temps en son vulgaire, un Arioste Italien, que j’oseroy (n’estoit la saincteté des vieux poëmes) comparer à un Homere et Virgile186. […] Successivement abbé de Bellozane par la faveur de François Ier, précepteur des fils de Henri II, grand-aumônier de France sous Charles IX et Henri III, évêque d’Auxerre à partir de 1570, il publia en 1559 la traduction anonyme du roman grec de Longus, Daphnis et Chloé, et la traduction des Vies de Plutarque (Les Vies des hommes illustres grecs et romains, comparées l’une avec l’autre, par Plutarque de Chœronee, translatées du grec en françois, mdlviii), et, en 1574, celle de ses Œuvres morales et meslées ; — écrites d’un « style coulant, vif, abondant, familier et naïf » (Sainte-Beuve), dont la fleur n’a jamais perdu sa « fraîcheur native ».

174. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Comparez le Catilina de Salluste et celui de Cicéron ; Condé et Turenne, dans le cardinal de Retz, dans Bossuet et dans Mme de Sévigné.

175. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Comparez à ces platitudes les vers de Racine : Mon arc, mes javelots, mon char, tout m’importune, Je ne me souviens plus des leçons de Neptune… et toute la suite, un dialogue d’une exquise élégance.

176. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Quintilien compare ce genre d’éloquence à un fleuve impétueux, qui entraîne tout, jusqu’aux pierres et aux rochers, rompt ses ponts et ses digues, ne connaît d’autres rives que celles qu’il se fait lui-même, s’enfle et s’irrite de plus en plus dans son cours.

177. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

Il faut comparer cette narration à celle qui a été faite par Voltaire (Siècle de Louis XIV, ch. 

178. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Quand Figaro se compare, lui qui n’est rien, au comte Almaviva qui est tout ; quand il s’écrie avec un orgueilleux dépit : Tandis que moi, morbleu !

179. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Lisez ensuite les Maximes de La Rochefoucauld ; et comparez le sentiment amer que vous laisseront celles-ci à la fraîcheur, au contentement qui pénètre l’âme à la lecture des divines pages de Platon.

180. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Il est adressé par Corneille à Richelieu : Puisqu’un d’Amboise et vous d’un succès admirable Rendez également nos peuples réjouis, Souffrez que je compare à vos faits inouïs Ceux de ce grand prélat, sans vous incomparable.

181. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Nostre ame est courageuse et ne craint nul effort ; Nous ne prisons rien tant qu’une honorable mort… Or vienne ce musqué qui ne fit jamais rien : A son dam apprendra qu’il n’est point de vaillance Qu’on doive comparer à la valeur de France. […] On n’y peut garder ordre : il faut à l’adventure Comparer des procès et des dieux la nature.

182. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Dans le dernier cas, on a le plaisir de la deviner ; dans le premier, celui de comparer les divers traits du récit avec le résultat. […] Est-il rien de plus hardi et de plus harmonieux que ces deux stances, où il compare Henri le Grand à un fleuve débordé ?

183. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il nous parle ensuite de la nécessité de nous faire un plan, précaution sans laquelle un homme d’esprit si trouve embarrassé, au milieu de toutes les idées qui se présentent en foule à son esprit : ce ne peut être qu’après les avoir comparées et subordonnées qu’il pourra prendre la plume et écrire, et que son style deviendra intéressant et lumineux. C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées ; et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées ; rien ne le détermine à préférer les unes aux autres, il demeure donc dans la perplexité.

184. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Mais comparez leur conclusion à celle du rhéteur grec : « Ne sacrifions jamais un mot à l’euphonie, dit Quintilien, quand ce mot est juste et expressif, car il n’en est pas de si épineux qui ne puisse se placer convenablement. » Et Cicéron : « La recherche continuelle du nombre et de l’harmonie finit par nuire à l’éloquence, surtout à celle du barreau, elle lui ôte tout caractère de vérité et de bonne foi. » Nous voilà, comme vous voyez, bien loin de Denys d’Halicarnasse, mais, à mon sens, bien plus près de la raison.

185. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE III. Règles particulières de la quantité. » pp. 274-294

Pour connaître les créments dans les verbes, il faut comparer le nombre des syllabes de la seconde personne du singulier de l’indicatif présent avec le nombre de syllabes des autres personnes du verbe.

186. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Quintilien compare ingénieusement l’arrangeur de phrases et de périodes (et notre orgueil a beau en murmurer, c’est là plus ou moins le lot de tout écrivain), à l’ouvrier qui construit un mur avec des pierres brutes, qui essaye, qui rejette, qui reprend, tantôt l’une, tantôt l’autre, jusqu’à ce qu’il ait placé chacune à l’endroit convenable et où elle s’agence le mieux.

187. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Comparez-la avec celle des sages les plus célèbres de l’antiquité : mettez à côté du Manuel d’Epictète qui est un précis des maximes des Stoïciens, un manuel chrétien, suivant pied-à-pied celui du philosophe (c’est ce qu’a fait le Mourgues, jésuite, dans son excellent Parallèle de la morale chrétienne avec celle des anciens philosophes), et vous verrez bien évidemment la supériorité de nos saintes maximes sur celles de la sagesse humaine.

188. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son sujet, qu’un écrivain se trouve embarrassé et ne sait par où commencer à écrire ; il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et comme il ne les a ni comparées, ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres, et il demeure dans la perplexité.

189. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Jamais tu ne trouveras l’occasion de leur porter un coup plus terrible que le massacre de cinquante mille jeunes guerriers. » Traduit d’Appien (comparer avec Tite-Live, livre IX, chap III). […] Quant à mon état de simple particulier, ma pauvreté est loin de m’être à charge ; et toutes les fois que je me compare avec les riches, je trouve mon sort beaucoup plus heureux, et je me place dans le petit nombre des hommes qui jouissent de toute la félicité qu’on peut obtenir sur cette terre. […] Marc-Antoine, devant le peuple assemblé, élève jusqu’au ciel la gloire militaire de Jules César. — « Les hauts faits de tous les généraux de Rome, ceux des souverains les plus célèbres, ne peuvent être comparés aux exploits de César, si l’on considère la grandeur des intérêts, le nombre des combats, la variété des pays, la rapidité de l’exécution. » [Phrase traduite du Pro-Marcello.] […] Une vérité dont je me plais à occuper ma pensée, c’est que les hauts faits des généraux de Rome, des nations étrangères, des peuples les plus remarquables, des monarques les plus fameux, ne sauraient être comparés avec ceux de notre grand capitaine, soit que l’on examine l’importance des intérêts, ou le nombre des combats, ou la variété des pays, ou la rapidité de l’exécution, ou la diversité des guerres ; c’est que jamais un voyageur n’a traversé avec plus de célérité des régions séparées par des distances considérables, que César ne les a parcourues, traînant partout la victoire à sa suite.

190. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Il caresse ses auditeurs, il flatte leur orgueil national, il compare la patrie qui pleure ses jeunes guerriers à l’année qui a perdu son printemps, il dit que ceux-ci sont immortels comme les dieux : Car nous ne voyons pas les dieux en leur essence ; mais par les honneurs qu’on leur fait, et par les grands biens dont ils jouissent nous conjecturons qu’ils sont immortels, et les mesmes choses sont en ceulx qui meurent pour la défense de leur païs. […] Périclès veut-il engager les Athéniens à s’emparer d’Egine, il compare cette île à une paille dans l’œil du Pirée.

191. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Comparer l’entretien comique de Sancho Pansa et sa femme (Don Quichotte, part. 

192. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Soave, qui le lut avec la plus grande attention, et pensa que l’Italie ne possédait aucun ouvrage qui pût lui être comparé, ou du moins que l’on dût estimer davantage ; il entreprit sur-le-champ de le traduire. […] Sans même vouloir remonter si haut, combien, en Grande-Bretagne, le goût actuel pour la poésie diffère-t-il de celui qui dominait sous le règne seulement de Charles II, règne que les auteurs du temps comparaient au siècle d’Auguste ! […] Aussi la plupart des critiques placent l’éloquence à la tête des arts imitatifs ou mimiques ; ils la comparent à la peinture et à la sculpture, et même lui accordent, en maintes occasions, une juste préférence. […] Finissons par comparer en peu de mots le langage écrit avec le langage parlé, ou, en d’autres termes, les mots qui frappent notre oreille et ceux qui s’offrent à nos yeux ; nous trouverons que tous deux présentent des avantages et des inconvénients qui se compensent les uns par les autres. […] Lorsque, dans le cours d’une période, on compare deux choses l’une à l’autre, soit que l’on exprime leur point de contact ou leur point d’opposition, il faut conserver quelque ressemblance entre la construction des membres que l’on met en parallèle.

193. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

. — Elle végète obscure, — souvent foulée aux pieds ; — comparée à la rose, c’est l’aurore près de l’éclat du jour… que ne croît-elle en nos jardins ! […] Voici une définition oratoire en trois points bien distincts. 1º La médisance est d’abord comparée à un feu dévorant, Voyez les effets du feu et, appliquez-les à ce vice. […] On compare les malheurs d’Electre avec ceux d’Athènes — … Dénouement. […] Il compare la famille à un parterre émaillé de fleurs, dont les unes sont écloses et vigoureuses, et les autres déjà épanouies et sur le déclin de leur éclat ; si ce parterre était ravagé par une main cruelle, il regretterait plutôt les premières fleurs que les secondes. […] Imitant d’abord son adversaire, il compare Callidore au soleil qui vivifie la nature et Polidore à la lune, qui est l’emblème du changement et de l’inconstance ; mais bientôt il abandonne ces moyens peu sérieux.

194. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Les hommes ne pensent pas ainsi : lisez saint Augustin dans sa Vérité de la religion ; lisez l’Abbadie, bien différent de ce grand saint165, mais très digne de lui être comparé quand il parle de la religion chrétienne : demandez à l’abbé de Polignac s’il estime ce livre. […] Il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées ; et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres : il demeure donc dans la perplexité.

195. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Je ne parle pas de nos autres ressources, de tout ce qui nous rend grands et puissants ; tout cela, je me garderai bien de le comparer avec la détresse et le dénuement de ce brigand. […] Si l’on compare, citoyens, le texte de ce décret avec d’autres analogues, on est frappé de cette différence : que les autres citoyens ont obtenu un tel honneur pour avoir bien servi l’État, moi seul pour l’avoir sauvé. […] Sans comparer ici sa conduite et sa réputation avec votre renommée et avec vos mœurs (car le parallèle n’est plus admissible), je rappellerai seulement l’avantage sur lequel vous fondez votre supériorité. […] Examinez maintenant la conduite de Verrès, non pour opposer homme à homme, ne faisons pas un tel affront à Marcellus après sa mort ; mais comparez trois ans de paix avec cette guerre, les lois avec la force, la conduite du gouverneur et du juge avec celle du conquérant, l’arrivée et la suite du préteur avec les troupes et la victoire du général. […] ce n’est plus avec le vaillant Aquilius, mais avec les Paul-Émile, les Scipion et les Marius qu’il faut le comparer.

196. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

S’il est, dans notre histoire moderne, une époque qui puisse se comparer à celle où les Hébreux captifs gémissaient sur un sol étranger, ce sera celle, sans doute, où des milliers de Français, exilés de leur patrie par la force des circonstances, allèrent porter leurs talents, leur fortune et surtout leurs regrets dans les contrées lointaines.

197. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Rien ne les réjouit plus que l’humiliation de l’ennemi, comparée à l’exaltation de leur victoire. […] Le dénouement se prépare lorsque le prince est comparé à un Machabée, et qu’on le voit forcer le premier les hauteurs inaccessibles.

198. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

. — Ils ont tous deux l’audace de vouloir comparer leurs professions à la mienne. […] Comme orateur et comme écrivain, il est digne d’être comparé aux plus célèbres de l’antiquité ; en France nul prosateur ne s’est élevé plus haut que lui. […] Peut-on mieux les dépeindre que le Saint-Esprit dans la Sagesse774, quand il les compare à des serpents qui piquent sans faire de bruit ? […] Non content de ce qu’il pouvait voir et faire par lui-même, il envoya secrètement partout où il ne pouvait aller, et même où il avait été et où il devait aller, pour être instruit de tout, et comparer les rapports avec ce qu’il aurait connu par lui-même. […] Il avait l’avantage sur Boisguilbert de tout ce qu’il avait examiné, pesé, comparé et calculé lui-même, en ses divers voyages, depuis vingt ans, de ce qu’il avait tiré du travail de ceux que, dans le même esprit, il avait envoyés depuis plusieurs années en diverses provinces, toutes choses que Boisguilbert, sédentaire à Rouen, n’avait pu se proposer, et l’avantage encore de se rectifier par les lumières et les ouvrages de celui-ci, par quoi il avait raison de se flatter de le surpasser en exactitude et en justesse, base fondamentale de pareille besogne.

199. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Car si l’on compare entr’eux tous les mots dus à la force créatrice de la sève populaire, on s’assurera qu’ils obéirent aux lois suivantes : 1° La plus manifeste fut la persistance de l’accent latin, qui est toujours sur la pénultième, si elle est longue, (vocâre), ou sur l’antépénultième, si l’avant-dernière est brève (frigidus).

200. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Comparez une page de madame de Staël (même recueil).

201. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Comparez cette éducation avec celle que reçut Démosthène, et vous verrez la différence des temps et des pays.

202. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Comparer un général, qui est au début de sa carrière, à Alexandre, c’est manquer de tact, et le prince a du être humilié plutôt qu’exalté par un semblable parallèle. […] Son nez pointu était si grêle dans le bout que vous l’eussiez comparé à une vrille. […] Aucune plante n’est colorée comme une autre : je les approche, je les compare et je trouve en les comparant,    que    la différence est sensible. […] Comparez et jugez. […] Le vin ne peut servir de guide, mais on le compare à un ami qui accompagne son ami, lui montre son chemin, et cette comparaison justifie la figure.

203. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Comparons deux exemples qui feront connaître l’art, avec lequel l’Orateur doit commencer son exorde, pour disposer les esprits en sa faveur. […] « Je pense souvent en moi-même, et je me fais un vrai plaisir de le publier, que les hauts faits de nos plus célèbres guerriers, ceux des plus illustres potentats, ceux des plus belliqueuses nations de l’univers, ne peuvent être comparés aux vôtres ; qu’on examine la grandeur des guerres, ou la multitude des batailles, ou la variété des pays, ou la rapidité du succès, ou la diversité des entreprises.

204. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Les amateurs en vont juger ; et, pour les mettre à portée de le faire avec moins de difficulté et plus de fruit, nous comparerons exactement la prose de l’historien et les vers du poète, en accompagnant l’un et l’autre texte de quelques observations.

205. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Que l’on compare ce morceau, dont les phrases sont longues et embarrassées, avec le précédent dont la marche est facile, et dont toutes les pensées sont comprises sans effort.

206. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Dans l’éloge du grand Condé, Bossuet, après l’avoir comparé à l’aigle, ajoute : Aussi vifs étaient les regards, aussi prompte et aussi impétueuse était l’attaque, aussi fortes et inévitables étaient les mains du prince de Condé. […] comparé à une autre disposition du mot nullam, par exemple à celle-ci : nullam in conspectu navem.

207. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

L’idée de cette tranquillité comparée avec le fracas du monde entier qui se brise, est une image sublime, et la tranquillité du juste un sentiment sublime.

208. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Ier), où, étudiant l’amour paternel sur notre théâtre, particulièrement chez Corneille, le savant professeur compare entre eux les personnages de don Diègue, du vieil Horace, et de Géronte dans le Menteur.

209. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Savez-vous que cette distance de trente millions de lieues qu’il y a de la terre au soleil, et celle de trois cents millions de lieues de la terre à Saturne, sont si peu de chose, comparées à l’éloignement qu’il y a de la terre aux étoiles, que ce n’est pas même s’énoncer assez juste que de se servir, sur le sujet de ces distances, du terme de comparaison ? […] Voyez avec quel naturel madame de Sévigné et d’autres dames écrivent ; comparez ce style avec les phrases entortillées de nos petits romans ; je vous cite les héroïnes de votre sexe, parce que vous me paraissez faite pour leur ressembler. […] Quels préjugés, quel aveuglement ou quelle mauvaise foi ne faut-il point avoir pour oser comparer le fils de Sophronisque399 au fils de Marie ? […] Les Muses, les neuf belles fées450 Dont les bois suivent les chansons, Rempliront de nouveaux Orphées La troupe de leurs nourrissons451 : Tous leurs vœux seront de te plaire ; Et, si ta faveur tutélaire Fait signe de les avouer, Jamais ne partit de leurs veilles Rien qui se compare aux merveilles Qu’elles feront pour te louer452. […] Né à Dreux en 1609, il donna, dès l’âge de dix-huit ans, une comédie qui obtint des applaudissements et les méritait, comparée aux pièces de l’époque.

210. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Bossuet compare le dévouement de Michel Le Tellier au sacrifice de Jésus-Christ, et en conclut implicitement que le sacrifice est un devoir. […] Celle-ci se fait avec trois termes : le sujet, l’objet auquel on le compare et le signe de la comparaison. […] On compare quelquefois deux villes entre elles.

211. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

On le fait en prenant pour point de départ un jugement qui offre toute certitude et auquel on compare le jugement qu’on veut vérifier ; puis on tire la conclusion, qui n’est autre qu’un troisième jugement. […] Ceux-ci se peuvent comparer à un squelette dont toutes les parties se produisent à nu, exactement liées et fidèlement rapportées, tandis que l’art oratoire réprouve cette contexture sèche et osseuse qui n’inspirerait que le dégoût ; il aime à dessiner un beau corps dont les chairs fraîches et délicates laissent entrevoir des muscles vigoureux, des formes bien prises, où tout est relevé par une agréable fusion de couleurs. […] Si la vie n’est rien, comparée à l’éternité ? […] Voilà, dit Voltaire, le trait du plus.grand sublime, auquel il n’en est point qui se puisse comparer dans toute l’antiquité.

212. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Il le compare au grand roi, et donne avec tout le monde la supériorité à ce dernier : Guillaume III laissa la réputation d’un grand politique, quoiqu’il n’eût point été populaire, et d’un général à craindre, quoiqu’il eût perdu beaucoup de batailles.

213. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

On a souvent comparé ces deux grands poètes’, et chacun les juge suivant son goût ou ses opinions.

214. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Tout ce morceau est une protestation éloquente, pleine de hardiesse et de dignité contre un état social par suite duquel de grands génies, comme Corneille, par exemple, étaient réduits à comparer à Auguste un receveur général, M. de Montoron (voir l’épitre dédicatoire de Cinna).

215. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Vos colonies, vos villes municipales valent bien quelques éminences qui servent de retranchement à Catilina : car je me garderai bien de comparer toutes vos autres ressources avec le dénuement absolu de ce brigand.

216. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Il n’y a point d’histoire qu’on puisse comparer à celle-ci pour la certitude, la grandeur, l’importance et la variété des événements.

217. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Il manie le ressort de la terreur avec autant de force qu’Eschyle, auquel on l’a comparé ; et le pathétique sombre qui règne dans toutes ses tragédies pénètre au fond de l’âme et lui fait éprouver les plus violentes secousses.

218. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Mais, monsieur, comparez ces pages avec celles qui datent de ma solitude : ou je suis trompé, ou vous sentirez dans ces dernières une certaine sérénité d’âme qui ne se joue point, et d’après laquelle on peut juger avec une entière assurance l’état intérieur de l’auteur.

219. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

L’étude comparée des sociétés et des littératures étrangères, l’admiration désintéressée du beau, sous tes formes les plus diverses que lui donne le génie des peuples, l’émotion enthousiaste d’une âme sensible et religieuse, l’éclat d’un style sobre et énergique, assurent à l’Allemagne un succès durable et mérité. […] Je répétais ces vers du poète : « L’armée des Grecs belliqueux élève sur le rivage un monument vaste et admiré ; monument que l’on aperçoit de loin en passant sur la mer, et qui attirera les regards des générations présentes et des races futures105. » Les pyramides des rois égyptiens sont pou de chose, comparées à la gloire de cette tombe de gazon que chanta Homère et autour de laquelle courut Alexandre. […] Villemain s’agrandit de toutes les conquêtes de l’histoire et de la philosophie morale ; elle replaça les livres qu’elle voulait juger dans le milieu social qui les avait vus naître144 ; elle rapprocha l’auteur de l’homme, expliquant l’un par l’autre ; enfin par la science des littératures comparées elle éclaira d’un jour nouveau les grandes époques de l’histoire, elle montra que les formes mobiles de l’art justifient, loin de les contredire, les principes éternels du beau. […] Lessing a pu comparer, avec la justesse la plus exquise, Homère au plus parfait sculpteur, tant les formes que ce ciseau merveilleux donne à tous les êtres sont déterminées avec netteté ! […] Mais lorsque cet être si fort, si fier, si plein de lui-même, si exclusivement préoccupé de ses intérêts dans l’enceinte des cités et parmi la foule de ses semblables, se trouve par hasard jeté au milieu d’une immense nature, qu’il se trouve seul en face de ce ciel sans fin, en face de cet horizon qui s’étend au loin et au-delà duquel il y a d’autres horizons encore, au milieu de ces grandes productions de la nature qui l’écrasent, sinon par leur intelligence, du moins par leur masse ; mais lorsque voyant à ses pieds, du haut d’une montagne et sous la lumière des astres, de petits villages se perdre dans de petites forêts, qui se perdent elles-mêmes dans l’étendue de la perspective, il songe que ces villages sont peuplés d’êtres infirmes comme lui, qu’il compare ces êtres et leurs misérables habitations avec la nature qui les environne, cette nature elle-même avec notre monde sur la surface duquel elle n’est qu’un point, et ce monde, à son tour, avec les mille autres mondes qui flottent dans les airs, et auprès desquels il n’est rien : à la vue de ce spectacle, l’homme prend aussi en pitié ses misérables passions toujours contrariées, ses misérables bonheurs qui aboutissent invariablement au dégoût ; et alors aussi la question de savoir ce qu’il est et ce qu’il fait ici-bas lui vient ; et alors aussi il se pose le problème de sa destination247.

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