Cicéron rapporte que les ennemis mêmes de Gracchus 11e purent s’empêcher de pleurer lorsqu’il prononça ces paroles : Misérable ! […] Puis, me faisant approcher, elle me dit tout bas : Tu le connais ; il fut ton ennemi, et tu lui rends justice. […] Ce n’est pas là que sont les ennemis. » On attribue ce même mot à plusieurs capitaines ; on l’attribue à Cromwell. […] ne nourris pas mon ennemi ; mais que les araignées sucent ton venin, et que les lourds crapauds soient sur sa route ; qu’ils attaquent ses pieds perfides, qui les foulent de ses pas usurpateurs. […] Les siècles les plus reculés sauront que l’Anglais, cet ennemi fier et audacieux, cet ennemi jaloux de votre gloire, a été forcé de tourner autour de votre victoire ; que leurs alliés ont été témoins de leur honte, et qu’ils n’ont tous accouru au combat que pour immortaliser le triomphe du vainqueur.
Ce pronom figure merveilleusement au commencement du premier vers, pour peindre l’empressement de Nisus à se faire connaître des ennemis, et à arrêter le fer qui va frapper son ami Euryale. […] Ennemi, j’ai voulu tuer un ennemi. […] Le nom d’ambassadeur doit imprimer un tel respect, qu’il soit inviolable non seulement parmi les alliés, mais au milieu même des armées ennemies. […] Pendant que les troupes des ennemis se réunissaient, César fit avancer son armée. […] … C'est que le poète considère le supplice de Laocoon comme une vengeance divine ; il est donc naturel qu’il fasse partir les serpents du lieu où était la flotte des ennemis.
Quelque temps auparavant, lorsqu’on avait tiré Condé de Vincennes pour le transférer à Marcoussy, ses partisans et même ses ennemis étaient venus visiter les appartements qu’il avait occupés, les meubles qui lui avaient servi, les lieux où ses gardes étaient placés. […] Tel est le logogriphe suivant cité dans l’Encyclopédie : Je fais presque en tout lieu le tourment de l’enfance ; Je porte dans mon sein mon ennemi mortel.
Combien d’ennemis n’a-t-il pas vaincus !
L’invisible ennemi triomphe, et rit de voir Qu’il n’est griffe ni dent en la bête irritée Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir. […] J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis Les plus à craindre sont souvent les plus petits ; L’autre, qu’aux grands périls tel a pu se soustraire, Qui périt pour la moindre affaire4. […] Les rats sont les ennemis naturels des belettes. […] Henri IV est vainqueur de ses ennemis ; il va prendre les armes pour abaisser la puissance de la maison d’Autriche et faire une de ces guèrres politiques qui changent la face du monde.
Toutes les circonstances en sont décrites de la manière la plus sensible et la plus propre à nous émouvoir : ce roi chargé d’années, qui revêt son armure quand on lui annonce que l’ennemi est maître de la ville ; la rencontre des membres de sa famille, qui vont se réfugier au pied d’un autel élevé au centre du palais, et contraignent l’auguste vieillard, malgré sa bouillante ardeur, à se réfugier avec eux dans cet asile sacré ; l’indignation de ce roi à la vue de Pyrrhus qui égorge l’un de ses fils ; le trait qu’il lui lance d’une main faible et tremblante ; la brutale fureur de Pyrrhus ; la manière dont il massacre ce vénérable vieillard : tous ces traits sont peints avec un talent inimitable. […] Dès qu’il voit la ville prise et saccagée, les portes de son palais forcées, et l’ennemi au milieu de ses appartements, le vieux monarque revêt en vain ses épaules tremblantes d’une armure depuis longtemps oubliée, et se ceint d’un fer inutile ; puis, victime dévouée à la mort, il va se précipiter à travers les rangs serrés des ennemis.
« A la nuit qu’il fallut passer en présence des ennemis, comme un vigilant capitaine, le due d’Enghien reposa le dernier, mais jamais il ne reposa plus paisiblement. […] Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier le Français à demi vaincu, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups.
Toutefois, s’il le faut, je veux bien m’en dédire, Et, pour calmer enfin tous ces flots d’ennemis, Réparer en mes vers les maux qu’ils ont commis1 Puisque vous le voulez, je vais changer de style. […] La Mollesse à ce bruit se réveille, se trouble : Quand la Nuit, qui déjà va tout envelopper, D’un funeste récit vient encor la frapper ; Lui conte du prélat1 l’entreprise nouvelle : Au pied des murs sacrés d’une sainte chapelle, Elle a vu trois guerriers, ennemis de la paix, Marcher à la faveur de ses voiles épais : La Discorde en ces lieux menace de s’accroître2 ; Demain avant l’aurore un lutrin va paraître, Qui doit y soulever un peuple de mutins : Ainsi le ciel l’écrit au livre des destins.
Quoi qu’il en soit, il garda toute sa vie la haine du régime scolastique, et sa première éducation lui laissa l’heureuse habitude de la franchise, du naturel, et d’une raison ennemie de toute contrainte. […] Ie me tiens à cheval sans desmonter, et sans m’y ennuyer, huit et dix heures, Vires ultra sortemque senectæ 5 : nulle saison m’est6 ennemie, que7 le chauld aspre d’un soleil poignant8 ; car les ombrelles9, dequoy, depuis les anciens Romains, l’Italie se sert, chargent plus les bras qu’ils ne deschargent la teste.
Ajoutons que les ennemis de Despréaux demeurèrent jusque vers la fin du siècle assez influents et assez nombreux pour garder l’avantage à l’Académie française. […] Jean Racine débuta au théâtre, à l’âge de vingt-quatre ans, par la Thébaïde ou les Frères ennemis. […] Les caractères des deux ennemis, quoique dominés par un même sentiment, sont nuancés et distincts, et il y a une grande énergie et beaucoup de dignité dans le rôle de Jocaste. […] Cette nouvelle tragédie, coup d’essai et coup de maître dans le genre historique, força ennemis comme amis de reconnaître que l’auteur de Britannicus avait d’autres couleurs sur sa palette que celles de l’île du Tendre. […] Ennemi de ma gloire et de mon propre bien, Malheureux, je m’attache à ce goût ancien.
Une poésie sombre colore ce pamphlet inspiré par un cœur courroucé, qui voit dans tout abus un crime, dans tout adversaire un ennemi (1832). […] Aussitôt les passions s’élancent avec fureur contre l’ennemi qui se présente pour leur disputer l’empire.
Votre qualité d’historien vous donne le titre de juge : mais souvenez-vous sans cesse que vous ne pouvez vous dispenser d’être un juge également intègre, à l’égard des étrangers et de vos concitoyens, à l’égard des alliés de votre patrie et de ses plus implacables ennemis. […] Il s’agissait de sortir de l’Afrique ; de passer toute l’Espagne ; de surmonter les Pyrénées ; de traverser le Rhône si vaste et si rapide vers son embouchure, dont les rivages étaient bordés de tant d’ennemis ; de s’ouvrir un chemin à travers les Alpes, où l’on n’avait jamais passé ; de ne marcher que sur des précipices, de disputer chaque pas qu’il fallait faire à des peuples postés partout en embuscade, dans des défilés continuels, parmi les neiges, les glaces, les pluies, les torrents ; de défier ces orages et ces tonnerres si fréquents et si furieux alors dans les montagnes ; de faire la guerre au ciel, à la terre, à tous les éléments ; de traîner après soi une armée de cent mille hommes, de nations différentes, mais tous gens mal satisfaits d’un capitaine, dont ils ne pouvaient imiter le courage. […] Cependant aucun siècle ne s’écoule, sans que l’église soit attaquée et déchirée par les nombreux ennemis qui ont conjuré sa ruine.
Ni les sables brûlants, ni les déserts, ni les montagnes, ni la distance des lieux, ni les tempêtes, ni les écueils de tant de mers, ni l’intempérie de l’air, ni le milieu fatal de la ligne où l’on découvre un ciel nouveau, ni les flottes ennemies, ni les côtes barbares ne peuvent arrêter ceux que Dieu envoie1. […] Après tant de siècles de règne effréné du vice, la vertu est encore nommée vertu ; et elle ne peut être dépossédée de son nom par ses ennemis les plus brutaux et les plus téméraires. […] Le mieux, dit-on, est l’ennemi du bien : Jamais le goût n’admit ce faux proverbe.
Mais quel est l’avocat, en lui supposant encore quelque sentiment d’honneur et de probité, qui voulût se charger ainsi d’une haine étrangère, se rendre l’instrument méprisable du ressentiment de son client, et devenir à son gré, violent, emporté, sans d’autre motif que celui de servir, pour un vil intérêt, la passion d’un ennemi qui n’a ni les moyens, ni le courage de se venger lui-même ?
En découdre veut dire en venir aux mains, battre l’ennemi.
Rousseau se fit beaucoup d’ennemis.
Elle n’est ennemie ni des sciences ni des arts ; au contraire, elle les aide de ses lumières ; elle grandit en tout l’horizon de l’esprit humain.
Son intégrité lui fit alors plus d’un ennemi ; mais il triompha de ces cabales, et, en 1560, la reine Catherine de Médicis lui confiait la garde des sceaux.
La Rochefoucauld 1613-1680 [Notice] Grand seigneur, homme d’intrigue, mêlé à toutes les cabales de la Régence et de la Fronde, ambitieux trompé par ses espérances, malheureux à la guerre, dupe de ses amis, et victime de ses ennemis, trahi, méconnu dans ses affections et son dévouement, échappé du naufrage avec une fortune compromise et une santé détruite, n’ayant plus de ressources que du côté de l’esprit, le duc de La Rochefoucauld consola ses disgrâces par un livre où ses ressentiments lui inspirent la misanthropie d’une morale pessimiste.
Jusque-là toutes les tentatives sont vaines, toutes les menées sont impuissantes ; l’inertie du grand nombre protége le gouvernement nominal ; et, malgré son impéritie et sa faiblesse, les efforts de ses ennemis ne prévalent pas contre lui.
Bien qu’il s’oublie lui-même pour être, tour à tour, chacun de ses acteurs, il nous découvre aussi pourtant, sous ses œuvres, la cordialité d’une âme généreuse, éclairée, tolérante, indulgente, digne de n’avoir jamais eu d’autres ennemis que les envieux et les vicieux. […] Tout bien pesé, il faut être ennemi de sa patrie pour condamner nos spectacles, chefs-d’œuvre de l’esprit humain. » 1.
Je suis votre roi, vous êtes Français, voilà l’ennemi. […] Euryale est surpris par l’ennemi, Nisus veut le sauver, et s’écrie : Me, me, adsum qui feci ! […] à l’entendre, ce n’était pas qu’il fût habile, mais l’ennemi s’était trompé. […] Quand l’ironie est l’expression de la colère et de la vengeance et qu’elle tombe sur un ennemi vaincu et terrassé, elle prend le nom de sarcasme. […] Princesse dont la destinée est si grande et si glorieuse, faut-il que vous naissiez en la puissance des ennemis de votre maison !
La Boétie 1530 1563 [Notice] Né dans le Périgord, à Sarlat, en 1530, peu de temps après la paix de Cambrai, lorsque François Ier, sans cesser d’être l’ennemi de Charles-Quint, devint son beau-frère, Étienne de la Boétie appartenait à cette génération qu’auima la ferveur de l’érudition classique.
Les ennemis prisonniers et blessés devenaient nos compatriotes, nos frères.
Sincère, hardi pour le bien public, implacable contre la bassesse, aussi franc avec ses amis que terrible pour ses ennemis, vraiment épris de la vertu, sensible à toutes les délicatesses de l’honneur, il fut le Tacite de Versailles.
Tout en paraissant n’attaquer que ses indignes ennemis, il s’érigea en avocat du droit commun, et livra le parlement à la risée de l’Europe.
Une poésie sombre colore ce pamphlet inspiré par un cœur courroucé qui voit dans tout abus un crime, dans tout adversaire un ennemi (1832).
Il était doux à toute chose, à la vie, au succès, à la souffrance ; doux à ses amis, doux à ses ennemis. »
Le monde a été ébloui de l’éclat qui l’environnait ; ses ennemis ont envié sa puissance ; les étrangers sont venus des îles les plus éloignées baisser les yeux devant la gloire de sa majesté ; ses sujets lui ont presque dressé des autels ; et le prestige qui se formait autour de lui n’a pu le séduire lui-même. » Glissons ici ce fragment d’une Lettre que Louis XIV écrivait à Philippe V, son petit-fils, roi d’Espagne : « Il y a deux ans que vous régnez, vous n’avez pas encore parlé en maître par trop de défiance de vous-même ; vous n’avez pu vous défaire de votre timidité ; à peine cependant vous arrivez à Madrid, qu’on réussit à vous persuader que vous êtes capable de gouverner seul une monarchie, dont vous n’avez senti jusqu’à présent que le poids excessif.
Ainsi, charité ne peut rimer avec charmé, vaincu avec vertu, regarda avec posa, ennui avec ennemi. […] Le mot simple ne doit pas rimer avec le composé, comme heureux, malheureux, prudent, imprudent, ami, ennemi, mortel, immortel, excepté lorsque le composé a un sens très différent de son dérivé. […] Sont également proscrites les inversions qui sont évidemment forcées : Si de cette maison approcher on vous voit… Il faut sans différer ses ennemis combattre.
Elle fait apercevoir, entre des faits disparates au premier coup d’œil, le caractère général qui permet de les rapporter l’un à l’autre ; entre des personnages divers, le point de contact qui les groupe, comme amis ou comme ennemis, autour d’une même idée. […] Il semble avoir prévu daus les vers suivants toutes les folles imaginations de notre siècle — « Inventer, dit-il, Ce n’est pas entasser sans dessein et sans forme, Des membres ennemis en un colosse énorme… Delires insensés !
Madame, voilà donc cet ennemi terrible ? […] Noirs ennemis.
Loin de penser à une sortie de l’ennemi, il s’imaginait que le bruit provenait d’une querelle entre ses propres soldats.
Assemblons-nous pour combattre les ennemis du Dieu vivant ; renversons les remparts superbes de ces nouveaux Samaritains, etc. » Ces morceaux, et tous les sermons de Bossuet, en général, ne sont point sans doute exempts d’incorrections ; mais il n’y aurait pas plus de mérite que de difficulté à les relever.
Ils semblaient oublier que la justice et la vérité sont la loi commune de tout écrivain, et que celui qui parle sur les livres des autres, au lieu d’en faire lui-même, n’est pas un ennemi naturel des gens de lettres, mais un homme de lettres moins entreprenant ou plus modeste2.
Celui qui aime passionnément Corneille peut n’être pas ennemi d’un peu de jactance2.
Ses principaux ouvrages sont : le Socrate chrétien, où une teinte antique relève la beauté de la morale moderne ; le Prince, où il trace à Louis XIII ses devoirs et célèbre Richelieu son protecteur ; ses Dissertations politiques et critiques ; Aristippe ou la Cour, et la Relation à Ménandre, en d’autres termes sa justification ou sa réponse aux ennemis que lui avait faits sa gloire.
Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement1, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même2.
Tel est le caractère dominant des mœurs de notre siècle : une inquiétude généralement répandue dans toutes les professions, une agitation que rien ne peut fixer, ennemie du repos, incapable du travail, portant partout le poids d’une inquiète et ambitieuse oisiveté ; un soulèvement universel de tous les hommes contre leur condition, une espèce de conspiration générale dans laquelle ils semblent être tous convenus de sortir de leur caractère ; toutes les professions confondues, les dignités avilies, les bienséances violées ; la plupart des hommes hors de leur place, méprisant leur état et le rendant méprisable.
Ils semblent animés de passions : l’un s’incline profondément auprès de son voisin comme devant un supérieur, l’autre semble vouloir l’embrasser comme un ami ; un autre s’agite en tous sens comme auprès d’un ennemi.
……………………………………………………… Dieu sur ses ennemis répandra sa terreur, etc. […] … À l’entendre, ce n’était pas qu’il fût habile, mais l’ennemi s’était trompé. […] de disjonction : Le loup est l’ennemi commun : Chiens, chasseurs, villageois s’assemblent pour sa perte. […] Que de fois j’ai cru voir, ô Colonne française, Ton airain ennemi rugir dans la fournaise ! […] C’est un chant vif, gracieux, alerte, ennemi de tout pédantisme.
Elle est marquée par les fléaux de la guerre et de la famine, l’invasion de nos provinces par l’ennemi, les impôts excessifs, et par-dessus tout, un hiver des plus rigoureux qui sévit surtout en France et en Italie, où gelèrent les lagunes de Venise. […] L’invasion de l’ennemi ajoute encore la terreur à tant de fléaux accumulés. […] Le naturel est ennemi de tout apprêt, de toute affectation ; dès qu’une expression recherchée, une image forcée, un sentiment exagéré se présente, le naturel est détruit.
» On retrouve dans ses lettres « ce langage doux, juste, en bons termes, naturellement éloquent et court », que Saint-Simon, son ennemi, a loué dans ses conversations.
Mes ennemis, ont dit dans leur colère : Qu’il meure, et sa gloire avec lui !
Alors, les langues se délient, et les vérités s’échappent, à l’insu des orateurs qui, venant faire chacun leur confession, disent tout le contraire de ce qu’ils veulent dire, écrasent leurs amis, relèvent leurs ennemis, et se blessent de leurs propres armes.
Et, certes, nous verrons ces torrents d’ennemis Des villes et des bourgs promptement revomis, Et nous redeviendrons, d’insultés que nous sommes, Libres, maîtres chez nous, comme il sied à des hommes.
Hostis citato gradu ad urbem accedit, l’ennemi s’approche de la ville à marche forcée. […] L'ennemi a choisi un lieu propre à des embûches. […] Alexandre avait l’ennemi par devant et par derrière. — De là ces locutions si élégantes : A reo dicere. […] Il s’est ouvert un chemin à travers les rangs ennemis.
. — Signalons enfin les beaux vers par lesquels Boileau honora dans sa VIIe épître la mémoire de cet homme illustre, tout en s’efforçant de soutenir le courage de Racine contre les dégoûts dont l’abreuvaient ses ennemis.
Un jeune étudiant délivre le diable Asmodée, qui avait été emprisonné dans un bocal par un magicien son ennemi ; et ce démon, par reconnaissance, lui apprend l’histoire et lui découvre le fond des cœurs de toutes les personnes qu’il lui fait voir dans les différentes maisons de Madrid.
Mais tu vas savoir qu’il ne vient pas pour te perdre, mais pour te sauver, non pour t’enchaîner, mais pour t’affranchir ; car il combat déjà contre tes ennemis.
C’est dans ces murs qu’en des jours de défaites De l’ennemi j’écoutais le canon7.
Au même instant, le fils de Clodion bondit comme un léopard, met le pied sur le javelot, le presse de son poids, le fait descendre vers la terre, et abaisse avec lui le bouclier de son ennemi. […] À Messine ou à Naples, il irait attendre son homme au coin d’une rue et le poignarder par derrière : cela s’appelle être brave en ce pays-là ; et l’honneur ne consiste pas à se faire tuer par son ennemi, mais à le tuer lui-même. […] Dans la sécurité de sa conscience, il marche la tête levée, il ne fuit ni ne cherche son ennemi.
= les ennemis, après avoir resté quelque temps dans l’irrésolution, rétrogradèrent lentement. […] Les extensives, qui lient en étendant le sens, et qui sont, jusque, encore, aussi, même, enfin, etc. : = Ce vin est clair, et bon jusqu’à la lie : = Il faut aimer tout le monde, même ses ennemis. […] Ici, comme est une conjonction explicative : = Les ennemis se sont retirés en désordre : ils nous ont aussi abandonné leur artillerie.
Qu’on ne prétende pas de là néanmoins1 que les choses2 soient égales : car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu3.
Or, un historien n’en doit point avoir d’autre que celle de la vérité ; il est censé n’avoir ni amis, ni ennemis, ni parents, ni patrie. […] Tout à coup, le jeune prince se lève avec l’air de gravité et d’assurance d’un homme supérieur qui a pris son parti. « Messieurs, dit-il, j’ai résolu de ne jamais faire une guerre injuste, mais de n’en finir une légitime que par la perte de mes ennemis.
Chacun de ses enfants, nourri sous sa tutelle, Devint son ennemi dès qu’il régna sans elle. Ses mains, autour du trône avec confusion, Semaient la jalousie et la division, Opposant sans relâche, avec trop de prudence, Les Guises aux Condés et la France à la France ; Toujours prête à s’unir avec des ennemis, Et changeant d’intérêt, de rivaux et d’amis, Esclave des plaisirs, mais moins qu’ambitieuse, Infidèle à sa secte et superstitieuse, Possédant en un mot, pour n’en pas dire plus, Les défauts de son sexe et peu de ses vertus.
De quel front cet ennemi de Dieu Vient-il infecter l’air qu’on respire en ce lieu. […] Il semblait à son gré gouverner le tonnerre ; Foulait aux pieds ses ennemis vaincus ; Je n’ai fait que passer, il n’était déjà plus.
Cette subite grandeur lui suscita bien des ennemis, et l’on ne saurait nier que ses incontestables vertus ressemblent parfois au talent de se rendre nécessaire.
En soutenant les sages principes qui ont été la conquête de la révolution de 1789, il se déclara l’ennemi des excès qui compromirent et souillèrent cette belle cause.
Mourez, Thraséas, mourez sans aller au sénat défendre votre innocence, sans chicaner votre vie en face des délateurs ; dérobez vos yeux et vos oreilles au spectacle de la servitude de Rome, aux cris de la populace, cette vieille ennemie de tous les condamnés ; mourez, entouré de vos amis, et donnez-leur la dernière leçon de la sagesse sous les mauvais princes, la leçon de bien mourir.
« Si j’osais dire que le génie des beaux-arts est tellement ennemi de l’esprit philosophique, qu’il ne peut jamais se réconcilier avec lui, combien d’ouvrages immortels où brille une savante raison, parée de mille attraits enchanteurs, élèveraient ici la voix de concert, et pousseraient un cri contre moi ?
Depuis les premiers vers : Tu vois le jour, Cinna, mais ceux dont tu le tiens Furent les ennemis de mon père et les miens… jusqu’à ce mot si énergique de situation, Cinna, tu t’en souviens, et veux m’assassiner !
Joints à ses talents, les torts de son caractère lui firent beaucoup d’ennemis et il finit par être leur victime2.
Il serait superflu de vous raconter comme il sait ménager les éléments, après tant de sortes de miracles qu’il fait faire tous les jours aux plus intraitables, je veux dire au feu et à l’eau, ces deux grands ennemis, qui s’accordent néanmoins à nous servir dans des opérations si utiles et si nécessaires.
L’ennemi de l’enthousiasme est la moquerie ; voici comment le traitait madame de Staël : « La moquerie qui s’attache aux idées et aux sentiments est la plus funeste de toutes, car elle s’insinue dans la source des affections fortes et dévouées.
Nous voyons d’abord une description fidèle de l’étroit défilé dans lequel l’ennemi avait attiré les Romains ; ils sont pris, et il ne leur reste aucun espoir d’échapper. […] Car, et j’ai déjà eu l’occasion de le faire remarquer, le sublime n’a pas de plus grand ennemi que la prolixité. […] Le Bossu, voyait la Grèce partagée en un grand nombre d’États indépendants, obligés souvent de se réunir contre l’ennemi commun. […] Cette discussion fut la source de grands malheurs, jusqu’au moment où le prince offensé, témoin de ce que souffrait l’armée, oublia ses ressentiments et se réconcilia avec le chef suprême ; la défaite complète des ennemis fut le fruit de cette réunion. […] Les héros exaltent eux-mêmes leur force et leur valeur, s’adressent les uns aux autres de grossières injures, et outragent leurs ennemis vaincus d’un ton qui nous paraîtrait révoltant.
Le sublime est dans les idées et jamais dans les mots ; s’il repousse les expressions basses et triviales, il n’est pas moins ennemi des mots boursouflés. […] La copulative est heureusement employée, parce que l’auteur veut montrer en combien de lieux l’ennemi semblait être à la fois. […] ô qu’il est doux de plaindre Le sort d’un ennemi, lorsqu’il n’est plus à craindre ! […] Leur objet est de soulever l’indignation de ses concitoyens contre Philippe de Macédoine, l’ennemi public des libertés de la Grèce ; de les prémunir contre les ruses de ce prince adroit à leur cacher le danger qui les menaçait. […] Foudroyons l’anarchie, non moins ennemie de la liberté que le despotisme !
Ses amis n’ont jamais à douter de sa tendresse ; il n’est point d’étranger qu’elle n’accueille favorablement ; et ses ennemis, si elle peut en avoir, sont toujours assurés d’un pardon généreux. […] Pendant le combat fameux entre les Horaces et les Curiaces, le vieil Horace apprend que deux de ses fils ont été tués, et que le troisième a pris la fuite : d’abord il se refuse à le croire ; rendu certain du fait, cette conduite infâme du seul fils qui lui reste le transporte d’indignation ; on lui demande ce qu’il eût voulu que fit ce guerrier qui avait à lui seul trois ennemis à combattre, Qu’il mourût , répond-il. […] Le sublime rejette les mots dont le sens est louche, bas ou trivial ; mais il n’est pas moins l’ennemi de l’enflure. […] Un voyageur remarque les objets les plus frappants qu’il rencontre ; un général observe les mouvements de l’ennemi. […] Quoiqu’il s’agisse ici d’une succession rapide d’événements, comme César cherche cependant à montrer en combien d’endroits l’ennemi se trouvait dispersé au même instant, le redoublement de la conjonction produit un effet fort heureux, et exprime d’une manière plus frappante que chacun de ces endroits est bien distinct.
Mais il faut avouer que la satire a peu de pouvoir contre ce dernier ennemi. […] La moralité ou vérité morale, qui résulte du récit allégorique de l’apologue, est une maxime générale, plus ou moins piquante, et ordinairement exprimée d’une manière vive et précise, propre à la graver dans la mémoire ; Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami : Mieux vaudrait un sage ennemi.
S’il faut qu’elle consente au vent qui nous menace, La tempête pour moi vaut mieux que la bonace : Et ce courroux des flots, ce péril que tu crains, Nuit à mes ennemis, et sert à mes desseins.
ou faut-il croire, avec ses ennemis, que la forme n’est barbare que parce que le fond est absurde ?
Tu peux me faire perdre, ô fortune ennemie !
Quand l’orateur souverain, pris d’une subite pensée, montait à la tribune ; quand cet homme se trouvait face à face avec son peuple ; quand il était là debout ; quand son regard sardonique et lumineux, fixé, du haut de cette tribune, sur les hommes et sur les idées de son temps, avait l’air de mesurer la petitesse des hommes sur la grandeur des idées, alors il n’était plus ni calomnié, ni hué, ni injurié ; ses ennemis avaient beau faire, avaient beau dire, avaient beau s’ameuter contre lui, le premier souffle de sa bouche ouverte pour parler faisait crouler tous ces entassements.
» Ce qui signifie : J’ai parlé à mes ennemis dans ma colère, ma seule parole les a fait disparaître ; vous qui êtes témoins de ma victoire, répondez : Où sont-ils ? […] Il en est de même du 41e, Quemadmodum desiderat cervus, dans lequel le prophète, exilé à l’extrémité de la Judée, loin du temple et de ses augustes cérémonies, pressé par ses ennemis, exposé à leurs insultes , adresse ses plaintes et ses prières au Seigneur ; et du 136e, Super flumina Babylonis, que Chateaubriand regarde comme le plus beau des cantiques sur l’amour de la patrie .
Mais nous ne comprendrions point aujourd’hui la scène des fossoyeurs de Hamlet ; mais nous ne pourrions supporter le hideux accouplement de la mort et du péché dans Milton ; mais le damné de Dante qui essuie avec les cheveux de son ennemi ses lèvres dégouttantes des restes de son sanglant repas nous souleverait le cœur.
Sincère, hardi pour le bien public, implacable contre la bassesse, aussi franc avec ses amis que terrible pour ses ennemis, vraiment épris de la vertu, sensible à toutes les délicatesses de l’honneur, il fut le Tacite de Versailles.