Si un excellent ouvrier a fait quelque rare machine, aucun ne peut s’en servir que par les lumières qu’il donne.
Écoutons Fontenelle : « Tous deux ont été des génies du premier ordre, nés pour dominer sur les autres esprits, et pour fonder des empires ; tous deux, géomètres excellents, ont vu la nécessité de transporter la géométrie dans la physique ; tous deux ont fondé leur physique sur une géométrie qu’ils ne tenaient presque que de leurs propres lumières.
Lève, Jérusalem, lève ta téta altière ; Regarde tous ces rois de ta gloire étonnés ; Les rois des nations, devant toi prosternés, De tes pieds baisent la poussière ; Les peuples à l’envi marchent à ta lumière.
Les points de vue littéraires Quand vous voulez faire en Suisse l’ascension du Rhigi2 ou de toute autre montagne, un guide vous conduit au meilleur endroit, un peu avant l’aurore, s’y place à côté de vous ; et l’on voit tout à coup le soleil se lever à l’horizon, et sa vive lumière développer elle-même par degrés l’immense paysage, dont le guide alors vous indique les hauts sommets et vous dénombre tous les noms.
Nous éclairent, c’est-à-dire portent la lumière dans les ténèbres de nos intrigues.
Vous m’avez tout donné : la vie et la lumière, Le blé qui fait le pain, les fleurs qu’on aime à voir, Et mon père et ma mère, et ma famille entière ; Moi, je n’ai rien pour vous, mon Dieu, que la prière Que je vous dis matin et soir.
Ils avaient les yeux bons ; mais ils cheminaient de nuit, et la subtilité de leur vue n’était pas comparable à la pureté de notre lumière.
Comparez Mascaron et jugez : « Vous ne l’avez point encore oublié, messieurs ; cette funeste nouvelle se répandit par toute la France comme un brouillard épais qui couvrit la lumière du ciel, et remplit tous les esprits des ténèbres de la mort.
Il s’impatientait trop facilement dans les petites choses ; mais ce défaut, qui vient de la sublimité de l’esprit, est toujours joint à des lumières qui le suppléent2.
De même que la lumière du soleil frappe les yeux, la clarté de l’élocution doit frapper l’esprit. […] Ce style est concis ; le narrateur supprime d’abord l’idée intermédiaire entre la lumière de l’éclair et l’incendie, c’est-à-dire le fracas du tonnerre. […] C’est qu’il cherchait à rendre le mieux possible un trait de lumière isolé partant d’un centre radieux. […] Dieu dit : que la lumière soit faite, et la lumière fut . […] Ajoutez que cette manière d’écrire coupe et hache en petites parties le discours, qui, surtout dans l’éloquence, doit former un tissu plus ou moins suivi ; que ces traits répétés éclairent moins qu’ils n’éblouissent, parce qu’ils ressemblent plus aux étincelles qu’à la lumière, et qu’enfin plus ils sont agréables en eux-mêmes, plus la profusion en est à craindre, parce que les impressions vives sont plus près que les autres de la satiété.
embrasse tous les temps : Qu’on le partage en jours, en heures, en moments, Il n’en est point qu’il ne comprenne Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ; Et le premier instant où les enfants des rois Ouvrent les yeux à la lumière Est celui qui vient quelquefois Fermer pour toujours leur paupière. […] Quelles délices de dîner tous les trois à notre petit table ronde, aux lumières : de manger du potage et de boire du vin rouge de France, et de ne bouger de là que pour aller dans la chambre de notre père, laissant les autres chercher du plaisir hors de leur maison, et nous, restant dans la nôtre, autour du feu, à nous conter les accidents de notre séparation les uns aux autres ! […] Il parle de lui-même à la troisième personne, sans doute par respect pour ses lumières.
L’un, par de vifs et continuels efforts, emporte l’admiration du genre humain et fait taire l’envie ; l’autre jette d’abord une si vive lumière, qu’elle n’osait l’attaquer. […] Je m’évanouis —.., En sortant de mon évanouissement, j’aperçois de la lumière par les fentes d’une porte, et j’entends des personnes qui murmurent à voix basse — … Je reviens au lit pour vérifier ce qui me semblait un songe —. […] « Lumière du soleil, que n’étais-je alors privé de tes bienfaits ! […] A peine au tond du sanctuaire aperçoit-on la lumière tremblante de la lampe qui brûle auprès des saints autels. […] ô lumière !
que j’aime mieux ce poëte plein d’adresse qui, sans se battre les flancs, nous dit : « Muse, chantez ce héros qui, après la chute de Troie, parcourut tant de contrées, et observa les mœurs de tant de peuples divers. » Chez lui, ce n’est pas la fumée qui succède à la lumière : mais de la fumée il fait jaillir une flamme éclatante ; puis sa muse vamous prodiguer les récits merveilleux : Antiphate et Seylla, et Charybde et Polyphème. […] Celui-ci aime le demi-jour, celui-là veut une vive lumière, car il défie le regard perçant de la critique ; l’un n’a réussi qu’une seule fois, l’autre, dix fois exposé, charmera toujours. […] 399ce poete qui n’entreprend rien 400d’une manière ridicule : 401« Muse, dis (chante) à moi le héros, 402qui, après les temps (l’époque) 403de Troie prise, 404vit (observa) les mœurs et les villes 405d’hommes (de peuples) nombreux. » 406Il ne songe pas, lui, 407à donner la fumée après la lumière, 408mais la lumière après la fumée, 409afin d’étaler ensuite 410des merveilles éclatantes : 411 savoir, Antiphate et Scylla, 412et Charybde avec le Cyclope. […] 1038La poésie est comme la peinture : 1039il y aura tel morceau 1040qui charmera toi davantage, 1041si tu te tiens plus près de lui ; 1042et tel autre te charmera plus ; 1043si tu t’en éloignes davantage ; 1044celui-ci aime l’obscurité, 1045cet autre, qui ne redoute pas 1046la perspicacité sévère 1047du juge (de la critique), 1048voudra être vu 1049sous la lumière (au grand jour) ; 1050celui-ci a plus une-fois, 1051celui-là, redemandé (revu) dix-fois, 1052plaira toujours.
Maître absolu des cieux et de la terre, il n’habite point les temples que la main de l’homme a élevés ; et celui qui dispense à tout ce qui respire la vie et la lumière, n’a pas besoin des sacrifices de l’homme, etc. » Dans le reste de ce discours, saint Paul expose en peu de mots, mais avec la force de la vérité, quelques-uns des dogmes de la religion ; et son éloquence est si entraînante, ses preuves paraissent si lumineuses, que tout l’Aréopage, à moitié convaincu déjà, lui rend sa liberté d’une voix unanime, en se proposant bien de l’entendre de nouveau sur ce sujet intéressant : audiemus te de hoc iterùm .
Je n’ai point fait la pièce que vous m’imputez et qui vous pique2 ; je l’ai reçue de Paris avec une lettre qui m’a appris le nom de son auteur ; il l’adresse à un de nos amis, qui vous en pourra donner plus de lumière.
Les pensées gracieuses tirent leur agrément des choses qui flattent les sens, comme les fleurs, la lumière, les beaux jours, les fictions ingénieuses ou touchantes. […] Quand une pensée se présente, ayez donc le courage de la retourner en tous sens, et ne l’admettez pas avant de la voir nette, sans nuage, et pure comme un rayon de lumière. […] Il en est du style comme de la peinture : il lui faut des ombres, et tout ne doit pas être lumière. […] Comme dans un tableau le talent du peintre consiste à opposer les ombres à la lumière, de même l’écrivain doit opposer les unes aux autres les images et les idées. […] Le Dieu poursuivant sa carrière, Versait des torrents de lumière Sur ses obscurs blasphémateurs.
Les discours de Socrate, dans le Phédon, seraient admirables partout, mais le sont plus encore là où ils se trouvent ; car si Platon les a écrits, il n’est pas douteux que Socrate les a tenus : et il ne paraît pas qu’il ait été donné à aucun homme de voir plus loin par ses propres lumières, ni de monter plus haut par l’essor de son âme.
Les premiers persécuteurs, voulant éteindre la lumière qui naissait et étouffer l’Église au berceau, ont été contraints d’avouer leur faiblesse après avoir épuisé leurs forces.
Paraphrase d’un psaume 2 N’espérons plus, mon âme, aux promesses du monde ; Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde3 Que toujours quelque vent empêche de calmer.
Ce génie étonnant et vaste, qui fait tant d’honneur à la nature humaine, et qui répandit la lumière sur presque toutes les sciences, mit la plus grande pénétration dans la recherche des vrais principes de la rhétorique. […] Quelques réflexions jetteront sur ce sujet une lumière suffisante, et nous mettront à même de prendre un parti raisonnable dans cette grande question. […] Une plus longue expérience des différents modes de gouvernement nous a donné plus de lumières et d’intelligence dans les affaires publiques. […] Il est certain que la prose et les vers se fondent quelquefois l’un dans l’autre comme l’ombre et la lumière ; il est fort difficile d’indiquer précisément où finit l’éloquence et commence la poésie. […] La lumière et les ténèbres, les arbres et les fleurs, les forêts et les campagnes cultivées, leur inspirent également de belles figures poétiques.
Malgré sa chute, il se conserva, chez les premières générations humaines, des lumières qui, effacées peu à peu, aboutirent enfin à la nuit des temps barbares.
Il eut les lumières et la foi en tous les progrès ; la barbarie, sous quelque forme qu’elle ose paraître, l’indigna, et fit bouillonner son sang.
Les « pertes457 triomphantes à l’envi des victoires » C’est la qualité d’un portefaix, non de la vertu458, d’avoir les bras et les jambes plus raides ; c’est une qualité morte et corporelle que la disposition459 ; c’est un coup de la fortune de faire broncher notre ennemi et de lui éblouir les yeux par la lumière du soleil ; c’est un tour d’art et de science, qui peut tomber en une personne lâche et de néant, d’être suffisant à l’escrime. […] Il avait l’avantage sur Boisguilbert de tout ce qu’il avait examiné, pesé, comparé et calculé lui-même, en ses divers voyages, depuis vingt ans, de ce qu’il avait tiré du travail de ceux que, dans le même esprit, il avait envoyés depuis plusieurs années en diverses provinces, toutes choses que Boisguilbert, sédentaire à Rouen, n’avait pu se proposer, et l’avantage encore de se rectifier par les lumières et les ouvrages de celui-ci, par quoi il avait raison de se flatter de le surpasser en exactitude et en justesse, base fondamentale de pareille besogne. […] Mais le crime fut qu’avec cette nouvelle pratique tombait l’autorité du contrôleur général, sa faveur, sa fortune, sa toute-puissance, et, par proportion, celles des intendants des finances, des intendants de provinces, de leurs secrétaires, de leurs commis, de leurs protégés, qui ne pouvaient plus faire valoir leur capacité et leur industrie, leurs lumières et leur crédit, et qui de plus tombaient du même coup dans l’impuissance de faire du bien ou du mal à personne. […] — Ce sont, comme je vous l’ai déjà dit, autant de soleils autour desquels tournent d’autres mondes ; loin d’être attachées à cette voûte bleue, souvenez-vous qu’elles en sont à des distances différentes et prodigieuses : cette étoile, que vous voyez, est à douze cents millions de mille pas1145 de notre soleil. » Alors il lui montra le télescope qu’il avait apporté : il lui fit voir nos planètes, Jupiter avec ses quatres lunes, Saturne avec ses cinq lunes1146 et son inconcevable anneau lumineux. « C’est la même lumière, lui disait-il, qui part de tous ces globes et qui arrive à nos yeux : de cette planète-ci en un quart d’heure, de cette étoile-ci en six mois. » Parouba se mit à genoux et dit : « Les cieux annoncent Dieu ». […] Je partis sans lumière : si j’en avais eu, ç’aurait peut-être été pis encore.
La clarté de l’expression doit être telle que l’idée frappe l’esprit, comme la lumière du soleil frappe les yeux. […] Mais il rejette tout ce qui est recherché, tout ce qui sent le travail, l’apprêt et l’art, en un mot, tout ce qui peut jeter dans le discours une lumière trop vive et trop éclatante.
Je me levai dans cette crainte, sans lumière, avec un tremblement qui m’empêchait quasi de me soutenir.
Abaissez-vous, pliez-vous, appetissez-vous pour vous proportionner à ces enfants ; ne regardez ni avec dégoût ni avec dédain leurs misères, leurs maladies, leur éducation basse et grossière : Jésus-Christ, souveraine sagesse, éternelle raison de Dieu, a choisi pour compagnie et amis en ce monde, des pêcheurs grossiers, ingrats, incrédules, lâches, infidèles ; il a passé sa vie avec eux pour les instruire patiemment : il a fini sa vie sans les redresser entièrement… Les maisons qui ont commencé par des personnes ferventes, simples, mortes à elles-mêmes, ont bien de la peine à subsister longtemps ; on voit encore trop souvent que de grands instituts formés par des patriarches pleins d’un esprit prophétique et apostolique, avec le don des miracles, sont bientôt ébranlés par des tentations ; tout se relâche, tout s’affaiblit, tout se dissipe : la lumière se change en ténèbres ; le sel de la terre s’affadit et est foulé aux pieds : que sera-ce donc d’une communauté qui n’est soutenue d’aucune congrégation, qui est à la porte de la cour, dépendante des rois et des hommes du siècle qui seront auprès d’eux en faveur, qui aura de grands biens pour flatter les passions et pour exciter celles des gens du monde, et qui a été élevée d’abord jusqu’aux nues, sans avoir posé les fondements profonds de la pénitence, de l’humilité et de l’entier renoncement à soi-même ?
C’était joli à voir et bien doux, cette blanche lumière.
L’auteur, dans ces trois volumes, ne marche qu’appuyé sur les autorités des meilleurs critiques anciens et modernes, qu’il a su habilement fondre dans ces traités, compléter les uns par les autres et mettre parfaitement en lumière.
Longin cite l’exemple suivant : « Dieu dit, Que la lumière soit ; et la lumière fut. » Ce passage est vraiment sublime, et la forte impression qu’il fait sur nous naît de l’idée de l’exercice d’une puissance merveilleuse qui produit ses effets avec la rapidité de la pensée. […] Tout ce que l’on peut exiger, c’est que le feu de l’imagination nous couvre quelquefois de traits de lumière semblables aux éclairs qui sillonnent les cieux. […] La bonne disposition des ombres fait briller la lumière, et donne de la vie au coloris. […] non, sans doute ; brillant de gloire, il avançait dans l’immensité de l’espace et répandait sur l’univers la fécondité et la lumière. […] La clarté appartient à toutes les parties du discours ; mais elle est surtout indispensable dans la narration, lui doit jeter de la lumière sur tout ce qui suit.
Tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes faibles yeux70. » Il me semble que le défaut de naturel part de deux sources, la faiblesse, ou la vanité qui n’est elle-même qu’une faiblesse.
Et la lumière est un don de ses mains ; Mais sa loi sainte, sa loi pure, Est le plus riche don qu’il ait fait aux humains.
Car voici la chaleur, et voici le printemps4. » Le colibri Souvent dans les forêts de la Louisiane5, Bercé sous les bambous et la longue liane, Ayant rompu l’œuf d’or par le soleil mûri, Sort de son lit de fleurs l’éclatant colibri ; Une verte émeraude a couronné sa tête, Des ailes sur son dos la pourpre est déjà prête, La cuirasse d’azur garnit son jeune cœur, Pour les luttes de l’air l’oiseau part en vainqueur… Il promène en des lieux voisins de la lumière Ses plumes de corail qui craignent la poussière1 ; Sous son abri sauvage étonnant le ramier, Le hardi voyageur visite le palmier.
J’ai en moi, j’ai devant l’œil de mon esprit l’image vive et nette de ma pensée ; je la vois pleine de clarté et de lumière, et pourtant je ne puis pas vous la montrer telle que je la vois ; elle s’obscurcit avant de vous arriver ; il y a, entre vous et moi, je ne sais quel brouillard qui l’efface à moitié.
Un brouillard Une pluie fine et froide, qui était tombée sans interruption pendant toute la nuit, venait enfin de cesser au moment où le jour naissant s’annonçait dans le ciel par une lumière blafarde du côté de l’orient.
Il faut que le sentiment naturel de la beauté soit perfectionné par l’attention donnée à des objets véritablement beaux, et dirigé par les lumières de l’intelligence.
Mêlant la lumière aux ténèbres, égaré par ses utopies, couvrant à son insu de l’intérêt général des théories qui flattaient ses propres ressentiments, il entoure d’un appareil logique des sophismes et des paradoxes ; il prête un faux jour d’évidence à des thèses que lui inspire le goût de la contradiction ou de la singularité : il eut une conscience d’apparat qui, sous prétexte de poursuivre la perfection, se dispensa des devoirs indispensables. […] cette âme plongée dans le corps, qui en épouse toutes les passions avec tant d’attache, qui languit, qui se désespère, qui n’est plus à elle-même quand il souffre, dans quelle lumière a-t-elle vu qu’elle eût néanmoins sa félicité à part ?
On lit au chapitre xxxi du Siècle de Louis XIV,de Voltaire : « Quelques philosophes en Angleterre, sous la sombre administration de Cromwell, s’assemblèrent pour chercher en paix des vérités, tandis que le fanatisme opprimait toute vérité… C’est de là que sortirent plus tard les découvertes sur la lumière, sur le principe de la gravitation, l’aberration des étoiles fixes, sur la géométrie transcendante, et cent autres inventions qui pourraient, à cet égard, faire appeler ce siècle le siècle des Anglais, aussi bien que celui de Louis XIV. […] La société ne lui avait offert qu’une matière confuse ; il a tracé un tableau d’une belle ordonnance où chaque figure apparaît dans son lustre et en pleine lumière. […] « De la discussion jaillit la lumière. » On confond souvent dans la conversation les deux mots discuter et disputer. […] Le proverbe : De la discussion jaillit la lumière, se trouve donc justifié. […] Au centre des enfers, dans une vaste plaine entourée par les replis du fleuve sacré, s’élève le palais de Minos ; une pâle lumière donne à ces lieux un aspect lamentable : Minos ayant à ses côtés Eaque et Rhadamante, siège dans l’enceinte toujours remplie d’une foule muette.
Fidèle en ses paroles, incapable de déguisement, sûre à ses amis, par la lumière et la droiture de son esprit, elle les mettait à couvert des vains ombrages, et ne leur laissait à craindre que leurs propres fautes.
Lorsque nous avons en effet des conseils à donner ou des réprimandes à faire à quelqu’un, les simples lumières du bon sens nous indiquent qu’il y a certaines précautions à prendre ; et ces précautions, que nous prenons si naturellement, deviennent des préceptes de l’art, auxquels nous nous conformons, sans nous douter le plus souvent que cet art existe, et qu’il faut bien du temps et bien des soins, pour apprendre à faire méthodiquement ce que la nature fait si heureusement à notre insu.
Environné de lumière, Il entre dans sa carrière Comme un époux glorieux, Qui, dès l’aube matinale, De sa couche nuptiale Sort brillant et radieux1.
Martyr8 de sa justesse, il était offensé d’une saillie comme une vue délicate est offensée par une lumière trop vive.
Dieu soit béni cependant pour le secours qu’il nous prépare encore dans cet instant : nos paroles seront incertaines, nos yeux ne verront plus la lumière, nos réflexions, qui s’enchaînaient avec clarté, erreront isolées sur de confuses traces ; mais l’enthousiasme ne nous abandonnera pas, ses ailes brillantes planeront sur notre lit funèbre ; il soulèvera les voiles de la mort, il nous rappellera ces moments où, pleins d’énergie, nous avions senti que notre cœur était impérissable, et nos derniers soupirs seront peut-être comme une noble pensée qui remonte vers le ciel.
Un rayon de lumière doux et subtil se glisse chez moi et y entretient à peu près autant de jour que dans la cellule d’une abeille.
Tel, croyant imiter l’astre de la lumière, Un bramine insensé, dont l’orgueil s’applaudit, Dans un cercle rapide en tournant s’étourdit.
« Summa virtus orationis est perspicuitas, » dit Quintilien, dès le premier livre de ses Institutions, pour revenir sur cette vérité au huitième : « nobis prima sit virtus perspicuitas. » Le discours, selon lui, doit être clair comme la lumière du soleil, » occurrat in animum audientis oratio, sicut sol in oculos. » Mais la clarté de l’expression suppose une conception nette des idées, et une méthode habile dans leur disposition.
Alors les aperçus dogmatiques des siècles antérieurs ne se conservent que dans les préjugés du peuple et des classes qui lui ressemblent par leur manque de lumières ; ils se perpétuent surtout dans quelques doctrines qui, pour cacher leur faiblesse, aiment à se couvrir d’un voile mystique.
Walckenaer : « Seul il eût suffi à la gloire de cet écrivain, et il a donné seul la mesure de la force et de la grandeur de son génie. » Voici en quels termes Rivarol, ce grand improvisateur, a parlé aussi de Montesquieu (voy. la Revue des deux mondes, 1er juin 1849) : « Son regard d’aigle pénètre à fond les objets, et les traverse en y jetant la lumière.
En sorte que le plus grand profit que j’en retirais était que, voyant plusieurs choses qui, bien qu’elles nous semblent fort extravagantes et ridicules, ne laissent pas d’être communément reçues et approuvées par d’autres grands peuples, j’apprenais à ne rien croire trop fermement de ce qui ne m’avait été persuadé que par l’exemple et par la coutume ; et ainsi je me délivrais peu à peu de beaucoup d’erreurs qui peuvent offusquer notre lumière naturelle et nous rendre moins capables d’entendre raison.
Promptement excité par la tribune et la présence de ses contradicteurs, son esprit s’enflammait : d’abord ses premières vues étaient confuses, ses paroles entrecoupées, ses chairs palpitantes, mais bientôt venait la lumière ; alors son esprit faisait en un instant le travail des années ; et à la tribune même, tout était pour lui découverte, expression vive et soudaine.
Ainsi, quand on dit que le mensonge se pare souvent des couleurs de la vérité, le mot couleurs n’a plus sa signification primitive, il ne désigne plus cette lumière qui nous fait voir les objets ou blancs, ou rouges, ou jaunes, etc. ; il exprime les dehors, les apparences morales, et cela par analogie avec le sens propre du mot couleur et les dehors d’un homme qui nous en impose sous le masque de la sincérité. […] Au lieu d’annoncer simplement l’apparition de la lumière, un poëte dira : L'Aurore cependant, au visage vermeil, Ouvrait dans l’orient le palais du soleil ; La Nuit en d’autres lieux portait ses voiles sombres ; Les Songes voltigeants fuyaient avec les ombres. […] Clarus, clair, qui répand de la lumière. […] Fulgere est plus l’effet de l’art, et splendere l’effet de la nature. — Lucere, luire, produire de la lumière. […] Lumen est la cause, ce qui donne la lumière.
« Il connut la clarté et se joua dans la lumière, mais pour l’éparpiller et en briser tous les rayons. […] S’il eu montrait moins, il me laisserait respirer et me ferait plus de plaisir : il me tient trop tendu, la lecture de ses vers me devient une étude ; tant d’éclairs m’éblouissent : je cherche une lumière douce qui soulage mes faibles yeux. » (Lettre à l’Académie, V.)
Condorcet dit avec raison : « Sur quelque genre que l’on s’exerce, celui qui a dans un autre des lumières étendues et profondes aura toujours un avantage immense.
Voyez comme il réduit les faits les plus compliqués à leur expression la plus simple, comme il y jette des traits de lumière, dès qu’il voit quelque embarras à éviter, quelque nuage à dissiper ; comme il suspend la curiosité pour la satisfaire à propos, enfin comme il sait en même temps faire servir à l’ornement de la narration tout ce qu’il emploie pour l’éclaircir.
Ecartons d’abord certaines vérités d’instinct, d’intuition, de besoin, de sentiment, qui ne se démontrent ni ne se contestent, dont tout être régulièrement organisé a la conscience, qui ne sont niées que par les monstres et les malades, comme la lumière par l’aveugle.
Mais cette incertitude apparente sur ce qu’il sait mieux que personne, cette modestie feinte avec laquelle il semble vouloir s’éclairer des lumières de son auditoire, et se faire un d’eux pour prévenir leurs objections, tout cela donne au discours une tout autre énergie que s’il se contentait de la simple affirmation.
1° C’est surtout au début que l’orateur a besoin de paraître modeste, probe, confiant dans les lumières et dévoué aux intérêts de ceux qui l’écoutent : les premières impressions sont les plus vives, et s’il choque les esprits par des manières hautaines et présomptueuses, il amassera contre lui tout un orage de préventions difficiles à dissiper plus tard. 2° L’attention se commande par la haute idée que l’on donne de sa capacité et de son sujet.
Le plus souvent les pensées gracieuses tirent leur agrément des choses qui flattent les sens, comme les fleurs, les beaux jours, la lumière, les ruisseaux, les fictions ingénieuses. […] Les pensées occupent l’intelligence où elles prennent naissance, et ont pour but de porter la lumière et la conviction dans l’esprit.
Ce n’est pas que la philosophie n’ait des droits incontestables aux hommages des princes de la terre ; ils ont besoin de ses lumières, comme elle a besoin de leur appui et de leur protection : mais elle ne doit approcher du trône que pour l’affermir, que pour le rendre plus vénérable ; et je ne vois plus que la sédition raisonnée, dans cette audacieuse philosophie qui, sous prétexte de donner des leçons aux rois, relâche insensiblement tous les liens de la subordination naturelle, et ébranle par conséquent la société dans ses premiers fondements.
Or sur qui tombera le choix de ce prince vieilli dans l’étude et dans la connaissance des hommes ; de ce prince, dont le choix des Bossuet et des Fénelon avait prouvé et honoré les lumières ?
Tout le monde connaît celle d’Adam Billaut, le menuisier de Nevers, qui commence ainsi : Aussitôt que la lumière A redoré nos coteaux, Je commence ma carrière Par visiter mes tonneaux.
Mais ce qui nous donne à songer plus particulièrement et ce qui suggère à notre esprit mille pensées d’une morale pénétrante, c’est quand il s’agit d’un de ces hommes en partie célèbres et en partie oubliés, dans la mémoire desquels, pour ainsi dire, la lumière et l’ombre se joignent ; dont quelque production toujours debout reçoit encore un vif rayon qui semble mieux éclairer la poussière et l’obscurité de tout le reste ; c’est quand nous touchons à l’une de ces renommées recommandables et jadis brillantes, comme il s’en est vu beaucoup sur la terre, belles aujourd’hui, dans leur silence, de la beauté d’un cloître qui tombe, et à demi-couchées, désertes et en ruine.
Le soleil, source de la lumière, éclaire l’univers ; il a été appelé l’œil du monde ; il achève sa révolution en un an. […] Les ténèbres sont le contraire de la lumière, le froid le contraire de la chaleur. — 4. […] Le soleil communique à tout l’univers la lumière et la chaleur. — 14. […] Le soleil remplit tout l’univers de sa lumière ; la lune en reçoit sa clarté. — 7.
Il y a des cas où il n’y a point de mot analogue, et toutefois celui qu’on emploie n’est pas employé par analogie : par exemple, répandre du grain sur la terre, c’est semer ; quoiqu’il n’y ait point de verbe pour exprimer l’action du soleil répandant sa lumière, on a dit le soleil semant sa divine lumière , parce que l’action du soleil répond à l’action de semer du grain.
C’est un ouvrage presque parfait ; cependant il était oublié à Rome même, cinquante ans, tout au plus, après sa mort, et ne fut rendu à la lumière que dans le xvie siècle85. […] ………………………………………………… La raison te conduit : avance à sa lumière ; Marche encor quelques pas, mais borne ta carrière.
La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines, ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Egypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cette campagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant de déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de le nourrir ; — Synthèse : que vous dirai-je enfin ?
La division de l’ouvrage doit se rattacher à certaines pensées secondaires qui dépendent de la pensée principale : de là naissent l’ordre et la lumière.
Ceux à qui la lumière était presque ravie Par ses ordres humains sont rendus à la vie ; Et sur tous leurs dangers, et sur tous leurs besoins, Tel qu’un père attentif, il étendait ses soins1… Zaïre2.
Tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes yeux faibles.
Pour écrire clairement en français, c’est-à-dire pour arracher les idées de ce fonds obscur où nous les concevons, et les amener à la pleine lumière, que d’efforts et de travail !
« Vous voilà donc, grâces à cet établissement, muni des leçons de l’honneur le plus pur, et des plus belles lumières.
Seigneur, qu’ainsi les eaux de ta grâce féconde Réparent nos langueurs ; Que nos sens désormais vers les appas du monde N’entraînent plus nos cœurs Fais briller de ta foi les lumières propices A nos yeux éclairés : Qu’elle arrache le voile à tous les artifices Des enfers conjurés.
À force de se charger de mauvaises causes, d’excellents avocats perdent les meilleures, parce qu’ils ont compromis, en plaidant les premières, leur probité oratoire et leur prudence, leurs lumières.
Vous ne sauriez douter que je suis au-dessus de vous par les lumières et les connaissances.
Ils apprendront, non à raisonner, mais à croire, et à trouver la lumière dans une intelligence captivée. » 1.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.