Ce précepte effectivement, qui donne pour règle de ne point garder quelquefois de règles, est un mystère de l’art qu’il n’est pas aisé de faire entendre à des hommes sans aucun goût…, et qu’une espèce de bizarrerie d’esprit rend insensibles à ce qui frappe ordinairement les hommes. » (Discours sur l’Ode.
L’unité n’empêche pas de mêler au sujet la variété, si cela est nécessaire : on évite ainsi l’uniformité et la monotonie ; c’est le bon sens et le goût qui doivent guider en cela.
Ces travaux qui révélaient en lui le goût de l’antique simplicité et des mœurs patriarcales, se recommandaient par un style attique et souple, dont la grâce rivalise parfois avec la plume d’Amyot.
Cette ressource, que nous ne saurions trop recommander, nous offre un double avantage : celui de nous instruire, et celui de nous faire voir comment un homme de goût a lui-même tiré parti de l’instruction qu’il a puisée dans les bons écrivains. […] Quand ces impressions sont légères, elles produisent tout ce qu’on appelle passions douces, sentiments, comme l’amitié, la gaieté, le goût. […] L’exercice et la vie active nous feraient un nouvel estomac et de nouveaux goûts.
Conseils à la jeunesse 1 Jeunes élèves, Au milieu des agitations publiques, vous avez vécu tranquilles et studieux, renfermant dans l’enceinte de nos écoles vos pensées comme vos travaux, uniquement occupés de vous former à l’intelligence et au goût du beau et du vrai.
D’illustres princes de l’Église n’ont pas dédaigné d’applaudir à nos efforts ; de nous féliciter d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; de nous louer d’avoir mis de la netteté dans notre plan, de la clarté dans notre méthode, de la justesse dans nos définitions, et surtout d’avoir rattaché à notre enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus ; de nous permettre de compter sur leurs plus favorables dispositions à l’égard de nos travaux, et sur la reconnaissance de tous les amis des lettres, mais surtout des lettres chrétiennes ; d’apprécier toute l’importance de notre œuvre, et d’appeler sur elle les bénédictions les plus abondantes ; enfin, de nous exhorter à servir la cause des bonnes-lettres avec un zèle qui ne se ralentisse jamais.
Mais avertir le lecteur de rassembler, par exemple, la 2e, la 3e, la 5e, la 7e lettre qu’on désigne par des chiffres, c’est avilir la poésie, et justifier en quelque sorte ce que l’on dit de ces petites pièces de vers ; que ce ne sont que des puérilités que l’homme de goût dédaigne et réprouve. […] Les images et les traits de la fable ; que le poète a soin d’y répandre avec goût et avec justesse, en font un des plus beaux agréments.
Il avait le goût charmant de l’obscurité.
Quant à l’immortel Fénelon, il était à la fois trop modeste, trop ami du goût, trop attaché aux doctrines de l’antiquité, trop sensible à la véritable poésie, pour donner le nom de poème à son Télémaque.
Ce sont les lamentations d’une héroïne de roman, qui, née en Italie, a le goût des lettres, des arts, et se trouve condamnée par son mariage au séjour d’une petite ville d’Angleterre où des commérages vont remplacer pour elle les plaisirs de l’esprit.
A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] Il ne parle pas, il ne sent pas ; il répète des sentiments et des discours, se sert même si naturellement de l’esprit des autres, qu’il y est le premier trompé, et qu’il croit souvent dire son goût ou expliquer sa pensée, lorsqu’il n’est que l’écho de quelqu’un qu’il vient de quitter.
On se rappellera que le goût de ces souvenirs mythologiques était beaucoup plus vif chez nos pères qu’il ne l’est demeuré parmi nous.
Prosper Mérimée Né en 1803 [Notice] Dans un temps où règne le goût de la littérature facile, M.
Déterminé comme César à n’être le second en rien, il rêva de bonne heure le rôle de conspirateur grandiose ; et ce goût d’ambitieuses aventures éclate déjà dans son récit de la conjuration de Fiesque.
Les secours mutuels que se prêtent des genres, en apparence si opposés, et les grandes beautés qui résultent, pour la tragédie, de la connaissance raisonnée des anciens, devraient bien convaincre les jeunes écrivains de l’importante nécessité de remonter à ces sources du vrai beau, de se pénétrer de l’esprit qui anime ces magnifiques compositions, avant de hasarder si légèrement d’informes essais, dont le mépris public ne tarde pas à faire une justice qui devrait être plus utile pour le goût. […] Voilà où le goût devait s’arrêter ; le reste n’est plus qu’un remplissage inutile en vers faibles et prosaïques.
Si le drame ne se laissait pas aller à ces excès, la littérature serait disposée à l’admettre comme un genre bon et nécessaire peut-être dans nos mœurs ; car il est certain qu’il a plus de passion, d’intérêt et de vérité que la tragédie : mais ses abus le font redouter des personnes de goût. […] Le bas comique, ou comique populaire, qui convient aux personnages inférieurs ; il doit être simple, naturel, naïf, mais jamais grossier : la grossièreté, la charge choquent toujours au théâtre les gens de goût : il faut laisser le burlesque aux tréteaux de la foire.
Le nouvel époux était aussi ridiculement paré que les autres, à la réserve d’un justaucorps886 de la plus grande magnificence et du meilleur goût du monde. […] On leur laisse chercher ce qui peut guérir leur goût ; on leur souffre quelques fantaisies aux dépens mêmes des règles, pourvu qu’elles n’aillent pas à des excès dangereux. Il est bien plus difficile de donner du goût à ceux qui n’en ont pas que de former le goût de ceux qui ne l’ont pas tel qu’il doit être. […] Varignon964 et l’abbé de Saint-Pierre Un goût commun pour les choses de raisonnement, soit physiques, soit métaphysiques, et des disputes continuelles furent le lien de leur amitié965. […] Le lait des chameaux fait leur nourriture ordinaire ; ils en mangent aussi la chair, surtout celle des jeunes, qui est très bonne à leur goût ; le poil de ces animaux, qui est fin et moelleux et qui se renouvelle tous les ans par une mue complète, leur sert à faire les étoffes dont ils se vêtissent1151 et se meublent.
Son goût pour l’intrigue était excessif, et l’on ne doit en chercher la cause que dans ses besoins pécuniaires ; de sorte que ces éclairs brillants de génie, ces expressions de sentiment qui auraient honoré l’homme le plus vertueux, n’étaient pour ce profond machiavéliste qu’une simple spéculation.
On reproche au style de la Bible, 1º ses répétitions : il y en a bien plus dans Homère, et on les y admire quelquefois ; 2º le vague de ses descriptions : on verra jusqu’à quel point le reproche est fondé ; 3º la monotonie de ses métaphores et de ses comparaisons, constamment empruntées de circonstances locales peu intéressantes, ou d’objets absolument étrangers à nos goûts et à nos mœurs.
Madame de Sévigné nous raconte à ce sujet une anecdote qui témoigne de l’admiration qu’il professait pour lui : « Despréaux, dit-elle en rendant compte d’un dîner chez M. de Lamoignon, soutint les anciens, à la réserve d’un seul moderne qui surpassait, à son goût, et les vieux et les nouveaux. » Fort interrogé sur cet auteur, il finit par le nommer : c’était Pascal.
Il ne me reste, après cela, que de prier Dieu qu’il répande sa bénédiction sur l’étude que vous en ferez, qu’il vous préserve de cet esprit de curiosité qui se perd en voulant approfondir des questions vaines, inutiles ou même dangereuses, et qu’il vous inspire ce goût solide de la vérité, qui la cherche avec ardeur, mais avec simplicité, et qui s’occupe tout entier des vérités utiles, bien moins pour les connaître que pour les pratiquer.
. — L’ouvrage, ajoute sur cette histoire le même critique, est dans un goût parfait d’élégance rapide et de simplicité.
Mais trop de vers entraînent trop d’ennui1 Les Muses sont des abeilles volages ; Leur goût voltige2, il fuit les longs ouvrages, Et, ne prenant que la fleur d’un sujet3, Vole bientôt sur un nouvel objet.
Déterminé comme César à n’être le second en rien, il rêva de bonne heure le rôle de conspirateur grandiose, et ce goût d’ambitieuses aventures éclate déjà dans son récit de la conjuration de Fiesque.
Buffon lui-même l’a ainsi défini : « Le style c’est l’homme. » En effet, tous les hommes ont à peu près les mêmes idées : presque toutes les choses qu’ils disent frappent moins que la manière dont on les dit ; mais c’est l’expression, c’est le style qui en fait toute la différence : il relève les choses les plus communes, fait ressortir les plus singulières, donne de la force, de la grâce aux pensées ; il charme par son élégance, sa finesse, sa délicatesse ; il se fait admirer par sa gravité, sa noblesse et son harmonie ; le style est le portrait fidèle de l’écrivain lui-même, qui s’en sert pour nous communiquer ses pensées et ses sentiments, pour nous faire apprécier les qualités de son goût et nous entraîner par les élans sublimes de son génie. […] Cette narration est un petit chef-d’œuvre de brièveté, de goût et d’esprit écrit avec toute la pureté désirable. […] Disons dès l’abord que ce genre de style, ainsi que les pensées qu’il dénature, ne saurait plaire aux esprits délicats, aux hommes de goût, qui recherchent en général tout ce qui peut laisser dans leur esprit, soit de belles expressions, soit de nobles sentiments qui les charment.
Nous croyons en avoir assez dit pour éclairer le goût des jeunes gens, et déterminer leur opinion sur les trois orateurs que nous venons de parcourir avec eux.
Ce mérite rare de la correction et de la pureté du style, Mme de Maintenon l’a joint, non moins que Mme de Sévigné, à l’agrément et à la délicatesse du langage : on peut ajouter, à un goût et à un bon sens exquis1.
Il ne dédaigne pas les lettres ; car les lettres, il le sait, c’est la suprématie de l’esprit ; c’est, avec l’éloquence et le goût, l’histoire du monde, la science des tyrannies et des libertés, la lumière reçue des temps, l’ombre de tous les grands hommes descendant de leur gloire dans l’âme qui veut leur ressembler, et lui apportant, avec la majesté de leur souvenir, le courage de faire comme eux.
Délicatesse signifie ici goût dédaigneux.
Rousseau nous en donne un exemple brillant dans son discours sur l’influence des lettres et des arts : — « Aujourd’hui que des recherches plus subtiles et un goût plus fin ont réduit l’art de plaire en principes, il règne dans nos mœurs une vile et trompeuse uniformité, et tous les esprits semblent avoir été jetés dans un même moule. » — Voilà l’idée générale.
Une jeunesse éternelle, un bonheur sans fin, une gloire toute divine est peinte sur leur visage ; mais leur joie n’a rien de folâtre ni d’indécent ; c’est une joie douce, noble, pleine de majesté : c’est un goût sublime de la vérité et de la vertu qui les transporte. […] Fidèle aux lois de la nature, Seule elle fait tous ses plaisirs, Et ses besoins sont la mesure De ses goûts et de ses désirs.
Le plus bel éloge à leur goût, c’était que, une fois la lecture commencée, on ne pût la quitter qu’à la dernière page.
. — Madame de Sévigné, suivant le goût de son temps, affectionne les citations italiennes.
On retrouve quelque chose de ce goût dans sa diction si patiemment élaborée : « Il ne sortait rien de sa plume qui ne fût travaillé, a dit le Père de La Rue ; et ses lettres, ses moindres billets, avaient du nombre et de l’art. » On regrette qu’il se soit trop assujetti à poursuivre l’un et l’autre. — Au sujet de cet auteur, on peut consulter avec fruit une notice de Dussault et l’Essai de M.
Nous ne conseillons pas, certes, de copier ou d’imiter servilement ces auteurs; mais, de même que les jeunes artistes prennent pour modèles les meilleures œuvres des grands peintres ou des grands musiciens, afin de se fortifier dans leur art, et de produire ensuite quelque composition de leur goût ou de leur fantaisie, de même les jeunes gens, après avoir analysé, admiré les modèles que nous leur offrons, se ressentiront d’une certaine influence favorable, sous l’inspiration de laquelle ils pourront à leur tour émettre leurs pensées avec le même succès, nous l’espérons, que leurs maîtres.
Né avec de l’oreille et du goût, il connut les effets du rhythme, et créa une foule de constructions poétiques adaptées au génie de notre langue.
C’est par le besoin qu’on s’est servi d’abord du style figuré ; mais c’est par goût qu’on en a conservé l’usage. » Nous diviserons les figures en six classes : 1° Les figures de grammaire ; 2° Les tropes ; 3° Les figures de mouvement ; 4° Les figures de suspension ; 5° Les figures de symétrie ; 6° Les figures passionnées. […] Dans ce cas l’emploi de l’hyperbole agrandit les idées et exige beaucoup de goût ; les poètes y déploient une richesse d’expressions, une profusion d’images qui excitent pleinement l’admiration. […] J’interrogeai dans la suite un Athénien qui avait longtemps séjourné en Macédoine ; il me dit : « Ce prince joint à beaucoup d’esprit et de talents un désir insatiable de s’instruire, et du goût pour les arts qu’il protège sans s’y connaître.
L’école gâte la jeunesse, en faisant la part encore trop large à l’imagination et à la facilité superficielle ; elle aussi suppose trop souvent qu’on peut tout apprendre et bien apprendre en apprenant vite, et donne des primes au charlatanisme intéressé qui, pour flatter ses goûts, lui présente chaque jour de menteuses recettes.
Il a une brusquerie pittoresque, des images parlantes, des boutades spirituelles, un style énergique et allègre qui a le goût du terroir ; par ses pétulances d’imagination, il trahit le compatriote de Montaigne et d’Henri IV.
Or vous avez un reste d’orgueil que vous vous déguisez à vous-même sous le goût de l’esprit ; vous n’en devez plus avoir, et encore moins le satisfaire avec un confesseur ; le plus simple est le meilleur pour vous, il faut vous y soumettre en enfant.
Voilà le Pamphlet des pamphlets, morceau d’un entraînement irrésistible, et dont le style, d’un bout à l’autre en harmonie avec le mouvement de l’inspiration la plus capricieuse et la plus hardie, est peut-être ce que l’on peut citer dans notre langue de plus achevé comme goût et de plus merveilleux comme art. » (Essais sur sa vie.
« L’Énéide de Virgile ne fut pas à Rome une œuvre native et inspirée : c’est une admirable copie de l’art grec dans le& premiers livres, et un monument indigène, une épopée nationale dans les derniers ; mais dans Ta partie même la plus épique de son ouvrage il est moins vrai qu’Homère, que le Dante, ou même que le Camoëns : il a la simplicité que donnent l’art et le goût, mais non cette naïveté primitive des anciens récits.
Pour lui, le goût et la conscience ne font qu’un ; les caractères expliquent les talents, et, sans dogmatiser, il a converti par ses sermons, où l’on ne dort jamais, beaucoup d’auditeurs exposés à la contagion des idées fausses ou chimériques.
L’insinuation, parce qu’il avait à ménager, soit dans le sénat, soit devant le peuple, soit dans les tribunaux, une foule de convenances étrangères à Démosthène : l’ornement, parce que la politesse du style était une sorte d’attrait qui se faisait sentir plus vivement à Rome, à mesure que tous les arts du goût et du luxe y étaient plus accrédités. […] Rien de plus propre à former le goût et la raison des jeunes gens, que ces discussions importantes, où le pour et le contre sont présentés de part et d’autre avec une égale supériorité.
On croirait que, jaloux d’un repos que l’envie et la haine laissent rarement au talent, il a jeté comme une expiation de son génie, dans ses ouvrages les plus parfaits, des imperfections volontaires, ou qu’il a pensé vivre encore dans cet âge de goût et de raison où le plus judicieux des critiques écrivait : Ubi plura nitent in carmine, non ego paucis Offendar maculis8. […] Le maître en l’art d’écrire, Lui qu’orna la raison des traits de la satire, Qui, donnant le précepte et l’exemple à la fois, Etablit d’Apollon les rigoureuses lois, ( Voltaire, le Temple du Goût.)
Mais nous en avons dit assez pour apprendre aux jeunes gens dans quel esprit ils doivent lire, comment il faut admirer les grands écrivains, et pour les ramener, s’il est possible, au goût et à l’étude raisonnés des anciens.
C’est par ces sortes d’exercices que l’on forme son jugement et son goût : le devoir du maître est rempli, quand il a posé et développé les principes généraux ; l’application doit être l’ouvrage de l’élève, sans quoi l’un et l’autre ont perdu leur temps.
Nous croyons inutile d’entrer dans le détail de ces différentes sortes d’éloquence ; elles se rattachent à celles qui précèdent, et ce que nous avons dit plus haut suffit pour que l’homme de goût et de sentiment puisse apprécier l’éloquence partout où elle se trouve.
Dans son Histoire de l’Académie des sciences, qui renferme les Eloges des académiciens et passe pour le modèle du genre, Fontenelle s’est dégagé des défauts dont ne sont pas exempts ses autres ouvrages, l’affectation et la subtilité : car il y a eu, comme on l’a fort bien dit, deux hommes en lui, l’un qui, faute de ce goût élevé que le cœur inspire, s’est attiré les justes railleries de Racine, de Boileau et de La Bruyère ; l’autre, et c’est celui qui doit nous occuper, disciple de Descartes, mais sans abdiquer son indépendance, que Vauvenargues a honoré de ses éloges, dont l’esprit s’est montré vaste, lumineux, universel, et qui a peint avec vérité les physionomies de ses savants confrères, en présentant avec intérêt une analyse fidèle de leurs écrits.
Bien moins châtié et soutenu que les modèles du dix-septième siècle (sa langue et son goût parurent, surtout au déclin de sa carrière, souffrir de son séjour à l’étranger), il a cependant conservé dans ses odes et dans ses cantates leur haute et saine inspiration.
Ce n’est pas qu’il soit nécessaire de rejeter les ornements de tout genre ; on fait preuve de goût en les employant dans l’occasion, si toutefois ils sont naturels et point du tout recherchés16.
Il faut que l’esprit soit hospitalier pour tous les goûts, pour toutes les connaissances.
dans ce salon, Près d’un chêne brûlant j’insulte à l’aquilon ; Dans cette chaude enceinte, avec goût éclairée, Mille heureux passe-temps abrégent la soirée.
Mais il avait beau narguer la muse classique, se travestir en Espagnol ou en Italien, faire scandale par son persiflage impertinent, mêler le grotesque au bizarre ou à l’impossible, sous ces déguisements se révélait le poëte fin, gracieux, tendre, original et franc qui devait se classer parmi les maîtres, à partir du jour où, s’affranchissant du paradoxe ou de l’imitation, et cessant d’alarmer le goût comme le sens moral, il laisserait enfin parler sincèrement ses émotions.
Devenu évêque, Fléchier conserva le goût des lettres.
Brisant alors, non sans douleur, des liens qui lui étaient devenus chers, il quitta son ermitage philosophique pour se fixer à Paris, et s’y vouer à ses goûts d’étude, sans autre fortune que son talent.
Il y a ordinairement chez les anciens plus de profondeur, de raison et de goût. […] Aristote a parfaitement tracé la diversité des goûts et des penchants que produit la diversité des âges. […] Toutes les nations n’ont pas d’ailleurs le même goût. […] C’est la nature et le goût qui doivent guider l’orateur. […] Dans tous les cas, l’orateur doit montrer une grande pureté de goût et une irréprochable perfection de style (Voir le nº xxxiv).
Ce goût, qui se montre si vivement dans l’enfance, ne fait que changer d’objet dans les âges plus avancés. […] Virgile a peut-être moins de force, de feu et de sublimité dans ses peintures, mais il a une majesté plus soutenue, et plus de sagesse et de goût.
Il est rare que les premières compositions des jeunes artistes ne pèchent par la profusion des ornements, dont le choix et la distribution n’ont pu être réglés encore par la sagesse d’un goût sévère et éclairé.
En général, comme je l’ai déjà dit, je fais assez bon marché des nomenclatures, persuadé que dans toutes les sciences de création humaine et qui n’ont point pour objet la nature réelle, le point essentiel est de bien saisir le fond des idées, et laissant d’ailleurs aux gens du métier liberté entière de ranger et de classer à leur goût.
La Fontaine connaissait à fond notre antiquité française : il était même remonté fort au delà de Rabelais et de Marot dans l’histoire de notre littérature ; et, comme l’observe le compte de Caylus dans un mémoire sur les fabliaux, « il n’eût pas été ce qu’il sera éternellement, c’est-à-dire un auteur d’un goût exquis, s’il n’avait pas puisé à ces sources des exemples et des modèles » 2.
L’un des premiers, lorsque notre goût trop timide hésitait encore à placer Shakspeare auprès de Sophocle et de Corneille, il nous a donné une traduction du Paradis perdu de Milton.
Il sait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la vérité avec le plaisir que la surprise leur cause, et il tempère avec tant d’art le mélange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses héros n’est ni lente ni précipitée, et le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-même une révolution semblable à celle que le poëte nous présente. » Enfin le dénoûment doit être rarement pris en dehors de l’action, et s’il en est ainsi, que l’intervention de l’agent étranger et supérieur soit toujours justifiée par la nécessité : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus.
Tour à tour classique et romantique, il a moins de goût que d’imagination et de sensibilité.
Tandis que Fontanes représentait auprès du grand écrivain le classique pur, qui corrige les écarts du goût, Joubert ne cessait de l’exciter de l’aiguillon, de lui ouvrir la carrière, d’accommoder les avis à ses ressources et à son originalité même.
Enfin, on peut la considérer telle qu’elle n’a jamais existé, et telle qu’elle ne sera jamais : à l’aisance, à l’innocence, à la simplicité du premier âge, nous nous plaisons à joindre le goût délicat et les manières polies des temps modernes.
Et certes, quoique je regarde comme un mérite bien petit d’être connaisseur en bagatelles, j’étais toujours étonné que Verrès eût du goût en cette partie, lui dont je connaissais la stupidité en tout le reste. […] Vous comprenez ici que c’est son goût pour les belles choses, et non l’esprit d’intérêt, qui le conduit. […] Cette affinité de goût, cette ressemblance de conduite et de mœurs, sont des liens peut-être aussi forts que ceux du nom et du sang dont vous faites tant d’état. […] Scipion, cet homme universel et d’un goût si exquis, ne s’y connaissait donc pas ? […] En effet, ce chef-d’œuvre de Silanion, ce morceau si achevé, appartiendrait à un autre particulier, à un peuple même, plutôt qu’à Verrès, cet homme d’un goût si exquis, cet habile connaisseur ?
« Ma chérie, On voit que la nature elle-même a placé dans votre cœur le goût de la vertu ; dans l'âge ou les femmes de votre rang ne sont occupées que du soin de leur parure, vous êtes assez indifférente sur la vôtre pour la soumettre à nos conseils ; c'est nous faire connaître, dès l'aurore de votre vie, que vous penserez toujours mûrement. […] Vous me demandez quels sont les livres que vous devez lire : il ne vous faut point d'autre conseil que votre goût. […] Mon tout flatte le goût, l'odorat et la vue.
Le goût et le bon sens doivent toujours guider dans l’emploi de cette figure. […] Il avait fait une étude approfondie de l’arrangement le plus favorable à l’harmonie, et il portait peut-être à l’excès le goût pour ce qu’il appelle plena ac numerosa oratio . […] Pour réussir ici, l’écrivain doit parfaitement connaître le génie de la langue et la force des mots, et être doué d’un goût exquis.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
pourquoi donc cette place toujours réservée pour lui dans les bibliothèques de tous ceux qui ont une âme et du goût ?
De pareils chefs-d’œuvre sont rares, il en faut convenir ; et ceux qui, après les jours de la décadence et le triomphe du faux goût, ont le mérite du moins de sentir celui des autres, et de s’apercevoir que ce sont là les modèles qu’il faut se proposer, forment une nouvelle classe, une espèce de second ordre en littérature, qu’on n’étudie pas sans fruit, après avoir admiré le premier.
Plus heureux dans l’éloge de Voltaire, La Harpe l’a jugé en homme de goût, et la plupart de ses décisions sont devenues des arrêts dont le temps a déjà confirmé la plus grande partie.
Voici un portrait littéraire de Mme de Maintenon, qui, sous ce rapport, est exquis à mon goût.
Mais il est constant que l’étude de ces règles, en développant et perfectionnant le jugement, la raison et le goût, donne cette éloquence qui met du choix, de l’ordre, de l’intérêt, de la variété dans les choses qu’on doit dire ; qui flatte l’esprit par les charmes d’une élocution belle et soutenue, s’ouvre avec douceur l’entrée de nos cœurs, et leur cause une émotion délicieuse et durable.