Tout reconnut ses lois : et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle.
Le peuple reconnut en lui les souvenirs et les instincts de son patriotisme, comme aussi les préjugés et les faiblesses de ses passions parfois injustes ou aveugles.
La peinture qu’il fait des mœurs, est si sensible et si vraie, que chacun s’y voit lui-même et s’y reconnaît. […] Animé de cet esprit, et parlant dans la chaire de la vérité, je ne craindrai point de vous parler de ses malheurs ; je vous ferai remarquer les écueils de sa vie ; je vous avouerai même, si vous voulez, ses égarements ; mais jusques dans ses malheurs vous découvrirez avec moi des trésors de grâces ; jusques dans ses égarements vous reconnaîtrez les dons du ciel, et les vertus dont son âme était ornée. […] Ces trois circonstances de la mort du Prince de Condé, sont appuyées sur des faits généralement reconnus pour être authentiques.
Car l’âge présent, il faut bien le reconnaître, n’est pas celui des méditations prolongées et des travaux pleinement mûris ; le temps n’est plus où l’écrivain consumait des dix et vingt années sur un livre, bien sûr d’arriver toujours à propos.
Quelque génie que je reconnaisse dans l’invention d’une arme meurtrière, j’exciterais une juste indignation si je disais que tel homme ou telle nation eut la gloire de l’avoir inventée. […] Réduit à l’ordre purement chronologique, il n’est pas exempt d’une certaine sécheresse, sous laquelle on reconnaît cependant avec plaisir un grand nombre de faits classés avec ordre et clarté ; des portrait^, des remarques et des réflexions qui donnent à cet ouvrage un nouveau prix.
Le reconnaissez-vous à son visage, à ses entretiens ? […] Louis XIV se reconnaîtrait-il là ?
Je ne me reconnus pas.
Le vautour a l’odorat très peu subtil ; c’est grâce à sa vue perçante qu’il reconnaît de loin les cadavres.
Mais si elle ne fut pas étrangère à toute arrière-pensée d’ambition, s’il est plus facile de la respecter que de l’aimer ; on doit pourtant reconnaître qu’elle n’a jamais séparé l’honnêteté de l’habileté.
Mais j’ai reconnu qu’on avait trouvé avec raison dans votre œuvre plus de méthode, d’ordre, de netteté, de précision et d’esprit chrétien, que dans les œuvres de même nature destinées à servir de manuel.
Voici un syllogisme dont on reconnaît facilement la fausseté : Les Français sont braves ; or les Espagnols ne sont pas Français ; donc les Espagnols ne sont pas braves.
À ces petits défauts marqués dans sa peinture, L’esprit avec plaisir reconnaît la nature.
On reconnaît ici un exemple du rejet, dont les anciens ont fait un heureux et fréquent usage.
Elle ne voulait plus obéir à son maître5 ; Mutilée, impuissante, elle allait au hasard, Sans gouvernail, sans mât ; on n’eût pu reconnaître La merveille de l’art !
Ils inspirent de la confiance pour celui qui s’en sert ; car on reconnaît à un tel emploi de la langue commune un homme qui sait la vie et les choses et qui s’en tient rapproché. — Ces mots font le style franc. »
Vois le cachet de mon père et reconnais-moi.
Entre le Parthénon et les Propylées on reconnaît une parenté manifeste : même caractère, mêmes lignes, même élégance gracieuse et noble. […] Dans ce tableau de la vie de cour, on reconnaît l’auteur du Telèmaque.
Reconnaissons notre erreur.
il commence par l’énumération des faveurs qu’il a reçues du peuple- : il reconnaît qu’il lui doit tout, et que personne ne peut avoir plus de motifs que lui pour défendre ses intérêts.
Les véritables auteurs de l’art sont donc les orateurs ; mais nous devons pourtant quelque reconnaissance à ceux qui ont aplani les difficultés ; car toutes les vérités que, grâce à leur génie, les orateurs ont découvertes une à une, les rhéteurs nous ont épargné la peine de les chercher et les ont rassemblées sous nos yeux. » Tous ceux qui écrivent reconnaissent d’ailleurs qu’il est dans leur art, comme dans tous les autres, certains procédés de composition, certains secrets de métier, une sorte de mécanisme littéraire, que l’on ne devine point, que l’on n’apprend qu’à l’user, après bien des essais et des tâtonnements.
Entretenir perpétuellement dans une ville telle que Paris une consommation immense dont une infinité d’accidents peuvent toujours tarir quelques sources ; réprimer la tyrannie des marchands à l’égard du public, et en même temps animer leur commerce ; empêcher les usurpations mutuelles des uns sur les autres, souvent difficiles à démêler ; reconnaître dans une foule infinie tous ceux qui peuvent si aisément y cacher une industrie pernicieuse et en purger la société ; ignorer ce qu’il vaut mieux ignorer que punir, et ne punir que rarement et utilement ; être présent partout sans être vu ; enfin mouvoir ou arrêter à son gré une multitude immense et tumultueuse, et être l’âme toujours agissante et presque inconnue de ce grand corps : voilà quelles sont en général les fonctions du magistrat de la police.
Tout reconnaît sa loi suprême ; Lui seul ne connaît point de lois.
je les reconnais, et mon cœur se réveille.
Il reconnaissait que Démosthène pouvait plus que lui, et avait coutume de dire que les harangues de cet orateur renversaient les entreprises des rois, et que sa rhétorique était l’arsenal et le magasin d’Athènes.
Ne vous reconnaissez-vous pas dans l’affliction que j’ai décrite ?
Madame de Staël 1766-1817 [Notice] Fille d’un homme d’État philosophe, d’un ministre populaire, mademoiselle Necker, depuis baronne de Staël, eut pour première école les graves entretiens d’un monde animé par le voisinage de la tribune, les écrits de Jean-Jacques qu’elle reconnut toujours pour son maître, et les espérances généreuses de rénovation sociale qui firent battre son cœur d’enfant.
Lorsque l’on a appris à la reconnaître dans chaque mot, c’est une règle essentielle de ne lui donner, en parlant en public, que l’accent qu’on lui donne ordinairement dans la conversation. […] L’on tirera plus d’avantages, surtout dans les commencements, des observations d’un ami dont le bon goût est reconnu. […] Cependant, quel que soit le caractère qu’un poète donne à ses acteurs, ils doivent le soutenir jusqu’à la fin, et ne jamais agir dans un sens opposé, afin que le lecteur puisse toujours les reconnaître dans leurs discours et dans leurs actions. […] Cependant il est impossible de ne pas reconnaître quelques défauts dans l’Odyssée. […] En ouvrant Virgile, nous reconnaissons l’élégance et la correction du siècle d’Auguste.
Sans fonder une théorie générale, il faut reconnaître que le sublime a diverses sources qui toutes peuvent faire naître cette émotion profonde. […] D’ailleurs, la liberté de transposition admise par ces langues exigeait que cette méthode fût suivie ; car autrement comment aurait-on pu déterminer et reconnaître la concordance des substantifs et des adjectifs ? […] Et de même que l’on connaît les peintres les plus célèbres à leur touche, de même aussi les auteurs les plus parfaits et les plus originaux peuvent être reconnus dans tous leurs ouvrages par leur style et leur manière. […] Dans l’affaire Montboissier, où le père refusait de reconnaître deux de ses filles, il plaida avec une force et une chaleur entraînante. […] Je crois que ceux qui ont l’expérience du barreau reconnaîtront, sans hésiter, la vérité du précepte de ce grand maître.
Dans tout syllogisme, on pose d’abord un principe certain et reconnu pour tel de ceux à qui l’on s’adresse ; on montre ensuite que la vérité particulière qu’on veut prouver est contenue dans ce principe, et on en conclut la certitude de cette vérité. […] Mais certains sophismes sont si grossiers, si faciles à reconnaître qu’ils ne méritent pas qu’on s’arrête à les signaler. […] Je m’avoue donc vaincu, je reconnais la vérité du reproche que vous me faites ; et s’il peut y avoir de l’excès en reconnaissance, je conviens que je passe toutes les bornes en ce genre. […] À la justesse et à la précision de ce raisonnement, à cette touche mâle et vigoureuse, on reconnaît Démosthènes. […] Malgré les preuves solides et éclatantes qui établissent la vérité de la religion, il y a des hommes qui refusent de la reconnaître.
Alors s’établit, pour l’utilitè de tous, ce que nous appelons la chose publique ; alors il se forma des associations d’hommes, qui furent nommées des cités ; alors on bâtit l’une près de l’autre des maisons que l’on appela des villes, qui, entourées de murs, reconnurent des lois et un culte religieux.
C’est encore quelque chose de plus, qu’il n’est pas facile de définir : c’est une force vague et mystérieuse qui s’impose par elle-même, et dont tout le monde reconnaît l’autorité, parce qu’elle est douce et irrésistible.
me croyez-vous incapable de les reconnaître ?
Un point brillant part comme un éclair2, et remplit aussitôt tout l’espace ; le voile des ténèbre s’efface et tombe ; l’homme reconnaît son séjour, et le trouve embelli.
Il faut lire la lettre qu’il écrivit à l’un de ses anciens professeurs en lui envoyant un de ses ouvrages : « Je juge bien que vous n’aurez pas retenu les noms de tous les disciples que vous aviez il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans (la lettre est du 15 juin 1637, et Descartes avait quitté le collége en 1612), lorsque vous enseigniez la philosophie à la Flèche, et que je suis du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire ; mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez en cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient… » 2.
Pourquoi un connaisseur reconnaît-il au premier coup d’œil un tableau de Raphaël, de Michel-Ange, de Rembrandt ou de Rubens ? […] La langue française est reconnue comme la plus claire qui existe ; elle ne souffre ni le vague ni l’obscurité ; elle n’aime pas l’inversion : sa construction suit l’ordre même de la pensée, c’est-à-dire qu’elle procède toujours par sujet, verbe, attribut et complément.
Céphale ayant reconnu son erreur, se perça du même javelot qu’il lui avait lancé. […] Elle est, comme celle-ci, libre et Impériale, et reconnaît son évêque pour son souverain.
Ayant ensuite reconnu avec plus de loisir et moins de confusion les bienfaits dont il était comblé et les merveilles qui l’environnaient, il voulut que tout l’univers l’aidât à payer le tribut de la gloire qu’il devait au souverain bienfaiteur. […] L’enthousiasme y est moins élevé, l’inspiration moins soudaine, la forme moins séduisante et moins pompeuse ; mais pour peu qu’on les lise avec les dispositions convenables, on sent que le poète n’était point seul quand il les composa ; on y reconnaît une ineffable simplicité, la suavité, l’onction, quelque chose qui recueille l’âme et la pacifie, quoique chose qui nous touche et nous remplit des sentiments de la plus tendre piété.
Rien d’absolu cependant, pas plus dans cet ordre que dans aucun autre ; et les anciens le reconnaissaient aussi.
Enfin il ne suffit pas d’avoir trouvé ses preuves et d’en avoir reconnu la nature, sachez encore les choisir, les disposer, les traiter.
Au treizième chant il revoit Ithaque, mais on conçoit que le poëme n’est pas fini, tant que tous les prétendants n’ont point payé de leur tête leur insolente usurpation, tant qu Eumée n’a pas reconnu son maître, Télémaque son père, Pénélope son époux, Laërte son fils, le peuple entier son roi.
Quand un écrivain dit, ou du moins paraît dire le contraire de ce qu’il pense, quand il conseille, prescrit, ordonne même le contraire de ce qu’il veut, quand il prétend ne pas énoncer ce qu’en effet il énonce, s’adresser à l’un quand il s’adresse réellement à l’autre, ne reconnaît-on pas dans tous ces contrastes entre l’expression et la pensée une antithèse interne, en quelque sorte, qui mérite notre attention ?
Le Gascon, le Normand, l’Alsacien, le Picard, se reconnaissent aussitôt à l’accent ; c’est le Tourangeau qui prononce le plus purement.
C’est quelquefois la marche que suit l’orateur, lorsqu’il reconnaît la nécessité de frapper de grands coups dès l’abord, afin que ses auditeurs ou ses lecteurs, surpris à l’improviste, soient comme étonnés de la force de ses moyens, et qu’il n’ait plus ensuite qu’à achever son triomphe par le développement des idées accessoires qu’il a réservées pour les dernières.
Un moment après, elles virent un gros bras presque nu relever tout à coup le pavillon, qui leur montra un bon gros Suisse entre deux draps, demi-éveillé et tout ébahi, très-long à reconnaître son monde qu’il regardait fixement l’un après l’autre, et qui, enfin, ne jugeant pas à propos de se lever en si grande compagnie, se renfonça dans son lit et ferma son pavillon.
C’est à quoi il faut se borner ; c’est ce que M. de Chateaubriand peut faire ; mais qu’il écarte la contrainte ; qu’il renonce aux autorités que l’on ne veut plus reconnaître ; qu’il ne mette en usage que des moyens qui soient nouveaux, qui soient siens exclusivement, qui soient du temps et de l’auteur.
La preuve qu’elles sont reconnues bonnes, c’est que depuis Aristote, qui les a le premier rédigées, elles n’ont pas subi de changement, que tous les modernes qui ont fait des traités de Rhétorique ont copié les anciens, et que, pour vous en donner un, je serais obligé à mon tour de copier les modernes.
… Boileau accorde à Chapelain les qualités que tout le monde lui reconnaît, mais il lui refuse la faculté poétique, — et c’est justement là l’objet de la discussion.
C’est le règne des plaisirs innocents, de la paix, de ces biens pour lesquels les hommes se sentent nés, quand leurs passions leur laissent quelques moments de silence pour se reconnaître.
Leur dessin est si naturel, leur coloris si vrai, que vous croyez avoir déjà vu quelque part ce qui n’existe que dans leur pensée, que vous reconnaissez leur modèle, sans l’avoir jamais connu, et qu’une fois admis dans votre imagination, il n’en sort plus.
On aura déjà reconnu l’un ou l’autre de ces caractères dans le peu d’exemples que nous avons cités.
Le genre sublime se reconnaît à l’élévation des pensées, à la pompe des expressions, à la vivacité des images, à la noblesse et à la grandeur des sentiments.
Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé ; et, comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il voulait aller, et dit au petit d’Elbeuf : « Mon neveu, demeurez là : vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnaître. » M. d’Hamilton, qui se trouva près de l’endroit où il allait, lui dit : « Monsieur, venez par ici ; on tire du côté où vous allez. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là2. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire.
Je les reconnais, je retrouve mes vieilles impressions.
Et cependant jusque dans les plus petits détails, on retrouve encore le grand écrivain, on reconnaît Cicéron ; comme dans les plus beaux discours de l’orateur, au milieu des mouvements les plus vifs et de toute la pompe des périodes, l’homme d’esprit et l’homme aimable se laisse toujours entrevoir.
En voici des exemples : = À la lecture de ce discours, on reconnaît le plus éloquent de nos orateurs. Voilà l’adjectif éloquent, régime du verbe reconnaît, et en même temps régissant du substantif orateurs. […] En voici un exemple, qui réunissant ces trois espèces de mots, suffira pour l’explication de cette règle. = Ces femmes se sont déclarées les maîtresses de la maison : elles se sont ensuite reconnues coupables, et se sont vues contraintes à faire cet aveu.
Ayant ensuite reconnu, avec plus de loisir et moins de confusion, les bienfaits dont il était comblé et les merveilles qui l’environnaient, il voulut que tout l’univers l’aidât à payer le tribut de gloire qu’il devait au souverain bienfaiteur. […] Plus tard, et en ne comptant que ceux dont ils avaient les œuvres écrites, les Grecs ont reconnu neuf poètes lyriques115, dont voici les noms par ordre chronologique : Alcman, qui florissait 650 ans avant notre ère ; Alcée, Sapho et Stésichore, vers 600 ; Ibycus et Anacréon, vers 550 ; Simonide de Céos, trente ans plus tard ; Pindare, vers 500, et Bacchylide, une trentaine d’années après lui.
Horace se reconnaîtrait aussi dans ces vers délicieux. […] Tous les voyageurs se reconnaîtront ici.
Tout en avouant avec lui que, sans la division, l’orateur a quelque chose de plus spontané, de plus libre en son allure, je reconnais aussi les avantages de cette forme.
Je n’ai jamais reconnu, comme effet du sublime, l’extase, le délire, l’exaltation fiévreuse, ni comme cause du sublime, la puissance matérielle, provenant d’une cause matérielle, d’un poignard ou d’un million89 ; jamais le mal surtout, quelque extraordinaire, quelque puissant qu’il soit.
Comme nous venons d’admettre des figures par lesquelles l’idée acquiert de la force en se développant, nous en reconnaîtrons qui la fortifient en la condensant et en la resserrant.
Ne vous reconnaissez-vous pas dans l’affliction que j’ai décrite ?
Gibert que de reconnaître qu’il possède Aristote, Hermogène, Cicéron, Quintilien ; qu’il entend la matière qu’il traite ; que les grands maîtres sont bien expliqués, et qu’il y a de la dialectique dans ce qu’il a écrit sur l’art oratoire, où l’imagination a tant de part.
Nous reconnaissons dans ce personnage l’ancêtre de Figaro ; l’avenir lui appartient ; il n’est rien encore ; mais il sera tout un jour.
Magne, ancien ministre des finances, et l’on peut encore reconnaître toute l’exactitude de la description de Montaigne.
Tout reconnut ses lois, et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle.
Ses personnages ont une physionomie si distincte qu’ils s’imposent à la mémoire de la postérité, et bien qu’ils soient contemporains du poëte, tous les âges se reconnaissent en eux ; car ils sont à la fois des individus qui ont leur date dans l’histoire des mœurs, et des types qui demeureront à jamais.
Mais non seulement Milon a pu et dû tuer Clodius ; il lui est encore glorieux de l’avoir fait, parce qu’il a délivré la patrie d’un scélérat reconnu, et d’un citoyen pernicieux à la république.
Ce sont des voyageurs à qui le hasard fait rencontrer le cadavre du tyran ; il est si défiguré, qu’à peine ils le reconnaissent, et s’écrient à son aspect : Est-ce lui, dont la voix commandait à la guerre !
Voilà qui suffirait à prouver ce que nous disions tout à l’heure, que la langue latine, si libre qu’elle soit dans son allure, reconnaissait pourtant une construction naturelle et usuelle.
C’est ainsi qu’ils doivent apparaître au milieu des peuples, et c’est à ce signe que les peuples les reconnaîtront.
je reconnais là le ton d’un homme qui a été battu. » Démosthène l’avait piqué à dessein pour lui arracher le récit animé de son insulte. […] Pas une partie de leur corps qui ne soit un organe nécessaire, et telle est la perfection de ce mécanisme, qu’on y reconnaît une main intelligente et non pas un jeu du hasard.
Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler, tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l’on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’Océan avec les rivières les plus inconnues… Mais voyons ce dernier combat1, en nous affermissant toutefois, pour ne point déshonorer par nos larmes une si belle victoire.
Partout on reconnaît l’homme vraiment formé à la bonne école, mais jaloux aussi d’établir la sienne et de prendre sur notre Parnasse un rang particulier : la postérité le lui assignera.