Ce n’est que chez les grammairiens de la décadence que les mots ἑλληνιϰός, ἑλληνίζειν, ἑλληνισμός s’appliquent aux mots et aux tournures de la langue commune, par opposition au pur atticisme.
Comment en un plomb vil l’or pur s’est-il changé ?
Rien n’égale en splendeur le destin d’un mortel Qui peut la contempler dans sa plus pure essence.
Oui, le vin pur monte à la tête.
Appropriée au caractère de son imagination douce et pathétique, sa diction est sobrement ornée, élégante et pure, harmonieuse et sans effort.
Là, votre pruderie et vos éclats de zèle Ne furent pas cités comme un fort bon modèle ; Cette affectation d’un grave extérieur, Vos discours éternels de sagesse et d’honneur, Vos mines4 et vos cris aux ombres d’indécence Que d’un mot ambigu peut avoir l’innocence, Cette hauteur d’estime où vous êtes de vous, Et ces yeux de pitié que vous jetez sur tous, Vos fréquentes leçons et vos aigres censures5 Sur des choses qui sont innocentes et pures, Tout cela, si je puis vous parler franchement, Madame, fut blâmé d’un commun sentiment. […] Alceste venait de dire : A ne rien pardonner le pur amour éclate 5.
Mais le goût de La Harpe était trop pur et trop sévère, pour que cette complaisance allât jusqu’à lui faire illusion sur les vices nombreux du style de Thomas.
Si le versificateur décrit un objet avec cet art, ce coloris qui nous fait prendre l’image de l’objet pour l’objet même ; si, par exemple, en nous traçant les agréments de la campagne, il nous en fait une description si vive et si animée, que nous croyions être transportés au milieu des champs, voir de nos propres yeux les beautés que la nature y étale, et partager même, avec ceux qui les habitent, les plaisirs purs qu’ils y goûtent, ce versificateur sera vraiment poète.
Nous disons que l’âme de l’homme est un feu inextinguible et perpétuel ; qu’elle est originaire du ciel ; que c’est une partie de Dieu même1 : et par conséquent qu’il y a bien plus d’apparence qu’elle se ressente de la noblesse de sa race que de la contagion de sa demeure ; qu’il est bien plus à croire qu’elle dure, pour se réunir à son principe, pour acquérir la perfection de son être, pour devenir raison toute pure, qu’il n’est à croire qu’elle finisse, pour tenir compagnie à la matière, pour s’éloigner de sa véritable fin, pour courir la fortune de ce qui est son contraire plutôt que son associé.
Ils vous trouveraient, ô éternelle beauté, toujours ancienne et toujours nouvelle, ô vie pure et bienheureuse de tous ceux qui vivent véritablement, s’ils vous cherchaient seulement au dedans d’eux-mêmes !
Qui l’aurait dit, en ces jours pleins de charmes, Qu’en pure perte on cultivait ses mœurs ; Qu’un temps viendrait, temps de crime et d’alarmes, Où ce Ver-Vert, tendre idole des cœurs, Ne serait plus qu’un triste objet d’horreurs ?
Un feu pur et doux l’anime ; une imagination réglée la colore.
Avec l’art seul on peut être disert, c’est-à-dire faire un discours dont le style soit pur, facile, élégant. […] » La Rhétorique peut prévenir les erreurs de la justice ; elle est aussi plus capable que la science pure de faire pénétrer la vérité parmi les hommes. […] La narration historique est l’exposé pur et simple des faits. […] La prononciation doit être distincte, pure et nuancée, suivant les pensées que l’on développe. […] Cette pure nature est précisément ce qui est beau et ce qui plaît uniquement.
Les prés y sont toujours verts, l’ombre toujours fraîche, l’air toujours pur ; un éternel printemps y règne ; il faut donc que les acteurs et les actes aient un caractère de la plus riante douceur. […] Ses idylles ont de la douceur, de la sensibilité ; elles expriment d’ailleurs les sentiments moraux les plus purs et les plus louables, et peuvent, sous ce rapport, justifier l’opinion de ceux qui ont voulu voir en lui le plus excellent de nos bucoliques ; mais, d’un autre côté, il a peu de force, très peu d’originalité ; il est donc loin d’être un poète du premier ordre. […] Ses pensées sont toujours naturelles, ses expressions justes, ses tours vifs et aisés, son style pur et élégant, ses vers harmonieux et pleins d’idées.
Style familier « Le Style familier est le style ordinaire de la conversation et de ce qu’on appelle les Lettres familières ; il est moins pur et moins précis que le style simple, mais il a plus d’abandon et de mouvement. » (Filon.) […] Le Style élégant « Le style élégant choisit les coupes de phrases les plus vives et les plus rapides, les chutes harmonieuses et variées, et se montre partout fidèle au goût le plus pur et le plus délicat. […] Nous donnons ici quelques extraits de ce magnifique discours : c’est tout à la fois un modèle de style pur, sévère et noble et un recueil de bons conseils sur l’art d’écrire.
Ainsi les écarts, les épisodes, les détails de pur agrément, qui sont permis à la poésie, ne le sont pas à l’éloquence. […] L’on doit avoir une diction pure, et user de termes qui soient propres, il est vrai ; mais il faut que ces termes si propres expriment des pensées nobles, vives, solides, et qui renferment un très-beau sens. […] Mais cette institution si pure est altérée, dit Socrate. […] L’élégance semblerait faire tort au comique : on ne rit point d’une chose élégamment dite ; cependant la plupart des vers de l’Amphitryon de Molière, excepté ceux de pure plaisanterie, sont élégants. […] Son style est pur, ses peintures sont attendrissantes.
… Je vous afflige, je le vois, en vous tenant ce langage, parce que vous connaissez mon cœur ; vous savez qu’il est pur du sang qui a été versé, et que les pusillanimes considérations du danger ne m’ont jamais empêché de vous dire la vérité.
Ferme, simple, sobre, clair et pur, son style est une merveille pour cette époque, où l’on ignorait la méthode et la gravité soutenues.
Je suis ravi que vous ayez combattu la théorie funeste de l’art pour l’art, en traçant avec fermeté le but moral du poète et de l’orateur, aussi bien qu’en donnant l’idée la plus pure et la plus haute de la noble mission de l’écrivain Je ne trouve pas moins digne d’éloge votre sévérité ou plutôt votre justice à condamner certains livres, dont il ne faut à aucun prix se permettre la lecture, quand bien même on devrait se résoudre à ignorer quelque chose.
La médisance, ce vice détestable, convertit en poison tout ce que l’innocence la plus pure lui oppose pour le combattre ; à l’imitation de ce peuple furieux et insensé, elle se venge de la lumière qui l’éblouit en décochant une grêle de pierres contre le soleil1 : c’est un monstre à cent visages différents, qui contrefait le langage de l’amitié, de la compassion, de la louange et de la piété même.
Dans le roman merveilleux ou fantastique on fait agir des personnages de pure imagination, et doués d’un pouvoir surnaturel, comme des fées, des génies, des enchanteurs ; on les appelle souvent contes de fées quand ils ont un caractère enfantin.
Une lettre courageuse La paix se fit5 et Aubigné se retirant escrivit un à Dieu au Roy son maistre, en ces termes : « Sire, vostre mesmoire vous reprochera douze ans de mon service, douze playes sur mon estomac6 : elle vous fera souvenir de vostre prison et que ceste main qui vous escrit en a desfaict les verrouils et est demourée pure en vous servant, vuide de vos bien-faits et des corruptions de vostre ennemy et de vous ; par cet escrit, elle vous recommande à Dieu à qui je donne mes services passez et vouë ceux de l’advenir, par lesquels je m’efforceray de vous faire cognoistre qu’en me perdant vous avez perdu vostre très fidele serviteur. » Le télégraphe électrique en 15981 Mon secret n’estant point de magie, mais par moyens naturels, est difficile et de coust2 selon ce qu’il entreprend.
Qui voudrait, en effet, soutenir sérieusement que le goût d’un Hottentot ou d’un Lapon soit aussi délicat et aussi pur que celui de Longin et d’Addison. […] Il n’en est pas, en matière de goût, comme dans les questions de pur raisonnement, où il n’y a qu’un parti à prendre hors duquel tout est faux. […] C’est évidemment pour augmenter la sphère de nos jouissances qu’il nous a accordé ces deux belles facultés ; et ces jouissances sont les plus pures et les plus innocentes que nous puissions goûter. […] Le troisième vers : The stamp of fate, and sanction of a God, est un pur remplissage qui n’a d’autre motif que la rime, car il interrompt la description, et ôte à l’image sa clarté. […] D’un autre côté, le style n’a de propriété que lorsqu’en même temps il est pur ; et ces deux qualités réunies le rendent non seulement clair, mais encore gracieux.
— E quei pur ceo ? […] False achaisun par coveitise Truevent asez pur els confundre, Suvent les funt a plait somundre, La char lur tolent e la pel, Si cum li lous fist a l’aignel. […] Si vous aportons les clés de la ville et dou chastiel de Calais, et les vous rendons à vostre plaisir, et nous mettons en tel point que vous nous veés, en vostre pure volenté, pour sauver le demorant dou peuple de Calais ; si voelliès avoir de nous pité et merci par vostre très haute noblèce. » Certes il n’i eut adonc en le place signeur, chevalier ne vaillant homme, qui se peuist abstenir de plorer de droite pité, ne qui peuist en grant pièce parler. […] — Oui, le vin pur monte à la tête. […] Mais comme Bacchus ne pouvait souffrir un rieur malin, toujours prêt à se moquer de ses expressions, si elles n’étaient pures et élégantes, il lui dit d’un ton fier et impatient : « Comment oses-tu te moquer du fils de Jupiter ?
L’homme le plus vertueux, en traitant le sujet le plus pur, cherche à toucher le cœur de ceux qui l’écoutent, et ne se fait aucun scrupule d’exciter l’indignation ou la pitié, bien que l’indignation et la pitié soient des passions. […] La vertu feinte n’a point ces nobles résultats ; c’est la chaleur pure du sentiment qui seule peut émouvoir. […] Dans les livres il faut viser à la correction et à la précision, il faut élaguer toute redondance, éviter les répétitions, et n’employer que le langage le plus pur et le plus poli. […] Le style d’une correspondance ne doit pas être surchargé d’ornements ; il faut qu’il soit pur, clair, et rien de plus. […] Le docteur Armstrong, dans son poème sur l’Art de conserver la santé, n’a pas pris un si grand essor ; mais il est plus égal dans son style, et sait toujours paraître pur, correct et élégant.
En ne prenant que la fleur de la plus pure antiquité, il ferait un ouvrage, court, exquis et délicieux… » (Lettre à l’Acad. […] Mais pour se rendre digne d’une telle mission, il faut joindre à des affections vertueuses, à des intentions pures, les études nécessaires, l’instruction requise pour raisonner avec justesse, s’exprimer avec aisance et donner de la force à la vérité. […] Les lettres sont comme toutes les choses grandes et pures, comme la justice, comme la vertu ; elles ont le privilége d’élever l’âme et de la calmer ; elles inspirent à la fois l’enthousiasme et la paix ; elles sont toujours une source de bonheur, et souvent un asile contre l’adversité. […] L’argumentation toute pure n’est pas employée dans le discours oratoire. […] V, c. 14) ; alors l’argumentation toute pure peut ajouter de la force au discours.
» Un de leurs contemporains, incapable peut-être du sublime qui élève l’âme, et du sentiment qui l’attendrit, mais fait pour éclairer ceux à qui la nature accorda l’un et l’autre ; laborieux, sévère, pur, harmonieux, il devint le poète de la raison : — il égala et surpassa peut-être Horace dans la morale et dans l’art poétique.
L’imagination Ne diriez-vous pas que ce magistrat, dont la vieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple, se gouverne par une raison pure et sublime, et qu’il juge des choses par leur nature, sans s’arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l’imagination des faibles ?
On appelle simplement disert celui dont le style est facile, clair, pur, élégant et harmonieux. […] xx) « qu’il y a deux sortes d’exemples, l’un qui s’appuie sur des événements arrivés, l’autre sur de pures inventions, des paraboles, des fables, etc. […] En général, le style de la période sera pur, châtié, orné, doux, coulant et harmonieux. […] Jour d’une pure volupté, C’est une nouvelle naissance, Un rayon d’immortalité. […] Pure et correcte, elle repoussera tout son grossier, populaire ou provincial.
De toutes ces citations nous dirons avec Molière : Ce n’est que jeux de mots, qu’affectation pure, Et ce n’est pas ainsi que parle la nature. […] Cependant, dit Quintilien, il coule avec douceur, semblable à une belle rivière qui roule tranquillement une eau claire et pure, et que bordent des forêts verdoyantes et de délicieuses campagnes.
La pensée de Nicole est toujours sage ; son style est pur, lumineux, doux et soutenu.
On peut dire même que ces hommes-là gagnent à mourir, et que leur âme, qu’ils ont mise tout entière dans leurs ouvrages, y paraît plus noble et plus pure, dégagée de ce qu’ils tenaient de l’humanité ; mais vos guerriers1, leurs équipages, leur suite, leurs tambours, leurs trompettes font tout leur être, et, perdant cela, qu’ils vivent ou meurent, les voilà néant2.
Stoïcien tendre, il justifia par son exemple ce mot excellent qui est de lui : « Les grandes pensées viennent du cœur. » Philosophe religieux par sentiment, il se conserva pur de toute contagion dans un siècle où la licence des mœurs atteignait les idées.
Voyez sa morale : elle est pure et sévère.
Un homme d’un goût pur est celui qui ne se laisse jamais séduire par des beautés fausses, qui estime avec justesse, qui compare avec équité les beautés des divers genres, et qui distingue pourquoi elles ont la faculté de plaire.
Le ciel n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. […] Loin de là, ces facultés se marient en lui tout naturellement ; et de leur union féconde, naît l’imagination la plus riche, la plus belle et la plus pure.
Les philosophes d’un génie vulgaire sont toujours noyés dans les détails : incapables de remonter aux principes d’où l’on voit sortir les conséquences, comme une eau vive et pure de sa source, ils se fatiguent à suivre le cours de mille petits ruisseaux qui se troublent à tout moment, qui les égarent dans leurs détours, et les abandonnent ensuite au milieu d’un désert aride.
Quand il se présente une occasion considérable dans laquelle il n’y a rien à vaincre, parce qu’il n’y a rien à combattre, ce qui est très-rare, elle donne à leur autorité un éclat pur, innocent, non mélangé, qui ne s’établit pas seulement, mais qui leur fait même tirer, dans les suites, du mérite de tout ce qu’ils ne font pas, presque également que1 de tout ce qu’ils font.
Il est l’intermédiaire qui unit la plus glorieuse époque des lettres françaises à une autre époque où leur éclat, moins pur, ne s’est pas encore obscurci.
Chénier (1764-1811) : Quand Sous le crime heureux tout languit abattu, Malheur au citoyen coupable de vertu, Et dont la gloire pure offensa, dans l’armée, Tibère impatient de toute renommée, Les délateurs, vendant leurs voix et leurs écrits, Viennent dans son palais marchander les proscrits ; Lui seul des tribunaux fait pencher la balance ; Le sénat le contemple, et décrète en silence ; Les regards sont muets, les lois n’osent parler ; Tibère à ses genoux voit l’univers trembler, Et, subissant lui-même un tyrannique empire, Éprouve, en l’ordonnant, la frayeur qu’il inspire.
Aussi, dès le printemps, toujours prêts à renaître, D’innombrables essaims enrichissaient leur maître ; Il pressait le premier ses rayons toujours pleins, Et le miel le plus pur écumait sous ses mains1.
Ces accents, de pure imagination, nous charment comme une mélodieuse musiqué ; c’est de la fantaisie rêveuse.
Les paroles que notre flatterie a nommées puissantes et pathétiques n’étaient que de la cendre et des charbons morts, au prix d’un feu si pur et si vif2.
car la beauté est aussi de l’âme, et l’admiration qu’elle inspire est noble et pure.
Tous paraissaient purs, heureux, pleins d’avenir !
Les poëtes anglais du foyer, Cowper, Wordsworth ont-ils jamais rendu plus délicieusement ces joies d’un intérieur pur, la félicité domestique, ce ressouvenir d’un Éden hospitalier, d’un toit béni ?
Sans revenir sur l’importance de ce choix, nous ferons remarquer avec d’Aguesseau, qu’on ne saurait se proposer des modèles trop purs et trop parfaits, quand on veut arriver soi-même à la perfection.
C’est la raison énergique et brûlante comme la passion ; c’est la passion calme et pure comme la raison : nos devoirs les plus saints deviennent nos voluptés les plus douces, et tout l’homme est d’accord. […] Ne nous en étonnons pas : les transports des cœurs tendres paraissent autant de chimères à quiconque ne les point sentis, et l’amour de la patrie… ne se conçoit de même qu’en l’éprouvant ; mais il est aisé de remarquer dans tous les cœurs qu’il échauffe, dans toutes les actions qu’il inspire, cette ardeur bouillante et sublime dont ne brille pas la plus pure vertu, quand elle en est séparée.
Le poète, ayant pour but de conserver pures les idées du bon et du vrai dans les ouvrages d’esprit et de goût, et étant dans l’obligation de précautionner ses lecteurs contre les ridicules et les travers en matière littéraire, doit indiquer les sources où on pourrait les puiser, et peut par conséquent nommer les ouvrages. […] Ces poésies de pure invention demandent à être animées par une grande chaleur de sentiment et embellies par une grande richesse d’expression.
Que nous sommes tranquilles et heureux sur ces gazons toujours fleuris, au bord de cette onde si pure, auprès de ce bois odoriférant3 !
Je vais le comparer à César : quand César voulut imiter les rois d’Asie, il désespéra les Romains pour une chose de pure ostentation ; quand Alexandre voulut imiter les rois d’Asie, il fit une chose qui entrait dans le plan de sa conquête.
Se mêlant familièrement avec les hommes, juste quand il fallait l’être, il avait applaudi au talent naissant de Barnave, quoiqu’il n’aimât pas ses jeunes amis ; il appréciait l’esprit profond de Sieyès, et caressait son humeur sauvage ; il redoutait dans Lafayette une vie trop pure ; il détestait dans Necker un rigorisme extrême, une raison orgueilleuse, et la prétention de gouverner une révolution qu’il savait lui appartenir.
Il n’est pas douteux que l’Orateur ne doive faire paraître des mœurs bonnes, c’est-à-dire, des inclinations droites et pures, qui lui rendent l’auditeur favorable. […] Aucun citoyen n’ignore qu’on admire en lui des connaissances étendues, un esprit profond, un discernement juste, un cœur droit et pur, dévoré de l’amour du bien général. […] » Leur amitié est toujours plus vive, souvent plus pure, moins suspecte d’intérêt que celle des personnes plus âgées.
Les amours d’Énée et de Didon, si bien décrites dans l’Énéide, sont une pure fiction de Virgile. […] L’énorme cheval de bois, où ils enfermèrent des troupes, et qui fut introduit dans la ville par les Troyens même, est une pure fiction de Virgile.
Une jeune fille le sortit un jour d’Athènes par une belle matinée d’été ; elle arrive dans un bois sacré, et s’arrête au bord d’une onde pure, Là, elle se penche sur l’eau limpide, et contemple sa beauté. […] Cette pure nature dont vous parlez est précisément ce qui est beau, et ce qui plaît uniquement. » 3° Évitez de vous faire un style à vous, un style original, semé d’expressions et de tournures forcées.
En les condamnant, nous devons admirer cette langue si pure, si élégante, si naturelle et si facile, qui par sa prestesse et sa justesse prête de l’agrément à toutes les idées. […] Ce que je vous dis là n’est point coquetterie : c’est la pure vérité.
Ce que le pur et judicieux écrivain dit ici de la tragédie s’applique parfaitement au roman, au poëme et à toute espèce d’ouvrage.
Une mauvaise prononciation vient surtout de ce qu’on place mal l’accent : chaque province en France a sa manière d’accentuer ; de là vient qu’il y a si peu de Français dont la prononciation soit parfaitement pure.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L’expression la suit ou moins nette ou plus pure. […] Il n’est personne qui n’approuve bien volontiers cette remarque de l’abbé d’Olivet, dont le style est si pur et si agréable.
» C’est cette prière sans interruption que demande saint Paul : prière que beaucoup de gens de piété s’imaginent être impraticable, mais dont la pratique sera très facile à quiconque saura que la meilleure de toutes les prières est d’agir avec une intention pure, en se renouvelant souvent dans le désir de faire tout selon Dieu et pour Dieu ».
Pour que le goût soit pur, il doit offrir la justesse de l’esprit combinée avec la délicatesse du sentiment.
Néanmoins, dit Quintilien 1, il coule avec douceur, semblable à une belle rivière qui roule tranquillement une eau claire et pure, et que des forêts verdoyantes ombragent des deux côtés.
L’épitaphe à la gloire d’un mort est de toutes les louanges la plus noble et la plus pure, surtout lorsqu’elle n’est que l’expression vraie du caractère et des actions d’un homme de bien.
Dans ces premières tragédies, qui sont ses plus purs chefs-d’œuvre, le poète se préoccupe surtout de la peinture des caractères, et relègue au second plan la complication de l’intrigue. […] Ayant vécu au siècle d’Auguste, sa langue est pure, et c’est peut-être là le plus grand mérite de son œuvre. […] Voilà comment le plaisir de la critique peut tarir, dans le cœur des imprudents qui le goûtent, la source de l’admiration, c’est-à-dire de la jouissance la plus pure et la plus noble que puissent nous procurer les œuvres de l’Art. […] Sa mémoire reste donc pure et glorieuse, et Bossuet le compare aux saints pénitents qui ont mérité et obtenu la divine miséricorde. […] La famille de Corneille lui est sacrée : c’est dans ce sanctuaire de pure et austère vertu que s’élaborent les grandes pensées exprimées sur la scène par ses héros.
Il y en a même où tous les noms sont feints, comme dans la Fleur d’Agathon : car noms et sujet, tout y est de pure fiction, et la pièce n’en fait pas moins de plaisir. […] Il fait boire aux ambassadeurs du vin pur : le même mot signifie promptement.
Lui-même, le premier, pour honorer la troupe, D’un vin pur et vermeil il fait remplir sa coupe ; Il l’avale d’an trait ; et chacun l’imitant, La cruche au large ventre est vide en un instant. […] La scène X tout entière est le meilleur exemple que l’on puisse donner du style précieux, style que Molière, du reste, a si bien tourné en ridicule, et dont il a dit dans le Misanthrope : Ce n’est que jeux de mots, qu’affectation pure ; Et ce n’est point ainsi que parle la nature.
Elle offre à ses amants des biens sans embarras, Biens purs, présents du ciel, qui naissent sous les pas. […] Cousin a dit : « Tous les fabulistes anciens et modernes, et même l’ingénieux, le pur, l’élégant Phèdre, approchent-ils de notre La Fontaine ?
L’homme est égal à l’écrivain, et sa gloire si pure doit rester toujours une des religions de la France. […] Avant tout cela, que le néant était pauvre, puisque ce n’était qu’un pur néant !
Ce qui comporte le sublime, ce n’est pas seulement ce que l’homme ne peut atteindre par sa nature, comme l’infini en étendue, en durée, en puissance ; mais encore et surtout ce qu’il ne peut atteindre qu’en se détachant tout à fait de sa partie animale et de son individualité, pour n’admettre que l’idée pure et le sentiment désintéressé.
Je demandais à un ami ce que signifiaient, à son sens, deux vers où Delille décrit les travaux de certains prisonniers : Et d’un art inventif l’élégante merveille S’en va rendre plus pure ou la bouche ou l’oreille.
Si son cerveau semble parfois comme obscurci par le vertige d’une ébriété d’ailleurs toute lyrique, il a ses heures de souveraine éloquence, où règne la pure raison.
Préparons-lui des lèvres pures, Un œil chaste, un front sans souillures, Comme, aux approches du saint lieu, Des enfants, des vierges voilées, Jonchent de roses effeuillées La roule où va passer un Dieu !
Le sensualisme explique toutes nos idées par la sensation, l’idéalisme par la raison pure ; le scepticisme doute, le mysticisme croit par sentiment.