Dans cet écrit, notre pauvre cité, Par moi, seigneur, humblement vous supplie, Disant qu’après le pénultième été, L’hiver survint avec grande furie Monceaux de neige et grands randons de pluie : Dont maint ruisseau, croissant subitement, Traita nos ponts bien peu courtoisement.
Quelquefois l’enthousiasme même des lettres peut lui inspirer une sorte d’impatience et de dépit à la lecture d’un ennuyeux et ridicule ouvrage ; mais l’habitude corrigera bientôt l’amertume de son zèle ; il s’apercevra qu’il est inutile d’épuiser tous les traits du sarcasme et de l’insulte contre un pauvre auteur, dont les exemples n’ont pas le droit d’être dangereux2.
À dire la vérité, ç’a été trop de hardiesse et de violence à vous d’avoir, à l’âge où vous êtes, choqué deux vieux capitaines que vous deviez respecter, quand ce n’eût été que pour leur expérience ; fait tuer le pauvre comte de Fontaine1, qui étoit à ce qu’on dit, un des meilleurs hommes des Flandres, et à qui le prince d’Orange2 n’avoit jamais osé toucher ; pris seize pièces de canon qui appartenoient à un prince, oncle du roi, frère de la reine, et avec qui vous n’aviez jamais eu de différend, enfin mis en désordre les meilleures troupes des Espagnols, qui vous avoient laissé passer avec tant de bonté.
Il y aperçoit une pauvre cabane, il y frappe ; il en sort un vieux hernouten à barbe blanche. « Mon père, lui dit l’officier, montrez-moi un champ où je puisse faire fourrager mes cavaliers. — Tout à l’heure », reprit l’hernouten.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ; Jeunes et vieux fuyaient sa vue : La pauvre Vérité restait là morfondue Sans trouver un asile où pouvoir habiter. […] Un cerf lui dit : « Pauvre imprudent, Vivre libre et bâté n’est pas chose facile : Ne te crois pas indépendant, Mon ami, tu n’es qu’indocile. » § 49. […] Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses lois, Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N’en défend point nos rois.
Les noms des partisans d’Emery tombèrent dans l’exécration publique : chacun déclama contre l’exaction violente des traitants, la puissance démesurée des intendants, les contraintes rigoureuses contre le pauvre peuple, par la vente de leurs biens, l’emprisonnement de leurs personnes, bref cette oppression dernière, nuisible à la vie, à la liberté et aux biens de tous les sujets du roi. […] Elle a ses heureux, ses malheureux, ses sains, ses malades, ses riches, ses pauvres ; elle fait croire, douter, nier la raison ; elle suspend les sens, elle les fait sentir94 ; elle a ses fous et ses sages : et rien ne nous dépite davantage que de voir qu’elle remplit ses hôtes d’une satisfaction bien autrement pleine et entière que la raison. […] Quant aux grands objets qui doivent porter à Dieu, vous vous trouverez embarrassé dans votre religion sur ce qui se passe à Rome et au conclave162 : mon pauvre cousin, vous vous méprenez. […] Pauvre voyageur égaré et présomptueux, qui croyez savoir le chemin, qui vous refusez la conduite232, que voulez-vous qu’on fasse ? […] Le pauvre prince en répéta distinctement quelques mots, confusément les autres, se frappa la poitrine, serra la main au curé, parut pénétré des meilleurs sentiments, et reçut d’un air contrit et désireux l’absolution du curé.
Souvent aussi la tragédie exprime avec simplicité ses douleurs : ainsi, Télèphe et Pélée, pauvres et bannis tous les deux, rejettent bien loin l’emphase et la pompe des grands mots, s’ils tiennent à éveiller la sympathie des spectateurs. […] Bien des travers assiégent le vieillard : il amasse toujours, et, pauvre dans sa richesse, il ne jouit pas de son or, il craint d’y toucher. […] … — De là, chez nos grands génies, la mode de laisser croître soigneusement ses ongles et sa barbe : pauvres gens, ils recherchent la solitude et fuient les bains. […] 262Quelquefois, cependant, 263même la comédie élève la voix, 264Chremesque iratus : et Chrémès irrité 265gourmande son fils 266d’une bouche gonflée-par-la-colère ; 267et bien-souvent aussi 268l’acteur-tragique (la tragédie) 269se plaint en un langage pédestre (simple) : 270Télèphe ou Pélée, 271lorsque l’un-et-l’autre 272 est pauvre et exilé, 273rejette les paroles-ampoulées 274et les mots d’un-pied-et-lemi (l’emphase), 275s’il tient à émouvoir 276par sa plainte 277le cœur du spectateur. […] 1217Mais si ce poëte est homme à pouvoir 1218servir comme-il-faut 1219un festin somptueux, 1220et à donner-caution 1221pour le pauvre sans-crédit, 1222et à tirer-d’affaire 1223celui qui est engagé 1224dans des procès étroits (gênants) : 1225je serai-bien-surpris, 1226s’il est assez heureux pour savoir 1227trouver-la-différence-entre 1228un ami menteur, 1229et un ami véritable.
Née d’une famille ancienne mais pauvre du Berry, et chanoinesse de Poussay en Lorraine, cette personne, d’un rare mérite, avait été attachée à la maison de Saint-Cyr par l’amitié de Mme de Maintenon, qui même un moment jeta les yeux sur elle pour la placer à la tête de l’établissement qu’elle avait fondé.
Je congnois combien je suis pauvre pecheresse, mais je me confie en sa bonté et en la mort et passion de son Fils.
Exemples : Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge : Vous souvenant, mon fils, que caché sous ce lin ; Comme eux vous fûtes pauvre, et comme eux orphelin. […] C’est ainsi qu’on dit à un pauvre : Dieu vous assiste, Dieu vous bénisse, au lieu de dire : je n’ai rien à vous donner. — Souvent pour congédier quelqu’un, on lui dit : voilà qui est bien, je vous remercie ; et non pas : allez-vous-en. […] les clameurs du pauvre et de l’opprimé monteront jusqu’à vous ; vous maudirez ces races cruelles.
Questions secondaires dans les œuvres de l’intelligence, pauvre mérite quand il est seul.
: L’empire d’Alexandre était [trop] grand (pour qu’il pût subsister longtemps après la mort de ce grand homme) La phrase, enfin, qui est composée de plusieurs membres tellement liés entre eux que le sens général demeure suspendu jusqu’à la dernière qui vient la compléter, s’appelle Période, telle que : « Peut-être devons-nous regretter ces temps d’une heureuse ignorance, où nos aïeux moins grands, mais moins criminels, sans industrie, mais sans remords, vivaient pauvres et vertueux, et mouraient dans le champ qui les avait vus naître. » On confond souvent à tort le nom de phrase avec celui de proposition.
Je ne vois rien qui ne me semble plus que naturel4 dans la naissance et dans le progrès de cette doctrine ; les ignorants l’ont persuadée aux philosophes ; de pauvres pêcheurs ont été érigés en docteurs des rois et des nations, en professeurs de la science du ciel.
Il était si pauvre alors qu’il lui fallait aller à pied de Paris à Versailles, et en revenir de même.
Le verbe actif exprime une action que le sujet produit, et dont un objet étranger peut recevoir, ou souffrir l’impression : = l’homme sensible et compatissant aime et secourt les pauvres : = le tonnerre a renversé un grand édifice. Le verbe passif exprime une action, dont l’impression est reçue par le sujet : = les pauvres sont aimés et secourus par l’homme sensible et compatissant : = un grand édifice a été renversé par le tonnerre. […] Un de ses principaux usages est de signifier l’affirmation que l’on fait, soit d’une personne, soit d’une chose qui en est le sujet : = la médiocrité est la sauvegarde de la vertu : = les riches sont heureux de pouvoir être les pères des pauvres.
Quand au mouton bêlant la sombre boucherie Ouvre ses cavernes de mort, Pauvres chiens et moutons, toute la bergerie Ne s’informe plus de son sort.
« À la vue d’un auditoire si nouveau pour moi, il semble, mes frères, que je ne devrais ouvrir la bouche e que pour vous demander grâce en faveur d’un pauvre missionnaire dépourvu de tous les talents que vous exigez, quand on vient vous parler de votre salut. […] j’ai contristé les pauvres, les meilleurs amis de mon Dieu ; j’ai porté l’épouvante et la douleur dans ces âmes simples et fidèles que j’aurais dû plaindre et consoler. […] Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre Est sujet à ses lois, Et la garde qui veille aux barrières du Louvre, N’en défend pas nos rois. Horace, avec plus de brièveté et une égale noblesse, avait dit avant lui : « La pâle Mort frappe du même pied l’échoppe du pauvre et les palais des rois », Pallida Mors æquo pulsat pede pauperum tabernas Regumque turres. […] Tel est le sort de ces pauvres gens : une vie dure et laborieuse.
A partir de Rodogune, qui, en 1642, ouvrit à Corneille les portes de l’Académie, son astre ne fit plus que pâlir, tandis que se levait à l’horizon la gloire de Racine, dont l’ombrageuse rivalité attrista sa vieillesse pauvre, fière et indépendante. […] Les pauvres bien mieux qu’elle ont senti sa richesse : L’humilité, la paix, étaient son allégresse ; Et son dernier soupir fut un soupir d’amour.
Il vous aurait édifiée, le pauvre homme, si vous aviez vu son humilité dans sa maladie, et son repentir sur cette recherche de l’esprit2 ; il ne s’adressa point alors à un directeur à la mode, mais à un bon prêtre de sa paroisse.
Permis à vous, monsieur, qui êtes accoutumé au langage naturel et noble de l’antiquité, de trouver ces expressions trop fleuries ou même trop fardées ; mais je n’en sais pas d’assez tristes pour vous peindre l’état de délabrement, de misère et d’opprobre où est tombée cette pauvre Rome que vous avez vue si pompeuse, et de laquelle, à présent, on détruit jusqu’aux ruines.
Corneille Corneille, vieux et pauvre, avait été rayé de la liste des pensions accordées par la Cour. […] Expliquer et développer cette pensée de La Bruyère : « S’il est vrai que l’on soit pauvre par toutes les choses que l’on désire, l’ambitieux et l’avare languissent dans une extrême pauvreté. » (Clermont, octobre 1890.) […] Le pauvre qui a quitté sa condition la regrette ; la sagesse consiste à vivre content de son sort et le bonheur n’est pas dans les grands biens. […] Le grand Corneille est mort et l’on ne s’est presque pas aperçu de la disparition de ce noble génie, la gloire de notre siècle ; bien plus, il est mort pauvre, oublié, dédaigné ; c’est à rougir pour tous ces Parisiens légers et oublieux, pour la France dédaigneuse de sa propre gloire ! […] Humains, pauvres humains, si votre engeance est lasse Des maux qu’ont engendrés ses trop longues fureurs, Sachez jouir en paix et des fruits et des fleurs !
Il y a une autre espèce de merveilleux qui est pauvre d’invention et d’effet, c’est le merveilleux philosophique ; il consiste dans l’emploi des personnages allégoriques, tels que la Renommée, la Discorde, la Paix, la Mollesse, la Mort, le Sommeil, ou dans la personnification des vices et des vertus.
Mais pauvre, et n’ayant rien pour payer mon passage, Ils m’ont, je ne sais où, jeté sur le rivage.
Malade et mourant, ce gentilhomme pauvre et soucieux de sa dignité eut de la tenue et de la sérénité dans la souffrance.
Pauvres sauvages, n’ayez jamais rien à démêler avec les Européens !
Un homme mou et amusé ne peut jamais être qu’un pauvre homme1 ; et s’il se trouve dans de grandes places, il n’y sera que pour se déshonorer. […] L’église champêtre s’élève sur la pente du coteau, au-dessus des cabanes du pauvre, pour le bénir et le protéger.
Le voleur qui dépouille les passants couvre encore la nudité du pauvre, et le plus féroce assassin soutient un homme tombant en défaillance. […] Il n’y a pas d’écrivain plus propre à rendre le pauvre superbe.
« La nature est riche, dit Vico dans ses Institutions oratoires, l’art pauvre, l’exercice et le travail invincibles… Aussi, ajoute-t-il, les peintres qui veulent devenir excellents ne s’arrêtent pas aux longues et subtiles discussions sur leur art, mais ils passent des années entières à copier les tableaux des grands maîtres. » La meilleure leçon pour l’écrivain est l’étude approfondie des bons modèles, et les travaux qui ont pour but de reproduire les formes de leur style.
Dans la même faiblesse ils traînent leur enfance ; Et le riche et le pauvre, et le faible et le fort Vont tous également des douleurs à la mort.
Il pense avoir ôté à Rome jusqu’à la liberté de la voix et de la respiration : ou les pauvres Romains sont muets, ou ils n’ouvrent la bouche que pour flatter le tyran.
Sa biographie nous offre une des variétés choisies du Jeune homme pauvre, aux prises avec les dures nécessités de la vie.
Tantôt les attitudes : Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que des ans, Gémissant et courbé, marchait à pas pesons. […] Plus tard, Ménénius Agrippa se servit de la fable des Membres et de l’Estomac pour apaiser le peuple romain qui s’était mutiné et retiré sur le mont Sacré ; et, dans le même temps, le prophète Nathan employa l’admirable parabole du Riche et du Pauvre pour convaincre David de son crime et le forcer à prononcer lui-même sa propre condamnation.
Conseils à un jeune homme 7 Vous ignorez, monsieur, que vous écrivez à un pauvre homme accablé de maux8, et, de plus, fort occupé9, qui n’est guère en état de vous répondre , et qui le serait encore moins d’établir avec vous la société que vous lui proposez.
Très-vivant, c’est sa douceur, avec sa vivacité ; mais trop jeune, tête trop petite, joli comme une femme, lorgnant, souriant, mignard, faisant le petit bec, la bouche en cœur ; rien de ce coloris sobre qui distingue le cardinal de Choiseul 2 ; et puis un luxe de vêtements à ruiner le pauvre littérateur, si le receveur de la capitation vient à l’imposer sur sa robe de chambre.
Il était si pauvre alors qu’il lui fallait aller à pied de Paris à Versailles et en revenir de même.
Pauvre France !
L’âge d’or, pauvre en orateurs, abondait en poëtes. — 7. […] Souvent les sénateurs, ayant pris en pitié le bas peuple de Rome, ont secouru la misère des pauvres citoyens. — 5. […] Il vint se réfugier en Italie, où il menait une vie errante et pauvre, lorsqu’il fut recueilli par Janus, roi très-prudent du Latium. […] Il peut sortir un grand homme d’une pauvre cabane. — 7. […] Nous ne sommes pas pauvres de vie, nous en sommes prodigues. — 8.
Il s’empara, pour agrandir ses jardins, de la vigne du pauvre et vertueux Naboth, qu’il fit mourir, et périt bientôt lui-même dans une bataille contre Aminadab, roi de Syrie, l’an 898 avant J. […] Il mourut si pauvre, que le sénat fut obligé de marier ses filles aux dépens du trésor public.
Ce pauvre homme se veut ranger ; son cheval ne le veut pas, et enfin le carrosse et les chevaux renversent sens-dessus dessous le pauvre homme et le cheval, et passent par-dessus, et si bien par-dessus que le carrosse en fut versé et renversé.
Il jette un coup d’œil dans la mansarde ; il y règne la misère ; il voit une femme malade, couchée sur un grabat La pitié entre dans son cœur ; il tire d’un petit sac le produit de sa journée et le donne à ces pauvres gens. […] C’est le sentiment qu’exprime madame de Simiane dans la lettre suivante : Lettre de madame de Simiane « Je voudrais bien trouver, monsieur, quelque façon de vous témoigner ma reconnaissance qui convint et qui fût assortie à toute celle que j’ai dans le cœur pour le bien que vous venez de faire au pauvre petit Bernard.
Tous les états, toutes les conditions ont corrompu leurs voies ; les pauvres murmurent contre la main qui les frappe ; les riches oublient l’auteur de leur abondance ; les grands ne semblent nés que pour eux-mêmes, et la licence paraît le seul privilège de leur élévation ; le sel même de la terre s’est affadi ; les lampes de Jacob se sont éteintes ; les pierres du sanctuaire se traînent indignement dans la boue des places publiques, et le prêtre est devenu semblable au peuple. […] On appelait ainsi la loi qui ordonnait des distributions de terres pour ceux d’entre le peuple qui étaient les plus pauvres. […] Il est rare, en effet, que l’orateur chrétien plaide la cause des absents, à moins qu’il ne parle en faveur des pauvres, des orphelins, comme saint Vincent de Paul, lorsqu’il dit aux femmes pieuses qui composaient son auditoire, en leur montrant les orphelins dont il était le protecteur, sans soulagement, sans secours, et près d’expirer devant elles : « Or sus, mesdames, la compassion et la charité vous ont fait adopter ces petites créatures pour vos enfants. […] Ce ne serait pas entendre le poète que de prendre son expression à la lettre, et d’imaginer la tête d’un nageur qui paraît au-dessus des flots : cette image serait pauvre et mesquine en poésie comme en peinture. […] Elle était surtout propre aux langues anciennes, et elle servait quelquefois, suivant Longin167, à exprimer la passion : La syllepse fait figurer le mot avec l’idée, plutôt qu’avec le mot auquel il se rapporte : Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge ; Vous souvenant, mon fils, que, caché sous ce lin, Comme eux vous fûtes pauvre, et comme eux orphelin.
On cite celle du discours d’Adrien au peuple de Constantinople et de l’éloge de saint Basile, par Grégoire de Nazianze, celles de la plupart des oraisons funèbres de Bossuet et des sermons de Massillon, celle du discours du père de Neuville sur le péché mortel, la péroraison si touchante de Vincent de Paul, tirée de la personne du client, lorsque, montrant aux dames pieuses qui composaient son auditoire les pauvres petits orphelins dont il s’était fait le père, près d’expirer devant elles, si elles ne leur venaient en aide, il s’écriait : « Or sus, mesdames, la compassion et la charité vous ont fait adopter ces petites créatures pour vos enfants.
Donc, c’est la loi de Dieu qui doit être la règle constante des temps, et non la variété des temps qui doit devenir la règle et la loi de Dieu. » Tout le monde connaît l’épigramme d’Ausone : Pauvre Didon, où t’a réduite De les maris le triste sort ?
Un pauvre animal, ne trouvant rien pour se nourrir, va demander des secours à sa voisine.
Si l’Ariane que je vois et que j’entends était la vraie Ariane qui va être trahie par sa sœur, à cette scène pathétique où la pauvre femme, qui déjà se sent moins aimée, demande qui donc lui ravit le cœur jadis si tendre de Thésée, je ferais comme ce jeune Anglais qui s’écriait en sanglotant et en s’efforçant de s’élancer sur le théâtre : « C’est Phèdre, c’est Phèdre », comme s’il eût voulu avertir et sauver Ariane !
Les légendes elles-mêmes et l’histoire de l’Église pourraient devenir une source inépuisable d’inspirations : Marie, la divine bergère, conduisant parmi les lis les blanches brebis de son Fils ; sainte Agnès, au nom si doux, qui fait entre ses bras un lit pour le céleste Agneau ; sainte Madeleine, visitée dans la Sainte-Baume par les anges, et chantant avec eux les louanges de Dieu sept fois le jour ; saint François d’Assise parlant aux oiseaux et les faisant taire lorsqu’il récitait son bréviaire ; sainte Germaine marchant sur les flots, quand le torrent voisin de Pibrac, grossi par l’orage, l’empêchait de se rendre à l’église, et commandant à ses brebis de rester paisible autour de sa houlette pendant son absence, — ou bien obtenant du ciel, pour apaiser sa marâtre, le changement en fleurs admirables, au milieu de l’hiver, de quelques morceaux de pain qu’elle destinait aux pauvres.
Quelquefois l’enthousiasme même des lettres peut lui inspirer une sorte d’impatience et de dépit à la lecture d’un ennuyeux et ridicule ouvrage ; mais l’habitude corrigera bientôt l’amertume de son zèle ; il s’apercevra qu’il est inutile d’épuiser tous les traits du sarcasme et de l’insulte contre un pauvre auteur, dont les exemples n’ont pas le droit d’être dangereux2.
En attendant, riches et pauvres auront eu ce qu’ils demandaient.
madame, toutes nos langues modernes sont sèches, pauvres et sans harmonie, en comparaison de celles qu’ont parlées nos premiers maîtres, les Grecs et les Romains.
Le satirique est malade ; il écoute pourtant, et à la fin, après l’avoir félicité : « Vous n’avez oublié qu’un caractère, celui de l’auteur qui lit sans pitié ses ouvrages aux pauvres malades. » Vous décrirez la scène et vous développerez le caractère esquissé par Boileau. (29 novembre 1883). […] Nos ancêtres l’avaient laissée si pauvre et si nue, qu’elle avait besoin des ornements, et, pour ainsi parler, des plumes d’autrui. […] N’espérons de soulagement à notre douleur que du temps qui adoucit les plus cuisants chagrins ; toutefois nous devons considérer, dès aujourd’hui, qu’une gloire immortelle va couronner la vie si laborieuse et si pénible de notre pauvre ami. […] aucune comédie faite selon les règles, aucun goût, les vraies beautés du théâtre méconnues ; les spectateurs encourageant encore par leurs applaudissements complaisants l’ignorance des auteurs ; des sujets malheureux ou invraisemblables ; la peinture des caractères négligée ou faussée ; le style aussi mauvais que l’action ; les pointes les plus misérables, les traits d’esprit les plus pauvres accueillis avec faveur ; en un mot, les règles de l’art remplacées par une fantaisie de mauvais aloi. […] Si la France est trop pauvre, il sera heureux d’abandonner sa pension au grand poète, dont la mémoire sera éternellement un honneur national.
Vous vous hasardez à mériter le reproche adressé par Boileau à ces poëtes riches d’imagination, mais pauvres d’études préliminaires, Dont le feu, dépourvu de sens et de lecture, S’éteint à chaque pas, faute de nourriture.
Ménas, mon pauvre Ménas, pourquoi me l’as-tu dit ?
A quoy obtemperantz8 allerent à l’enterrement et funerailles9, et le pauvre Gargantua demoura à l’hostel.
Plein du feu qu’en son cœur souffla l’Esprit divin, Il terrassa Pélage, il foudroya Calvin ; De tous les faux docteurs confondit la morale : Mais, pour fruit de son zèle, on l’a vu rebuté, En cent lieux opprimé par leur noire cabale, Errant, pauvre, banni, proscrit, persécuté ; Et même par sa mort leur fureur mal éteinte N’aurait jamais laissé ses cendres en repos, Si Dieu lui-même ici de son ouaille sainte A ces loups dévorants n’avait caché les os1.
Le pauvre, sous ce défenseur, Ne craindra plus que l’oppresseur Lui ravisse son héritage : Et le champ qu’il aura semé Ne deviendra plus le partage De l’usurpateur affamé.
« Heureusement pour vous et pour vos pareils, dans un de ces moments où Dieu parle au cœur des bons Rois, celui qui nous gouverne a jeté les yeux sur la pauvre noblesse de son Royaume.
Telle est cette pensée si usée : la mort n’épargne personne, mais à laquelle Malherbe a su donner les caractères de la nouveauté : Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre Est sujet à ses lois ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N’en défend pas nos rois.
C’est ainsi que celui qui ne fait que traduire ne sera jamais poète ; c’est ainsi que les hommes qui se reposent sur la charité de leurs semblables plus que sur leur propre industrie, sont toujours pauvres. […] Nous pouvons croire aisément que les premiers peuples ne s’exprimèrent d’abord que dans la prose la plus humble et la plus pauvre. […] Aussi, de tous les poèmes, l’églogue est le plus pauvre sujet, et le moins varié dans son exécution. […] Mais voici l’idée la plus pauvre et la plus ridicule qui soit jamais entrée dans l’esprit d’un critique. […] Les personnages allégoriques, tels que la Renommée, l’Amour, la Discorde et autres semblables, sont les plus pauvres moyens de merveilleux que l’on puisse employer.
Ils sont venus de tous les cantons de la Grèce et des îles, tous hardis pirates ou bons et roides champions de terre ferme 2, pauvres pour la plupart et habitués à demander au pillage des richesses qu’un sol avare leur refuse. […] Il ne condamne pas les gratifications ; il n’en est ni l’adversaire ni le partisan ; il ne veut ni flatter les riches en s’y opposant ni se faire bien venir des pauvres en les appuyant ; ce qu’il demande (et il supplie ses auditeurs de ne pas l’interrompre avant de l’avoir entendu), ce qu’il demande, c’est que ces largesses ne soient pas perdues pour l’État, c’est qu’elles cessent d’être la prime de l’oisiveté, c’est qu’elles deviennent le salaire de services rendus à la cause publique12.
Gérard, qui désira, en mourant, qu’elle fût mise au concours, et destinait aux pauvres les fruits de sa victoire, dans le cas où l’académie aurait couronné son ouvrage.
Assimiler la lune à un fromage est une assez pauvre Invention.
Pauvre Didon, où t’a réduite De tes maria le triste sort ? […] Rien de moins noble en apparence que la prière du pauvre qui demande un sou. […] je n’en puis plus ; le pauvre cœur me faut. […] C’est que le pauvre enfant veut gravir le coteau, Et ne point s’arrêter qu’il n’ait vu son hameau Et n’ait reconnu sa chaumière. […] Et, secouant ses blanches ailes, L’ange à, ces mots a pris l’essor Vers les demeures éternelles… Pauvre mère, ton fils est mort.
Créqui prétend | qu’Oreste est un pauvre homme Qui soutient mal le rang d’ambassadeur. […] xii : Pour un pauvre animal, Grenouilles, à mon sens, ne raisonnaient point mal. […] Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge, Vous souvenant, mon fils, que cache sous ce lin, Comme eux vous fûtes pauvre, et comme eux orphelin.
Tel est le mot fumier qui fait la pointe de cette épigramme, que Patrix a imitée des Visions de Quevedo, poète espagnol : Je songeais cette nuit que de mal consumé, Côte à côte d’un pauvre on m’avait inhumé, Et que n’en pouvant pas souffrir le voisinage, En mort de qualité je lui tins ce langage.
Battu des vents que Dieu seul fait changer, Pauvre aujourd’hui comme le vieil Homère, Il frappe, hélas !
En 1832, j’ai quitté le premier et à temps ce pauvre M. de Lamennais ; en 1836, je suis descendu de la chaire de Notre-Dame quand il le fallait, pour la reprendre un jour avec plus d’autorité ; en 1848, j’ai dit adieu à mon banc de législateur le lendemain de l’émeute qui avait brisé la République en la déshonorant, et, bien que tout le monde ne vit pas qu’elle était morte, j’ai eu à me louer de l’avoir aussi vite pressenti ; maintenant, je me retire devant d’autres écueils non par égoïsme, par lâcheté, pour vivre dans l’insouciance de Dieu et des hommes, mais pour les servir avec plus d’à-propos dans la mesure où je le puis encore.
Et cependant c’est avec ces moyens, qui nous semblent si pauvres, que les Grecs arrivaient au but de l’éloquence, qui est la persuasion.
Voyez encore de quelle manière Malherbe a imité cette pensée d’Horace : « La mort renverse, également, les palais des rois et les cabanes des pauvres ». Le pauvre, en sa cabane où le chaume le couvre Est sujet à ses lois ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre, N’en défend pas nos Rois.
Comme elle allait à l’âme cette invocation du pauvre matelot à la Mère de douleur. » Chateaubriand, Prière du soir à bord d’un vaisseau.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Havet en fait la remarque : « La méthode de Quintilien ne diffère pas de celle des rhéteurs que Cicéron a suivis ; elle se réduit également à une classification sèche et pauvre. […] Par exemple, qu’un individu semble riche ou pauvre, ce point ne sera pas indifférent ; de même s’il semble être malheureux ou heureux. […] De même ceux auxquels il manque quelque chose ; or ils sont de deux sortes : il y a ceux à qui manque une chose nécessaire, comme les pauvres, et ceux à qui manque une chose superflue, comme les riches. […] Tirer profit d’objets sans valeur, ou d’un commerce déshonorant, ou spéculer dans des conditions impossibles, comme, par exemple, sur des pauvres et des morts. […] Les mœurs des gens placés dans des conditions contraires sont faciles à reconnaître d’après les traits contraires ; telles, par exemple, celles du pauvre, du malheureux, de l’homme sans puissance.
Tel est le sort de ces pauvres gens, une vie dure et laborieuse.
Pauvre esprit !