Bernardin de Saint-Pierre et Chateaubriand, ont ce talent heureux de donner à leurs descriptions une sorte de poésie animée et de vie morale. […] La dissertation est plus sérieuse et plus difficile que la narration ; c’est un examen raisonné de quelque point de morale, de religion, de philosophie, d’art, de science ou de littérature. […] L’existence de Dieu, démontrée par les phénomènes de la nature et par la voix du cœur ; la conscience, loi morale du devoir, qui incline doucement l’âme au joug de la vertu et lui fait fuir le vice ; les passions avec leurs bons et leurs mauvais côtés ; les goûts, les instincts avec leurs tendances diverses ; les secrets de la nature que l’on cherche à pénétrer ; les sciences et leurs merveilleux résultats,, les lettres avec leur influence et leur utilité ; la critique @ littéraire, si propre à donner de la finesse et du tact au jugement ; les arts avec les trésors de poésie qu’ils renferment ; tout cela peut être l’objet de dissertations animées et ingénieuses où l’esprit et le style trouvent à déployer sans cesse de nouvelles ressources.
» Un de leurs contemporains, incapable peut-être du sublime qui élève l’âme, et du sentiment qui l’attendrit, mais fait pour éclairer ceux à qui la nature accorda l’un et l’autre ; laborieux, sévère, pur, harmonieux, il devint le poète de la raison : — il égala et surpassa peut-être Horace dans la morale et dans l’art poétique.
Il en est de la rhétorique comme de la morale, le premier pas vers la pratique du bien, c’est la foi au bien, brevis est institutio vitœ honestœ beatœque, si credas.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal.
Dans ses aventures, qui nous intéressent comme la biographie d’un personnage historique, nous retrouvons nos bons et mauvais instincts ; mais on lui souhaiterait plus de délicatesse morale.
Comme les recueils précédents, notre recueil ne contient, bien entendu, que des passages qui joignent à la valeur des idées, et à une irréprochable morale, les qualités littéraires propres à la nature de l’ouvrage dont ils sont tirés. […] La philosophie morale reste en dehors du conflit des partis religieux et politiques, assez occupés ailleurs. […] Fénelon écrit Télémaque ; La Bruyère, ses Caractères ; Nicole, ses Essais de morale. […] Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale. […] Pensées diverses sur la morale et la littérature Diseur de bons mots, mauvais caractère.
Disons d’abord que tout ce qui peut être enseigné ou appris peut aussi servir de matière au poème didactique ; qu’ainsi il peut rouler sur les arts, les sciences, la morale, la religion, etc. ; et nous avons, en effet, soit des anciens, soit des modernes, des poèmes didactiques sur ces divers sujets. […] Domairon, des Personnages et de la morale dans le poème épique.
Dans Géronte, comme dans don Diègue et dans le vieil Horace, l’amour paternel se montre mêlé de tendresse et de fermeté, de force et de faiblesse, tel qu’il est enfin ; mais, dans ce mélange, Corneille a toujours soin de soumettre le sentiment fort au sentiment faible, la tendresse au devoir, et la loi morale reste supérieure à l’homme, dont elle contient le cœur sans l’étouffer. […] Que David nous le rende avec ce vaste front Creusé par les travaux de son esprit fécond, Où rayonnait la gloire, où siégeait la pensée, Et d’où la tragédie un jour s’est élancée : Simple dans sa grandeur, l’air calme et l’œil ardent, Que ce soit lui, qu’il vive, et qu’en le regardant, On croie entendre encor ces vers remplis de flamme, Dont le bon sens sublime élève, agrandit l’âme, Ressuscite l’honneur dans un cœur abattu : Proverbes éternels dictés par la vertu ; Morale populaire à force de génie, Et que ses actions n’ont jamais démentie !
Il y traite de la logique, de la physique, de la politique ; y explique les lois de la morale, et y démontre l’immortalité de l’âme.
L’émotion morale l’emporte ici sur le ravissement des yeux.
Ses principaux ouvrages sont le Socrate chrétien, où une teinte antique relève la beauté de la morale moderne ; le Prince, où il trace à Louis XIII ses devoirs et célèbre Richelieu son protecteur ; ses Dissertations politiques et critiques ; Aristippe ou la Cour, et la Relation à Ménandre, en d’autres termes sa justification ou sa réponse aux ennemis que lui avait faits sa gloire. […] Son plus bel éloge est dans ces mots du cardinal de Bausset : « Il offre le cours le plus complet et le plus parfait des dogmes et de la morale du christianisme155. » Sermon sur la cérémonie des cendres. […] Non content d’élargir le cercle des études, en fortifiant celle des langues classiques et particulièrement du grec, il y introduisit les lettres françaises, jusque-là trop négligées : surtout il éleva l’éducation sur une base solide et vraiment morale, en montrant que son but devait être, par une heureuse alliance de la sagesse antique et de la piété chrétienne, d’assainir les cœurs aussi bien que d’éclairer les esprits, et de créer, plus encore que des savants, des gens de bien et des citoyens utiles. […] Il inventa, dit-on, la morale ; d’autres avant lui l’avaient mise en pratique : il ne fit que dire ce qu’ils avaient fait, il ne fit que mettre en leçons leurs exemples. […] Mais où Jésus avait-il pris chez les siens cette morale élevée et pure dont lui seul a donné les leçons et l’exemple ?
L’épopée, qui est un tableau héroïque des sentiments humains, laisse dans l’âme du lecteur une impression vive ; c’est cette impression qui doit être morale et vertueuse : le poème qui n’atteindrait pas ce but pécherait par la base, Mais si l’épopée doit avoir un caractère moral, il ne faut pas pour cela que le poète s’érige en moraliste et en philosophe.
Non, ce n’est pas de la photographie ; car le poëte donne aux objets une physionomie morale, une expression, une âme en quelque sorte.
Voltaire admira cette rare intelligence ; elle lui offrait l’exemple d’un talent candide et sincère qui participe à la beauté morale d’un caractère et d’une conviction.
Lisez Colomba, son chef-d’œuvre ; vous y verrez régner une sorte de fatalité morale, qui rappelle le théâtre antique.
C’est dans ce dernier sens que l’on dit : la littérature espagnole, la littérature du siècle de Louis XIV, la littérature sacrée, la littérature morale, etc.
Ce plan n’est contradictoire que pour l'irréflexion, et difficile que pour la médiocrité : c’est au contraire une grande vue en morale, et un puissant véhicule pour le talent oratoire. […] Mais pour que l’éloquence politique acquière généralement cet empire, il faut supposer d’abord que l’ esprit national est généralement bon et sain, comme il l’était dans les beaux siècles de la Grèce et de Rome ; et il faudrait s’attendre à un effet tout contraire, si une nation nombreuse se trouvait tout-à-coup composée de parleurs et d’auditeurs, précisément à l’époque où ayant perdu le frein de la religion et de la morale, elle aurait aussi rompu le joug de toute autorité. […] L’ode morale ou philosophique.
C’est pour son royal élève qu’il composa ces fables ingénieuses qui se soutiennent dans le voisinage de La Fontaine ; ces Dialogues des morts où l’histoire est morale sans nous ennuyer ; enfin le Télémaque, ce roman où un paganisme épuré se mêle à un christianisme embelli de toutes les grâces de la mythologie. […] Non : l’art exprime le beau ; il ne doit pas se faire prédicateur de morale.
Voyez, dans la belle ode Æquam memento rebus in arduis, avec quel art ce grand poète sait amener de grandes vérités de morale, et les fondre dans les descriptions les plus riantes.
Sous forme épistolaire, on traite de morale, de philosophie, de littérature, de points d’histoire, etc., et on fait ainsi des ouvrages volumineux.
Dans un quart d’heure, il décida trois questions de morale, quatre problèmes historiques, et cinq points de physique.
Si elle ne résout pas toutes les questions qu’elle soulève, elle ouvre des horizons, elle donne de l’essor à la pensée, elle suscite des émotions bienfaisantes et fait aimer le progrès, la justice, le courage, l’indépendance morale.
Quand la guerre est une routine purement mécanique, consistant à pousser et à tuer l’ennemi qu’on a devant soi, elle est peu digne de l’histoire ; mais quand une de ces rencontres se présente, où l’on voit une masse d’hommes mue par une seule et vaste pensée qui se développe au milieu des éclats de la foudre avec autant de netteté que celle d’un Newton ou d’un Descartes dans le silence du cabinet, alors le spectacle est digne du philosophe autant que de l’homme d’État et du militaire, et si cette identification de la multitude avec un seul individu, qui produit la force à son plus haut degré, sert à protéger, à défendre une noble cause, celle de la liberté, alors la scène devient aussi morale qu’elle est grande.
Les investigations de la morale et de la logique nous portent dans une sphère plus élevée, elles nous mettent en rapport avec des objets d’un genre plus sévère, c’est-à-dire avec les puissances de l’entendement appliquées aux recherches scientifiques, et à la direction de la volonté vers le vrai ; elles montrent à l’homme le perfectionnement de son être comme créature intelligente, et ses devoirs comme conséquence nécessaire d’une obligation morale. […] Il nous reste à parler d’une classe d’objets sublimes qui peut être appelée morale, ou le sublime du sentiment. […] Ce que nous appelons la morale est le sens réel, ou ce que signifie l’allégorie ; c’est une chose représentée par une autre, mais enveloppée à dessein de détails propres à la rendre obscure. […] Les maximes ou règles de morale reçoivent volontiers cette forme, parce qu’elles sont supposées être le fruit de la méditation, et qu’elles sont destinées à se graver dans la mémoire. […] que l’on connaît peu dans le monde les terreurs de votre loi, etc. » Après ces terribles et alarmantes exhortations, l’orateur arrive avec convenance a cette conclusion morale.
Mais en somme, la Grèce exerça sur nous une action esthétique et morale plutôt que philologique ou grammaticale. […] En nous révélant aussi le plus exquis répertoire de la morale païenne, il épura, il humanisa un âge fanatique et corrompu.
C’est là une belle et douce tâche : il n’en est point qui fasse goûter à un maître une satisfaction plus vive, surtout lorsqu’il sait donner à ce travail intellectuel une direction morale et faire tourner au profit de la vertu ce qui semblait ne devoir servir qu’aux progrès du talent. […] Cette tendance morale qu’il faut donner aux travaux littéraires de la jeunesse est, en général, parfaitement comprise par les hommes qui participent à l’honneur de l’élever. […] Ce qui fait le plus grand intérêt de cette narration c’est la leçon morale qu’elle contient. Or, cette leçon morale sera d’autant plus frappante, que vous aurez donné plus de développement aux deux caractères et que vous aurez peint d’une manière plus vive et plus animée la conduite des deux jeunes gens. […] L’explication de ce sujet est extraite du Livre de morale pratique, pages 164 et suiv.
C’est dans son admirable Essai sur l’Homme, que le mérite du poète anglais se fait principalement sentir : c’est là que la précision morale était aussi indispensable que celle du style, et que l’une et l’autre se devaient fortifier et éclairer mutuellement.
Mais que nos romanciers aient poussé le fétichisme de la couleur locale jusqu’à salir leurs récits de ce hideux jargon ; qu’à la suite d’un homme d’imagination, la tourbe servile des imitateurs se soit ruée dans cette voie : voilà ce qui était indigne et abominable, ce qu’aucune théorie d’art ne peut justifier, ce que la rhétorique, comme la morale, repousse avec dégoût !
Telle est la fin de la pièce de Regnard, morale dans sa conclusion, si elle ne l’est pas dans tous ses détails.
Peintre romanesque, moraliste-poëte, disciple de Rousseau, dont il n’a pas la force, mais qu’il surpasse par la portée morale de son talent, Bernardin est le précurseur de M. de Chateaubriand.
Son histoire nous offre le douloureux spectacle d’un génie puissant qui lutte en vain contre la défiance des partis, se débat sous de noires calomnies auxquelles son passé donne prétexte, se sent isolé jusque dans ses triomphes, et meurt sur la brèche sans avoir pleinement conquis cette autorité morale qui est le plus efficace auxiliaire de la persuasion.
Les vers qui viennent ensuite ne contiennent que la morale de la fable. […] L’épiphonème n’est que la sentence ou morale qui termine une composition. […] Si le conteur se dispensait de recourir au merveilleux, il rendrait sa narration vraisemblable et intéresserait plus vivement l’enfance ; ainsi exposé, le conte, quoique futile de sa nature, peut contribuer à répandre les douceurs de la morale, et devenir par son but une composition sérieuse. […] L’ode morale ou philosophique.
Quelle morale et quelle peinture ! […] Dans la Guerre des Dieux anciens et modernes, poème, où la poésie la plus riche et les détails du style le plus heureusement poétique, sont prodigués sur un fonds que réprouvent également la morale et le goût.
Ce goût de l’homme pour les instructions mystérieuses a créé l’apologue et la parabole, deux variétés de l’allégorie, mais imparfaites parce qu’elles sont expliquées et dont la première a pour objet l’instruction morale, et la seconde l’instruction religieuse. […] Si le conteur se dispense de recourir aux prodiges et aux enchantements, il rendra sa narration vraisemblable et intéressera plus vivement l’ enfance ; ainsi exposé le conte, quoique futile de sa nature, peut contribuer à répandre les douceurs de la morale et devenir par son but une composition sérieuse.
Sainte-Beuve a dit de lui : « Je le comparerais volontiers à ces arbres dont il faut choisir les fruits ; mais craignez de vous asseoir sous leur ombre. » S’il est un démon de grâce et d’esprit1, il a peu d’autorité morale ; la vérité même il la traite en homme « qui pouvait s’en passer, et lui préfère la gloire1 ». […] C’est là ce que la morale païenne n’avait pas seulement imaginé.
Narrations historiques ou fictives, mêlées parfois d’allocutions et de discours, descriptions, portraits, parallèles, lettres, dialogues, développement d’une pensée morale ou d’un mot profond, dissertations philosophiques ou littéraires, éloges, critiques, celles-ci plus rarement, discussions parlementaires ou judiciaires d’une question réelle ou supposée, etc. : voilà les exercices que recommandent les professeurs les plus expérimentés.
Placé entre ces deux nécessités, la vérité du tableau et les exigences de la morale, ne pouvant ni faire succomber Tartuse sous Orgon ou sous Cléante, ni éviter de lui infliger le châtiment qu’exigeait la vindicte publique, Molière a dû faire partir de plus haut le coup qui le frappe ; là ou jamais, en effet, se rencontrait la condition imposée par Horace.
L’orateur nous y fait connaître son héros par les qualités du cœur considérées sous un autre point de vue : son humanité, sa bonté, sa simplicité et sa grandeur morale.
Le fond de ses sermons est emprunté à la morale plus qu’au dogme.
La mienne, ma perfection morale, celle dont j’ai l’idée claire et le besoin invincible, et pour laquelle je me sens né, en vain je l’appelle, en vain j’y travaille ; elle m’échappe et ne me laisse que l’espérance.
Il proteste de son innocence, et à toutes les questions qu’on lui adresse, répond invariablement : « Non, je ne suis pas coupable. » Pas de témoins du crime, pas de complices, des charges légères : une présomption morale seulement.
Le philosophe se trace une morale provisoire, qui devait être la règle de ses actions pendant cette épreuve du doute méthodique à laquelle il veut soumettre ses jugements. Les maximes de cette morale sont : 1º obéir aux lois et coutumes de son pays, être fidèle à la religion dans laquelle il a été élevé ; 2º choisit toujours l’opinion la plus vraisemblable, et ce choix une fois fait, la suivre avec fermeté ; 3º tâcher de se vaincre plutôt que la fortune. […] Ils renferment les meilleures leçons que l’on puisse donner encore aujourd’hui, celles qu’accepteront et suivront toujours les auteurs curieux de trouver dans les travaux du théâtre une réputation solide, non désavouée par la morale et le bon sens. […] Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale. […] Qui dit une société, dit un corps qui subsiste par l’union de divers membres et confond l’intérêt particulier dans l’intérêt général : c’est là le fondement de toute la morale.
Étudions ces facultés intellectuelles qui nous font sentir, penser et raisonner ; donnons-leur une direction juste et élevée ; écoutons la voix infaillible de la conscience, qui nous fait toujours discerner le bien du mal : cette loi morale, en épurant nos cœurs, fortifiera aussi notre esprit.
C’est la morale de l’anecdote si vivement racontée.
On me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celle de la presse ; et que pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.
D’autres peuples, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux.
L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter.
L’épitaphe (ἐπὶ et τάφος, tombeau) est une inscription renfermant ordinairement un trait de louange, de morale ou de satire, et destinée à être gravée sur un tombeau.
1º Cette définition morale comprend trois espèces de flatteurs. […] La morale de la fable sera dans les dernières paroles adressées par Pataud à Raton, soit : un franc ennemi vaut mieux qu’un ami perfide. […] Le monologue du grillon, après la mort du ver, sera philosophique et sententieux et contiendra la morale. […] Petite morale. […] Il faudra donner les raisons de la morale contenue dans l’épiphonême, qu’on placera dans la bouche du derviche.
Sa supériorité morale vient de sa bonté. […] Lisez-le, et dites si Anacréon a su badiner avec plus de grâce, si Horace a paré la philosophie et la morale d’ornements poétiques plus variés et plus attrayants, si Térence a peint les mœurs des hommes avec plus de naturel et de vérité, si Virgile enfin a été plus touchant et plus harmonieux. »
Édifier, éclairer, diriger les âmes fut son unique ambition, et c’est de lui qu’on peut dire : « Il ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Dans cette éloquence si saine, si substantielle et si forte, on voit rayonner la beauté morale d’un caractère. […] Quand Bossuet prêche devant la cour, sa morale, exemple de complaisance et d’exagération, s’inspire des maximes les plus sévères de l’Évangile, mais non sans tenir compte d’une existence qui n’est pas celle du cloitre : En cherchant à rompre les liens où les mondains s’enveloppent, elle ne confond avec les vanités du monde ni les intérêts sérieux qui ont leur part de ses soucis, ni les obligations véritables qui sont la tâche de chaque jour.
Analysez tous les faits, toutes les choses, toutes les paroles que vous regardez ou qu’on vous donne comme sublimes, et vous trouverez au fond cet élément d’une rare puissance physique ou morale qui contraste avec la faiblesse et l’imbécillité de tout le reste.
En même temps, par un singulier contraste, c’est lui qui a le mieux réussi dans la poésie légère, heureux si l’enjouement et la malice, qu’il prodigue en badinant, n’eussent pas offensé trop souvent la religion, la morale et la vertu.
Il y traite de la logique, de la physique, de la politique et de la morale d’une manière plus ingénieuse et plus attrayante qu’exacte et profitable.
Mais sa douce morale fut un calmant pour des esprits enfiévrés.
La farce même, il l’élève jusqu’à lui, et ses bouffonneries sont traversées par des éclairs d’intuition morale qui les rapprochent de la haute comédie dont il est le père.
Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres Il y a deux espèces de lettres ; les unes qu’on appelle philosophiques, parce que l’on peut y discourir sur toutes sortes de matières ; y traiter de la morale, de l’homme, des passions, de la politique, de la littérature, en un mot de tous les arts, de toutes les sciences, et de tous les objets qui y ont quelque rapport.
L’utilité doit être le principal but d’un écrivain, et tout ouvrage, pour être utile, doit contenir une morale instructive, conforme aux principes des hommes vertueux.
C’est pour son royal élève qu’il composa ces fables ingénieuse qui se soutiennent dans le voisinage de La Fontaine ; ces Dialogues des Morts où l’histoire est morale sans nous ennuyer ; enfin le Télémaque, ce roman où un paganisme épuré se mêle à un christianisme embelli de toutes les grâces de la mythologie.
Qu’il soit familier avec tout ce qui concerne la vie des peuples et les relations des particuliers : droit des gens, traités, commerce, industrie, politique, histoire, morale, lois, usages, que rien ne lui soit étranger. […] Je m’éveillai bientôt, et j’entendis le prédicateur qui s’agitait extraordinairement ; je crus que c’était le fort de sa morale. — Eh bien, qu’était-ce donc ?
de Bausset dans son Histoire de Bossuet, on apprend à connaître Dieu, les hommes et soi-même ; et ces deux ouvrages peuvent tenir lieu d’un grand nombre de livres sur la religion et la morale. » La Harpe a dit justement : « Ceux qui n’ont pas lu les Méditations et les Elévations ne connaissent pas tout Bossuet. » 4.
Son discours, armé contre les passions qu’enfante l’égoïsme, doit s’animer de toutes celles que la loi morale autorise ; par elles il foudroie tout ce qui lui résiste, il impose à son gré la conviction, et tous ces milliers d’hommes qui se pressent silencieusement autour de lui, ou qui ont les yeux attachés sur les pages qu’il a tracées, ne vivent plus qu’en lui, et n’ont plus d’âme que la sienne. […] Un saint se plaît dans l’austérité ; un philosophe est sévère dans sa morale ; un supérieur a le commandement rude. […] Ou s’était servi du mot dans pour exprimer la relation physique de l’homme avec un lieu : on s’en servit plus tard pour exprimer l’existence morale de l’homme en rapport avec une situation quelconque de fortune ou d’esprit ; et, après avoir dit : l’enfant tomba dans l’eau, on dit : l’homme est dans le bonheur, dans le malheur, dans la joie, dans la tristesse.
Que l’on mette ici, à la place de l’écrivain sensible, un de nos enjoliveurs modernes, ou l’un de ces graves et lourds prédicateurs de perfection morale, qui se croient bonnement appelés à convertir le genre humain, dont ils ont, et à qui ils inspirent une égale pitié, et l’on aura des mots harmonieusement cadencés, des vers étincelants d’antithèses et d’esprit, ou des phrases prodiguées sans mesure, et des sentences, des maximes étalées avec prétention.
Toute doctrine religieuse, morale, scientifique, politique, le drame comme le sermon, la thèse comme la poésie, se présentaient alors sous forme de parabole.
Sainte-Beuve a dit de lui : « Je le comparerais volontiers à ces arbres dont il faut choisir les fruits : mais craignez de vous asseoir sous leur ombre. » S’il est un démon de grâce et d’esprit1, il a donc peu d’autorité morale.
Les dissertations qui ont pour objet la logique et la morale élèvent notre imagination et la dirigent vers un but sérieux. […] Elles indiquent à l’homme quel est, en sa qualité d’être intelligent, le degré de perfection auquel il doit atteindre, et lui montre ses devoirs soumis aux règles de la morale. […] En cela, comme en toute autre chose, notre constitution morale laisse entrevoir qu’elle est le fruit d’une sagesse admirable. […] Ensuite les objets sensibles et matériels qui les entouraient étant ceux avec lesquels ils étaient le plus familiarisés, ils leur donnèrent des noms longtemps avant d’en avoir imaginé pour exprimer les dispositions de l’âme, ou aucune espèce d’idée morale ou intellectuelle. […] Peu de langues, en effet, sont plus abondantes que la nôtre, et aucun écrivain n’est fondé le moins du monde à se plaindre de sa stérilité, surtout dans les matières sérieuses, comme l’histoire, la critique, la politique et la morale.
Et l’exemple de Salomon, qui couronne cette première partie35 avec une harmonieuse majesté de diction, confirme une vérité morale non moins importante, et plus savamment amenée que celle du § 12.
On sent ici l’émotion sincère et touchante d’un orateur qui a conscience de sa responsabilité morale.
S’il se jette dans la morale, ce n’est pas lui, c’est le divin Platon qui assure que la vertu est aimable, le vice odieux, ou que l’un et l’autre se tournent en habitude.
Ne voyons que le poëte, né au milieu des orages d’une révolution, rejeté par elle au delà des mers, y grandissant librement, en dehors de toute imitation, n’écoutant que la muse intérieure, et devenu, à l’école des malheurs publics et domestiques, l’éloquent interprète de tous les regrets et de toutes les espérances, l’instrument prédestiné d’une restauration littéraire, morale et religieuse.
Le caractère est ce qu’il faut toujours sauver avant tout ; car c’est le caractère qui fait la puissance morale de l’homme.
Il y joint cette comparaison : « Semblable à ces arbres dont la stérile beauté a chassé des jardins l’utile ornement des arbres fertiles, cette agréable délicatesse, cette heureuse légèreté d’un génie vif et naturel, qui est devenue l’unique ornement de notre âge, en a banni la force et la solidité d’un génie profond et laborieux ; et le bon esprit n’a point eu de plus dangereux ni de plus mortel ennemi que ce que l’on honore dans le monde du nom trompeur de bel esprit. » On voit que la définition oratoire ou poétique est bien différente de la définition philosophique ou morale. […] La seconde qualité morale de l’orateur, c’est la modestie. […] Bossuet, dans l’éloge de la reine d’Angleterre, voulant la peindre seule debout au milieu d’une révolution qui avait renversé le monarque et le trône, exprime sa pensée par cette image : « Comme une colonne dont la masse solide paraît le plus ferme appui d’un temple ruineux, lorsque ce grand édifice qu’elle soutenait fond sur elle sans l’abattre ; ainsi la reine se montre le ferme soutien de l’État, lorsqu’après en avoir porté le faix, elle n’est pas même courbée sous sa chute. » Thomas présente une belle comparaison morale dans son éloge de Sully : « L’idée seule de Sully, dit-il, était pour Henri IV ce que la pensée de l’Être suprême est pour l’homme juste, un frein pour le mal, un encouragement pour le bien. » Les comparaisons doivent être vraies, nobles, employées à propos et avec discrétion.
On y remarque, entre autres, un passage sur l’immortalité de l’âme, qui prouve que les belles âmes et les esprits bien faits n’ont eu, dans tous les temps, qu’un sentiment à cet égard ; et qu’il n’appartenait qu’à la frivolité moderne de traiter ces grands principes de la morale universelle, avec une légèreté qui est du moins ridicule, quand elle ne devient pas dangereusement exemplaire.