C’est ainsi qu’il vous suivra avec une honnête liberté, et qu’il tirera la conclusion en même temps que vous, sans croire accepter l’autorité d’un maître, sans l’accepter en effet, et en se faisant par lui-même une idée distincte de l’auteur en question.
C’est ainsi qu’il vous suivra avec une honnête liberté, et qu’il tirera la conclusion en même temps que vous, sans croire accepter l’autorité d’un maître, sans l’accepter en effet, et en se faisant par lui-même une idée distincte de l’auteur en question.
Je me vais promener tous les jours parmi la confusion d’un grand peuple, avec autant de liberté et de repos que vous sauriez faire dans vos allées ; et je n’y considère pas autrement les hommes que j’y vois, que je ferais les arbres qui se rencontrent en vos forêts, ou les animaux qui y passent67 ; le bruit même de leur tracas n’interrompt pas plus mes rêveries que ferait68 celui de quelque ruisseau. […] Quel autre pays où l’on puisse jouir d’une liberté si entière, où l’on puisse dormir avec moins d’inquiétude, où il y ait toujours des armées sur pied exprès pour nous garder, où les empoisonnements, les trahisons, les calomnies soient moins connus, et où il soit demeuré plus de restes de l’innocence de nos aïeux ! […] Je juge assez bien des ouvrages de vers et de prose que l’on me montre ; mais j’en dis peut-être mon sentiment avec un peu trop de liberté. […] Mais j’ay creû qu’il falloit en user de la sorte avec vous, et que c’est consoler un philosophe que lui justifier ses larmes, et mettre sa douleur en liberté. […] Je demandai la liberté d’être seule ; on me mena dans la chambre de Madame du Housset, on me fit du feu ; Agnès me regardait sans me parler, c’était notre marché394 ; j’y passai jusqu’à cinq heures sans cesser de sangloter : toutes mes pensées me faisaient mourir.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter. » 1.
Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française.
On aime à y trouver un ton de liberté vif et animé, des portraits pittoresques, des anecdotes piquantes, des détails intimes de mœurs ; l’auteur peut s’y mettre en scène, et cette communication familière avec le lecteur donne un charme de plus au récit ; mais les mémoires ne doivent pas dégénérer en bavardage inutile.
Mais c’est une grande satisfaction pour un jeune homme aussi bien né que vous l’êtes, de s’être mis en état de sentir la frivolité des raisonnements qu’on se donne la liberté de faire contre la religion, et de bien comprendre que le système de l’incrédulité est infiniment plus difficile à soutenir que celui de la foi, puisque les incrédules sont réduits à oser dire, ou qu’il n’y a point de Dieu, ce qui est évidemment absurde ; ou que Dieu n’a rien révélé aux hommes, ce qui démenti par tant de démonstrations et de faits qu’il est impossible d’y résister : en sorte que quiconque a bien médité toutes ces preuves trouve qu’il est non-seulement plus sûr, mais plus facile de croire que de ne pas croire, et rend grâces à Dieu d’avoir bien voulu que la plus importante de toutes les vérités fût aussi la plus certaine, et qu’il ne fût pas plus possible de douter de la vérité de la religion chrétienne, qu’il l’est de douter s’il y a eu un César ou un Alexandre… Pour ce qui est de l’étude de la doctrine que la religion nous enseigne, et qui est l’objet de notre foi ou la règle de notre conduite, c’est l’étude de toute notre vie, mon cher fils : vous en êtes déjà aussi instruit qu’on le peut être à votre âge, et je vois avec joie que vous travaillez à vous en instruire de plus en plus ; je ne puis donc que vous exhorter à vous y appliquer sans relâche.
Je m’attristais de vivre seul et sans considération ; et vous m’avez appris que la solitude valait mieux que le séjour des cours, et que la liberté était préférable à la grandeur.
Un homme qui montrait la lanterne magique Avait un singe dont les tours Attiraient chez lui grand concours ; Jacqueau, c’était son nom, sur la corde élastique Dansait et voltigeait au mieux, Puis faisait le saut périlleux ; Et puis, sur un cordon, sans que rien le soutienne, Le corps droit, fixe, d’aplomb, Notre Jacqueau fait tout au long L’exercice à la prussienne1 Un jour qu’au cabaret son maître était resté, (C’était, je pense, un jour de fête)2, Notre singe en liberté Veut faire un coup de sa tête.
Il ne dédaigne pas les lettres ; car les lettres, il le sait, c’est la suprématie de l’esprit ; c’est, avec l’éloquence et le goût, l’histoire du monde, la science des tyrannies et des libertés, la lumière reçue des temps, l’ombre de tous les grands hommes descendant de leur gloire dans l’âme qui veut leur ressembler, et lui apportant, avec la majesté de leur souvenir, le courage de faire comme eux.
Ce dernier, dans ses Plaideurs, a pris encore la même liberté à l’égard de quelques-uns des traits du Cid, ce qui semblait une irrévérence à Corneille. […] Horace a autorisé cette liberté dans son Art poétique : Iratusque Chremes tumido delitigat ore.
À sa noble aisance, à la facilité, à la liberté de ses mouvements sur l’eau, on doit le reconnaître non-seulement comme le premier des navigateurs ailés, mais comme le plus beau modèle que la nature nous ait offert pour l’art de la navigation. […] Aux avantages de la nature, le cygne réunit ceux de la liberté ; il n’est pas du nombre de ces esclaves que nous puissions contraindre ou renfermer : libre sur nos eaux, il n’y séjourne, ne s’y établit qu’en jouissant d’assez d’indépendance pour exclure tout sentiment de servitude et de captivité ; il veut à son gré parcourir les eaux, débarquer au rivage, s’éloigner au large, ou venir, longeant la rive, s’abriter sous les bords, se cacher dans les joncs, s’enfoncer dans les anses les plus écartées ; puis, quittant sa solitude, revenir à la société, et jouir du plaisir qu’il paraît prendre et goûter en s’approchant de l’homme, pourvu qu’il trouve en nous ses hôtes et ses amis, et non ses maîtres et ses tyrans1.
Lorsque le génie peut élever et épurer nos âmes, nous faire aimer la vertu, la gloire, la patrie, la liberté, il serait défendu de lui demander pourquoi il se gaspille lui-même dans des sujets insignifiants, ou se prostitue à des sujets ignobles !
Il peint l’homme comme le théâtre ; avec moins de force et de vivacité sans doute, mais avec plus de liberté.
Le Parlement étant sorti du Palais-Royal et ne disant rien au peuple de la liberté de Broussel ne trouva d’abord qu’un morne silence au lieu des acclamations passées. […] L’on s’assembla en même temps dans la grande galerie ; l’on délibéra, et l’on donna arrêt par lequel la reine serait remerciée de la liberté accordée aux prisonniers. […] Je demandai la liberté d’être seule ; on me mena dans la chambre de Mme du Housset, on fit du feu ; Agnès680 me regardait sans me parler, c’était notre marché ; j’y passai jusqu’à cinq heures sans cesser de sangloter : toutes mes pensées me faisaient mourir. […] Non seulement il faisait payer les mauvaises actions qu’on avait faites ; il fallait encore acheter la liberté d’en faire, et lorsqu’on avait de l’argent à lui donner, on pouvait être criminel ou le devenir ;… il était permis de contenter toutes ses passions, pourvu qu’on satisfît son avarice. […] ce même Arabe, libre, indépendant, tranquille, et même riche, au lieu de respecter ces déserts comme les remparts de sa liberté, les souille par le crime ; il les traverse pour aller chez les nations voisines, enlever des esclaves et de l’or ; il s’en sert pour exercer son brigandage, dont malheureusement il jouit plus encore que de sa liberté ; car ses entreprises sont presque toujours heureuses : malgré la défiance de ses voisins et la supériorité de leurs forces, il échappe à leur poursuite et emporte impunément tout ce qu’il leur a ravi.
Néanmoins, puisque vous m’avez récommandé d’être franc et sincère, je prendrai la liberté de vous dire que votre dernier discours ne me paraît pas tout à fait de la force des précédents.
En partant pour l’armée, vous avez pris la liberté de parler de votre sœur à une personne de Cour. […] — Les nuages, les vents, la grêle, la foudre — … Les barbares sont effrayés — … Eponamon se présente à eux sous la forme d’un dragon — … et leur dit : (harangue du monstre) Ils doivent conquérir la liberté, la victoire est facile, l’asile de la tyrannie va tomber en leur pouvoir ; immolez les chrétiens, purgez le sol du Chili, etc., etc. […] Tableau du bonheur d’un peuple libre et protégé de Dieu Ennemis vaincus et dispersés, familles nombreuses, trésors célestes, riches moissons, liberté constante, etc. […] Or, dans les circonstances présentes, Philippe, roi de Macédoine, menace les libertés d’Athènes. […] C’est du salut de Callidore que dépend la liberté de Polidore, Supposons les tous deux de retour dans leur patrie après leur sortie d’esclavage.
Il s’est mis en cause commune avec Socrate, Pascal, Cicéron, Franklin, Démosthène, saint Paul, saint Basile ; il s’est environné de ces grands hommes, comme d’une glorieuse milice d’apôtres de la liberté de penser, de publier, d’imprimer ; il les montre pamphlétaires comme lui, faisant, chacun de son temps, contre une tyrannie ou contre l’autre, ce qu’il a fait du sien, lançant de petits écrits, attirant, prêchant, enseignant le peuple, malgré les plaisanteries de la cour, le blâme des honnêtes gens, la fureur des hypocrites et les réquisitoires du parquet ; les uns allant en prison comme lui, les autres forcés d’avaler la ciguë ou mourant sous le fer de quelque ignoble soldat.
Toutes les fois que l’interêt personnel est en lutte avec le devoir, l’homme, placé avec sa liberté entre ces deux mobiles qui le sollicitent également, se sent obligé d’obéir au devoir en sacrifiant son intérêt. […] comme il voue ce monstre à l’exécration des Romains, lorsqu’il s’écrie : « O doux nom de la liberté ! […] Voyez, par exemple, sa description des chevaux sauvages : « Ils errent, ils bondissent en liberté dans des prairies immenses, où ils cueillent les productions nouvelles d’un printemps toujours nouveau : sans habitation fixe, sans autre abri que celui d’un ciel serein, ils respirent un air plus pur que celui de ces palais voûtés où nous les renfermons en pressant les espaces qu’ils doivent occuper. […] Dans la tragédie de la Mort de César, l’action de Brutus et des autres conjurés semble avoir rendu au peuple l’enthousiasme républicain, et c’est au milieu des cris de vive la liberté ! […] que c’est assurément à cause des Juifs qui sont ici que nous avons souffert cet incendie ; ce sont eux qui nous portent malheur, et, si vous les mettez en liberté, toute l’eau de la mer n’éteindra pas les flammes. » Et elles suppliaient Oswald de laisser brûler les juifs, avec autant d’éloquence et de douceur que si elles avaient demandé un acte de clémence.
Madame, J’ai pris la liberté, en partant, de vous supplier d’être favorable à une sœur que j’ai religieuse à Vienne depuis plus de trente ans. […] Quel beau spectacle pour la divinité que de voir un chrétien, aux prises avec la douleur, braver les menaces, les supplices et les tourments, l’appareil de la mort et la cruauté des bourreaux, défendre sa liberté contre les princes et les empereurs, céder à Dieu seul, et triompher, en expirant, du juge qui l’a condamné ! […] Et pourtant il est brave, il affronte la foudre, Comme un vieux grenadier il mange de la poudre, Il se jette au canon en criant : liberté ! […] Loin du fracas des villes et des jouissances factices que leur vaine et tumultueuse société peut offrir, avec quel plaisir vivement ressenti nous allons y respirer l’air de la santé, de la liberté, de la paix ! […] C’est la prière, Messieurs, qui rétablit nos rapports avec Dieu, rappelle à nous son action, lui fait violence sans nuire à sa liberté, et est par conséquent la mère de la foi.
Dans ce généreux ami d’une liberté réglée par les lois, qui, aux jours de la captivité, trouva de si fiers et de si tendres accents, on ne saurait dire si le talent ou le courage a le plus de droits à nos hommages.
Voyez ce drapeau tricolore Qu’élève en périssant leur courage indompté ; Sous le flot qui les couvre entendez-vous encore Ce cri : « Vive la liberté !
Les sciences ont plus de liberté à cet égard ; à chaque instant elles ont besoin de nouveaux mots techniques. […] Je partirai, je m’éloignerai : si je ne puis partager le bonheur de Rome, je n’aurai pas du moins le spectacle de ses maux ; et dès que j’aurai trouvé une cité où les lois et la liberté soient respectées, c’est là que je fixerai mon séjour. […] « At questiones urgent Milonem, etc. » « Mais on oppose à Milon les déclarations des esclaves interrogés dans le vestibule du temple de la Liberté. […] « Ô doux nom de liberté ! […] Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom.
Il jouit de toute la liberté, de toute la dignité d’une nation entière, en parlant devant elle et pour elle ; les principes éternels de toute justice sont là dans toute leur puissance naturelle, invoqués devant la puissance qui a le droit de les appliquer ; ils sont là pour servir l’homme de bien qui saura en faire un digne usage, pour faire rougir le méchant qui oserait les démentir ou les repousser. […] il dit : Je parlerai, Madame, avec la liberté D’un soldat qui sait mal farder la vérité. […] La licence poétique est une incorrection, soit de langage, soit d’ortographe, permise en faveur de l’harmonie, de l’élégance et de la rime ; c’est toute liberté que le poète se donne contre la règle et l’usage ordinaire.
» Au génie de réflexions, comme à son principe, doit se rapporter cette liberté et cette hardiesse de penser, cette noble indépendance des idées vulgaires, qui forme, selon moi, un des plus beaux traits de l’esprit philosophique.
On introduira à cet effet dans son style des formules de doute sur l’à propos de ses avis, et tout en disant sa pensée sans restriction, il faudra laisser au correspondant toute sa liberté d’action, et le lui dire.
Il n’y eut donc plus de liberté dans les festins, de confiance dans les parentés3, de fidélité dans les esclaves : la dissimulation et la tristesse4 du prince se communiquant partout, l’amitié fut regardée comme un écueil, l’ingénuité comme une imprudence, la vertu comme une affectation qui pouvait rappeler dans l’esprit des peuples le bonheur des temps précédents.
Les rossignols en liberté Aiment à confier leur tête Aux rameaux du chêne indompté Que n’a point courbé la tempête.
Une voix sera là pour crier à toute heure : Qu’as-tu fait de ta vie et de ta liberté ?
Puis vinrent les malheurs publics et privés, l’anarchie, la violence et les crimes : ces épreuves attendrirent et tempérèrent son exaltation sans décourager son amour de la liberté.
Thrasybule rendit la liberté aux Athéniens. — 2. […] Nous combattons pour notre patrie, pour notre liberté, pour notre vie. — 10. […] Tous les hommes aiment la liberté, et haïssent l’état de servitude. — 13. […] Caton d’Utique ne survécut pas à la liberté de sa patrie. — 7. […] Ils avaient la servitude en horreur ; la liberté paraissait être le propre du peuple Romain.
Les règles doivent donc respecter la liberté de l’esprit et l’indépendance du génie. […] Le néologisme aurait pour effet de rendre la langue barbare à force de confusion ; le purisme, avec sa sévérité outrée, enlèverait au génie toute sa liberté et arrêterait tout progrès. […] À ces quatre points de vue, il faut unir ensemble une fidélité scrupuleuse qui respecte les moindres nuances, et une sage liberté qui se conforme au génie de la langue dans laquelle on traduit13. […] L’imitation, dit Marmontel, ne consiste pas à copier servilement un orateur ou un poète, mais à se pénétrer de la pensée et des sentiments d’un modèle et à les reproduire avec une certaine liberté. […] Le poète prendra dans l’histoire le héros et les personnages principaux ; les personnages accessoires sont laissés à la liberté de son choix.
Tout cela contribue à l’élégance, mais n’y suffit pas ; elle exige encore une liberté noble, un air facile et naturel, qui, sans nuire à la correction, déguise l’étude et la gêne.
« Si l’on s’étonnait, par le passé, que dans une république aussi puissante, et dans un aussi illustre empire, il se rencontrât si peu de citoyens assez fermes, assez intrépides, pour oser dévouer leur personne et leur vie au salut de l’état et au maintien de la liberté commune ; que l’on s’étonne bien plus aujourd’hui de rencontrer encore de braves et généreux citoyens, que de trouver des hommes timides et plus occupés d’eux-mêmes que des intérêts de la patrie.
En général, comme je l’ai déjà dit, je fais assez bon marché des nomenclatures, persuadé que dans toutes les sciences de création humaine et qui n’ont point pour objet la nature réelle, le point essentiel est de bien saisir le fond des idées, et laissant d’ailleurs aux gens du métier liberté entière de ranger et de classer à leur goût.
J’aime la liberté.
Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes ; je passe partout où un homme peut passer ; je vois tout ce qu’un homme peut voir ; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. » 3.
Enfin notre siècle me semblait aussi fleurissant et aussi fertile en bons esprits qu’ait été aucun des précédents : ce qui me faisait prendre la liberté de juger par moi de tous les autres, et de penser qu’il n’y avait aucune doctrine dans le monde qui fût telle qu’on m’avait auparavant fait espérer.
combien de temps, de règles, d’attention et de travail pour danser avec la même liberté et la même grâce que l’on sait marcher ; pour chanter comme on parle ; parler et s’exprimer comme l’on pense ; jeter autant de force, de vivacité, de passion et de persuasion dans un discours étudié, et que l’on prononce dans le public, qu’on eu a quelquefois naturellement et sans préparation dans les entretiens les plus familiers !
Ainsi parla Brutus lorsqu’il fonda la liberté publique, ainsi parla cet illustre aveugle, lorsque, rejetant les propositions de Pyrrhus triomphant, il releva le courage abattu des Romains, et empêcha les sénateurs d’accepter leur ignominie. […] Cependant cette liberté n’est pas tout-à-fait illimitée. […] Je lui parle tête à tête, pour qu’il s’explique avec plus de liberté. […] Hors de là elle serait contraire à l’aisance, à la liberté, à la facilité du langage et du style. […] Eux, ils ne purent supporter que la liberté des citoyens de Rome éprouvât la plus légère atteinte ; vous, quand vous voyez qu’on leur arrache la vie, resterez-vous dans l’inaction ?
C’est pour cette raison que les pensées, les mots, les tours, les figures ont, dans la poésie, un degré de hardiesse, de liberté, qui paraîtrait excessif dans la prose. […] Dans ces pièces, le poète conserve une très grande liberté pour entremêler les mesures ; cependant il doit toujours consulter l’oreille et l’harmonie, car c’est du mélange bien assorti des vers que résulte le charme de ces poésies.
Défendre à l’écrivain cette liberté d’allure, ces écarts d’imagination qui vont si bien à certaines natures d’élite, c’est afficher un rigorisme nuisible au talent.
En nous donnant l’être et la liberté, Dieu ne s’est pas départi des droits qu’il avait sur son ouvrage.
Pardonnons beaucoup à celui qui a écrit tant de belles pages sur la liberté, sur la vertu et sur Dieu ; mais réservons notre admiration tout entière pour les écrivains du dix-septième siècle, parce qu’en eux la simplicité, la naïveté même est unie à la grandeur, que la grâce y est la parure de la force, et la solidité l’essence même de leur génie.
On peut l’envisager telle qu’on s’imagine qu’elle était dans des temps plus anciens, où les mœurs étaient plus simples : c’était une vie aisée et abondante, avec l’ingénuité de la nature, la douceur de l’innocence et la noblesse de la liberté.
De nos jours, Alfred de Vigny demande que la tragédie soit un tableau large de la vie, au lieu du tableau resserré de la catastrophe d’une intrigue ; et Alexandre Dumas réclame liberté entière pour tout, depuis les douze heures de Boileau, jusqu’aux trente ans de Shakespeare. […] Aujourd’hui, les critiques les plus classiques et les plus purs admettent, dans la question des unités de lieu et de temps, ainsi que dans plusieurs autres, une latitude que la rigueur des anciens préceptes ne laissait pas aux poètes, et qui permet d’accorder les justes exigences du goût avec une plus grande liberté d’inspiration. […] Quand le sujet peut les fournir, cinq actes donnent à l’action une étendue avantageuse ; de grands événements y trouvent place ; de grands intérêts et de grands caractères s’y développent en liberté ; les situations s’amènent, les accidents s’annoncent ; les sentiments n’ont rien de brusque et de heurté ; le mouvement des passions a tout le temps de s’accélérer, et l’intérêt de croître jusqu’au dernier degré de pathétique et de chaleur.
. — Si vous priez rarement, le Seigneur sera toujours pour vous un Dieu étranger et inconnu, pour ainsi dire, devant qui vous serez dans une espèce de gêne et de contrainte ; avec qui vous n’aurez jamais ces effusions de cœur, cette douce confiance, cette sainte liberté que la familiarité toute seule donne, et qui fait tout le plaisir de ce commerce divin.
Ainsi Voiture, s’adressant au due d’Enghien, lui dit : « Trouvez bon, ô César, que je vous parle avec cette liberté, recevez les louanges qui vous sont dues, et souffrez que l’on rende à César ce qui appartient à César. » Boileau s’intitule lui-même grand chroniqueur des gestes d’Alexandre, et cet Alexandre n’est et ne peut être que Louis XIV ; et le Gilbert de notre âge, Hégésippe Moreau, fait répondre par Joseph Bonaparte à ceux qui voulaient l’arracher à sa retraite, pour lui donner un trône : … Insensés, quel espoir vous anime ?
L’enjouement et la liberté en sont le principal caractère.
Je demandai la liberté d’être seule ; on me mena dans la chambre de madame du Housset, on me fit du feu ; Agnès me regardait sans me parler, c’était notre marché1 ; j’y passai jusqu’à cinq heures sans cesser de sangloter : toutes mes pensées me faisaient mourir.
Le monde politique est aussi réglé que le monde physique ; mais comme la liberté de l’homme y joue un certain rôle, nous finissons par croire qu’elle y fait tout2.
Il semble cependant qu’elle se trouve beaucoup mieux dans les genres simples ou médiocres que dans le genre élevé, parce que son caractère est l’aisance et la liberté.
ne peut-il pas traiter ici de la justice ou de la liberté de la presse, là d’un lever ou d’un coucher de soleil, plus loin d’une émeute populaire, etc. ; élaborer pour un roman ou un discours imaginaire un exorde, une péroraison, un récit, une description, tous les détails enfin que le hasard, sa fantaisie ou un plan suivi d’études générales lui auront suggérés ?
Mais, sous le rapport de la prosodie, de l’accent, de la liberté des constructions, du rhythme enfin, comme de l’euphonie, le latin et surtout le grec l’emportent manifestement sur toutes les langues modernes.
Après avoir été enfermé longtemps dans les cachots de cette ville, rendu à la liberté par le soudan qui y commande, Orosmane, il va reconnaître son fils dans Nérestan, chevalier chrétien, qui était venu pour racheter les captifs de sa religion ; il retrouvera en même temps sa fille dans Zaïre, qui, tombée au pouvoir de l’ennemi comme son père et toute sa famille, avait été dès sa plus tendre enfance nourrie dans les erreurs du mahométisme, et semblait être alors sur le point d’épouser Orosmane.
Les deux tyrans de Rome sont dans vos mains ; les mânes de votre père seront vengés des deux héritiers de César : Rome sera en liberté.
Par une sorte de définition oratoire, un poète contemporain prouve ainsi que l’homme est un mystérieux assemblage de grandeur et de bassesse : Borné dans sa nature, infini dans ses vœux, L’homme est un Dieu tombé qui se souvient des cieux… Dans la prison des sens enchaîné sur la terre, Esclave, il sent un cœur né pour la liberté ; Malheureux, il aspire à la félicité. […] Aussi ai-je, pour me soutenir devant vous, et le souvenir des paroles prononcées pour cette même cause, dans cette même enceinte, par mon père ; et la conviction que c’est ici une question de vie ou de mort pour la majorité des Français ; et le cri unanime de la France pour la liberté d’enseignement, et, par-dessus tout, le nom que je porte, ce nom qui est grand comme le monde, le nom de catholique. […] Il faut donc simplifier l’art le plus qu’il est possible, ne pas ériger en principe ce qui n’est juste et vrai que sous certains rapports, n’enseigner que le difficile, ne prescrire que l’indispensable, en un mot laisser au talent autant de sa liberté naturelle qu’il en peut avoir sans danger. […] Il est arrivé ce moment où, entouré des conseils que l’humanité et la loi lui ont donnés, il peut présenter à la nation une défense que son cœur avoue, et développer devant elle les intentions qui l’ont toujours animé ; déjà le calme même qui m’environne m’avertit que le jour de la justice a succédé aux jours de colère et de prévention ; que cet acte solennel n’est point une vaine forme ; que le temps de la liberté est aussi celui de l’impartialité que la loi commande ; et que l’homme, quel qu’il soit, qui se trouve réduit à la condition humiliante d’accusé, est toujours sûr d’appeler sur lui et rétention et l’intérêt de ceux même qui le poursuivent. […] quels titres avez-vous à la liberté ?
Par exemple, ces expressions, je vous écris ces deux lignes, je prends la liberté de vous écrire, pour m’informer de l’état de votre santé, etc.
Les hasards, la maladie, les accidents de toute espèce disposant de notre sort malgré nous, comment donc le but de notre liberté morale serait-il le bonheur de cette courte vie que la souffrance et la vieillesse et la mort mettent hors de notre puissance ?
Ô doux nom de liberté ! […] Que ceux qui prophétisaient depuis huit jours mon opinion sans la connaître, qui calomnient en ce moment mon discours, sans l’avoir compris, m’accusent d’encenser des idoles impuissantes au moment où elles sont renversées, ou d’être le vil stipendié des hommes que je n’ai cessé de combattre ; qu’ils dénoncent comme un ennemi de la révolution celui qui peut-être n’y a pas été inutile, et qui, cette révolution fût-elle étrangère à sa gloire, pourrait là seulement trouver sa sûreté ; qu’ils livrent aux fureurs du peuple trompé celui qui, depuis vingt ans, combat toutes les oppressions, et qui parlait aux Français de liberté, de constitution, de résistance, lorsque ses vils calomniateurs suçaient le lait des cours et vivaient de tous les préjugés dominants ; que m’importe ?
Je laisse, poursuit-il en parlant de Léonor, je laisse à son choix liberté tout entière. […] Il ajoute en réponse aux questions que lui fait Sganarelle, que, s’il épouse Léonor, elle aura toujours la liberté d’aller au bal, de fréquenter les lieux d’assemblée, et de voir le monde. […] ……Mais en l’état où sont mes destinées, De telles libertés doivent m’être données ; Et je puis sans rougir faire un aveu si doux A celui que déjà je regarde en époux. […] Si les Grecs et les Romains n’en ont point fait usage, c’est parce que ces républicains aimoient leur liberté jusqu’à l’excès. […] C’est là qu’en arrivant, plus qu’en tout le chemin, Vous trouverez par-tout l’horreur du nom romain, Et la triste Italie encore toute fumante Des feux qu’a rallumés sa liberté mourante.
Par vos travaux et par votre exemple, les véritables beautés du style se découvrent de plus en plus dans les ouvrages français, puisqu’on y voit la hardiesse, qui convient à la liberté, mêlée à la retenue, qui est l’effet du jugement et du choix.
L’enjouement et la liberté en font le principal caractère.
Chapuis m’apprend que votre santé est bien mauvaise ; il faudrait la venir rétablir dans l’air natal, jouir de la liberté, boire avec moi du lait de nos vaches, et brouter de nos herbes1.
C'est dans les chaînes que je veux mourir, puisqu’on m’a ravi la liberté par un crime si abominable. […] Rien n’est plus aimable pour moi que votre dévouement à mon égard ; rien ne m’est plus agréable que votre liaison avec les défenseurs de notre liberté.
Oui, il y eut une incontestable opportunité dans cette insurrection qui, comme toutes les autres, dépassa le but, ne profita point à ses auteurs, et aboutit à la licence, puis au despotisme, tout en faisant espérer la liberté.
On l’approche tout ensemble avec liberté et avec retenue.
Imparfait ou déchu, l’homme est le grand mystère Dans la prison des sens, enchaîné sur la terre, Esclave, il sent un cœur né pour la liberté ; Malheureux, il aspire à la félicité ; Il veut sonder le monde, et son œil est débile ; Il veut aimer toujours : ce qu’il aime est fragile.
Elle vous sourit enfin, cette liberté que vos vœux appellent depuis si longtemps, et avec elle, s’offrent à vous les richesses, l’honneur et la gloire : ce sont les prix que la fortune promet aux vainqueurs.
Les Épîtres de Boileau sont datées des conquêtes de Louis XIV ; Racine porte sur la scène les faiblesses et l’élégance de la cour ; Molière doit à la puissance du trône la liberté de son génie ; La Fontaine lui-même s’aperçoit des grandes actions du jeune roi et devient flatteur.
Jouir de la liberté.
Jamais leur passion n’y voit rien de blâmable, Et dans l’objet aimé tout leur devient aimable ; Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms1 : La pâle est aux jasmins en blancheur comparable ; La noire à faire peur, une brune adorable ; La maigre a de la taille et de la liberté ; La grasse est dans son port pleine de majesté ; La malpropre sur soi, de peu d’attraits chargée, Est mise sous le nom de beauté négligée ; La géante paraît une déesse aux yeux ; La naine un abrégé des merveilles des cieux ; L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne ; La fourbe a de l’esprit ; la sotte est toute bonne ; La trop grande parleuse est d’agréable humeur, Et la muette garde une honnête pudeur.