Voltaire a cité ce discours tout entier, dans son Dictionnaire philosophique, au mot Eloquence
Il y trouva prétexte à des pamphlets tantôt sérieux jusqu’à l’éloquence, tantôt plaisants jusqu’à la bouffonnerie.
Mais malgré ce don d’éloquence, ses écrits ne nous offrent qu’une image affaiblie d’elle-même ; car elle brillait surtout par le génie de la conversation, et son style, parfois vague ou abstrait, n’a pas retenu toute la flamme de sa parole1.
On s’occupa alors de la classification des figures ; on leur donna des noms, on limita leurs emplois, et les rhéteurs distinguèrent des figures de mots, qui appartiennent plus spécialement à la grammaire, et des figures de pensées, qui sont du ressort spécial de l’éloquence. […] Ulysse a épuisé auprès d’Achille toutes les ressources de l’éloquence, lui a fait valoir le sacrifice de la fierté d’Agamemnon, a fait un étalage pompeux des présents qu’il lui destine ; mais le héros est toujours inflexible. […] Cet exemple suffirait pour prouver que l’antithèse peut prendre le ton le plus haut, et que l’éloquence, la poésie héroïque et la tragédie elle-même peuvent l’admettre sans s’avilir.
Ainsi, quand le poète et l’orateur embrasseront la totalité d‘un objet, en présenteront une complète, ils définiront philosophiquement le premier avec des images et des sentiments, comme le comporte la langue poétique ; le second avec les mouvements propres à l’éloquence. […] Cette forme donne plus de vivacité au discours, plus de sel à la plaisanterie, plus de piquant au raisonnement, plus de véhémence à l’éloquence. […] La description et le tableau ne constituent pas, à parler rigoureusement, un genre particulier de composition ; ce sont des ornements, et les plus riches peut-être de l’éloquence et de la poésie.
Des équations algébriques ne donnent de prise ni à l’épigramme, ni à la chanson, ni à l’envie ; mais on juge durement ces énormes recueils de vers médiocres, de compliments, de harangues, et ces éloges qui sont quelquefois aussi faux que l’éloquence avec laquelle on les débite. […] Je ne dispute point quand il s’agit de poésie et d’éloquence : c’est une affaire de goût ; chacun a le sien ; je ne peux prouver à un homme que c’est lui qui a tort quand je l’ennuie. […] Dans l’éloquence, dans la poésie, dans toute espèce de littérature, on les trouve, comme dans l’histoire, abondants en choses et sobres à juger.
Rien n’est encore plus opposé à la véritable éloquence, facundia, que l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, déliées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité : aussi plus on mettra de cet esprit mince et brillant dans un écrit, moins il aura de nerf, de lumière et de chaleur . » Chose singulière que cette identité de langage entre Horace et Buffon ; d’une part le poëte le plus brillant et le plus gracieux de l’antiquité, de l’autre le plus intraitable partisan de la prose qu’ait produit le siècle prosateur par excellence. […] Dans l’éloquence rappelez-vous le Discours de Cicéron pour Milon ; dans la philosophie, l’Essai de Locke sur l’entendement humain.
Éloquence de saint Paul 1 N’attendez pas de l’Apôtre ni qu’il vienne flatter les oreilles par des cadences harmonieuses, ni qu’il veuille charmer les esprits par de vaines curiosités. […] Il ira, cet ignorant dans l’art de bien dire, avec cette locution2 rude, avec cette phrase qui sent l’étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs, et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine.
Et par e, prudence, conscience, absence, clémence, éloquence, etc.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux.
Nisard s’est imposé le devoir périlleux de représenter le respect des traditions et des principes qui sauvegardent l’intégrité du génie français, à savoir la raison, la mesure, la règle, et ce bon sens délicat qui est la substance même de toute éloquence.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux.
Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de dire, à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, que du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de monsieur votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse : la postérité, qui se plaît, qui s’instruit dans les ouvrages qu’ils lui ont laissés, ne fait point de difficulté de les égaler à tout ce qu’il y a de plus considérable parmi les hommes, et fait marcher de pair l’excellent poëte et le grand capitaine.
Elles prêtent à l’éloquence ses plus grands mouvements, à la poésie son plus beau coloris ; elles sont comme l’âme et la vie de l’une et de l’autre. […] La disette des mots propres a d’abord donné lieu aux métaphores : elles ont ensuite servi à grossir les trésors de l’éloquence et de la poésie. […] L’éloquence la souffre davantage : Démosthène et Cicéron, nos Orateurs même sacrés s’en sont servis avec succès.
Si l’on demande, par exemple, à quelle classe de ces plaisirs dont nous avons fait l’énumération, doit se rapporter celui qui résulte d’un bel ouvrage de poésie ou d’éloquence : nous répondrons qu’il n’appartient point à telle ou telle classe en particulier, mais à toutes en général.
L’historien Thucydide nous a conservé un monument précieux de ce genre d éloquence : c’est l’éloge funèbre que prononça Périclès en l’honneur des guerriers morts pendant l’expédidition de Samos, où il avait lui-même commandé et remporté plusieurs victoires.
Fidèles à notre plan, qui est de mettre le plus qu’il est possible nos préceptes en exemples, et les exemples eux-mêmes en opposition, nous allons rapprocher ici deux hommes d’une tournure d’esprit tout à fait différente, et qui, en portant malgré eux cet esprit dans leurs ouvrages, ont également contribué à corrompre et à perdre enfin l’éloquence académique : c’est Fontenelle et Thomas.
Il eut l’éloquence de César, mais paraîtrait un Catilina si, par la pénitence, il n’avait pas expié ses scandales.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope.
Dix-huit années de préparation studieuse, à laquelle s’ajouta l’expérience du monde, nourrirent sa forte éloquence, qui, à partir de 1669, se multiplia sans relâche, pour semer le bon grain.
C’est le défaut que l’on remarque dans la phrase suivante de Victor Hugo : « L’éloquence d’un orateur médiocre, près de celle d’un orateur habile, est un grand chemin qui côtoie un torrent. » Si l’obscurité est ordinairement un défaut, elle est quelquefois permise, en faveur de certaines pensées qui, exprimées clairement, manqueraient de délicatesse. […] Citons cette belle période de Fléchier, chef-d’œuvre d’harmonie et d’éloquence ; elle est tirée de l’exorde de l’Oraison funèbre de Turenne : Cet homme, qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre, | qui couvrait son camp du bouclier et forçait celui des ennemis avec l’épée ; || qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, | et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle ; || cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Ésaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; || cet homme que Dieu avait mis autour d’Israël, comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, | et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie, que l’honneur de l’avoir servie ; || ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, recul le coup mortel et demeura comme enseveli dans son triomphe.
Émule, dans la prose, des maîtres de notre époque classique, Voltaire s’est, toutefois, élevé rarement au ton de la haute éloquence.
Il a inauguré l’éloquence des idées.
La postérité doit estimer en lui une éloquence ornée sans recherche, pompeuse sans emphase, et fleurie sans fadeur.
Si elle n’eut pas, comme madame de Sévigné, l’intimité, l’enjouement, le caprice, l’éloquence expansive et primesautière, elle a l’aisance, le naturel, la délicatesse et l’autorité que donne l’expérience du cœur humain, j’allais dire la science de la direction.
Il eut l’éloquence de César, mais paraîtrait un Catilina si par la pénitence il n’avait pas expié ses scandales.
On ne sut pas longtemps à Rome Cette éloquence entretenir. […] C’est là toute l’éloquence. […] Il y a lieu de craindre pour son éloquence et sa vertu.
Édifier, éclairer, diriger les âmes fut son unique ambition, et c’est de lui qu’on peut dire : « Il ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Dans cette éloquence si saine, si substantielle et si forte, on voit rayonner la beauté morale d’un caractère. […] Éloquence de saint Paul 1 N’attendez pas de l’Apôtre ni qu’il vienne flatter les oreilles par des cadences harmonieuses, ni qu’il veuille charmer les esprits par de vaines curiosités. […] Il ira, cet ignorant dans l’art de bien dire, avec cette locution2 rude, avec cette phrase qui sent l’étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs, et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine.
Ce passage est tiré d’une épopée champêtre, qui rivalise avec Hermann et Dorothée par l’éloquence dramatique d’une inspiration simple et touchante, par la vigueur ou la grâce du coloris, et l’art d’ennoblir les plus simples détails de la vie rustique.
Les ouvrages de philosophie et d’histoire exigent sous ce rapport beaucoup moins d’attention que la poésie et l’éloquence. […] Bossuet, qui fut original comme les génies primitifs, étudia pourtant le secret de leur éloquence. […] On perd, en les lisant, ces sentiments nobles et généreux sans lesquels il est impossible d’exceller dans la poésie ou l’éloquence. […] Un chef-d’œuvre d’éloquence ou de poésie, qui déjà a excité votre enthousiasme, parviendra infailliblement à le rallumer de nouveau. […] Gardez-vous bien d’y toucher ; vous en feriez des pièces d’éloquence.
Du Bellay, en la mettant à la remorque des langues anciennes ; les emprunts multipliés aux patois provinciaux qu’ils qualifiaient de dialectes, aux vocabulaires techniques des arts et des métiers ; toutes ces innovations indiscrètement pratiquées dans des compositions multiples qui ne savaient s’arrêter que quand, par bonheur, le moule métrique lui en imposait la loi, avaient fait de son style une bigarrure étrange d’érudition, d’emphase, de trivialité, de prolixité ; et sous une végétation parasite et emmêlée de langage, restaient trop souvent étouffées la délicatesse du sentiment, la grâce de l’imagination, la richesse de l’invention poétique, la force de la pensée, « la verve et l’enthousiasme » de l’inspiration que lui reconnaît La Bruyère (Caractères, I), et même l’éloquence mâle et nerveuse qui dans maint beau passage, surtout de ses Élégies et de ses Discours, se développent librement. […] Poète, il traduisit Cent Psaumes de David, pour servir de complément à ceux de Marot, et composa, le dernier des mystères, Abraham sacrifiant (1552), mélange de grâce, de force, de naïveté et d’éloquence. […] En lui faisant honneur de cette influence salutaire, il faut reconnaître que la reproduction constante qu’il a faite de Sénèque le Tragique, dont les pièces étaient des exercices d’éloquence destinés aux déclamations des lectures publiques, a contribué à donner à la tragédie française ce caractère oratoire qui a souvent tourné à la solennité et a remplacé l’action par les analyses psychologiques, les entretiens et les monologues. […] Il a l’image hardie, le mot salé, nulle mièvrerie, nulle fadeur, « une conversation brusque, franche et à saillies ; nulle préoccupation, d’art, Ses nonchalances sont ses grands artifices, nul quant à soi, de la rondeur, du bon sens, une malice exquise, par instants une amère éloquence ».
Mais si l’on applique ce mot à un grand orateur, à un grand capitaine, il est toujours masculin : = cet orateur est un foudre d’éloquence. […] Période, signifiant le plus haut point où une chose puisse arriver, est masculin : = Cicéron et Démosthène ont porté l’éloquence à son plus haut période. […] Mais dans le sens figuré, c’est-à-dire, si l’on parle des arts et des sciences, il fait florissant, florissais : = la poésie et l’éloquence florissaient, ou étaient florissantes.
Il connaissait mieux que personne en quoi consistait la véritable éloquence.
Si elle n’eut pas, comme Mme de Sévigné, l’intimité, l’enjouement, le caprice, l’éloquence expansive et prime-sautière, elle a l’aisance, le naturel, la délicatesse, et l’autorité que donne l’expérience du cœur humain, ou la science de la direction.
Il n’est guère sympathique aux Ménalques ; voulez-vous voir son idéal secret, lisez cette page : « Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagination avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul effort pour paraître grand, une extrême sincérité, beaucoup d’éloquence, et point d’art que celui qui vient du génie, alors je respecte l’auteur, je l’estime autant que les sages ou que les héros qu’il a peints.
Un bon sens aiguisé, fin et souriant, une modération courageuse et indépendante, une ironie très-malicieuse, mais que tempèrent la bienveillance et la gaieté, une franchise qui a du tact, et un sans façon qui ne manque jamais de tenue, ou d’agrément, l’art du badinage sérieux, le don de l’épigramme ingénieuse, la nouveauté des aperçus qui rajeunissent les questions par des vues soudaines et inattendues, le secret d’instruire en amusant, et d’élever une causerie jusqu’au ton de l’éloquence : voilà les traits principaux de sa physionomie.
Le goût et le talent de l’éloquence étaient innés chez ce peuple privilégié.
. ; mais surtout dans Cicéron, surnommé à juste titre le père de l’éloquence chez les Latins. […] L'éloquence produit les fruits les plus abondants. […] Autant d’orateurs, autant de genres d’éloquence.
Si Nestor se lève pour parler dans l’assemblée, son éloquence est un fleuve de miel, et le vers d’Homère coule aussi doux, aussi insinuant que le discours du sage vieillard22.
Ce lieu est encore plus vaste que tous les autres ; son principal domaine est l’éloquence judiciaire.
Voilà un de ces passages où Montesquieu à l’éloquence de Tacite, et parle comme la conscience de l’histoire.
En poésie, en éloquence, en musique, en peinture, en sculpture, en raisonnement même, rien n’est beau que ce qui sort de l’âme ou des entrailles.
La postérité ne lui a pas conservé le rang que lui donnèrent ses contemporains ; mais elle estime en lui une éloquence ornée sans recherche, pompeuse sans emphase, et fleurie sans fadeur.
Bossuet étudia les secrets de leur éloquence ; mais il puisa surtout aux sources nouvelles que la religion chrétienne a ouvertes aux lettres.
Sa raison, comme son humeur, alla donc par une sorte d’irrésistible entraînement vers les maîtres de toute poésie, de toute éloquence, de toute spéculation indépendante. […] Maigret, grammairien qui publia en 1542 un Traité touchant le commun usage de l’écriture, et en 1550, le Tretté de la grammère françoise. — Ramus (Pierre de la Ramée) (1502-1572), professeur de philosophie et d’éloquence au Collége de France, réforma la rhétorique et la grammaire.
C’est le défaut que César reprochait à l’éloquence de Cicéron : nous verrons bientôt jusqu’à quel point le reproche était fondé ; et si dans les Verrines, dans les Catilinaires, dans les beaux plaidoyers pour Milon et pour Ligarius, elle manquait de véhémence et d’énergie ; et si, pour être élégant et harmonieux dans son style, Cicéron en a voit moins de force et de vigueur, quand il le fallait.
Berryer, dans ses Leçons et modèles d’éloquence judiciaire.
« Compagnons d’armes, vous la seule espérance du Sénat, le seul rempart de la patrie, si les paroles d’un général pouvaient ajouter quelque courage à vos cœurs, quels puissants arguments donneraient à mon éloquence les blessures de la malheureuse Rome ! […] Je ne pense pas qu’il soit convenable de vous exciter par de longs discours à engager la lutte avec confiance et énergie : les paroles étaient peut-être nécessaires, quand vous n’aviez pas fait l’épreuve de vos forces contre celles des Romains : mais aujourd’hui que vous avez remporté trois victoires successives et si brillantes, quelle éloquence pourrait vous inspirer autant de courage que les actions accomplies ? […] Ceux qui s’efforcent d’acquérir le talent de la parole, n’ont pas pour but de pratiquer constamment l’éloquence, mais ils espèrent que, grâce à ce talent, ils pourront amener bien des gens à partager leur avis et se procurer d’immenses avantages. […] Pyrrhus avait pour Cinéas une estime toute particulière, et disait qu’il avait pris plus de villes grâce à l’éloquence de son ministre que par la force des armes. […] « Croyez-moi, Romains : il n’est pas de génie assez fécond, pas d’éloquence assez riche, pas d’histoire assez puissante, pour être capable, je ne dirai pas d’embellir, mais seulement de raconter les actions guerrières de J.
Il s’éleva aux premières dignités de la république par son éloquence et ses exploits militaires, se ligua avec Pompée et Crassus pour donner des lois aux Romains (ligue qu’on appelle le premier Triumvirat), et passa dans les Gaules, dont il fit la conquête, ainsi que d’une partie de la Germanie et de la Grande-Bretagne, comme il avait fait celle de bien d’autres pays. […] Sanadon, aux bienfaits et à la reconnaissance : elles donnaient la sagesse et l’éloquence, et dispensaient aux hommes la bonne grâce, la gaieté, la facilité des manières, et toutes les autres qualités liantes qui font la douceur de la société.
Mais son concurrent l’emporta par son éloquence. […] Excellent orateur, on l’appelait l’Olympien, parce qu’il mettait toute la Grèce en mouvement par la force et la vivacité de son éloquence foudroyante.
Mais de tous ces genres d’étude, celui qu’ils affectionnent le plus, et avec raison, c’est l’éloquence historique.
Toutes les compositions en prose peuvent se partager en cinq genres, savoir : 1° Le genre oratoire, ou l’éloquence ; 2° Le genre historique ; 3° Le genre didactique ou philosophique ; 4° Le genre du roman ; 5° Le genre épistolaire.
Ce genre de narration par ses mouvements d’éloquence, mérite plutôt d’être défini : une action en récit, que récit d’une action.
Enfin, dans les sujets graves, l’orateur déploie toutes les ressources de son art, il met en usage tout ce que l’éloquence a de tours séduisants et de mouvements impétueux ; il anime cette partie de son discours de toute la chaleur, de tout le feu du sentiment pour exciter les passions et maîtriser les âmes.
» et c’est là tout le secret de l’éloquence du Chrysostome champêtre3.
Massillon semble né pour justifier le mot de Cicéron : « Le comble et la perfection de l’éloquence, c’est d’amplifier le sujet en l’ornant et le décorant. » 1.
Ses manières y répondaient dans la même proportion, avec une aisance qui en donnait aux autres, et cet air et ce bon goût qu’on ne tient que de l’usage de la meilleure compagnie et du grand monde, qui se trouvait répandu de soi-même dans toutes ses conversations : avec cela une éloquence naturelle, douce, fleurie ; une politesse insinuante, mais noble et proportionnée ; une élocution facile, nette, agréable ; un air de clarté et de netteté pour se faire entendre dans les matières les plus embarrassées et les plus dures ; avec cela un homme qui ne voulait jamais avoir plus d’esprit que ceux à qui il parlait, qui se mettait à la portée de chacun sans le faire jamais sentir, qui les mettait à l’aise et qui semblait enchanté ; de façon qu’on ne pouvait le quitter, ni s’en défendre, ni ne pas chercher à le retrouver.
Mais ces foudres brûlants d’une mâle éloquence, Ce sentiment profond que nourrit le silence, Ce vrai simple et touchant, ces sublimes pinceaux, Dont le chantre d’Abel220 anime ses tableaux ; Veux-tu les demander à ces esprits futiles ? […] … Égaré dans le noir dédale, Où le fantôme de Thémis236, Couché sur la pourpre et les lys, Penche la balance inégale, Et tire d’une urne vénale Des arrêts dictés par Cypris237 ; Irais-je, orateur mercenaire Du faux et de la vérité, Chargé d’une haine étrangère, Vendre aux querelles du vulgaire Ma voix et ma tranquillité, Et dans l’antre de la chicane, Aux lois d’un tribunal profane Pliant la loi de l’immortel, Par une éloquence anglicane, Saper et le trône et l’autel ? […] Dans l’ode sacrée, il soutient dignement le caractère de l’éloquence du prophète qu’il imite.
) Pour ne point parler de la Grèce, qui a toujours eu la palme de l’éloquence ; ni d’Athènes, cette mère de toutes les sciences. […] L'éloquence est née pour les citoyens libres. […] L'éloquence est aussi puissante en temps de paix, que le courage en temps de guerre.
Un évêque, connu pour devoir toute son éloquence au talent de son secrétaire, disait un jour à Piron : « Eh bien, M.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope.
Parfois la lettre familière peut monter jusqu’à l’éloquence, et l’orateur chrétien descendre jusqu’à converser familièrement avec son auditoire.
J’ajouterai avec presque tous mes prédécesseurs l’exemple de la Fontaine dans la fable du Charlatan : Ce charlatan se vantait d’être En éloquence un si grand maître, Qu’il rendrait disert un badaud, Un manant, un rustre, un lourdaud ; Oui, messieurs, un lourdaud, un animal, un âne.
Si son cerveau semble parfois comme obscurci par le vertige d’une ébriété d’ailleurs toute lyrique, il a ses heures de souveraine éloquence, où règne la pure raison.
S’il vous plaisait vous laisser battre quelquefois, faire la plus petite retraite devant l’ennemi, cela serait une bonne fortune pour un écrivain, qui ne manquerait pas de vous parler de l’honneur qu’il y a a supporter courageusement les revers ; mais comme vous avez pris Alexandre pour modèle, que chaque jour voit votre mérite se rapprocher de plus en plus de ce grand capitaine, je me trouve à bout de mon éloquence, et ne puis plus rien dire qui ne soit au-dessous de vous. » Ainsi rédigée, cette lettre de félicitation contiendrait une disposition d’idées graduées, tandis que sous la plume de Voiture, c’est un amas incohérent de choses bonnes et mauvaises, exprimées en style emphatique, indigne d’un bon écrivain. […] On leur prouve leurs sottises sans employer de grands tours d’éloquence, ni des raisonnements bien médités. […] Reconnaissons donc dans le dialogue la plus haute éloquence jointe à la plus sublime position de l’accusateur et du défenseur. […] On lui entend souvent répéter : Mes enfants, mes chers enfants, et c’est là tout le secret de l’éloquence du Chrysostôme champêtre.
Nous nous sommes arrêtés à celui de tous les discours qui pouvait le mieux remplir notre objet : le plaidoyer de Cicéron pour Milon, que l’on peut regarder comme le chef-d’œuvre de l’éloquence latine, et peut-être de tout le genre judiciaire.
Nous avons vu Homère donner à l’éloquence de Nestor la douceur du miel, et nous avons admiré l’harmonie imitative du beau vers qui exprime cette idée.
« L’apostrophe, dit Marmontel, consiste à détourner tout à coup la parole et à l’adresser, non plus à l’auditoire ou à l’interlocuteur, mais aux absents, aux morts, aux êtres invisibles ou inanimés, et le plus souvent à quelqu’un ou à quelques-uns des assistants. » Il fait remarquer que, dans ce dernier cas, l’apostrophe est une des armes les plus puissantes de l’éloquence ; c’est l’adversaire, le juge, l’une ou l’autre classe d’auditeurs, que l’orateur interpelle tout à coup, qu’il prend à partie, qu’il atteste, qu’il terrasse ou qu’il implore.
Cicéron est admirable dans ces sortes de lettres : il s’exprime, il sollicite, il insiste avec la plus vive chaleur, et avec cette éloquence qui entraîne le cœur et la volonté de celui à qui il écrit.
Mais si, dans les luttes judiciaires, les moyens de l’invention se présentent dans cet ordre, il est vrai de dire que, dans l’éloquence sacrée, dans les grands débats parlementaires, l’ordre contraire se présentera plus ordinairement.
Ce rude bon sens est de l’éloquence.
Distingués par leur éloquence, ils furent les plus ardents à faire proclamer la république.
Son zèle ne connaissait point d’obstacles, et tout ce qu’il désirait lui semblait facile ; lorsqu’il parlait, les passions dont il était agité animaient ses gestes et ses paroles, et se communiquaient ses auditeurs ; rien ne résistait ni à la force de son éloquence, ni la puissance de sa volonté.