Si la loi du Seigneur vous touche ; Si le mensonge vous fait peur ; Si la pitié dans votre cœur Règne aussi bien qu’en votre bouche ; (Premier membre, qui renferme trois incises, et dont le sens, quoique marqué, n’est pas complet, laissant quelque chose à désirer) : Parlez, fils des hommes : pourquoi Faut-il qu’une haine farouche Préside aux jugements que vous lancez sur moi ? […] Dans les sujets qui appartiennent au sentiment, l’écrivain veut toucher : il faut que son style soit doux, insinuant, vif, animé, pathétique. […] C’est un crime de manger des oignons et des porreaux : c’est un crime même d’y toucher.
La poésie légère touche de près à la chanson, qui est comme une miniature de la poésie lyrique.
Il anime et vivifie tous les sujets qu’il touche, et dont il cueille la fleur.
À dire la vérité, ç’a été trop de hardiesse et de violence à vous d’avoir, à l’âge où vous êtes, choqué deux vieux capitaines que vous deviez respecter, quand ce n’eût été que pour leur expérience ; fait tuer le pauvre comte de Fontaine1, qui étoit à ce qu’on dit, un des meilleurs hommes des Flandres, et à qui le prince d’Orange2 n’avoit jamais osé toucher ; pris seize pièces de canon qui appartenoient à un prince, oncle du roi, frère de la reine, et avec qui vous n’aviez jamais eu de différend, enfin mis en désordre les meilleures troupes des Espagnols, qui vous avoient laissé passer avec tant de bonté.
L’ambition L’ambition montre à celui qu’elle aveugle, pour terme de ses poursuites, un état florissant où il n’aura plus rien à désirer, parce que ses vœux seront accomplis, où il goûtera le plaisir le plus doux pour lui, et dont il est le plus sensiblement touché ; savoir, de dominer, d’ordonner, d’être l’arbitre des affaires et le dispensateur des grâces, de briller dans un ministère, dans une dignité éclatante ; d’y recevoir l’encens du public et ses soumissions ; de s’y faire craindre, honorer, respecter.
Le sentiment vrai est celui qui n’est pas contrefait et affecté, mais qui part du cœur, s’adresse au cœur et touche le cœur. […] On n’est touché que des choses communes à tous les hommes : les bizarreries et les exceptions nous laissent indifférents. […] Les écrivains froids s’adressent à la pure raison, sans rien ajouter qui puisse flatter l’imagination ou toucher le cœur. […] Gardez-vous bien d’y toucher ; vous en feriez des pièces d’éloquence. […] Il a été touché du succès, de la gloire d’un de ses amis, et il s’est mis à chanter son bonheur.
Quand l’imagination n’a plus de frein, elle touche bien vite à l’extravagance ; et c’est ce qui arrive fréquemment sur notre théâtre. […] Partant de ce principe, que la nature est remplie de contrastes, qu’on y trouve le laid à côté du beau, le ridicule et le grotesque à côté du sublime, il représente ces mêmes contrastes sur la scène : il ne cherche pas, comme la tragédie, à élever, à ennoblir tout ce qu’il touche ; il exprime la nature telle qu’elle est, comme une médaille qui reproduit en saillie les creux du moule où elle a été coulée.
., une force d’expression, un caractère d’énergie oratoire, dont elle n’offrait pas encore de modèle, et dont nous multiplierions volontiers les exemples, si ces matières, complètement étrangères, d’ailleurs, aux études des jeunes gens, n’avaient de plus l’inconvénient de rappeler des souvenirs auxquels il est difficile de toucher, sans réveiller des passions.
Si le prosateur décrit un objet avec cette vérité, cette force, qui touche, remue, persuade ; si, par exemple, dans la vue de nous inspirer de l’horreur pour la flatterie, il nous en expose toute la bassesse, toute la lâcheté, toute la honte, et nous laisse intimement persuadés qu’elle ne doit jamais avilir notre âme ; ce prosateur sera éloquent.
Malgré la vue de toutes nos misères, qui nous touchent, qui nous tiennent à la gorge, nous avons un instinct que nous ne pouvons réprimer, qui nous élève.
C’est ce que recommande Fénelon : « Il ne faut prendre, si je ne me trompe, que la fleur de chaque objet, et ne toucher jamais que ce qu’on peut embellir. » Ce précepte est surtout applicable à la poésie, qui, remarque un critique moderne, « est l’essence des choses : or, il faut bien se garder d’étendre la goutte d’essence dans une masse d’eau ou dans des flots de couleur.
Chacun trouve en soi la source de sa douleur, et rouvre lui-même sa plaie ; et le cœur, pour être touché, n’a pas besoin que l’imagination soit émue.
Madame de Maintenon 1635-1719 [Notice] Élevée dans le calvinisme, qu’elle abjura sans contrainte, réduite à la condition la plus précaire par la mort de ses parents, mademoiselle d’Aubigné, petite-fille de l’énergique champion de la réforme, épousa en 1642 le poëte Scarron, qu’avaient touché ses infortunes.
On y voudrait plus de naïveté, une touche plus forte, quelques-unes de ces expressions créées qui portent un écrivain à la postérité ; mais sa gentillesse et sa finesse lui assurent le second rang dans un genre où un maître a tellement excellé qu’il rend toute concurrence impossible1.
Vous voulez me donner ce tableau ; vos instances me touchent, je me rends. […] Par la permission on se remet entre les mains d’un autre ; on lui permet tout, afin de le toucher s’il est possible, ou de le rendre plus odieux : Assouvis la fureur dont ton cœur est épris, Joins un malheureux père à son malheureux fils. […] Peut-être serait-il touché de mes misères ? […] Peu importerait donc que la pensée fût exprimée plus ou moins figurément si elle servait à la vertu et à la vérité ; mais n’oublions pas que les figures plaisent, instruisent et touchent, et sachons les faire servir comme la simple parole au triomphe de ces deux choses, les seules qui soient grandes et dignes de l’homme. […] Remarquons qu’une pensée basse peut être relevée par la noblesse de l’expression ; un sentiment dégradant exprimé éloquemment peut nous toucher et nous attendrir ; mais, chose remarquable, une oreille délicate ne pardonne jamais à la bassesse de l’expression.
La Place est touché ; il embrasse le jeune homme, et lui annonce qu’il est le premier de la promotion 5 ; l’École se lève tout entière, et accompagne en triomphe dans la ville le fils du boulanger de Nancy, le général Drouot6.
Pour plaire aux autres, il faut parler de ce qu’ils aiment et de ce qui les touche, éviter les disputes sur des choses indifférentes, leur faire rarement des questions, et ne leur laisser jamais croire qu’on prétend avoir plus de raison qu’eux.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
— Sire Lyon (dit le filz de Souris) De ton propos certes je me soubris ; J’ay des cousteaux assez, ne te soucie, De bel os blanc plus tranchans qu’une scie ; Leur gaine c’est ma gencive et ma bouche : Bien coupperont la corde qui te touche De si trespres, car j’y mettray bon ordre. […] Les oiseaux peints491 vous disent en leurs chants : Retirés vous, ne touchés à ces champs ; A Mars n’est point ceste terre sacree, Ains à Phœbus qui souvent s’y récréé. […] Le jeune enfant Icare en sert de témoignage, Car si volant au ciel il perdit son plumage523, Touché des chauds rayons du celeste flambeau, Le fameux océan luy servît de tombeau, Et depuis de son nom cette mer fut nommée : Bien-heureux le malheur qui croist la renommée524 !
Les malheurs domestiques, les événements de la vie commune, ont aussi l’avantage d’être plus près de nous, et, quoiqu’ils nous étonnent moins que les aventures des héros et des rois, ils doivent nous toucher plus vivement, et être plus intéressants pour le plus grand nombre. […] Le vis comica, dont les comédies de Térence étaient dépourvues, au grand regret de César, ne pouvait être que la touche risible du ridicule, ou en d’autres termes, le ridicule exactement saisi et vivement exprimé. […] D’un autre côté, Corneille et Marmontel regardent le genre larmoyant comme étant peut-être plus utile aux mœurs que la tragédie, parce qu’il nous intéresse de plus près, et qu’ainsi les exemples qu’il nous propose nous touchent plus sensiblement. […] L’opéra comique est une pièce d’intrigue mêlée de chant, faite pour égayer le spectateur, où les caractères ne sont touchés que superficiellement, et où le ridicule est présenté en passant.
Les pédants crièrent à l’insulte, à la profanation : mais les gens du monde applaudirent, et s’empressèrent d’ouvrir leurs cercles au poète distingué qui leur rappelait déjà la touche brillante, et, jusqu’à un certain point, le coloris de Voltaire. […] Ainsi que la rosée en nos champs répandue, Du sein de l’Éternel la grâce descendue, Au couple infortuné, touché de ses erreurs, Avait rendu l’espoir, le remords et les pleurs.
L’émeraude, le rubis, la topaze, brillent sur ses habits ; il ne les souille jamais de la poussière de la terre, et, dans sa vie tout aérienne, on le voit à peine toucher le gazon par instants ; il est toujours en l’air, volant de fleurs en fleurs : il a leur fraîcheur, comme il a leur éclat ; il vit de leur nectar, et n’habite que les climats où sans cesse elles se renouvellent. […] Je voudrais que les pensées se succédassent dans un livre comme les astres dans le ciel, avec harmonie, mais à l’aise et à intervalles, sans se toucher ni se confondre, et non pourtant sans se suivre, s’accorder, s’assortir.
Si l’on se borne à la toucher légèrement, elle est admise dans les sujets les moins élevés. […] Et de même que l’on connaît les peintres les plus célèbres à leur touche, de même aussi les auteurs les plus parfaits et les plus originaux peuvent être reconnus dans tous leurs ouvrages par leur style et leur manière. […] Toutes les fois que vous vous emparez des sensations d’un homme pour toucher son cœur, en les appliquant aux circonstances, vous êtes certain de l’entraîner. […] je n’ose regarder d’un œil fixe les abîmes de vos jugements et de votre justice ; peut-être ne s’en trouvera-t-il qu’un seul, et ce danger ne vous touche pas, mon cher auditeur ? […] Mais il faut bien prendre garde de toucher une note trop élevée, et de commencer sur un ton qu’on ne serait pas capable de soutenir dans la suite du discours.
Un auteur n’écrit que pour être lu ; par là même il contracte une dette envers celui qui prend la peine de le lire, et il n’a qu’un moyen de s’acquitter, c’est de lui offrir un sujet qui puisse l’amuser, l’instruire ou le toucher, qui parle à son imagination, à son intelligence ou à son cœur.
Il était rigoureusement alors dans les conditions exigées par Antoine : ses yeux étaient injectés, ses joues empourprées ; il veut parler, il balbutie, il pousse des cris confus, sa colère réelle le suffoque ; il touchait au ridicule.
J’admire et je loue de plus en plus votre sagesse ; quoiqu’à vous dire le vrai, je sois fortement touchée de cette impossibilité, j’espère qu’en ce temps-là nous verrons les choses d’une autre manière ; il faut bien l’espérer, car, sans cette consolation, il n’y aurait qu’à mourir.
Il a surtout le goût du grandiose et du terrible ; mais chez lui, le sublime touche au trivial.
Ses vers, édités par de la Touche, furent une vraie révélation.
Elles touchent les pécheurs, les font rentrer en eux-mêmes, et recourir à la pénitence.
Pour atteindre ce but, il faut que l’orateur, comme dit Cicéron, prouve, plaise et touche ( ut probet, ut delectet, ut flectat ). Il prouve par les arguments, il plaît par les mœurs, il touche par les passions. […] En poésie comme en prose, les genres ne représentent pas des divisions rigoureuses ; ils se touchent par beaucoup de points. […] Son but est de toucher l’âme par tous les moyens qu’il plaît au poète d’employer. […] Il vit des oppositions qui se rencontrent à chaque instant dans la vie réelle, où tout événement touche au comique par un point quelconque, il en est la peinture exacte.
Ceux qui sont plus touchés des plaisirs et de l’éclat d’une cour brillante, de la magnificence, de la protection donnée aux arts, du zèle pour le bien public, de la passion pour la gloire, du talent de régner ; qui sont plus frappés de cette hauteur avec laquelle des ministres et des généraux ont ajouté des provinces à la France, sur un ordre de leur roi ; qui s’étonnent davantage d’avoir vu un seul État résister à tant de puissances ; ceux qui estiment plus un roi de France qui sait donner l’Espagne à son petit-fils, qu’un gendre qui détrône son beau-père ; enfin, ceux qui admirent davantage le protecteur que le persécuteur du roi Jacques, ceux-là donneront à Louis XIV la préférence. […] Entre ces éloges historiques, il faut distinguer ceux de d’Alembert, qui, secrétaire de l’Académie française de 1772 à 1783, a fait la biographie presque complète des deux générations littéraires qui l’avaient précédé, imitant avec plus de liberté et d’idées les éloges historiques de Pélisson et de d’Olivet ; et, sur les points qu’ils n’avaient pas touchés, remontant jusqu’en plein xviie siècle, à Bossuet et à Boileau, à Fénelon, Fléchier, Massillon, l’abbé Fleury, pour revenir, à travers les talents du second ordre et les esprits élégants du xviiie siècle, jusqu’au maréchal de Villars, et même à son fils et successeur académique, le duc de Villars63.
Voltaire a dit, des Cantiques sacrés du marquis de Pompignan : Sacrés ils sont ; car personne n’y touche.
Si, au contraire, vous avez des torts, ne rougissez point d’en convenir dans votre lettre ; montrez-vous touché d’avoir pu déplaire à celui à qui vous écrivez et sincèrement disposé à réparer le passé.
Essayant (de taxilare, toucher à plusieurs reprises).
Madame de Maintenon 1635-1719 [Notice] Élevée dans le calvinisme, qu’elle abjura sans contrainte, réduite à la condition la plus précaire par la mort de ses parents, Mlle d’Aubigné, petite-fille de l’énergique champion de la réforme, épousa en 1642 le poëte Scarron, qu’avaient touché ses infortunes.
On applaudit dans Chatterton (1835) des beautés émouvantes, mais un peu maladives, qui touchent les nerfs plus que le cœur.
S’il n’a pas le trait acéré de La Rochefoucauld, la profondeur de Pascal, la vérité spirituelle et savante de La Bruyère, il nous touche par l’accent ému d’une âme fière, indépendante et haute dans une destinée trop étroite pour son essor.
Sa phrase a une régularité savante, une ingénieuse symétrie et un tour industrieux ; son style est accentué, il a de l’autorité, il laisse une empreinte sur tout ce qu’il touche.
Il a touché la perfection dans un genre réputé secondaire, et qu’il élève au premier rang.
Les preuves sont ou de raison ou de sentiment, et doivent toucher le cœur par leur pathétique, ou convaincre l’esprit par leur solidité.
La folie des sophistes, ce fut de toucher au fond, quand ils devaient se borner à la forme, et, si j’ose employer cette expression, de composer la recette, quand on ne leur demandait que la manière de s’en servir.
Mais ce qui nous touche de plus près, c’est qu’il était encore un très-bon académicien : il aimait, il cultivait nos exercices ; il y apportait surtout cet esprit de douceur, d’égalité, de déférence même, si nécessaire pour entretenir l’union dans les compagnies.
Sur un rocher désert, l’effroi de la nature, Dont l’aride sommet semble toucher les cieux, Circé, pâle, interdite, et la mort dans les yeux5, Pleurait sa funeste aventure6.
presque sans art, l’esprit clairvoyant que j’imagine n’a qu’à céder à ce besoin de conter qui souvent s’empare de nous, et nous entraîne à rapporter aux autres les événements qui nous ont touchés, et il pourra enfanter des chefs-d’œuvre.
Il est trop vivement touché des intérêts de sa patrie pour s’amuser à tous les jeux d’esprit d’Isocrate ; c’est un raisonnement serré et pressant, ce sont les sentiments généreux d’une âme qui ne conçoit rien que de grand, c’est un discours qui croît et qui se fortifie à chaque parole par des raisons nouvelles, c’est un enchaînement de figures hardies et touchantes : vous ne sauriez le lire sans voir qu’il porte la république dans le fond de son cœur ; c’est la nature qui parle elle-même dans ses transports ; l’art est si achevé, qu’il n’y paraît point ; rien n’égala jamais sa rapidité et sa véhémence2.
Ces peuples lâches, qui ne cherchaient que le butin, n’eurent pas honte de fuir ; et ils cédèrent à la vertu des Troglodites, même sans en être touchés.
III : Tout ce qu’il a touché se convertit en or.
J’avais un grand front, des yeux très-vifs, d’assez grands traits, la tête tout à fait du caractère d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait de bien près à la bêtise, à la rusticité des anciens temps.
Et quand les désastres de la patrie, quand les douleurs publiques ne toucheraient pas vos âmes, à qui Pharsale n’a-t-elle pas légué un deuil personnel, une douleur privée ? […] Je touche au terme de mon existence, et ces quelques jours qui me restent à vivre ne m’empêchent pas de trouver en toi un ennemi, un fils qui médite la ruine de sa patrie ! […] Mais moi, abandonné, privé des soutiens de ma vieillesse, quand je touche au terme de ma carrière, je suis accablé d’un double deuil, puisqu’il ne m’est plus permis d’espérer de mes fils la propagation de ma race et les fruits que me promettaient leurs vertus. […] Si nous soumettons les Athéniens et les peuples qui leur sont limitrophes, nous étendrons considérablement nos frontières : la terre de Perse touchera au trône de Jupiter ; car le soleil n’en éclairera aucune qui soit voisine de la nôtre. […] Laisse-toi toucher, mon fils, au nom de Jupiter, le dieu des suppliants ; je t’implore à genoux, quoique infirme et sans forces.
Le travail de l’invention oratoire consiste à trouver les moyens de persuader, c’est-à-dire, d’instruire, de plaire et de toucher. […] On instruit par le raisonnement en fournissant des preuves ; on plaît eu se conciliant les esprits au moyen des mœurs, on touche en remuant les cœurs, en excitant les passions. […] Comment parvient-on à plaire, à instruire, à toucher ? […] Il ne suffit pas toujours de convaincre les esprits, il faut toucher les cœurs, et l’on n’y parvient qu’en remuant fortement les passions.
Comme les poètes, dans leurs ouvrages, se proposent principalement de plaire, de toucher, d’élever l’âme et de lui inspirer de grands sentiments, on leur permet des pensées plus nobles et plus hardies, des expressions plus magnifiques et plus animées, des tours plus nombreux et plus variés, des métaphores plus riches et plus brillantes, des figures plus vives et plus pompeuses, une harmonie plus agréable et plus séduisante, des épithètes plus libres et plus éclatantes. […] Au midi de mes années Je touchais à mon couchant.
Mais Molière donne la main à Regnier, qui touché à Marot, qui imite Villon, qui se rattache à Rutebeuf.
… et par dessus tout cette scène 3 de l’acte II, où Corneille a donné tout le grandiose de la tragédie à un caractère comique que la comédie elle-même semble avoir craint de toucher après lui, le railleur.
Après la réfutation, il n’y a plus qu’à conclure, Or, la fin d’un discours est un moment critique, et l’orateur doit ici achever son triomphe, soit en résumant ses moyens pour convaincre l’esprit, soit en recourant au pathétique pour toucher le cœur.
Vous y touchez encore ; non-seulement vous en avez été pour la plupart spectateurs, mais vous en avez partagé les périls et la gloire.
« J’ai souvent touché du bout des lèvres la coupe où était l’abondance ; mais c’est une eau qui m’a toujours fui.
C’est avec un pareil langage que l’on touche, que l’on pénètre les cœurs les plus indifférents, et que l’on porte la persuasion dans les moins disposés à se laisser persuader ; parce qu’avec un léger retour sur soi-même, il est impossible qu’on ne trouve passa conscience d’accord avec l’orateur, et que l’on ne se rende pas à sa voix.
On a cité le portrait de Mme de Longueville dans le cardinal de Retz : « Elle avait une langueur dans ses manières qui touchait plus que le brillant de celles même qui étaient les plus belles ; elle en avait une même dans l’esprit qui avait ses charmes, parce qu’elle avait des réveils lumineux et surprenants.
Il y touche de si près qu’il ne convient guère qu’aux églogues, aux descriptions champêtres des saisons, des jardins, à certaines pièces de pur agrément.
La religion est la science suprême de la vérité : elle seule peut révéler l’origine et le but de notre existence ; elle élève nos cœurs à Dieu par la foi, elle les touche et les enflamme par la charité, elle les soutient par l’espérance, en proposant comme récompense à nos vertus une immortalité de bonheur.
. — Sauvez-vous vite, chérubin ; c’est le comte que vous touchez. — Ah !
Il anime et vivifie tous les sujets qu’il touche ; il en cueille la fleur, et ne laisse plus guère à ses successeurs que la ressource de glaner après lui.
Mais ce qui nous donne à songer plus particulièrement et ce qui suggère à notre esprit mille pensées d’une morale pénétrante, c’est quand il s’agit d’un de ces hommes en partie célèbres et en partie oubliés, dans la mémoire desquels, pour ainsi dire, la lumière et l’ombre se joignent ; dont quelque production toujours debout reçoit encore un vif rayon qui semble mieux éclairer la poussière et l’obscurité de tout le reste ; c’est quand nous touchons à l’une de ces renommées recommandables et jadis brillantes, comme il s’en est vu beaucoup sur la terre, belles aujourd’hui, dans leur silence, de la beauté d’un cloître qui tombe, et à demi-couchées, désertes et en ruine.
Récit propre à toucher le cœur du vieux marin. Le vieux marin, malgré sa rudesse apparente, était loin d’être insensible ; le bon cœur du jeune paysan le touche. […] L’évêque, touché de ses larmes, s’engage à lui rendre son fils. […] Il se présente d’abord chez son cousin, riche banquier, qui, au lieu d’être touché de sa misère, lui refuse tout secours et le chasse sans pitié. […] Sans doute, la tendresse paternelle me parle pour toi ; je suis touché de cet élan d’un jeune courage, qu’un vain amour de gloire a seul égaré.
… De leur froide haleine M’ont touché les sombres autans : Et j’ai vu comme une ombre vaine S’évanouir mon beau printemps. […] Ces colosses d’orgueil furent tous mis en poudre, Et tout couvert des monts qu’ils avaient arrachés ; Phlègre qui les reçut pue encore la foudre Qui les avait touchés.
Ce pays est au pied du Liban dont le sommet fend les nues et va toucher les astres ; une glace éternelle couvre son front ; des fleuves pleins de neige tombent, comme des torrents, des rochers qui environnent sa tête. […] Style véhément Le style Véhément dépend moins des expressions que du ton et du mouvement impétueux des pensées qui touchent et qui entraînent Il comporte les figures passionnées, telles que : L’Exclamation, l’Apostrophe et la Prosopopée, « et celles qui ajoutent à la puissance des mots », comme la Répétition, la Métaphore et les autres espèces « de tropes qui sont les éléments essentiels du style véhément ».
La seconde méthode est celle qui plaisait tant à Socrate ; c’est un plus puissant moyen d’obtenir l’assentiment, mais souvent elle peut traîner en longueur et fatiguer la patience du lecteur, surtout du lecteur français toujours avide de toucher le but.
— Racine : Mais que si vous voyiez, ceint du bandeau mortel, Votre fils Télemaque approcher de l’autel, Nous vous verrions, touché de cette affreuse image, Changer bientôt en pleurs ce auperbe langage, Eprouver la douleur que j’éprouve aujourd’hui, Et courir vous jeter entre Calchas et lui.
Souvent on résume les principales preuves en les groupant avec de nouvelles couleurs et une nouvelle force, pour frapper vivement les esprits et achever de les convaincre-, ou bien, si le sujet prête à l’émotion, l’orateur met en œuvre toutes les ressources du pathétique pour frapper un grand coup ; il emploie les tours animés, les figures hardies, les expressions énergiques, pour toucher, ébranler, subjuguer les auditeurs.
Mais à peine il y touche, ô prodige incroyable !
La pensée d’argent flétrit tout ce qu’elle touche.
C’est sans efforts et sans étude qu’ils embellissent tout ce qu’ils touchent ; les circonstances les plus simples, les choses les plus ordinaires empruntent de leur plume une grâce qui nous enchante, ou une audace d’expression qui nous transporte.