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141. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Pluton sort de son trône ; il pâlit et s’écrie : Il a peur que ce dieu, dans cet affreux séjour, D’un coup de son trident ne fasse entrer le jour, Et par le centre obscur de la terre ébranlée Ne fasse voir du Styx la rive désolée, Ne découvre aux vivants cet empire odieux, Abhorre des mortels et craint même des dieux. […] Il entra dans Athènes sur un cheval superbe qu’on nommait Bucéphale, que personne n’avait pu dompter jusqu’à lui, et qui avait coûté treize talents. […] » Je n’entrerai pas dans le détail de ses cruautés ; je ne parlerai pas de ses folles dissipations, de la passion pour un cheval dont il menaçait de faire un consul ; de ses campagnes militaires ridicules et extravagantes ; des autels qu’il s’élevait à lui-même, dont il était le prêtre et dont il vendait chèrement le sacerdoce aux plus riches citoyens ; de sa manie à se donner tantôt pour Jupiter, tantôt pour Mercure, tantôt pour Junon, etc.

142. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « PRÉFACE. » pp. -12

Ils entraient bravement en liee, leur premier assaut était hardi et vigoureux ; mais le cirque a applaudi trop fort et trop longtemps, et la tète leur a tourné ; ils ont voulu redoubler, et comme leur corps n’était pas assez endurci, ni leur pied assez affermi par l’exercice, nous les avons vus bientôt plier et défaillir.

143. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Si d’ailleurs quelque endroit plein chez eux d’excellence Peut entrer dans mes vers sans nulle violence, Je l’y transporte, et veux qu’il n’ait rien d’affecté, Tâchant de rendre mien cet air d’antiquité.

144. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

Il me fit entrer dans son cabinet pour m’entretenir en particulier.

145. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

En évitant d’être diffus, il entrera dans tous les détails qu’exigent les préceptes.

146. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

Entrez en matière sans préambule, et passez d’un article à l’autre sans transition.

147. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

qu’il est triste de voir des vivants, d’entrer en conversation, de revoir le cours ordinaire des choses, quand tout est changé au cœur !

148. (1854) Éléments de rhétorique française

Après s’être sauvée des flots, une autre tempête lui fut presque fatale : cent pièces de canon tonnèrent sur elle à son arrivée, et la maison où elle entra fut percée de leurs coups. […] Cette figure, nui dépasse le domaine de l’éloquence pour entrer dans celui de la poésie, s’appelle prosopopée, d’un mot grec qui signifie personnification. […] Piteusement n’est pas une figure, mais ne devait pas non plus entrer dans une tragédie : il ne convient pas au style soutenu. […] Mais, sans entrer dans le domaine de la science, les beautés de la nature physique doivent animer le langage de quiconque a des yeux. […] Les habitants qui le virent entrer dans la chaloupe, lui criaient : « Ah !

149. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Il n’en faut pas davantage : l’homme, quelque plein de tristesse qu’il soit, si l’on peut gagner sur lui de le faire entrer en quelque divertissement, le voilà heureux pendant ce temps-là. […] Fouquet est entré avec quatre hommes, M. d’Artagnan à cheval avec cinquante mousquetaires. […] Tous mes gens y allèrent gaiement ; le seul Picard me vint dire qu’il n’irait pas, qu’il n’était pas entré à mon service pour cela, que ce n’était pas son métier, et qu’il aimait mieux s’en aller à Paris. […] Il entra dans Dôle au bout de quatre jours de siège, douze jours après son départ de Saint-Germain ; et enfin, en moins de trois semaines, toute la Franche-Comté lui fut soumise. […] Il entra dans les ordres, mais ne remplit pas les fonctions du sacerdoce.

150. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

Le poème épique est la plus vaste des compositions humaines : le génie seul peut parvenir à l’embrasser ; aussi toutes les richesses de l’imagination et du style doivent concourir à son ornement ; toutes les connaissances sur Dieu, sur l’homme, sur la nature, peuvent y entrer : c’est ainsi qu’Homère est universel, et que ses poèmes sont le tableau complet de son époque.

151. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

Il tenta, mais en vain, d’entrer dans la diplomatie.

152. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Sans entrer dans tout le détail de l’invention, il est utile d’en passer en revue les points principaux. […] Dans le discours proprement dit, il faut entrer en matière et occuper l’attention ; il faut aborder les auditeurs avec ménagement ou les attaquer de vive force, préparer l’esprit ou le saisir. […] Sans leur aide, il ne peut entrer dans les esprits Que tout mal et toute injustice. […] Par une controverse assidue sur des questions de métaphysique, ces pieux solitaires firent entrer dans l’usage du monde une foule d’expressions qui tendaient à spiritualiser notre idiome, et à le rendre plus exact et plus précis… Les admirables Discours sur la logique étaient, pour Port-Royal, le fondement de toutes les études de langue et de goût. […] — Cette figure, assez usitée pour qu’on en fasse quelquefois une classe à part, n’est qu’une métonymie où l’on fait entrer, tantôt plus, tantôt moins que le sens propre du mot.

153. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

Ces distinctions établies, avant d’entrer dans les détails, ne perdons pas de vue les observations suivantes : 1° La rhétorique n’étant point une science, mais un art, elle exige avant tout et surtout la pratique.

154. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

Nous croyons inutile d’entrer dans le détail de ces différentes sortes d’éloquence ; elles se rattachent à celles qui précèdent, et ce que nous avons dit plus haut suffit pour que l’homme de goût et de sentiment puisse apprécier l’éloquence partout où elle se trouve.

155. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Massillon a développé la même idée dans son Petit Carême : « Tout est brillant au dehors, vous voyez le héros ; entrez plus avant, cherchez l’homme lui-même : c’est là que vous ne trouverez plus, dit le Sage, que de la cendre et de la boue. » Et plus loin : « L’homme désavouait le héros… » (Sermon pour le dimanche de la Passion.)

156. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

L’heureuse combinaison des tours et la noblesse des termes sont entrés dans le trésor de la prose oratoire : l’exagération emphatique, le faux goût, la recherche, sont demeurés sur le compte de Balzac, et l’on n’a plus compris la gloire de cet écrivain, parce que les fautes seules lui restaient, tandis que ses qualités heureuses étaient devenues la propriété commune de la langue qu’il avait embellie. »

157. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Enfin, depuis que je vous ai quittée à Ferney, depuis la nouvelle de votre exil, il n’est pas entré dans mon cœur un sentiment qui me fît respirer.

158. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Entré en Italie avec trente et quelques mille hommes, Bonaparte sépare d’abord les Piémontais des Autrichiens à Montenotte et Millesimo, achève de détruire les premiers à Mondovi, puis court après les seconds, passe devant eux le Pô à Plaisance, l’Adda à Lodi, s’empare de la Lombardie, s’y arrête un instant, se remet bientôt en marche, trouve les Autrichiens renforcés sur le Mincio, et achève de les détruire à la bataille de Borghetto.

159. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

» Et lui : « Mon fils, il faut qu’en ton cœur tu t’assures, Nous sommes arrivés aux lieux où je t’ai dit Que tu devrais bientôt voir le peuple maudit Qui ne pourra jouir de la béatitude. » Alors, pour apaiser ma grande inquiétude, Il prit en souriant ma main avec sa main, Et puis me fit entrer dans l’infernal chemin. […] Toute émancipation, pour être raisonnable et juste, suppose que l’affranchi a conquis les lumières suffisantes et les habitudes morales qui le rendent capable d’entrer dans la société libre. […] Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes : mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. […] quel surcroît d’angoisse et de misère, Quand j’entrai dans la chambre où reposait ma mère !

160. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Valeur devait aussi nous conserver valeureux ; haine, haineux ; peine, peineux ; pitié, piteux ; foi, féal ; cour, courtois ; haleine, haléné ; coutume, coutumier ; point, pointu et pointilleux ; frein, effrené ; front, effronté, etc… Heur se plaçait où bonheur ne saurait entrer ; il a fait heureux qui est si français, et il a cessé de l’être ; si quelques poètes s’en sont servis, c’est moins par choix que par la contrainte de la mesure. […] On disait de même, sans le moindre scandale, pâlir ou éclater quelque chose, pour faire pâlir et faire éclater ; il était permis également d’écrire : entrer un lieu, jouir un plaisir, user une faveur.

161. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Par le merveilleux, le poète nous transporte de la terre au ciel, du ciel aux enfers ; il remue tous les ressorts connus ; il s’empare de tout ce qui est excellent, et le fait entrer ou comme partie, ou comme embellissement dans l’édifice qu’il construit ; il nous donne partout des idées neuves, sublimes, qui agrandissent l’âme et la font jouir avec joie de ses acquisitions. […] Milton a fait entrer aussi, dans quelques endroits de son poème, Cerbère, Tantale, Méduse, etc.

162. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Enfin, Solon, des premiers, et dans le but probable de piquer la curiosité d’un peuple avide de nouveautés, rompt brusquement, un jour, la mesure poétique et ouvre à la prose la voie où elle va entrer. […] Observons que les six parties du discours oratoire qui viennent d’être dénommées ou même les quatre premières, n’y entrent pas toujours toutes et nécessairement. […] Il y a des circonstances où, sûr de l’attention et de la bienveillance de l’auditoire, l’orateur n’a rien de mieux à faire que d’entrer promptement en matière, sans préparation comme sans précautions oratoires, lesquelles deviennent inutiles et même déplacées. […] Les mots ou les tours de phrase nouveaux peuvent, aussi bien que les mots ou les tours vieillis, nuire à la clarté : ils n’entrent pas de plein droit dans le domaine de la langue. […] Les figures entrent essentiellement dans la composition du style.

163. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

Peu à peu l’humanité sort de l’enfance pour entrer dans la jeunesse, époque de passions fougueuses, de force expansive et de combats gigantesques.

164. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

Si d’ailleurs quelque endroit plein chez eux d’excellence Peut entrer dans mes vers sans nulle violence, Je l’y transporte, et veux qu’il n’ait rien d’affecté, Tâchant de rendre mien cet air d’antiquité.

165. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Cette célèbre école de l’Europe était le collége de la Flèche, où il entra à l’âge de huit ans.

166. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Diderot recommande au critique d’art d’entrer dans la toile qu’il vent juger ; ici il devient acteur de la scène qu’il peint.

167. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Hampden, célèbre patriote anglais, qui entra un des premiers en campagne contre le roi, et mourut en 1643.

168. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Il n’est pas rare que le dissertateur, le romancier, le poète, dans la vue d’instruire, de plaire ou de toucher, dormant des définitions étendues et ornées ; qu’ils entrent dans des détails ; fassent des comparaisons, mettent sous les yeux des exemples, opposent plusieurs tableaux entre eux, rapportent toutes les circonstances d’un événement, etc. […] Suivre les hommes, dans toutes les situations qui peuvent les faire changer d’humeur et de caractère, ce serait entrer dans un détail infini. […] Bassesse d’adulation ; on encense et on adore l’idole qu’on méprise : bassesse de lâcheté ; il faut savoir essuyer des dégoûts, dévorer des rebuts, et les recevoir presque comme des grâces : bassesse de dissimulation, point de sentiments à soi, et ne penser que d’après les autres : bassesse de dérèglement ; devenir les complices et peut-être les ministres des passions de ceux de qui nous dépendons, et entrer en part dans leurs désordres, pour participer plus sûrement à leurs grâces : enfin bassesse même d’hypocrisie ; emprunter quelquefois les apparences de la piété ; jouer l’homme de bien pour parvenir, et faire servir à l’ambition, la religion même qui la condamne ».

169. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

« Surtout, soyez en garde contre votre humeur ; c’est un ennemi que vous porterez partout avec vous jusques à la mort ; il entrera dans vos conseils, et vous trahira, si vous l’écoutez. […] Quand la mère et l’épouse de Coriolan entrèrent dans le camp, un grand silence régna, commandé sans doute par le respect qu’inspirait la présence des dames romaines. […] Nous allons entrer dans des plaines stériles, brûlées par le soleil, ou l’on rencontre à peine quelques sources d’eau, et qui sont infestées de serpents dont la piqûre donne la mort. […] Élevé à l’empire par les légions d’Illyrie, Sévère, avant d’entrer à Rome, convoque les cohortes des prétoriens désarmés, et les dissout, après les avoir fait investir par ses troupes. […] Enfin un cavalier Gaulois ou Cimbre, se présenta, et l’épée à la main, entra dans la chambre où reposait Marius.

170. (1852) Précis de rhétorique

L’exorde doit être tiré du fond même du sujet, à moins qu’une circonstance locale n’offre à l’orateur l’occasion d’entrer plus convenablement en matière. […] Si je dis : Celui qui met un frein à la fureur des flots, j’énonce un commencement de proposition qui peut entrer aussi bien dans la prose que dans la poésie ; cependant en l’examinant d’après les règles de la mesure, je reconnais que c’est un vers de douze syllabes. […] L’e muet final précédé d’une voyelle ne peut entrer dans univers. […] Vient, à cause de sa prononciation nasale, peut entrer dans le vers, et vient, restant syllabe inarticulée, n’a pas ce privilège.

171. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

On a ri de la stupéfaction de ce maître des cérémonies de la cour de France, lorsqu’il vit, au commencement de la révolution, un ministre entrer chez le Roi avec des souliers à cordons ; c’est que cet oubli des convenances était pour lui le présage de la dissolution de la monarchie ; rie qui voudra, mais l’oubli des bienséances littéraires est pour moi le présage de la dissolution de la littérature.

172. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

Sans entrer dans ces détails, pour lesquels l’étude des modèles et six mois de pratique valent mieux que vingt pages de préceptes, je dirai : La péroraison, comme l’exorde, peut se tirer parfois des objets inanimés dont la vue frappera souvent l’âme du spectateur plus vivement que toutes les paroles : c’est Manlius montrant le Capitole du haut duquel son bras précipita les Gaulois, ou Mirabeau, la fenêtre d’où l’exécrable Charles IX tira sur ses sujets ; c’est l’orateur grec levant le voile de Phryné, ou Marc-Antoine comptant les marques du poignard des conjurés.

173. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

L’exorde doit être tiré du fond même du sujet, à moins qu’une circonstance locale n’offre à l’orateur l’occasion d’entrer plus convenablement en matière.

174. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

Quand on a trouvé les idées générales qui doivent entrer dans un sujet, il faut ensuite les disposer d’une manière convenable.

175. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Il est établi dans son presbytère comme une garde avancée aux frontières de la vie, pour ceux qui entrent et ceux qui sortent de ce royaume des douleurs1.

176. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

. — On feint d’entrer dans la passion de ceux qu’on veut ramener, et on se laisse glisser avec eux sur la pente de leur erreur jusqu’au bord d’un abîme qu’on leur montre tout à coup.

177. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Un renard est entré la nuit dans un poulailler :              Les marques de sa cruauté Parurent avec l’aube. […] Connaissant peu la basse jalousie, De la licence ennemis généreux, Ils ne mêlaient aucun fiel dangereux, Aucun poison, à la pure ambroisie ; Et les zéphirs225 de ces brillants coteaux, Accoutumés au doux son des guitares, Par des accords infâmes ou barbares, N’avaient jamais réveillé les échos ; Quand évoqués par le crime et l’envie, Du fond du Styx226 deux monstres abhorrés, L’obscénité, la noire calomnie, Osant entrer dans ces lieux révérés, Vinrent tenter des accents ignorés. […] Mais bientôt on y fit entrer des sentiments de tendresse et même de joie.

178. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Entrez plus avant ; ce n’est plus que vide, vanité, chagrin, agitation et misère Mais, le Seigneur !

179. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre III. Éloges de Pompée et de César, par Cicéron. »

un homme qui, à peine sorti de l’enfance, s’est vu lieutenant d’un grand général et, à peine entré dans la jeunesse, lui-même général d’une grande armée ?

180. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Son corps fut rapporté à Rome, où il entra au milieu des larmes et de la désolation publique.

181. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Dans les livres même qui, sous le nom de Caractères, présentent la satire générale de la société, je veux que, comme chez la Bruyère, ils entrent dans les preuves ou dans les développements, et ne soient jamais le fond même de l’ouvrage.

182. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Il dépasse les forces de la puissance humaine ordinaire, et semble entrer en communication avec le ciel : c’est pour cela que ses productions atteignent l’idéal, et nous transportent d’admiration.

183. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Sans leur aide il ne peut entrer dans les esprits,         Que tout mal et toute injustice.

184. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

cria-t-il hautement, De me baigner si désormais l’envie Me revenait, daignez me la changer ; Oncques dans l’eau n’entrerai de ma vie Qu’auparavant je ne sache nager. » Le sel de ces récits consiste en ce que l’esprit suit paisiblement le récit, croyant arriver à quelque suite, naturelle en pareil cas, de ce qui avait été dit d’abord, mais que tout à coup il se sent rejeté brusquement sur une autre idée dont il était fort éloigné75.

185. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

Cette chambre où j’entrais toujours, hélas !

186. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

mais, dès que vous entrez dans le règne animal, la loi prend tout à coup une épouvantable évidence.

187. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

On y fait entrer surtout des conditions de régularité, de sagesse, de modération et de raison, qui dominent et contiennent toutes les autres.

188. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Cette concession est adroite ; car il fallait bien se garder de heurter de front un prince irrité, ni de contester un fait d’une telle évidence : il était donc difficile d’entrer en matière d’une manière plus convenable à la circonstance. […] Inventer, c’est chercher, trouver y choisir les choses qui doivent entrer dans la composition du discours. […] « Vaincu par lui, j’entrai dans une autre carrière, « Et mon âme à la cour s’attacha tout entière. […] Bientôt les deux guerriers entrent dans la carrière ; Henri du champ d’honneur leur ouvre la barrière.

189. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

L’onde entra dans son lit, à ses ordres sublimes Et le vaste Océan dans ses profonds abîmes     Enferma ses îlots orgueilleux. […] L’onde entra dans son lit, à ses ordres sublimes Et le vaste Océan dans ses profonds abîmes Enferma ses flots orgueilleux. […] On comprend qu’il serait impossible d’entrer dans un pareil détail s’il s’agissait d’un morceau un peu étendu. […] Delille n’ose pas faire entrer dans un vers le mot porc ; il fait une périphrase et dit heureusement.

190. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

On ne peut donc pas dire : les vaisseaux qui entrent et sortent de ce bras de mer, s’arrêtent souvent dans un petit port, qui n’en est pas éloigné : = le souverain créateur préside et règle, avec une sagesse infinie, le mouvement des astres. Dites : les vaisseaux qui entrent dans ce bras de mer, et qui en sortent, s’arrêtent souvent dans un petit port qui n’en est pas éloigné : = le souverain créateur préside au mouvement des astres, et le règle avec une sagesse infinie. […] Boileau ne s’est pas non plus exprimé correctement lorsqu’il dit que celui qui inventa les lois rigoureuses du sonnet, Défendit qu’un vers faible y pût jamais entrer, Ni qu’un mot déjà mis osât s’y remontrer.

191. (1875) Poétique

L’élément est un son indivisible, qui peut entrer dans la composition d’un mot. […] Les mots doubles conviennent spécialement au dithyrambe, les mots étrangers à l’épopée, les métaphores aux poèmes ïambiques17 : avec cette différence que toutes ces espèces entrent également dans le vers héroïque, et que l’ïambique, imitant le langage familier, ne peut recevoir que ce qui est employé dans la conversation, c’est-à-dire le terme propre, la métaphore et quelques épithètes.

192. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Il y aurait, sans doute, inhabileté et maladresse à prétendre utiliser par la suite toutes ces esquisses, et les faire entrer de gré ou de force dans des tableaux réels.

193. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Entrez dans les détails, cherchez, par exemple, à remplacer le mot étincelant dans le membre de phrase qui couronne si bien le tout !

194. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

. — Vous vous moquez ; mais sans cette périphrase, le mot si caractéristique du bon roi ne pouvait entrer dans une tragédie. — Eh bien !

195. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Tallemant des Réaux nous apprend que « Malherbe ne voulait pas qu’on rimât sur bonheur ni sur malheur, parce que les Parisiens n’en prononçaient que l’u, comme s’il y avait bonhur et malhur. » De là venait que l’e entrait dans beaucoup de mots où nous n’avons laissé que l’u : j’ai beu, leu, cheute, etc.

196. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

En évitant d’être diffus, il entrera dans tous les détails qu’exigent les préceptes ; il bannira de son ouvrage, s’il est purement élémentaire, ces raisonnements abstraits et métaphysiques qui ne peuvent être saisis que par les gens de l’art.

197. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Ils sont entrés dans sa substance.

198. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE III. Règles particulières de la quantité. » pp. 274-294

. —  E est quelquefois abrégé, par licence, à la troisième personne du pluriel des parfaits en ērunt, dans les verbes dederunt, steterunt, miscuerunt, et dans quelques autres qui, sans cette licence, n’auraient pu entrer dans un vers, comme contŭlĕrunt, profŭĕrunt.

199. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

Entrons dans le détail de tant de beautés réunies.

200. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Et dans Bossuet : « Quand le peuple hébreu entra dans la terre promise, tout y célébrait leurs ancêtres. » Enfin, Fénelon réunit la syllepse de genre et celle de nombre, quand il fait dire à Mentor : « Il faut envoyer dans les guerres étrangères la jeune noblesse.

201. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Dans la Phèdre de Racine, nous choisissons la Mort d’Hyppolyte, parce qu’elle est en général dans la mémoire de tous, et qu’il sera ainsi plus facile de comparer toutes les pensées qui entrent dans ce morceau avec celles qui composent le même sujet traité par Pradon, et qu’ensuite il nous sera plus aisé d’en apprécier le style, qui nous semble essentiellement différent dans les deux auteurs.

202. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Non, mon ami n’est point entré dans le néant ; quelle que soit la barrière qui nous sépare, je le reverrai.

203. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Dans ces temps de désordre et de calamités, ne plaignons pas ceux à qui le Père céleste dit : Entrez dans la paix !

204. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

La muse tragique et comique La tragédie, sans doute, est quelque chose de beau, quand elle est bien touchée ; mais la comédie a ses charmes ; et quand, pour la difficulté, vous mettriez un peu plus du côté de la comédie, peut-être que vous ne vous abuseriez pas ; car enfin je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la fortune, accuser les destins, et dire des injures aux dieux, que d’entrer comme il faut dans le ridicule des hommes, et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde.

205. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Lucrèce, écoutez-moi ; car vous n’oubliez pas Que je vous ai longtemps portée entre mes bras1 : Votre mère mourut quand vous veniez de naître ; Je vous donnai mon lait, sur l’ordre de mon maître2 ; Je ne vous quittai plus ; je bénis le destin, Lorsqu’il vous fit entrer au lit de Collatin ; C’est pourquoi laissez-moi parler. — Que vos esclaves Filent pour votre époux les robes laticlaves3 ; Je les ferai veiller jusqu’au chant de l’oiseau De qui la voix sacrée annonce un jour nouveau.

206. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Pour voir jusqu’à quel point la convenance est observée, il faut considérer la question dans les vers en faisant entrer les noms dans un mètre. […] Nous entrerons dans le détail à cet égard, lorsque nous parlerons des passions187. […] Pour entrer dans le détail, voici les choses nécessairement bonnes : le bonheur ; c’est un bien à rechercher pour lui-même, qui se suffit en soi, et dont la poursuite inspire un grand nombre de nos déterminations. […] On y fait entrer ce qui contribue à donner confiance, comme, par exemple, la naissance et l’éducation, car il est vraisemblable que, issu de gens de bien, on est un homme de bien et que, tant vaut l’éducation, tant vaut l’homme qui l’a reçue. […] Avant d’entrer dans ces détails, nous définirons le préjudice.

207. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

C’est par cette condescendance qu’il daigne entrer en communication avec le reste des hommes, et toutes ces considérations jointes me font protester avec toute la soumission dont l’un des plus grands admirateurs de ses héroïques qualités est capable, que je ne souhaite rien avec tant d’ardeur que de pouvoir être avoué, Madame, de Votre Majesté, pour son très-humble, très-obéissant et très-fidèle serviteur1.

208. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Une fois qu’il fut entré, le chœur ne quitta plus le théâtre ; il devint spectateur de la tragédie, se bornant à intervenir de temps à autre par la bouche de son coryphée qui déclamait ou dialoguait avec les personnages, et remplissant les intervalles de l’action, je veux dire les pauses qui suivent les diverses péripéties du drame, ou ἐπεισόδια, par des chants analogues à ceux de la πάροδος, mais qu’on exécute presque toujours sans évolutions ; aussi les appelle-t-on στάσιμα μέλη. […] Hermione personnifie l’amante tantôt plaintive et désespérée de l’inconstance de Pyrrhus, tantôt furieuse et avide de vengeance, constamment jalouse jusqu’à en être cruelle, pleine d’irrésolution quand son orgueil et son amour entrent en lutte ; elle agit pourtant, mais avec désespoir, en ordonnant à Oreste de tuer Pyrrhus et en se donnant elle-même la mort ; elle est l’esclave de la passion comme Andromaque est l’esclave du devoir. […] Il paraît que, faute de places, il est resté dehors presque autant de monde qu’il en était entré. […] Platon, très sévère pour Homère, puisqu’il le bannit de sa République, juge Ésope digne d’y entrer avec honneur. […] Corneille seul aurait assez de sa gloire, et se contenterait de pain ; il n’en a même pas pour sa famille, et pressé par le besoin, il a dû vendre sa charge d’Avocat du roi à la table de marbre de Rouen et celle de Premier Avocat à l’amirauté de Rouen, sinécures honorifiques que lui a léguées son père ; il n’a pu établir une de ses filles, et a dû la faire entrer en religion ; enfin il vient de vendre la maison où il est né.

209. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

« Avant de chercher, dit Buffon, l’ordre dans lequel on présentera ses pensées, il faut s’en être fait un autre, plus général et plus fixe, où ne doivent entrer que les premières vues et les principales idées ; c’est en marquant leur place sur ce premier plan qu’un sujet sera circonscrit, et que l’on en connaîtra l’étendue ; c’est en se rappelant sans cesse ces premiers linéaments, qu’on déterminera les justes intervalles qui séparent les idées principales, et qu’il naîtra des idées accessoires et moyennes qui serviront à les remplir.

210. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

A dater de cette époque, nous ne rencontrerons guère que des néologismes savants, c’est-à-dire des mots composés par les yeux, et qui semblent être entrés d’emblée dans notre dictionnaire, sans autre modification que celle de la désinence.

211. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer3 en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir.

212. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Le fleuve cependant poursuit sa course immense : Tantôt, roulant ses flots dans un profond silence, Réfléchit, doucement agité par les vents, Les arbres, les rochers, les nuages errants ; Tantôt entre deux monts précipitant ses ondes, Fait éclater sa voix sous leurs voûtes profondes, Sort, d’écume, de fange et de débris couvert, De ses flots débordés inonde le désert, Arrose cent climats peuplés ou solitaires ; Et, portant dans ses eaux cent fleuves tributaires, Vers l’Océan jaloux, s’avance avec fierté, Ose du Dieu surpris braver la majesté ; Et, du flux impuissant brisant les faibles chaînes, Semble entrer en vainqueur dans ses vastes domaines.

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