Pierre Corneille jugé par Racine 1 Vous, monsieur, qui non-seulement étiez son frère, mais qui avez couru longtemps une même carrière avec lui, vous savez les obligations que lui a notre poésie ; vous savez en quel état se trouvait la scène française lorsqu’il commença à travailler.
C’est par la mort qu’il faut commencer l’examen, c’est en elle que la preuve se consomme.
L’envoi, qui est ordinairement de cinq ou sept vers, doit commencer par un de ces mots : sire, roi, prince, princesse, etc.
Que le critique commence par aimer les beaux arts d’un amour sincère ; que son âme en ressente les nobles impressions ; qu’il entre dans l’empire des lettres, non pas comme un proscrit qu veut venger sa honte, mais comme un rival légitime qui mesure sur son talent l’objet de son ambition, et qui veut obtenir une gloire, en jugeant bien celle des autres.
À Athènes, ce fut Cratès qui, le premier, rejetant le poème ïambique20, commença à composer des sujets ou des fables sur une donnée générale. […] Il ne faut donc, pour que les fables soient bien constituées, ni qu’elles commencent avec n’importe quel point de départ, ni qu’elles finissent n’importe où, mais qu’elles fassent usage des formes précitées. […] Fragments présumés de la Poétique [Introduction] La formule περὶ μὲν οὖν, qui commence la dernière phrase indique clairement que l’auteur allait traiter un nouveau point de l’art poétique.
Comme on le voit dans les vers de ce célèbre maître, Boileau nous recommande de ne pas blesser l’oreille ; car, puisque c’est l’oreille qui reçoit les paroles qui doivent convaincre l’esprit ou émouvoir le cœur, ce serait par conséquent manquer le but que de commencer par l’indisposer ou la rebuter entièrement. […] Exemple de périodes divisées en membres et en incises : Bossuet commence son Oraison funèbre de la reine d’Angleterre par ces deux belles périodes : Celui qui règne dans les cieux | et de qui relèvent tous les empires, | à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, | (membre composé de trois incises), Est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, | et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons. | (2e membre composé de deux incises.)
C’est que, vide d’idées, et se bornant à agrandir l’homme, sans jamais créer le dieu, la mythologie s’arrête nécessairement où commence la grande, l’éternelle vérité.
Elle tranche les difficultés ; elle coupe les nœuds et ne s’amuse pas à les démêler : elle nous assure en termes formels que les choses visibles ont commencé et que les substances spirituelles ne finiront point.
Par une espèce de possession anticipée, l’âme jouit d’un bien qu’elle n’a pas encore ; mais elle le perdra aussitôt qu’elle aura commencé de le posséder véritablement, et le dégoût abattra l’idole que le désir avait élevé.
A peine commençait-il de respirer dans cet endroit, que les deux rois paraissent tout à coup derrière lui.
Orné, rempli de saintes gentillesses Que lui dictaient les plus jeunes professes, L’illustre oiseau commençait son récit : A chaque instant de nouvelles finesses, Des charmes neufs variaient son débit.
Commencez par demander à Dieu l’humilité, le mépris de vous-même, qui, en effet, êtes peu de chose, et l’estime de votre prochain.
Le trouble avait déjà succédé au repos ; les mauvais jours de la Révolution commençaient.
Après lui, Tarquin l’Ancien, pour se faire des créatures, augmenta le nombre des sénateurs jusqu’au nombre de trois cents, où ils demeurèrent fixés durant plusieurs siècles, et commença les grands ouvrages qui devaient servir à la commodité publique. […] Citons comme exemple de style noble, ce morceau plein de grandeur que nous extrayons de L’Essai sur l’indifférence en matière de religion ; si l’auteur, M. de Lamennais, eût persévéré à marcher d’un pas ferme dans la route qu’il avait commencé de suivre, il fût devenu l’un des premiers génies de la France. […] Et Jacques II continuait sa fervente prière, et le chœur commença les lamentations de Jérémie, expression poignante d’une vie de misères et de déceptions.
– Est-il vrai que Clément Marot soit le dernier poète d’une ère qui s’achève et que Ronsard commence une ère nouvelle ? […] Lorsque Bossuet commença vers 1652 à prêcher régulièrement à Metz, la langue des vers venait d’être perfectionnée par Corneille, et la prose assouplie par Voiture, avait reçu de Balzac le nombre et l’harmonie ; elle était toute prête pour les grandes œuvres. […] La réputation de Bourdaloue, qui commença à prêcher dans les églises de Paris vers le temps où Bossuet cessa d’y paraître, fut vite établie et se maintint pendant de longues années.
Après avoir monstré derechef congnoissance qu’elle avoit de ses pechés pour en demander pardon à Dieu, et la certitude qu’elle avoit de son salut, mettant sa confiance en un seul Jesus, et ayant3 à luy tout son refuge, sans estre incitee de nul4, elle commença à prononcer le Miserere, comme nous le chantons à l’Église, à haulte voix et forte, non sans grand peine, mais elle pria qu’on lui permist de continuer.
Il commença par chanter les fastes de l’empire dans des hymnes où tressaille l’accent de son émotion patriotique, et de sa reconnaissance personnelle.
Cet éloge véritable, par où vous commencez vos censures, détruit tout ce que vous pouvez dire après.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
La réticence ou aposiopèse est une figure par laquelle on interrompt brusquement le propos qu’on a commencé pour passer à un autre, en sorte que ce qu’on a dit laisse assez entendre ce qu’on supprime. […] Ici, surtout, l’abus touche de près à l’usage ; et avec l’abus commencent la boursouflure, l’extravagance et le ridicule. […] Boileau, après Perse, nous représente l’Avarice excitant un marchand à parcourir l’immensité des mers : Le sommeil sur ses yeux commence à s’épancher : Debout ! […] Nous commençons par le choix des mots, sur lequel il n’y a pas beaucoup à dire, à moins de descendre dans de frivoles et fastidieux détails sur le pouvoir des différentes lettres, ou des sons simples dont le langage est composé.
Les amateurs d’anecdotes littéraires n’ont point oublié que Brébeuf avait d’abord commencé la traduction de l’Énéide, et que, fatigué à chaque instant par les contrariétés que lui faisait éprouver la dissonance perpétuelle de son ton boursouflé, avec la douce mélodie et le charme continu de l’expression de Virgile, il alla confier son embarras à Ségrais son ami, qui, de son côté, suait sang et eau pour se monter au ton de Lucain qu’il essayait de traduire, et que les deux amis se proposèrent et firent un échange, dont les deux poètes latins n’eurent guère à s’applaudir, mais dont Virgile surtout se trouva fort mal. […] Ainsi l’on avait dit et redit à Voltaire : Votre Henriade est un bien joli poème ; mais n’appelez point cela un poème épique, car il n’y a rien d’épique ici, à commencer par le style, qui est souvent l’opposé du genre.
Sans doute que le Dieu qui nous rend l’existence, À l’heureuse convalescence Pour de nouveaux plaisirs donne de nouveaux sens : À ses regards impatients Le chaos fuit ; tout naît ; la lumière commence ; Tout brille des feux du printemps. […] « Au moment où le soleil commençait à se montrer, le ciel se couvrit de nuages de soufre et de bitume.
Voici sur quel ton Bourdaloue commence la seconde partie de son Oraison funèbre du grand Condé a : « Il n’y a point d’astre qui ne souffre quelque éclipse ; et le plus brillant de tous, qui est le soleil, est celui qui en souffre de plus grandes et de plus sensibles. […] Malheureux, qui pour lors commence à le connaître !
Viennent ensuite les nuances ; et c’est ici que commence l’ouvrage du goût, et que l’art peut offrir quelques conseils pour le diriger.
La traduction de ce passage par de Norville (1671) montre combien alors les esprits étaient prévenus sur ce sujet et disposés à interpréter Aristote dans le sens de leurs théories : « La tragédie commence et termine son action en un jour ou en une nuit autant que faire se peut : et si le fort de l’action se passe dans l’un de ces temps elle anticipera bien peu sur l’autre. » Après avoir observé que les trois grands tragiques de la Grèce se conforment à l’unité de temps, d’Aubignac ajoute : « ….
Le plus bel éloge à leur goût, c’était que, une fois la lecture commencée, on ne pût la quitter qu’à la dernière page.
Or ici, comme tout à l’heure à propos des mœurs, pour réussir, commencez par étudier profondément les passions, eu vous-même, si vous les éprouvez ; dans les autres, si vous ne les éprouvez pas.
La construction du Val de Grâce fut commencée en 1645 et achevée en 1665, après avoir été interrompue par les troubles de la Fronde.
Le premier cours, qui a duré trois mois, était composé de cent personnes, et le second, qui est commencé, l’est de soixante-quatre, parmi lesquelles se trouvent des personnes très qualifiées : MM. de Ségur, de Chastellux, Puységur, etc.
Les grammairiens prirent naissance, et leur règne commença.
C’est un drame qui, commencé sur terre, s’achève au ciel.
Il dit ailleurs : Les puissantes faveurs dont Parnasse m’honore, Non loin de mon berceau commencèrent leur cours ; Je les possédai jeune, et les possède encore Au déclin de mes jours.
. — La désinence sco indique le commencement, et quelquefois la continuité de l’action : albesco, je commence à blanchir ; ardesco, je m’enflamme ; dehisco, je m’entr'ouvre, etc. — Les désinences to, so, co ou xo indiquent la fréquence de l’action : clamitare (de clamare), crier souvent, criailler ; cantitare (de cantare), chanter souvent ; pulsare (de pellere), pousser avec instance ; nexere (de nectere), lier étroitement, entrelacer ; fodicare (de fodere), percer en creusant, etc.
Toujours entraîné, on approche du gouffre affreux ; déjà tout commence à se ternir ; les jardins sont moins fleuris, les fleurs moins brillantes, leurs couleurs moins vives, les prairies moins riantes les eaux moins claires ; tout pâlit, tout s’efface ; l’ombre de la mort se présente ; on commence à sentir l’approche du gouffre fatal ; mais il faut aller sur le bord ; encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent… il faut marcher ; on voudrait retourner en arrière ; plus de moyens : tout est évanoui, tout est tombé, tout est échappé. […] Portrait de Bocchoris mourant Je me souviendrai toute ma vie d’avoir vu cette tête qui nageait dans le sang ; ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entr’ouverte qui semblait encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant que la mort même n’avait pu effacer.
Ceux-ci, s’ils sont habiles, commenceront par rassurer les intérêts alarmés. […] Vous savez que Tibérius Gracchus plaçait derrière lui, à la tribune, un joueur de flûte qui le rappelait à la mesure et lui donnait le ton chaque fois qu’emporté par la fougue de son génie il commençait à en sortir. […] Alors pousser des machines contre une place, ce n’est pas l’attaquer, et le siége ne commence que quand les échelles sont dressées sur les murs !
Elles étonnèrent d’abord les Athéniens : car ce qu’on nommoit alors sagesse n’estoit autre chose qu’une prudence de manier affaires et un bon sens et jugement en matière d’Etat et gouvernement, laquelle profession, ayant commencé à Solon, avoit continué de main en main comme une secte de philosophie. […] Son domaine expire où commence celui de l’expérience. […] Si donc vous voulez arriver aux cœurs de vos juges, commencez par étudier leur caractère.
Faut-il quitter mes livres, mes études, mon ouvrage, cette ligne qui est commencée ? […] Commence-t-il à chanceler dans le poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut, par l’applaudissement et les éloges, sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris ; je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur1 d’en dire du bien2.
-C, fut l’ennemi déclaré du mauvais goût, qui, de son temps, commençait à s’introduire dans l’éloquence et dans la poésie.
Et alors je fis une remontrance aux Gascons, et leur dis qu’il y avoit une disputte de longue main entre les Espaignolz4 et les Gascons, et qu’il falloit à ce coup en vuider le procés commencé il y a plus de cinquante ans ; c’estoit que les Espaignolz disoient qu’ilz estoient plus vaillans que les Gascons, et les Gascons qu’ils en estoient plus que les Espaignolz ; et que, puisque Dieu nous avoit fait la grace de nous trouver en ceste occasion en mesme combat et sous mesmes enseignes, qu’il falloit que l’honneur nous en demeurast. « Je suis Gascon, je renie la patrie, et ne m’en diray jamais plus, si aujourd’huy vous ne gaignés le procés5 à force de combatre ; et vous verrés que je seray bon advocat en ceste cause.
Quand on commence à apprendre l’escrime, la danse, l’équitation, on emploie presque toujours trop de force, on fait de trop grands mouvements, et l’on réussit moins en se donnant plus de peine.
Le poète fait ensuite l’exposition du sujet, et commence le récit, qui se déroule sans interruption jusqu’au dénouement.
Ses yeux se sont fermés à la fleur de son âge ; et, quand l’espérance trop lente commençait à flatter sa peine, il a eu la douleur insupportable de ne pas laisser assez de bien pour payer ses dettes, il n’a pu sauver sa vertu de cette tache.
C’est à la mort de Caton et de Brutus que commence, à Rome, l’histoire de la philosophie stoïcienne ; ce sont les premiers martyrs du stoïcisme, et des martyrs inutiles.
Déjà sa politique astucieuse menaçait la liberté d’Athènes ; l’alarme commençait à se répandre parmi ce peuple léger et frivole, qui ne songeait aux moyens de détourner le danger que quand le danger était inévitable. […] Ils commencèrent par faire mourir, sans autres formalités, des scélérats chargés de la haine générale.
. — C’est un travail que nous allons commencer ensemble, et que, pour votre plus grande utilité, je vous laisserai continuer tout seuls. […] Je ne m’attendais pas que, pour le commencer, Mon sang fût le premier que vous dussiez verser.
Commencez aujourd’hui à mépriser les faveurs du monde ; et toutes les fois que vous serez dans ces lieux augustes, dans ces superbes palais à qui Madame donnait un éclat que vos yeux cherchent encore ; toute les fois que regardant cette grande place qu’elle remplissait si bien, vous sentirez qu’elle y manque, songez que cette gloire que vous admirez, faisait son péril en cette vie, et que dans l’autre elle est devenue le sujet d’un examen rigoureux, où rien n’a été capable de la rassurer, que cette sincère résignation qu’elle a eue aux ordres de Dieu, et les saintes humiliations de la pénitence ».
Il développe ensuite sa proposition, et c’est là que commence à se déployer avec avantage le rare talent de l’écrivain pour prêter aux discussions philosophiques le charme de l’éloquence et l’intérêt du style.
Aristote demande φύσιν, ίμπυρίαν, τίχυπν, trois mots sacramentels que je retrouve dans la belle période qui commence le Discours pour Archias : « Si quid est in me ingenii, φύσιν, quod sentio quam sit exiguum : aut si qua exercitatio dicendi, ἰμπυρίυν, in qua me non inficior mediocriter esse versatum ; nul si qua hujusce rei ratio aliqua ab optimarum artium studiis ac disciplina profecta, τίχνην, a qua ego nullum confiteor relatis mere tempus abhorruisse…, etc. »
Aussi, tout en dispensant d’y avoir recours plus tard, croyons-nous utile d’habituer à ce genre de travail les jeunes gens qui commencent, de les accoutumer à traiter tel sujet par les circonstances, tel autre par le genre et l’espèce, et ainsi de suite.
C’est par où je devais commencer, mais le fil du discours m’a emporté.
Horace avait aussi commencé par un mouvement analogue une de ses odes, III, 1 : … Carmina non prius Audita, Musarum sacerdos, Virginibus puerisque canto.
Le style C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres ; il demeure donc dans la perplexité ; mais, lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit, il sera pressé de la faire éclore, il n’aura même que du plaisir à écrire ; les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile1 ; la chaleur naître de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur, et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce que l’on dit à ce que l’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux.
La Fronde commençait alors.
La verdure gagne à vue d’œil ; elle s’est élancée du jardin dans les bosquets, elle domine tout le long de l’étang ; elle saute, pour ainsi dire, d’arbre en arbre, de hallier en hallier, dans les champs et sur les coteaux, et je la vois qui a déjà atteint la forêt et commence à s’épancher sur sa large étendue.
Cette règle veut que l’on commence par les ouvrages les plus utiles, que l’on se garde de passer d’un livre à l’autre sans raison, et que l’on évite de courir de page en page et de sauter du commencement à la fin d’une composition, au lieu de suivre attentivement la marche de l’auteur.
Je me souviendrai toute ma vie d’avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant que la mort même n’avait pu effacer. […] « Quand une fois, dit Quintilien, l’auditeur commence à partager nos sentiments, quand nous faisons entrer dans son cœur la haine ou l’amitié, l’indignation ou la crainte alors il est subjugué, il fait de notre affaire la sienne propre, il n’examine plus ; le torrent l’entraîne et il se laisse aller… » La première et indispensable condition pour exercer de l’influence sur les cœurs, c’est d’abord d’être soi-même bien touché, avant de songer à toucher les autres.
Veut-il dire qu’il faut commencer les travaux de la campagne avec le printemps, et donner quatre labours à une terre, il présente aussitôt des images qui sont les préceptes mêmes : Vere novo… ruperunt horrea messes. […] Il y a néanmoins des occasions où les petits détails font bon effet, comme lorsque La Fontaine peint les tentatives des rats qui, après plusieurs alarmes, commencent à sortir : Mettent le nez à l’air, montrent un peu la tête, Puis rentrent dans leurs nids à rats ; Puis, ressortant, font quatre pas, Puis enfin se mettent en quête.
Cicéron commence son discours par des reproches à la classe, nombreuse dans tous les temps et dans tous les pays, de ces égoïstes, d’autant plus sévères pour les autres, et d’autant plus exigeants, que plus jaloux d’un repos, pour lequel cependant ils ne veulent rien faire, ils ne pardonnent rien de ce qui peut le troubler, et trouvent toujours que l’on n’en a point fait assez pour le leur conserver.
Commençons par celui-ci, qui doit avoir le pas, ne fût-ce que par droit de naissance.
La vie est un sommeil2 : les vieillards sont ceux dont le sommeil a été plus long ; ils ne commencent a se réveiller que quand il faut mourir.
L’auteur commence sur un ton fort imposant, conforme à la grandeur de son sujet ; mais il n’aura garde de s’y tenir : il nous ménage un peu plus loin des contrastes pleins d’intérêt.
La chaleur augmentait à chaque instant ; vers la troisième heure du jour, le dromadaire commença à donner des signes d’inquiétude ; il enfonçait ses naseaux dans le sable et soufflait avec violence ; par intervalle, l’autruche poussait des sons lugubres ; les serpents et les caméléons se hâtaient de rentrer dans le sein de la terre.
La dernière réponse du bailli à Mirabeau portait un post-scriptum ainsi conçu : « Votre commerce de lettres avec moi ne doit pas vous paraître assez doux pour chercher à le continuer ; ainsi ne fatiguez pas vos yeux à m’écrire, parce que je ne puis rien. » Mirabeau commence par répondre à ces paroles, dont il devinait l’origine et l’inspiration, et demande ensuite pardon de sa conduite passée.
Ce royaume de Juda avait commencé sous son premier roi Saül, l’an 1095 avant J. […] Les Grecs et les Romains appelèrent cette contrée Palestine, du nom des Palestins ou Philistins, peuples voisins, qu’ils commencèrent à connaître par le commerce.
. — Différents genres d’exercices Lorsque l’esprit des jeunes gens se sera suffisamment familiarisé avec le style et ses différentes espèces, il sera à propos alors de s’adonner l’art d’écrire dont on commencera à posséder les principaux secrets. […] Levasseur « Je ne me plains pas encore de vous, car je crois bien que c’est tout au plus si vous avez maintenant reçu ma première lettre mais je ne vous réponds pas que dans huit jours je ne commence à gronder, si je ne reçois point de vos nouvelles.
Tantôt il arrive qu’avant de poser notre doctrine, il est urgent de réfuter une opinion hostile à la nôtre, erronée, mais dominante, et de déblayer en quelque sorte le terrain sur lequel nous voulons édifier ; en ce cas on commence par la réfutation, comme fait Cicéron dans la Milonienne.
La seule règle à peu près universelle, et que la nature enseigne, avant les rhéteurs, c’est de garder les arguments les plus décisifs pour les derniers, soit en employant simplement la gradation, soit en frappant d’abord un grand coup, et en laissant passer ensuite les preuves médiocres, pour terminer avec plus de force et de solidité que l’on n’avait commencé.
…. je finis le traité des fiefs où la plupart des auteurs l’ont commencé : » voilà la seule conclusion de Montesquieu pour les trente et un livres de l’Esprit des lois.
Un village de çent feux ; Ou le tout pour la partie : Une chambre commence l’énoncé d’un arrêt par cette formule : La cour, après avoir délibéré… C’est une synecdoche.
Ils se regardent les uns les autres pour commencer le combat. […] ) Celui qui commence a déjà fait la moitié de sa tâche. […] Mais si la seconde proposition avait un sens restrictif et commençait par ces mots au moins, du moins, cependant, toutefois, le si conditionnel se traduirait par si non.
Le peintre, comme l’orateur et comme le poète, détermine en idée les personnages, les épisodes, les plans de son tableau ; il les dispose et en arrête l’ordonnance générale avant de commencer l’ébauche ; il peint enfin, et la couleur est pour lui ce que le style est pour l’écrivain. […] Bossuet en offre bien d’autres modèles ; nous prenons au hasard : « Pendant que les orgueilleux seront confondus, vous, fidèles, qui tremblez à sa parole, en quelque endroit que vous soyez de cet auditoire, peu connus des hommes et connus de Dieu, vous commencerez à lever la tête. » (Or. fun. d’Anne de Gonzague.) […] En effet, Voltaire et Montesquieu commençaient à écrire ; ils furent, avec Buffon et Rousseau, les grands prosateurs du siècle. […] ) Alors disparaissent les tours propres à notre langue ; les idiotismes que Fénelon et La Bruyère commençaient à regretter au xviie siècle. […] L’homme commence toujours par user instinctivement des procédés de l’intelligence : il fait des figures sans le savoir.
Nous commencerons par le premier de ces discours.