N’entends-tu pas la France qui s’écrie : Mon beau ciel pleure une étoile de moins ? […] Mais était vraisemblable que ces membres dévisagés qui en restaient, c’étaient les moins dignes, et que la furie des ennemis de cette gloire immortelle les avait portés premièrement à ruiner ce qu’il y avait de plus beau et de plus digne ; que les bâtiments de cette Rome bâtarde qu’on allait à cette heure arrachant à ces masures, quoiqu’ils eussent de quoi tenir eu admiration nos siècles présents, lui faisaient ressouvenir proprement des nids que les moineaux et les corneilles vont suspendant en France aux voûtes et parois des églises que les huguenots viennent d’y démolir. » 1.
Nous en citerons, pour preuve, quelques fragments du discours prophétique, où, vingt ans avant la révolution, l’orateur-magistrat la dénonçait au roi, à la France, à l’Europe entière ; en exposait le but, le plan, les moyens, les auteurs, de manière à ne pas laisser l’ombre d’un doute sur l’existence de cette effrayante conspiration contre le bonheur et la moralité de tous les peuples.
Plus récemment encore, nous croyons avoir présenté quelques réflexions utiles sur la moralité du drame selon le sens d’Aristote, dans la vingt-cinquième leçon de L’Hellénisme en France (1869).
En effet, puisque l’Histoire contemporaine s’enseigne dans toute la France, pourquoi hésiterions-nous à en détacher un chapitre qui intéresse éminemment notre patriotisme, et ne sera peut-être pas le moins précieux pour la postérité ?
En effet, puisque l’Histoire contemporaine s’enseigne dans toute la France, pourquoi hésiterions-nous à en détacher un chapitre qui intéresse éminemment notre patriotisme, et ne sera peut-être pas le moins précieux pour la postérité ?
À la cour de Louis XIV, au monarque lui-même, c’est-à-dire, à la réunion brillante de tout ce que la France offrait alors de plus grand et de plus distingué par l’éclat de la naissance ou par la faveur signalée du prince.
Martial, chez les Latins, s’est distingué dans l’épigramme : en France, on en trouve d’excellentes dans Marot, Boileau, Piron, Voltaire, J.
Après avoir vécu avec une magnificence extrême, et avoir fait pour plus de quatre millions de dettes, tout fut payé, soit de son vivant, soit après sa mort. » (Abrégé chronologique de l’Histoire de France, IIIe race, 1676.)
Enfin, tant aimer Racine, c’est risquer d’avoir trop, ce qu’on appelle en France le goût, et qui rend si dégoûté3.
croyez-vous que je ne sois point fâché d’avoir obligation au plus grand ennemi de la France ! […] Je sors de la vie sans tache ; je meurs pour mon pays, pour mon roi, estimé des ennemis de la France, et regretté de tous les bons Français. […] Si le roi ne le méritait pas, la France entière le méritait ; la dignité même de la couronne, dont vous êtes un des héritiers, le méritait. Vous vous deviez vous-même d’épargner la France, dont vous pouviez être un jour roi. […] Quand l’Empereur ne vous tromperait pas, quand même il vous donnerait sa sœur en mariage, et qu’il partagerait la France avec vous il n’effacerait point la tache qui déshonore votre vie.
La fresque Et toi, qui fus jadis la maîtresse du monde, Docte et fameuse école en raretés féconde, Où les arts déterrés ont, par un digne effort, Réparé les dégâts des barbares du Nord ; Source des beaux débris1 des siècles mêmorables, O Rome, qu’à tes soins nous sommes redevables De nous avoir rendu, façonné de ta main, Le grand homme, chez toi, devenu tout Romain2, Dont le pinceau célèbre avec magnificence De ses riches travaux vient parer notre France, Et dans un noble lustre y produire à nos yeux Cette belle peinture, inconnue en ces lieux, La fresque, dont la grâce, à l’autre3 préférée, Se conserve un éclat d’éternelle durée, Mais dont la promptitude et les brusques fiertés Veulent un grand génie à toucher ses beautés4 ! […] Mignard, Pierre, séjourna vingt ans à Rome, revint en France, et peignit à fresque la coupole du Val-de Grâce.
et la France, qui vous reçut avec tant de joie, environnée d’un nouvel éclat, n’avait-elle d’autres pompes et d’autres triomphes pour vous au retour de ce voyage fameux, dont vous aviez remporté tant de gloire et de si belles espérances ? […] Mais le talent de la bonne plaisanterie est beaucoup plus rare qu’on ne l’imagine en France. […] Le sentiment du deuil et du regret, l’admiration pour une noble existence mise au service de la gloire de la France, telles sont les passions que Bossuet cherche à exciter dans l’admirable péroraison de l’éloge funèbre du prince de Condé. […] À un mauvais poëte qui avait confondu les mots constance et patience, un autre poëte écrivit : Or, apprenez comme l’on parle en France : Votre longue persévérance, A donner au public vos vers, Est ce qu’on appelle constance ; Et tous ceux qui les ont soufferts Ont dû s’armer de patience. […] Au lieu de dire la France et l’Espagne seront désormais unies ; Louis XIV dit.à Philippe V : Mon fils, il n’y a plus de Pyrénées ; il suffit de rapprocher ces deux propositions pour sentir ce que vaut une figure mise à propos.
Son nom, qui sera toujours en France comme le protecteur de l’instruction publique et des bonnes études, doit nous être sacré, puisqu’il est pour nous tous celui d’un bienfaiteur et d’un père. […] Racine, Boileau et les bons écrivains du siècle de Louis XIV corrigèrent la France, qui depuis est retombée quelquefois dans ce défaut séduisant. […] En Flandre, sur les terres d’Autriche, il exigea que les princes de cette maison lui cédassent la préséance ; « et la maison de France, dit l’orateur, garda son rang sur celle d’Autriche jusque dans Bruxelles. » Ce trait, jusque dans Bruxelles, achève de relever la fierté de courage du prince, qui se fait rendre ce qui lui est dû par les princes d’Autriche jusque dans la capitale des Pays-Bas autrichiens. […] Mais à ce mot on ne pourrait pas substituer un synonyme, comme cet Anglais qui, dans les premiers temps de son arrivée en France, écrivait à Fénelon : Monseigneur, vous avez pour moi des boyaux de père. […] Fléchier, dans le même éloge : « Puissances ennemies de la France, vous vivez ; et l’esprit de la charité chrétienne m’interdit de faire aucun souhait pour votre mort.
Mais quelle idée se fera la postérité, de ce prodigieux Mirabeau, de ce géant politique qui pesa un moment sur la France entière, et qui l’eût peut-être écrasée du poids de son ascendant populaire, si la providence n’eût brisé tout à coup l’instrument qu’elle avait daigné employer pour donner de grandes et terribles leçons aux princes et aux peuples de la terre ?
En France, les plus célèbres chroniqueurs sont Villehardouin, Joinville et Froissart.
Sous la régence du duc d’Orléans, il devint chancelier de France, et, sauf d’assez longs intervalles d’honorable disgrâce, il continua sous Louis XV à occuper ce poste jusque dans une vieillesse avancée.
Mais Gresset ne survécut pas longtemps à l’avénement de ce prince, qui promettait à la France un gouvernement réparateur, et qui devait bientôt succomber victime de ses vains efforts.
malheureuse France !
C’est le même qui, comme l’a dit ailleurs Gilbert, … Fameux par ses chansons, Mit l’histoire de France en opéras bouffons : à peu près comme le marquis de Mascarille, dans Molière, voulait mettre en madrigaux toute l’histoire romaine.
On nous propose un projet de loi qui a pour objet de verser l’argent de la France dans les mains des émigrés.
L’Antithèse est une figure, par laquelle on oppose des pensées les unes aux autres, pour les développer davantage : elle consiste aussi un peu dans le choix des mots opposés, comme on le voit dans cette pensée de La Bruyère : « La vie des Héros a enrichi l’histoire ; et l’histoire a embelli la vie des Héros. » Dans ces vers de la Henriade : De tous ses favoris, Mornaic seul l’accompagne, Mornai son confident, mais jamais son flatteur, Trop vertueux soutien du parti de l’erreur ; Qui signalant toujours son zèle et sa prudence, Servit également son Église et la France ; Censeur des courtisans, mais à la Cour aimé, Fier ennemi de Rome, et de Rome estimé. […] Voyez le mot France, dans les notes, à la fin de ce Volume.
« Nobles rejetons de tant de rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscures et couvertes de votre douleur comme d’un nuage, venez voir le peu qui vous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire.
Mais comme il a servi de texte à une foule de discussions qui n’ont pas été sans influence sur l’art dramatique, particulièrement en France, on lira peut-être avec intérêt quelques extraits des controverses qui s’y rapportent : « Il suffit, dit Lopez de Véga, de s’attacher à l’unité d’action et d’éviter l’épisode, en sorte qu’il n’y ait rien d’étranger et qui nous tire du sujet principal c’est-à-dire qu’on n’en puisse détacher aucune partie, sans que la pièce tombe en ruine.
. — Comme il s’en faut bien que ma fortune approche de sa médiocrité d’or, je ne vous donnerai que des fraises et du lait dans des terrines ; mais vous aurez le plaisir d’entendre les rossignols chanter dans les bosquets des dames anglaises, et de voir leurs pensionnaires folâtrer dans le jardin4 La patrie Lorsque j’arrivai en France sur un vaisseau qui venait des Indes, je me rappelle que les matelots, en vue de la patrie, devinrent pour la plupart incapables d’aucune manœuvre.
Marchez donc au combat, en ayant souvenir de votre patrie : portez les armes contre ces ennemis qui, des extrémités de la terre, font invasion dans la France, protectrice zélée de la religion, et forment le projet de s’y établir avec leurs femmes et leurs enfants, persuadés que rien ne pourra leur réussir, tant que le nom Franc existera. […] Rendez-vous maîtres des belles provinces qu’ils ont usurpées, exterminez-en l’erreur et l’impiété : faites, en un mot, que ces pays ne produisent plus de palmes que pour vous, et de leurs dépouilles élevez de magnifiques trophées à la religion chrétienne et à la nation française. » Extrait de Mézeray (Histoire de France). […] Ne restait-il plus pour comble à votre orgueil et à vos injustices, qui veulent, en dépit de la Providence divine, ravir la couronne de France au légitime héritier, que de faire mourir une innocente prisonnière de guerre par un supplice digne de votre cruauté ? […] Et après que vous aurez été battus en mille endroits et chassés de toute la France, vous n’emporterez avec vous en Angleterre que la colère divine, qui vous poursuivant sans relâche, remplira votre pays de beaucoup plus grandes calamités, meurtres et discordes, que votre tyrannie n’en a fait naître dans ce royaume ; et sachez que vos rois perdront le leur avec la vie, pour avoir voulu usurper celui d’autrui. […] (Histoire de France.)
C’est ainsi que, sans le savoir, elle a produit d’inimitables modèles de style, et s’est placée au rang des plus grands écrivains de la France. […] Je vous demanderai compte, à mon retour, de vos lectures et surtout de l’histoire de France, dont je vous demanderai à voir des extraits. […] Il en a trop goûté l’amertume ; il a été mêlé à la tourmente révolutionnaire, il a lutté contre le crime audacieux, il a défendu Louis XVI ; puis il a vu les sanglants triomphes de la démagogie, et il a presque désespéré de la France et de l’avenir.
La situation est critique : la France, menacée d’une double invasion au nord, a besoin de tous ses soldats ; livrer bataille en Piémont, c’est jouer sur un coup de dé la fortune du royaume. […] Avant qu’estre appelé à cette grande charge que Dieu vous a donnée, et depuis, vous avez autant cherché la fortune de la guerre que roy qui jamais aist esté en France, sans avoir espargné votre personne, non plus que le moindre gentil homme : doncques ne doy-je craindre, puisque j’ay à parler devant un roy roldat. » Je doute que l’art des maîtres les plus consommés trouve un exorde plus habile et plus approprié à la circonstance. […] Autrefois ces qualités étaient un fruit naturel de la fréquentation du monde : mais alors il y avait en France de vrais salons.
C’est précisément parce qu’il y a beaucoup d’esprit en France, qu’on y trouvera dorénavant moins de génies supérieurs ».
Il faut en France beaucoup de fermeté et une grande étendue d’esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi et à ne rien faire. […] En 1681, les évêques de France avaient réglé les droits de l’État et de Rome dans les questions ecclésiastiques, et consacré les franchises de l’Église gallicane.
Ducerceau ; une Promenade au Mont-Valérien, par Bernardin de Saint-Pierre ; le Sacrifice des petits Enfants, de Berquin ; l’histoire de Denise, par Laurent de Jussieu ; et le Petit Savoyard, de Guiraud, dont voici la première strophe : Pauvre petit, pars pour la France. […] Après les vers de Racine et de Boileau, après les adieux de Marie Stuart à la France, les consolations de Malherbe à son ami, les verselets de Clotilde de Surville à son enfant, cités plus haut (47-64), nous signalerons les plaintes d’Iphigénie à son père, les vers de Virgile sur Marcellus, l’Incurable d’Hippolyte Violeau, et les plaintes d’une mère sur le tombeau de son enfant, par Alexandre Soumet.
Nommé grand aumônier de France par Charles IX, son élève favori, il lui dédia les Œuvres morales de Plutarque, aux approches de la Saint-Barthélemy, en 1572.
Voltaire disait : « Ce qui fait le grand mérite de la France, son seul mérite, son unique supériorité, c’est un petit nombre de génies sublimes ou aimables, qui font qu’on parle aujourd’hui français à Vienne, Stockholm et Moscou.
Un bon ouvrage sur la rhétorique, à l’usage des gens de goût, manque donc à la France. […] Nonobstant, les désavantages que nous avons signalés, l’éloquence a brillé d’un vif éclat en France. […] L’aigle impériale l’effraya, elle s’exila de la France. […] La France s’enorgueillit de les posséder encore pour la plupart. […] Un éloquent député, aujourd’hui pair de France, après avoir entendu les premiers accents du général Foy, annonça à la France un grand orateur, et le général a justifié ses présages.
La prééminence des uns sur les autres fut autrefois vivement débattue en France ; Boileau et madame Dacier avaient pris cause pour les anciens ; Perrault et Lamotte défendaient les modernes ; et, de part et d’autre, on se jeta dans les extrêmes. […] Ces ouvrages peuvent se partager en deux classes principales : ou ils renferment, dans toutes ses périodes, l’histoire d’un état ou d’un royaume, comme celle de Tite-Live ; ou ils ne renferment que le récit d’un événement majeur, ou l’histoire d’une certaine période ou d’une portion particulière de temps, comme l’histoire de la guerre du Péloponnèse, par Thucydide ; celle des guerres civiles de France, par Davila ; celle des guerres civiles d’Angleterre, par Clarendon. […] Il y célèbre les exploits de Charlemagne et de ses pairs ou paladins, lorsqu’ils chassèrent les Sarrasins de la France et d’une partie de l’Espagne. […] Pendant les siècles de Louis XIV et de Charles II, ces contes ne furent en général, tant en France qu’en Angleterre, que de frivoles narrations dans lesquelles l’instruction et la morale n’entraient absolument pour rien. […] Quelques ouvrages, publiés en France d’après ce système, eurent le plus grand succès.
La France a perdu son Orphée… 6° Les contraires.
Le poème burlesque, mis autrefois à la mode en France par Scarron, est le degré le plus bas et le plus trivial de la poésie ; c’est ordinairement un travestissement de mœurs et de langage, ou la parodie d’un poème sérieux.
Intérêt de l’histoire grecque L’histoire moderne est décidément seule en vogue parmi nous ; en France, aujourd’hui, loin d’encourager les recherches sur l’antiquité grecque et romaine, on pense qu’elles appartiennent exclusivement aux érudits, aux pédants disons le mot, et qu’elles ne s’adressent qu’aux écoliers, encore seulement pour le temps qu’ils sont condamnés au grec et au latin.
Mais, au moins, vous deviendrez des versificateurs, et alors vous pourrez, avec connaissance de cause, louer ou blâmer les vers des autres ; alors surtout, vous serez plus heureux d’admirer les grands poètes dont la France s’enorgueillit, à si juste titre, depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours. […] Enfin Malherbe vint ; et le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence.
Et la France, qui vous revit avec tant de joie, environnée d’un nouvel éclat, n’avait-elle plus d’autres pompes et d’autres triomphes pour vous au retour de ce voyage fameux, d’où vous aviez emporté tant de gloire et de si belles espérances !
Le père de l’auteur était Emmanuel de Gondy, général des galères de France.
Frappé d’un arrêt de bannissement, il passa tout le reste de sa vie loin de la France dont il est demeuré l’une des gloires.
La liberté a abouti à couvrir la France de prisons ; l’égalité, à multiplier les titres et les décorations ; la fraternité, à nous diviser ; la mort seule a réussi.
Ce fut alors que Rome(b) parut renaître de ses cendres, pour opposer à la hardiesse de notre entreprise la grandeur de son ancien ouvrage, voulant ravir à la France la gloire d’un si beau monument. […] C’est-là votre ouvrage, illustre Riquet(c) : c’est à vous que Béziers, votre patrie, doit ses richesses et l’ornement de ses murs : c’est à vous que la France doit le monument le plus beau, le plus magnifique et le plus utile.
[Notice] Lorsque Montesquieu naquit, la dynastie des Stuarts venait de succomber en Angleterre, et Jacques II cherchait un asile auprès de Louis XIV ; lorsqu’il mourut, Louis XVI était dans sa première année, et la guerre désastreuse de Sept ans allait éclater : déjà fermentaient dans la France ces vagues désirs de réformes qui aboutirent à des bouleversements.
Né à Paris en 1655, ce fut seulement à l’âge de quarante ans que de retour en France, et fixé près de Paris, il songea à devenir auteur.
mon ami, vous m’avez prouvé qu’il y avait en Angleterre des gens d’esprit, et je trouverai peut-être l’occasion, une autrefois, de vous prouver qu’il y a en France des gens de bon sens. » Je vous conte cette histoire à la hâte ; mettez à mon récit toutes les grâces qui y manquent, et puis, quand vous le referez à d’autres, il sera charmant.
1° Visite des deux amis à bord du vaisseau amiral ; 2° Bougainville donne l’ordre de lever l’ancre ; 3° Surprise de Boncourt ; ce qu’il s’imagine ; 4° Indignation, reproches sanglants, quand il apprend qu’on a mis à la voile pour faire le tour du monde ; 5° Comment Bougainville apaise son ami, qui rentre en France au bout de trois ans. […] N’oubliez point vos études, et cultivez continuellement votre mémoire, qui a un grand besoin d’être exercée, je vous demanderai compte à mon retour de vos lectures, et surtout de l’histoire de France, dont je vous demanderai à voir des extraits.
On peut assurer, l’histoire à la main, qu’il n’y a pas eu en France un seul événement public, de quelque nature qu’il fût, qui n’ait été la matière d’un couplet ; et rien n’est plus vrai que ce vers : Le Français rit de tout, même de ses malheurs. […] Ce tour d’esprit n’a rien perdu dans la suite, et est toujours resté le même en France : témoin ce couplet sur la déroute de Rosbach, si prompte et si imprévue ; c’est le général qui parle : Mardi, mercredi, jeudi, Sont trois jours de la semaine ; Je m’assemblai le mardi ; Mercredi, je fus en plaine : Je fus battu le jeudi.
On a ri de la stupéfaction de ce maître des cérémonies de la cour de France, lorsqu’il vit, au commencement de la révolution, un ministre entrer chez le Roi avec des souliers à cordons ; c’est que cet oubli des convenances était pour lui le présage de la dissolution de la monarchie ; rie qui voudra, mais l’oubli des bienséances littéraires est pour moi le présage de la dissolution de la littérature.
Racine veut une idée qui justifie à la fois les compliments et les reproches adressés à Pyrrhus ; il trouve l’exemple d’Achille : — Oui, comme ses exploits… Mais, ce qu’il n’eût pas fait… Bossuet en veut une qui rapproche la bataille de Roeroy de celle de Lens ; il trouve l’Espagne vaincue à Lens comme à Rocroy : — Elle ne savait pas… Il aurait pu prendre également la France victorieuse dans les deux journées, etc.
» Un beau modèle de péroraison tirée de la personne du juge, c’est celle du Mémoire de Pélisson en faveur de Fouquet, le seul morceau peut-être réellement éloquent qu’ait produit le genre judiciaire en France au xviie siècle.
Wey, je pense qu’il se trompe en se croyant ici en opposition avec les doctrines universitaires de la France et de notre pays.
Une mauvaise prononciation vient surtout de ce qu’on place mal l’accent : chaque province en France a sa manière d’accentuer ; de là vient qu’il y a si peu de Français dont la prononciation soit parfaitement pure.
Là, on célébra Rocroi délivré, les menaces d’un redoutable ennemi tournées à sa honte, la régence affermie, la France en repos, et un règne qui devait être si beau, commencé par un si heureux présage.
Madame, nom que l’on donnait dans la cour de France à la princesse du sang la plus rapprochée du trône.
Ce voyage terminé (et je ferai en sorte de vous en abréger les longueurs), nous reviendrons au logis, c’est-à-dire en France — ou plutôt vous y reviendrez seuls et sans guide, tandem custode remoto.
Racan a été en France, sous le règne de Louis XIII, le père de l’églogue. […] Régnier a été en France, sous le règne de Louis XIII, le restaurateur de la satire. […] Malherbe est le premier poète lyrique qu’ait eu la France : ceux qui l’ont précédé ne méritent pas d’en porter le nom.
Mais moi, dont le génie est mort en ce moment ; Je ne sai que répondre à ce vain compliment ; Et justement confus de mon peu d’abondance, Je me fais un chagrin du bonheur de la France. […] Le signe pour la chose signifiée ; comme le sceptre, pour la royauté ; l’épée, pour la profession militaire ; la robe, pour la magistrature ; comme aussi lorsqu’on désigne les Provinces unies des Pays-Bas, par le Lion belgique ; l’Allemagne, par l’Aigle germanique ; l’Angleterre, par les Léopards ; la France, par les Lys, etc.
extrait de l’Abrégé chronologique de l’histoire de France du président Hénault.
magnificence, illumination, toute la France, habits rebattus et brochés d’or, pierreries, brasiers de feu et de fleurs, embarras de carrosses, cris dans la rue, flambeaux allumés, reculements et gens roués1 ; enfin le tourbillon, la dissipation, les demandes sans réponses, les compliments sans savoir ce que l’on dit, les civilités sans savoir à qui l’on parle, les pieds entortillés dans les queues ; du milieu de tout cela, il sortit quelque question de notre société, à quoi ne m’étant pas assez pressée de répondre, ceux qui les faisaient sont demeurés dans l’ignorance et dans l’indifférence de ce qui est.
Ces témoignages divins et humains, dont parle Cicéron, l’avocat les trouvera d’abord dans ce qu’on nomme les pièces du procès, puis dans les livres où sont traitées ex professo les questions de droit qui se rattachent à sa cause, et dans les commentaires que ces ouvrages ont groupés autour d’eux ; l’historien, dans les chroniques, les mémoires, les pamphlets, les journaux, les œuvres philosophiques et littéraires du pays et du siècle qu’il a choisis ; l’orateur politique, dans les fastes parlementaires, dans les records, dans les annales de la tribune en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, à Rome même et en Grèce ; le prédicateur, dans l’Ecriture sainte, les Pères, les écrivains ecelésiastiques ; le philosophe, le romancier, le poëte, les trouveront partout.
Le faux goût de l’Italie régnait alors en France.
Il y avait quelque courage à parler ainsi, sous l’ancien régime, devant la cour de France.
Bossuet lui-même, en voulant atteindre l’intérêt de la construction historique, ne parvient pas toujours à en éviter les embarras et l’obscurité, témoin cette phrase de l’Oraison funèbre de Condé : « Ainsi, dans les plaînes de Lens, nom agréable à la France, l’archiduc, contre son dessein, tiré d’un poste invincible par l’appât d’un succès trompeur, par un soudain mouvement du prince, qui lui oppose des troupes fraîches à la place des troupes fatiguées, est contraint à prendre la fuite. » On voit immédiatement que le rapprochement des deux par, dont l’un se rapporte au premier membre de la période, et l’autre au second, rend la construction pénible.
Dans la Henriade, lorsque Henri IV raconte à Élisabeth les troubles de la France, après lui avoir parlé de la sécurité fatale dans laquelle vivaient les protestants, et lui avoir exprimé la douleur qu’il ressentit a la mort de sa mère Jeanne d’Albret, il passe de là au récit de la mort de Coligny ; il amène ce sanglant épisode par deux vers, qui préparent le lecteur à cette scène dramatique : Ma mère enfin mourut, pardonnez à des pleurs Qu’un souvenir si tendre arrache à mes douleurs.
En France, le barreau a été à peu près barbare jusque vers les dernières années du règne de Louis XIII. […] Villemain Sur les avantages et les inconvénients de la critique (couronné en 1814) ; les Tableaux littéraires de la France au xviiie siècle, de MM.
Il y avait quelque courage à parler ainsi, sous l’ancien régime, devant la cour de France.
substituer, pour le commun bonheur, Les lois de la morale aux lois d’un faux honneur, La raison éclairée au sombre fanatisme, Le devoir au calcul, l’amour à l’égoïsme, Développer l’essor des instincts généreux, Ne pas souffrir qu’en France il soit un malheureux, Fonder l’égalité, ce beau rêve du juste, En faisant respecter ce qui doit être auguste, Ce n’est pas là, Danton, l’effet d’un coup de main : C’est un travail immense et le chef-d’œuvre humain, Et la probité seule, alliée au génie, Peut des mœurs et des lois créer cette harmonie1.
Si ces deux écrivains ont infiniment d’esprit, de verve et d’originalité de style, ce sont bien, d’autre part, les plus étranges fabricateurs de figures triviales que la France ait produits.
Enjoué comme un Italien, spirituel comme un Français (Cicéron est peut-être le seul Romain qui ait eu ce qu’on appelle en France de l’esprit), il écrase ses adversaires de railleries accablantes comme des raisons. — Voici maintenant l’armée d’élite de Catilina, ses enfants de prédilection, ceux qu’il a bercés dans ses bras et nourris dans son sein.
Voltaire se plaît à répéter souvent qu’avant lui la langue et la littérature anglaises étaient ignorées en France ; il se vante surtout de nous avoir fait connaître Locke et Newton, les deux plus beaux génies de l’Angleterre ; et c’est un noble titre à ajouter aux titres déjà si nombreux de sa gloire. […] La langue anglaise, depuis dix ou douze années, est plus cultivée en France qu’elle ne l’avait été dans aucun temps : nous avons voulu connaître des ouvrages justement célèbres, dont quelques traductions ne nous offraient que des copies médiocres ou infidèles, et nous avons étudié la langue de Pope, de Dryden, d’Addison avec d’autant plus de plaisir et d’intérêt, qu’elle nous présentait un génie nouveau, des images neuves, enfin un mode de composition tout différent de celui que les Grecs et les Romains ont livré à notre admiration, et sur lequel nous avions élevé, comme les Italiens et les Espagnols, l’édifice entier de notre littérature. […] À peine furent-elles imprimées, qu’elles se répandirent en France, en Allemagne, partout où il se trouva des hommes de lettres assez familiers avec la langue anglaise pour admirer la distribution de l’ouvrage, et les excellents principes qu’il renferme. […] Certainement, parmi tous les traités de rhétorique et de belles-lettres que nous possédons, aucun n’est plus complet, dans aucun les principes ne sont examinés avec plus de profondeur et de jugement, dans aucun les règles ne sont appliquées à la pratique avec plus de sagacité. » Cet ouvrage ne pouvait pas manquer d’avoir en France le même succès.
Le même orateur nous fournit un autre bien bel exemple de ce lieu commun, dans cet endroit de son oraison funèbre de Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière 12 , dauphine de France. […] Venez, Peuples, venez maintenant ; mais venez plutôt, Princes et Seigneurs, et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, et vous, plus que tous les autres, Princes et Princesses, nobles rejetons de tant de Rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscurcies, et couvertes de votre douleur comme d’un nuage ; venez voir le peu qui nous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire.