Les ruines, dont la chute de l’empire romain couvrit l’Europe entière, achevèrent d’étouffer le peu qui restait encore, dans un petit nombre d’âmes privilégiées, d’amour de la gloire et de la liberté.
Aristote, à lui seul, nous offre beaucoup de belles observations sur ce sujet par exemple, dans sa Morale à Nicomaque, VIII, 9, une admirable analyse de l’amour maternel.
J’y entrai trop jeune et y restai trop peu, pour profiter, comme je l’eusse désiré, des vertus et des lumières que réunissait ce corps généralement estimé ; mais j’y puisai, du moins, l’amour du travail, le goût des bonnes études, et le désir sincère de les propager.
Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle, de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
Laurentie, un certain mouvement d’enthousiasme qui pousse l’homme vers le ciel ; elle exprime admirablement l’amour et la reconnaissance, elle célèbre les merveilles ; et Dieu dut toujours se montrer à elle comme le principal objet vers lequel pouvaient le mieux s’élever ses aspirations.
L’amour et la haine, la générosité, la fureur, la fermeté, le désespoir, peuvent s’y trouver tour à tour. Cependant, il semble qu’on ait consacré l’héroïde uniquement à l’amour. […] Amour, tu perdis Troie !
Les témoignages de cet amour venaient de tous côtés au monarque ; il se souleva soudain par un effort dans ce lit de douleur ou il languissait encore : Qu’ai-je donc fait, s’écria-t-il, pour être ainsi aimé ?
Qui me dira, quand j’entre dans une salle de spectacle, au cinquième acte d’un drame, et que je vois l’héroïne en proie à une sorte de frénésie convulsive, quand j’entends ses cris et ses sanglots, quand elle se tord les mains et souvent se roule à terre, qui me dira si c’est l’amour, la colère ou la douleur qui la pousse à cet excès ?
Une sage critique nous a éclairés sur les beautés et les défauts de la littérature ; nous avons pris dans son système de législation quelques dispositions dictées par une philanthropie éclairée et par l’amour d’une liberté qui n’est pas la licence ; nous lui avons laissé ses modes ; et la société, à Londres, gagnerait sans doute beaucoup à prendre nos usages et nos mœurs. […] Cédant plus au vœu de ses amis qu’à son amour pour la gloire, il se décida à en envoyer un seul volume à M. […] Les sentiments nobles et les grands exemples que nous rappellent souvent la poésie, l’éloquence et l’histoire, viennent naturellement nourrir dans notre âme l’amour de nos semblables, le désir de la gloire, le mépris des richesses, et l’admiration de tout ce qui est véritablement généreux et illustre. […] Dans toutes les langues, Dieu est au masculin ; nous mettons le temps au masculin, à cause de sa grande influence sur toute la nature ; la vertu est au féminin, à cause de sa beauté, et aussi parce qu’elle doit être un objet d’amour ; la fortune est encore au féminin. […] Remarquez, par exemple, combien, dans cette énumération de l’apôtre saint Paul, le retour de la conjonction donne de poids à chaque idée, et la distingue bien des autres : « Je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les principautés, ni les puissances, ni le présent, ni l’avenir, ni les hauteurs, ni les profondeurs, ni aucune chose créée ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. » (Rom.
Puis vinrent les malheurs publics et privés, l’anarchie, la violence et les crimes : ces épreuves attendrirent et tempérèrent son exaltation sans décourager son amour de la liberté.
Ainsi, les cinq mots indolent, nonchalant, négligent, paresseux, fainéant, expriment un défaut contraire à l’amour du travail ; et cependant on ne peut dire qu’ils soient synonymes. […] C’est ainsi que les poètes font agir et parler l’Envie, la Renommée, les Prières, la Haine, la Mollesse, la Mort, le Temps, l’Amitié, l’Amour ; c’est ainsi que La Fontaine met en action l’Amour et la Folie.
Inspirés par le culte de la courtoisie, de la vaillance et de l’amour, ces contes sont un divertissement aristocratique destiné aux raffinés de la vie féodale bien plus qu’à des auditeurs populaires. […] A la même famille se rattache le lai proprement dit, sorte de complainte sentimentale, dont le cadre plus étroit se réduit à un simple épisode, par exemple les Amours de Tristan et d’Yseult.
La raison et le bon sens ont, sur les opérations et sur les décisions du goût, une influence si directe, qu’un goût complètement pur peut et doit être regardé comme une faculté résultante de l’amour naturel de l’homme pour tout ce qui est beau, et de son entendement perfectionné.
Albea, où j’ai commencé de respirer le jour, Albe, mon cher pays et mon premier amour, Lorsqu’entre nous et toi je vois la guerre ouverte, Je crains notre victoire autant que notre perte. […] « S’il y a une occasion au monde, où l’âme pleine d’elle-même, soit en danger d’oublier son Dieu (premier membre), c’est dans ces postes éclatants, où un homme, par la sagesse de sa conduite, par la grandeur de son courage, par le nombre de ses soldats, devient comme le Dieu des autres hommes (second membre) et rempli de gloire, en lui-même, remplit tout le reste du monde d’admiration, d’amour ou de frayeur » (troisième membre). […] Sais-tu bien qu’à l’instant que son flanc mit au jour Ce triste et dernier fruit d’un malheureux amour, Je la vis massacrer par la main forcenée, Par la main des brigands à qui tu t’es donnée ?
La nef qui déjoint nos amours N’a eu de moi que la moitié, L’autre part te reste : elle est tienne ; Je la fie à ton amitié Pour que de l’autre il te souvienne. […] Au nom de cet amour ne m’abandonnez pas. […] Au nom de cet amour daignez suivre mes pas.
Ville heureuse, qui le vîtes autrefois régner, au milieu de vos murs s’élèvent encore et subsisteront toujours des édifices sacrés, les fruits immortels de sa charité et de son amour pour son peuple.
C’était même le chant consacré aux grands événements, aux nobles infortunes, aux tristes amours ; plus tard, nos vieux auteurs s’avisèrent de croiser des vers très petits avec d’autres plus grands, comme dans l’exemple suivant ; et ils donnèrent à cette combinaison le nom de lai.
Si l’on a pu reprocher à son Histoire de la Révolution (1823-1827) trop d’indulgence pour les partis qui triomphent, il faut admirer dans les récits consacrés au Consulat et à l’Empire (1845-1862), l’amour du vrai, la clairvoyance d’une raison supérieure, et la modération d’un bon sens impartial.
Tu ne saurais cacher sa peine à sa victoire ; Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa gloire, Tout s’oppose à l’effort de ton injuste amour, Qui veut d’un si beau sang souiller un si beau jour. […] Mânes de Drusus, mon père, dont tout rappelle ici la mémoire, n’employez, pour laver cet affront, que ces mêmes soldats, déjà pénétrés de repentir, et enflammés de l’amour de la gloire.
Les premiers mots qu’il prononce sont ceux de père et de mère… mots charmants, qui expriment, qui inspirent le plus pur amour ; ces premiers accents payent le sein maternel de toutes ses douleurs, et font naître dans le cœur d’un père les plus vives et les plus joyeuses espérances. […] S’il y a dans les mauvais livres un mot pourri de vieillesse, ou monstrueux par sa nouveauté, une métaphore plus effrontée que les autres, une expression insolente et téméraire, ils recueillent ces ordures avec soin, et s’en parent avec curiosité Voilà une étrange maladie, et de vilaines amours. » Tel était le respect avec lequel Balzac voulait que l’on écrivît la langue française.
. — Si ton âme est noble, ta fortune est l’honneur ; ta fortune est l’estime de ta patrie, l’amour de tes concitoyens, le bien que tu peux faire.
garde pour toi seul ton scrupule frivole : Sois captif dans le cercle obscur et limité Qui fut tracé des mains de l’uniformité ; Aux lois de ton compas asservis Melpomène, Et la douleur de Phèdre et l’amour de Chimène, Ravale à ton niveau l’essor audacieux De l’oiseau du tonnerre égaré dans les cieux ; Meurs d’ennui, j’y consens : sois barbare à ton aise ; Mais ne m’accable pas sous un joug qui me pèse ; N’exige pas du moins, insensible lecteur, Que jamais je me plie à ton goût destructeur.
Peu importe, lorsqu’ils sont moraux, qu’ils excitent en nous l’amour ou la haine, l’horreur ou l’admiration, le mépris ou l’estime.
Puisqu’à vos yeux vous voulez que je trace D’une noble oiseau la touchante disgrâce2, Soyez ma muse, échaffez mes accents,Et prêtez-moi ces sons intéressants, Ces tendres sons que forma votre lyre Lorsque Sultane3, au printemps de ses jours, Fut enlevée à vos tristes amours Et descendit au ténébreux empire.
Amour du lieu natal. […] Amour filial, tendresse conjugale. […] Ce n’est ni par ambition, ni par amour d’une vaine gloire que nous avons pris les armes. […] Sans doute, la tendresse paternelle me parle pour toi ; je suis touché de cet élan d’un jeune courage, qu’un vain amour de gloire a seul égaré. […] Ces deux parties, la première surtout relative à la puissance de l’amour filial, sont susceptibles de grands développements.
Pour ceux du sexe féminin, la valeur corporelle c’est la beauté et la grande taille ; la valeur morale, la tempérance et l’amour du travail, mais sans servilité. […] De là le proverbe : « Il dépouillerait un mort342 » ; car c’est là un effet de l’amour sordide du gain, de l’avarice. […] Il en est ainsi des désirs passionnés, de l’amour, par exemple, et dans les souffrances physiques, dans les dangers. […] En fait de désirs corporels, ils sont surtout portés à écouter celui qui se rattache aux plaisirs de l’amour et ne peuvent le maîtriser. […] Du reste, il y a un trait de caractère excellent qui accompagne le bonheur, c’est l’amour des dieux et la confiance en leur pouvoir que nous inspire la jouissance des biens qui nous viennent de la fortune.
« Certes, s’il y a une occasion au monde où l’âme pleine d’elle-même soit en danger d’oublier son Dieu, c’est dans ces postes éclatants où un homme, par la sagesse de sa conduite, par la grandeur de son courage, par la force de son bras, et par le nombre de ses soldats, devient comme le dieu des autres hommes, et rempli de gloire en lui-même, remplit tout le reste du monde d’amour, d’admiration ou de frayeur.
Nous avons tâché de vous prouver, dans le cours de cet ouvrage, que les progrès du goût et de l’éloquence étaient nécessairement attachés à ceux de la morale, et que la ruine de l’une entraînait la décadence inévitable de l’autre : nous vous avons montré que les plus beaux morceaux, que l’on pût offrir à votre admiration, étaient ceux où respire le sentiment de la vertu, la haine du vice ou l’amour éclairé de la patrie ; que tout ce qui ne porte pas ces grands caractères du vrai beau, ne peut qu’être froid, languissant, inanimé ; et qu’enfin, en tout genre comme en tout sens, dans la conduite, comme dans les ouvrages, L’esprit se sent toujours des bassesses du cœur.
Cette haute fortune de Mme de Maintenon eut son principe dans sa vertu, ce moyen de parvenir trop peu mis en usage ; car, comme elle l’a dit elle-même : « Rien n’est plus habile qu’une conduite irréprochable. » — J’oserai donc réclamer contre le jugement sévère d’un célèbre écrivain de nos jours qui, en peignant « les femmes illustres du dix-septième siècle », a représenté celle-ci comme « ne consultant ni le devoir ni son cœur, mais l’opinion ; ne poursuivant qu’un seul et bien misérable objet, la considération, sans vertu et sans amour… »
Cupidité est synonyme ici d’ambition, et ne s’applique pas seulement à l’amour de l’argent 3.
Le vase, qui d’abord d’une pure liqueur A rempli son argile encor vierge et nouvelle, A son premier parfum il restera fidèle4 ; Car l’homme dont l’étude eut d’abord les amours, De son premier penchant se ressouvient toujours.
Ce sont les sentiments ardents de l’honneur, de la vertu, de la magnanimité, de l’amour de la patrie, qui peuvent seuls animer le feu du génie, et faire naître ces idées élevées dignes de l’admiration des hommes. […] Cicéron est le meilleur modèle du style harmonieux ; mais son amour pour la mélodie est trop visible. […] C’est ainsi que nous disons un jugement profond, une idée claire, une conduite réglée, enflammé de colère, brûlant d’amour, etc. […] Cependant toute passion violente fait naître cette figure, l’amour, la colère, l’indignation, même celles qui nous paraissent être moins impétueuses, telles que le chagrin, le remords, la mélancolie. […] Qu’aucun terme remarquable par son éclat et sa beauté ne se présente deux fois dans le même discours ; cette répétition dénoterait un amour de briller et un esprit peu inventif.
Censurer les ridicules et les vices, montrer le triste effet des passions désordonnées, s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur : tel est le principal devoir du romancier.
Cestui-ci vint baiser à la jouë d’Aubigné, puis se tourna vers Beroalde disant : « Il faut que je meure ou que je vous sauve tous, pour l’amour de cet enfant ; tenez-vous prets pour sortir quand je vous le dirai : cependant donnez moy cinquante ou soixante escus pour corrompre deux hommes sans lesquels je ne puis rien. » On ne marchanda point3 à trouver soixante escus cachez dans des souliers.
Ce n’était plus amour ni constance, c’était une aliénation4 de sens, une maladie surnaturelle, une sainte, une divine fureur.
Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ?
On regarde communément l’amour et la haine comme la base de toutes les passions, parce qu’ils comprennent les deux rapports de notre âme avec le bien et le mal. […] L’orateur va maintenant la poursuivre : il prouvera la première partie en montrant que la loi chrétienne est une loi sainte et parfaite, et ensuite que c’est une loi modérée ; il prouvera la seconde en montrant que c’est d’abord une loi de grâce, et en second lieu une loi de charité et d’amour. […] Nous devrions être assez convaincus de notre néant ; mais s’il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l’amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal.
que j’ai craint de voir à cette mer, un jour, Typhis donner ton nom et plaindre mon amour !
Et dans ces vers du même auteur : Ou mon amour me trompe, ou Zaïre, aujourd’hui, Pour l’élever à soi, descendrait jusqu’à lui. […] Il est assez important d’observer cette règle, parce que le défaut de répétition du verbe rend souvent le sens d’une phrase, louche et obscur ; comme on le voit dans ce vers de la tragédie du Cid : L’amour n’est qu’un plaisir, et l’honneur un devoir. Le sens, en effet, que présente cette phrase ainsi construite, est celui-ci : l’amour n’est qu’un plaisir, et l’honneur n’est qu’un devoir. Or ce n’est certainement pas celui du poète, qui voulait dire : L’amour n’est qu’un plaisir ; l’honneur est un devoir.
De sorte qu’il y a tout ensemble dans ce procédé, et de l’orgueil qui nous cause ce dépit, et du défaut de charité qui nous porte à nous en venger par une contradiction indiscrète, et de l’hypocrisie qui nous fait couvrir tous ces sentiments corrompus du prétexte de l’amour de la vérité et du désir charitable de désabuser les autres, au lieu que nous ne recherchons en effet1 qu’à nous satisfaire nous-mêmes.
Sa traduction des Amours de Théagène et Chariclée lui valut bientôt l’abbaye de Bellozane, bénéfice dont le gratifia la faveur de François Ier.
On caressa la période, on professa l’amour des circonlocutions, le dédain du mot propre, la personnification continuelle des substantifs abstraits, l’emploi de certaines formes conventionnelles qui revinrent sans cesse et ajoutèrent la monotonie à l’affectation.
Il les entend, près de son jeune guide, L’un sur l’autre pressés, tendre une oreille avide ; Et Nymphes et Sylvains sortaient pour l’admirer, Et l’écoutaient en foule, et n’osaient respirer ; Car, en de longs détours de chansons vagabondes, Il enchaînait de tout les semences fécondes, Les principes du feu, les eaux, la terre et l’air, Les fleuves descendus du sein de Jupiter, Les oracles, les arts, les cités fraternelles, Et depuis le chaos les amours immortelles5.
L’hirondelle Quand la vive hirondelle est enfin réveillée, Elle sort de l’étang, encor toute mouillée, Et, se montrant au jour avec un cri joyeux, Au charme d’un beau ciel, craintive, ouvre les yeux ; Puis, sur le pâle saule, avec lenteur voltige3, Interroge avec soin le bouton et la tige, Et, sûre du printemps, alors, et de l’amour, Par des cris triomphants célèbre leur retour.
Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et de plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
Mais l’Évangile a fait une loi de l’amour du prochain et du soin de son salut : c’est par là qu’il a conquis l’univers.
L’histoire-de Rome, même celle de ses conquêtes, enseigne à la jeunesse la fermeté, la justice, la modération, l’amour de la patrie.
Ex : Le crime, qui est commis pour l’amour de la patrie, est excusable. […] Les mots qui est commis pour l’amour de la patrie, rendent la proposition admissible en certains cas. […] 8° Il ne faut rien faire pour l’amour des mots qui n’ont été inventés que pour les choses. […] il répond : Qu’il mourût, et ce simple mot est le sublime de l’honneur et de l’amour de la patrie. […] répond-elle éplorée, Dieu n’aurait pas commandé ce sacrifice à une mère ; sublime de l’amour maternel.
C’est, de toutes les puissances, elles dont on abuse le moins : c’est la plus sacrée de toutes les magistratures ; c’est la seule qui ne dépend pas les conventions, et qui les a mêmes précédées1 On remarque que, dans les pays où l’on met dans les mains paternelles plus de récompenses et de punitions, les familles sont mieux réglées ; les pères sont l’image du Créateur de l’univers2, qui, bien qu’il puisse conduire les hommes par son amour, ne laisse pas de se les attacher encore par les motifs de l’espérance et de la crainte.
Si l’on a pu reprocher à son Histoire de la Révolution (1823-1827) trop d’indulgence pour les partis qui triomphent, et des jugements sous lesquels se révèlent des tendances fatalistes, il faut admirer dans les récits consacrés au Consulat et à l’Empire (1845-1862) l’amour du vrai, la clairvoyance d’une raison supérieure, la liberté d’un esprit impartial, et une modération aussi équitable, aussi désintéressée que les arrêts de la postérité.
Signalons pourtant un exemple, celui de l’élision, qui, pour éviter un hiatus, faisait dire m’amour et m’amie ? N’y avait-il pas là je ne sais quoi de caressant ou de calin que ne rendra jamais le rétablissement du pronom possessif dans :mon amour et mon amie ?
Voilà pourquoi l’amour si vif, si brûlant dans Racine, est si froid et si languissant dans Campistron, son imitateur.
Aussi Voltaire, en transportant ce trait dans sa Henriade, s est-il bien gardé de l’affaiblir en voulant l’étendre : Dans sa course d’abord il (l’Amour) découvre avec joie Le faible Simoïs, et les champs où fut Troie.
Qui ne voit percer, dans tous ces morceaux, l’âme d’un vrai patriote, c’est-à-dire, d’un homme fortement pénétré de l’amour et du désir du bien ; qui ne voit, ne cherche et ne veut que le bonheur de ses concitoyens ?
Il va même souvent jusques à oublier ses intérêts les plus chers, le repos et la sûreté, par l’amour qu’il a pour le changement, et par le goût de la nouveauté ou des choses extraordinaires.
Vous n’avez point suivi Homère quand vous avez traité les amours de Didon.
On allait au temple pour demander les faveurs des dieux : ce n’était1 pas les richesses et une onéreuse abondance ; de pareils souhaits étaient indignes des heureux Troglodites ; ils ne savaient les désirer que pour leurs compatriotes ; ils n’étaient au pied des autels que pour demander la santé de leurs pères, l’union de leurs frères, l’amour et l’obéissance de leurs enfants.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n’en voyait point d’occupés A chercher le soutien d’une mourante vie ; Nul mets n’excitait leur envie2 ; Ni loups ni renards n’épiaient La douce et l’innocente proie ; Les tourterelles se fuyaient : Plus d’amour, partant plus de joie3.
Notre bourse est à fond, et par un sort nouveau, Notre amour recommence à revenir sur l’eau.
Français2 tant qu’il vous plaira, l’amour de la patrie n’inspire point de ces démarches périlleuses, et surtout en faveur d’un inconnu.
Par son concours, les Orphée, les Linus réunirent autrefois les premières sociétés humaines, et les civilisèrent par la puissance de l’harmonie ; aussi les hommes reconnaissants ont-ils toujours cultivé avec amour un art aussi aimable. […] Je devais, avant toute chose, vous recommander de songer toujours à votre salut, et de ne point perdre l’amour que je vous ai vu pour la religion.
O mon pays, sois mes amours Toujours. […] David, pour le Seigneur plein d’un amour fidèle, Me parait des grands rois le plus parfait modèle.
Voulez-vous du public mériter les amours ?
Une description se passionne naturellement, quand le narrateur, dominé lui-même par la passion, ne voit, dans les diverses images qui s’offrent à lui, qu’un seul être, l’objet de son amour ou de sa haine, auquel il ramène tous les détails, et dont il communique ainsi la vie à tout le reste.
Horace a prouvé, par le meurtre de sa sœur, que l’amour de la patrie triomphe des sentiments de la nature, mais périra-t-il lui-même ?
Villemain : « Il ne faut pas croire que le style soit une chose à part, qu’on puisse en quelque sorte enlever et remettre, et qui ne tienne pas à toute la pensée. » D’où je conclus qu’il ne faut rien faire pour l’amour des mots, puisque les mots ne sont faits que pour les choses ; que la meilleure méthode pour avoir un style, c’est de songer beaucoup plus à ce qu’on dira qu’à la façon dont on le dira ; la pensée, comme parlait Zénon, teindra l’expression, verba sensu tincta esse oportet.
Ô mon pays, sois mes amours, 1 2 Toujours Chateaubriand.
D’abord il frappe l’écho des brillants éclats du plaisir : le désordre est dans ses chants : il saute du grave à l’aigu, du doux au fort : il fait des pauses ; il est lent, il est vif : c’est un cœur que la joie enivre, un cœur qui palpite sous le poids de l’amour.
Toute la vie de Fénelon s’explique par le Télémaque, ses succès, ses disgrâces, son charme entraînant, et l’antipathie profonde qu’il inspirait à Louis XIV, sa passion pour madame Guyon, ses disputes sur le quiétisme et sur le pur amour, sa condamnation, sa mort enfin, sans qu’il ait put réaliser un seul de ses rêves moraux, politiques et religieux. »
Le but moral de ce genre est d’inspirer à l’homme l’amour de la paix et des douces joies que procure la vie des champs, afin de le détourner des agitations et de la corruption des villes.