L’écrivain lui donne une vie, une existence réelle ; il le peint avec des couleurs si vraies, avec des traits si naturels et si intéressants ; il le place sous un jour si frappant, qu’un peintre pourrait facilement le transporter sur la toile. […] La démonstration a pour objet de décrire un événement, un fait particulier, comme un incendie, un combat, une tempête, etc., et de l’exposer d’une manière si vraie et si énergique, qu’on s’imagine voir réellement ce qui est dépeint. […] Cet exercice, agréable à l’esprit, présente cependant plus de difficultés que le caractère et le portrait, et il ne fait plaisir que lorsqu’il est juste et vrai. […] Le vrai même, pour être cru, a besoin de vraisemblance. […] Mme de Sévigné nous apprend qu’elle ne mandait jamais rien que de vrai, et qu’elle choisissait bien plus ce qu’elle adressait à ses correspondants, que ce qu’elle leur eût dit s’ils eussent été présents.
Tu murmures, vieillard, vois ces jeunes2 mourir ; Vois-les marcher, vois-les courir A des morts, il est vrai, glorieuses et belles, Mais sûres cependant, et quelquefois cruelles. […] Sur lui-même 1 Je m’avoue, il est vrai, s’il faut parler ainsi, Papillon du Parnasse, et semblable aux abeilles A qui le bon Platon compare nos merveilles. […] Saint-Marc Girardin : « Quels vers charmants, parce qu’ils sont vrais ! […] Tant il est vrai que l’homme ne sent que ce qu’il s’approprie et ce qu’il touche. […] Saint-Marc Girardin : « Ne voilà-t-il pas, dans ces derniers vers, la définition ou plutôt l’expression même de la vraie conversation ?
Quelle différence entre ces deux tableaux, et comme le choix et l’arrangement des mots sont également vrais, également heureux dans l’un et dans l’autre ! […] Mais s’il est vrai que la république puisse soutenir le particulier dans sa chute, tandis que le particulier ne peut arrêter la ruine d’une république qui s’écroule, ne faut-il pas que tous se réunissent pour venir au secours de la mère commune, et déploient une fermeté d’âme… dont vous êtes bien éloignés aujourd’hui ! […] Remarquez qu’Alcibiade, très jeune encore alors, en avait fait assez cependant pour qu’un tel langage ne fût point, dans sa bouche, une jactance puérile, mais un exposé simple et vrai, et commandé d’ailleurs par la nécessité de répondre à des inculpations vagues, que les faits réfutent toujours mieux que les meilleurs raisonnements, parce qu’il n’y a rien à répondre à des faits, au lieu que le raisonnement du monde le plus solide peut avoir un côté faible, dont l’adversaire ne manque jamais de s’emparer.
Il est vrai qu’à cette heure du repos des campagnes, l’air ne retentit plus de chants bucoliques, les bergers n’y sont plus ; mais on voit encore les grandes victimes du Clytumne, des bœufs blancs ou des troupeaux de cavales demi-sauvages, qui descendent au bord du Tibre et viennent s’abreuver dans ses eaux. […] Nous pouvons ainsi prendre no re mesure ; savoir au vrai pourquoi l’on est triste, c’est être bien près de savoir ce qu’on vaut » Comparez aussi la pièce de M. […] Vrai nom du Mississipi ou Meschassipi, Vieux Père des Eaux.
Car il s’agit ou de prouver que ce que l’on a dit est vrai, et c’est confirmer l’auditeur dans l’opinion que nous lui avons déjà donnée de la cause ; ou il est question de démontrer la fausseté des faits avancés par la partie adverse, et c’est ce qu’on appelle la réfutation. […] Alors il deviendra pathétique, parce qu’il sera vrai ; ses moyens seront victorieux, parce qu’ils seront naturels, et que l’on n’attaque jamais en vain le cœur des autres, quand on est fortement pénétré soi-même du sentiment que l’on exprime.
Quelques bouquets de fleurs te rendaient-ils si vaine, Pour venir nous verser de vrais pleurs sur la scène, Lorsque tant d’histrions et d’artistes fameux, Couronnés mille fois, n’en ont pas dans les yeux ? […] ce fut trop vrai.
La vraie et la fausse éloquence Il y a une faiseuse de bouquets et une tourneuse de périodes, je ne l’ose nommer éloquence, qui est toute peinte et toute dorée1 ; qui semble toujours sortir d’une boîte2 ; qui n’a soin que de s’ajuster, et ne songe qu’à faire la belle : qui, par conséquent, est plus propre pour les fêtes que pour les combats, et plaît davantage qu’elle ne sert, quoique néanmoins il y ait des fêtes dont elle déshonorerait la solennité, et des personnes à qui elle ne donnerait point de plaisir. […] Disons donc que la vraie éloquence est bien différente de cette causeuse des places publiques, et son style bien éloigné du jargon ambitieux des sophistes grecs.