« Il n’y a de bon dans l’homme que ses jeunes sentiments, et ses vieilles pensées.
Silvestre de Sacy Né en 1804 [Notice] Né à Paris, le 17 octobre 1804, fils d’un orientaliste célèbre, membre de l’Académie française, auteur de deux volumes très-appréciés par un public choisi1, M. de Sacy est un lettré de la vieille roche.
Je ne puis croire, pour moi, que vous deviez plutôt fier1 votre personne à l’inconstance des flots et à la merci de l’étranger qu’à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts de lui servir de rempart et de bouclier ; et je suis trop serviteur de Votre Majesté pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien2. » Par de semblables paroles le maréchal ferma la bouche à ceux qui avaient ouvert cet avis ; et le roi, dont le courage suivait toujours les plus hardies résolutions et se déterminait facilement dans les plus pressantes rencontres, se résolut d’attendre l’ennemi dans un poste avantageux3.
Honnête homme de la vieille roche, chrétien fervent, ambitieux de grandes choses et réduit à vivre parmi les petites, il eut, pendant tout le règne de Louis XIV, l’attitude d’un politique mécontent, méconnu et entêté de chimères.
Talent souple et fertile qui suffit à tout avec de l’esprit, il mêla au sel gaulois du vieux temps le don de l’à-propos, et l’art d’exciter les passions en les amusant ; son style abonde en mots piquants : sa prose acérée se retient comme des vers.
Veteris Bacchi du vieux Bacchus, pour dire du vin vieux. […] 2º De circonstances triviales et familières qui avilissent l’objet comparé, comme ce vieux poète français qui dit que le doux Zéphyr Refrise mollement la perruque des prés.
Marot, dans son vieux style, est aussi un modèle de ce genre. […] Nos vieux auteurs français sont empreints d’une naïve simplicité qui paraît avoir été le caractère propre de l’esprit gaulois. […] Il évoque à sa mort sa vieille armée en deuil, Se plaint à ses guerriers d’expirer solitaire, Et prenant pour linceul son manteau militaire, Du lit de camp passe au cercueil !