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95. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Les roulements des chars, les coursiers qui hennissent, Les ordres répétés qui dans l’air retentissent, Ou le bruit des drapeaux soulevés par les vents, Qui, dans les camps rivaux flottant à plis mouvants, Tantôt, semblent enflés d’un souffle de victoire, Vouloir voler d’eux-mêmes au-devant de la gloire, Et tantôt, retombant le long des pavillons, De leurs funèbres plis couvrir leurs bataillons. […] Le salpêtre, au milieu des torrents de fumée, Brille et court en grondant sur la ligne enflammée, Et d’un nuage épais enveloppant leur sort, Cache encore à nos yeux la victoire ou la mort. […] Le chariot, chargé d’horribles dépouilles, était trainé par trois taureaux dont les genoux dégouttaient de sang, et dont les cornes portaient des lambeaux affreux, « Mérovée, rassasié de meurtre, contemplait, immobile, du haut de son char de victoire, les cadavres dont il avait jonché la plaine.

96. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Triomphe, signifiant victoire, ou l’honneur qu’on rend à un vainqueur, est masculin : = la pompe d’un triomphe ; un triomphe éclatant. […] Les hypothétiques, qui lient par supposition, ou en marquant une condition, et qui sont, si, soit, pourvu que, quand, sauf, etc. : = Nous remporterons la victoire, si nous sommes bien commandés, ou, pourvu que nous soyons bien commandés : = L’homme sage est toujours le même, soit dans la prospérité, soit dans l’adversité. […] Les transitives, qui lient en passant d’une chose à une autre, et qui sont, or, au reste, pour, quant, etc. : = Tous les arts sont estimables : or la peinture est un art : = La nouvelle de la victoire est sûre : quant au nombre (ou) pour le nombre des morts, on ne le sait pas positivement.

97. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

L’orateur, pour les entraîner, n’a qu’à leur prouver que la victoire est certaine. […] Car ce Parthénon, ce temple d’Eleusis, cette Longue Muraille, cet Odéon, ce Pœcile, et tant d’autres œuvres, ne sont à leurs yeux que des trophées de leurs luttes contre les Perses, et, pour ainsi dire, les arcs de triomphe de leurs victoires. […] Vaincue, il la consola ; quand les autres se taisaient, il lui parla de patrie, d’indépendance, il lui prouva qu’il y a des défaites aussi triomphantes que les victoires, et que la cause du droit n’est jamais perdue, tant qu’il reste une bouche éloquente qui proteste en son nom ; enfin, quand son patriotisme n’eut plus d’armée à opposer à la Macédoine, il évoqua les morts de Chéronée et convia les générations futures à les imiter.

98. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Son esprit, toujours juste, malgré son étendue, n’alla que par degrés au projet de la domination ; et, quelque éclatantes qu’aient été depuis ses victoires, elles ne doivent passer pour de grandes actions que parce qu’elles furent toujours la suite et l’effet de grands desseins. […] Il avait combattu contre le grand Condé et - contre Luxembourg, laissant la victoire indécise entre Condé et lui à Senef, et réparant en peu de temps ses défaites à Fleurus, à Steinkerque, à Nerwinde.

99. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Chaque jour, chaque instant, pour rehausser ma gloire, Met lauriers sur lauriers, victoire sur victoire : Le prince à mes côtés ferait dans les combats L’essai de son courage, à l’ombre de mon bras ; Il apprendrait à vaincre en me regardant faire, Et, pour répondre en hâte à son grand caractère, Il verrait… D.

100. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Les « pertes457 triomphantes à l’envi des victoires » C’est la qualité d’un portefaix, non de la vertu458, d’avoir les bras et les jambes plus raides ; c’est une qualité morte et corporelle que la disposition459 ; c’est un coup de la fortune de faire broncher notre ennemi et de lui éblouir les yeux par la lumière du soleil ; c’est un tour d’art et de science, qui peut tomber en une personne lâche et de néant, d’être suffisant à l’escrime. […] Aussi y a-il des pertes triomphantes à l’envi des victoires. Ni ces quatre victoires sœurs, les plus belles que le soleil ait onques460 vues de ses yeux, de Salamine, de Platée, de Mycale, de Sicile, n’osèrent onques opposer toute leur gloire ensemble à la gloire de la déconfiture du roi Léonidas et des siens au pas des Thermopyles461… Est-il quelque trophée assigné pour les vainqueurs qui ne soit mieux dû à ces vaincus ? […] L’écho en retentit plus aigrement encore dans toute la nation offensée1062, qui abusa sans aucun ménagement de sa victoire ; et le malheureux maréchal, porté dans tous les cœurs français, ne put survivre aux bonnes grâces de son maître, pour qui il avait tout fait, et mourut peu de mois après, ne voyant plus personne, consommé de douleur et d’une affliction que rien ne put adoucir, et à laquelle le roi fut insensible, jusqu’à ne pas faire semblant de s’apercevoir qu’il eût perdu un serviteur si utile et si illustre. […] À chaque défaite, ils s’approchaient de la victoire ; et, perdant au dehors, ils apprenaient à se défendre au dedans.

101. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Quelles victoires ont-ils remportées ? […] Le maréchal annonce la victoire de nos troupes et loue l’intelligence des généraux qui servaient sous ses ordres et le courage de ses soldats : les uns et les autres ont bien mérité de la France. […] La victoire a déjà plus d’une fois trahi nos armes…. […] Il a voulu que son influence ne cessât point avec sa vie, et la victoire remportée, il a composé l’Art poétique. […] La guerre continentale va s’engager ; je me rappelle les victoires de Fontenoy et de Rocoux et je ne doute pas que de nouveaux triomphes n’attendent nos armes.

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