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68. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

La meilleraie 2 Mon frère, la tempête a donc été bien forte ; Le vent impétueux qui souffle, et nous emporte De récif en récif, A donc, quand vous partiez, d’une aile bien profonde Creusé le vaste abîme, et bouleversé l’onde,   Autour de votre esquif, Que1 tour à tour, en hâté, et de peur du naufrage, Pour alléger la nef en butte au sombre orage,   En proie au flot amer, Il a fallu, plaisirs, liberté, fantaisie, Famille, amour, trésors, jusqu’à la poésie,   Tout jeter à la mer ! […] Tout rentre et se repose ; et l’arbre de la route Secoue au vent du soir la poussière du jour !

69. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Là, battant des ailes et poussant des cris par intervalles, au milieu du murmure des vents et des pluies, ils saluent l’habitation de l’homme. […] Ainsi, les oiseaux du nord sont la manne des aquilons, comme les rossignols sont les dons des zéphyrs : de quelque point de l’horizon que le vent souffle, il nous apporte un présent de la Providence. […] Avec quelle espérance on enfonce le soc dans le sillon, après avoir imploré celui qui dirige le soleil et qui garde dans ses trésors les vents du midi et les tièdes ondées ! […] Tel un grand vaisseau, voguant par un vent contrains, rejette de ses deux bords les vagues qui fuient et murmurent le long de ses flancs. […] Voici le vent ; il court sur la cime des arbres ; il les secoue en passant sur ma tête.

70. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

« Et quant au particulier de qui j’ai entrepris la défense, particulier maintenant et des moindres et des plus faibles, la colère de votre majesté, sire, s’emporterait-elle contre une feuille sèche que le vent emporte ?

71. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

Le vent ayant beaucoup fraîchi4 cette nuit, une de nos canonnières qui étaient en rade a chassé, et s’est engagée sous des roches à une lieue de Boulogne ; je l’ai crue perdue corps et biens, mais nous sommes parvenus à tout sauver.

72. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Le chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau : Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau Vous oblige à baisser la tête ; Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. […] Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage ; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. […] Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci ; Les vents me sont moins qu'à vous redoutables : Je plie et ne romps pas. […] Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs : L'arbre tient bon, le roseau plie ; Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine 1, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. […] Ces beaux vers : Il était sur son char ; ses gardes affligés Imitaient son silence, autour de lui rangés peuvent se parodier ainsi : Il était sur son âne, et ses chiens efflanqués Marchaient le nez au vent, autour de lui rangés.

73. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

La Fontaine s’est servi d’une charmante allégorie pour faire connaître les périls de la bonne fortune : Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu’on croit avoir pour soi le vent et les étoiles, Il est bien mal aisé de régler ses désirs ! […] Catilina dit, en parlant de Cicéron : Sur le vaisseau public ce pilote égaré Présente à tous les vents un flanc mal assuré ; Il s’agite au hasard, à l’orage il s’apprête, Sans savoir seulement d’où viendra la tempête. […] C’est ainsi qu’on dit par hyperbole léger comme le vent, lent comme une tortue, blanc comme la neige, etc. […] Il est certain que, par un choix convenable de mots, on peut imiter les sons de la nature, tels que le bruit des vagues, le mugissement des vents, le murmure d’un ruisseau, etc. […] La structure du langage vient même l’aider dans ce travail ; car, dans toutes les langues, on trouve que les noms de plusieurs sons particuliers ont été faits de manière à présenter quelque affinité avec le son qu’ils expriment, comme le sifflement des vents ou des serpents, le craquement du bois qui se rompt, le bourdonnement d’une abeille, le gazouillement des oiseaux, et plusieurs autres mots qui imitent évidemment les sons dont ils sont les signes.

74. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Si quelque vert débris de ma pâle couronne Refleurit aux rameaux et tombe aux vents d’automne, Que ces feuilles tombent sur toi ! […] Veut-il peindre les orages des passions qui grondent dans le cœur du jeune homme, à l’approche de la puberté, « Ulysse, s’écrie-t-il, ô sage Ulysse, prends garde à toi ; les outres que tu fermais avec tant de soin sont ouvertes ; les vents sont déjà déchaînés ; ne quitte plus un moment le gouvernail, ou tout est perdu. » Et dans son cinquième livre, quel charme n’ajoute pas l’allusion au tableau de la visite de Sophie dans l’atelier du menuisier où travaille Emile ?

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