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86. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Regarde, ô homme, le peu que tu es, considère le peu que tu vaux : viens, apprends la liste funèbre des maux dont ta faiblesse est menacée. […] (La Fontaine, Élègie aux nymphes de Vaux.)

87. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Elle se laisse toucher et manier ; elle ne perd rien à être vue de près : plus on la connaît, plus on l’admire ; elle se courbe par bonté vers ses inférieurs, et revient sans effort dans son naturel ; elle s’abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine, mais avec dignité. […] Commence-t-il à chanceler dans le poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut, par l’applaudissement et les éloges, sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris ; je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur1 d’en dire du bien2 Pamphile ou le vaniteux Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité : il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe3 pour se faire valoir ; il dit : Mon ordre, mon cordon bleu 4 ; il l’étale ou il le cache par ostentation : un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand1 Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d’esprit, il choisit son temps si juste qu’il n’est jamais pris sur le fait ; aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s’il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu’un qui n’est ni opulent, ni puissant, ni ami d’un ministre, ni son allié, ni son domestique2 Il est sévère et inexorable à qui n’a point encore fait sa fortune : il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s’il vous trouve en un endroit moins public, ou, s’il est public, en la compagnie d’un grand, il vient à vous, et il vous dit : Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir.

88. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Nous pouvons ainsi prendre no re mesure ; savoir au vrai pourquoi l’on est triste, c’est être bien près de savoir ce qu’on vaut » Comparez aussi la pièce de M. […] Citons encore ces vers qui feront mieux valoir les précédents : Mais de Diane au ciel l’astre vient de paraître ; Qu’il luit paisiblement sur ce séjour champêtre !

89. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

On a dit souvent que les modèles tracés par un homme de génie valent mieux que les méthodes des rhéteurs. […] Il vaut mieux pourtant ne pas citer celles qui manquent de noblesse et de dignité. […] La difficulté consiste à faire valoir chaque preuve de la manière la plus avantageuse. […] Mais si, pour tout faire valoir, l’orateur prodigue trop ces appuis de la voix, le discours devient pénible et affecté. […] Quelle voix d’autrui vaudra pour nous le commentaire intime de notre conscience ?

90. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Il faut avouer qu’une adversité soutenue de si bonne grâce, et avec tant de force, vaut mieux que beaucoup de prospérités et de victoires. […] Je ne veux point d’autre chose pour témoigner qu’elle ne vaut rien. […] Nous sommes dans des inquiétudes qu’il n’y a que vous qui puissiez comprendre ; car je viens de recevoir votre lettre : elle vaut mieux que tout ce que je puis écrire. […] Chacun croit, en le lisant, qu’il dirait en prose tout ce que Racine a dit en vers ; croyez que tout ce qui ne sera pas aussi clair, aussi simple, aussi élégant, ne vaudra rien du tout. […] Il faut bien leur pardonner leurs fables ; elles étaient aimables et touchantes : elles valaient bien de tristes, d’arides vérités ; c’étaient de doux emblèmes pour les âmes sensibles.

91. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

Regardez si je ferai jamais de beaux discours qui me vaillent tant, et s’il n’eût pas été bien mal à propos qu’en cette occasion, sous ombre3 que je suis à l’Académie, je me fusse allé piquer de parler bon français.

92. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Quelque idéal que se fasse une société d’une condition désirable sans les lettres, toute condition ornée et relevée par les lettres vaudra mieux.

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