. — « Regardez, citoyens, dit l’homme au peuple, voilà ma magie, voilà mes sorti-léges. » Je demande s’il y a des discours qui vaillent cette éloquence des faits. […] Pesez une à une toutes les raisons que donne l’orateur, voyez comme il les enchaîne dans un ordre logique, comme il les fortifie en les appuyant de preuves secondaires, comme il les fait valoir par le développement. […] Et puis quelles réflexions vaudraient comme charme et comme utilité celles qu’une lecture attentive vous amènera à faire vous-mêmes !
Il vaudrait mieux se taire que de féliciter à demi. […] Il faut en toute occasion témoigner une grande confiance au correspondant ; de cette manière on le dispose favorablement ; car vaudrait-il effacer par un refus la bonne opinion qu’on a de lui ?
Oui, mieux valait dérouler sous les yeux un tableau qui a son unité, sa suite et ses rapports logiques. […] Quant aux notes, elles ont eu principalement pour objet d’épargner la peine d’autrui, sans faire valoir la nôtre. […] Il leur vaudrait bien mieux, les pauvres animaux, travailler beaucoup et manger de même. […] Son cœur valut son esprit. […] Les années finissent si tôt, et les prospérités humaines valent si peu, qu’elles ne méritent pas nos premiers vœux, ni notre principale attention.
Enfin, quant aux mauvaises doctrines, je pensais déjà connaître assez ce qu’elles valaient, pour n’être plus sujet à être trompé ni par les promesses d’un alchimiste, ni par les prédictions d’un astrologue, ni par les impostures d’un magicien, ni par les artifices ou la vanterie d’aucun de ceux qui font profession de savoir plus qu’ils ne savent. […] Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère2 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Bien souvent l’orateur, en faisant valoir une preuve, peint en même temps les mœurs, et excite les passions. […] Il vaut donc mieux avoir une langue séduisante, qu’un bras de héros, etc. » Cet emportement d’Ajax, ces éclats, ce reproche indirect qu’il fait aux Grecs des services qu’ils en avaient reçus, étaient bien peu propres à lui rendre ses Juges favorables. […] La beauté du style ne sert qu’à les faire valoir davantage ; et l’auditeur, dont l’oreille et l’imagination sont agréablement flattées, n’en est que mieux disposé à suivre et à goûter les raisonnements de l’orateur. […] La réfutation fait partie de la confirmation : elle consiste à détruire les difficultés qui pourraient être proposées contre les raisons que l’orateur a fait valoir. […] Ils ont toujours l’œil au-dehors ; et lorsqu’ils voient quelque potentat profiter de nos malheurs, ils font valoir ses prospérités, et publient qu’on doit mettre tout en œuvre pour éterniser ses succès.
Il s’en faut bien que ce début vaille celui de Tite-Live ; et cet arrangement symétrique est bien loin du défaut sublime de construction qui peint si heureusement le trouble de l’âme, et le désordre des idées dans un pareil moment : « Per ego te, fili, quæcumque jura liberos jungunt parentibus, precor, quæsoque, ne ante oculos patris facere et pati omnia infanda velis » ! […] Tunc illum, quem non acies, neque mœnia et urbes Ferre valent, cùm frons propior, lumenque corusco Igne micat ; tunc illa viri, quæ vertice fundit Fulmina pertuleris ? […] N’eût-il pas bien mieux valu cent fois abandonner mon existence aux douceurs du loisir et aux charrues du repos, que de la vouer tout entière au travail et à la fatigue ?
. — Régnier, le dernier venu, qui, pour ne pas renier son oncle Desportes, se croit un disciple de Ronsard et ne veut pas être un tenant de Malherbe, est lui-même, ce qui vaut mieux, c’est-à-dire un des plus francs esprits de notre vieille langue, plein de sève et de sel. […] Ainsi tenant tousjours ce povre homme soubs bride, Tu te feras valoir, en luy servant de guide ; Et combien que tu soys d’envie espoinçonné150 Tu ne seras pour tel toutesfois soubsonné. […] Et quel plaisir prens tu, race frelle, chetive, De te hâter la mort, qui jamais n’est tardive286, Sinon quand, te donnant mille maux ennuieux, Tu fais le vivre tel, que le mourir vaut mieux ? […] Une paix passagère de cinq ans (1580-1585) laissa au public le temps de lire à loisir sa Sepmaine, suivie (1584) de la Seconde Sepmaine en deux « journées » (Adam et Noé), qui ne vaut pas la première. […] Mais Henri IV et Sully ne lui tinrent pas rigueur : il recouvra ses abbayes, dont l’une, celle de Tiron, près de Chartres, le désignait communément ; et, l’âge venu, et avec l’âge le repos, il traduisit ces Psaumes qui « valaient mieux que ses potages », si l’on en croit la boutade de Malherbe, dont son neveu Régnier le vengea, s’enferma dans sa riche bibliothèque de Bonport, où il vécut et mourut doucement, réconcilié avec les Ménippéens.