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142. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Peignez à grands traits les parcs et les jardins superbes. […] (Trait de Duguesclin.) […] Trait de Pie IX. […] L’un des chasseurs, Leuthold, plus attaché au prince que tous les autres, lance son trait au sanglier ; mais, en ce moment même, le sanglier, percé par le glaive du prince, venait de tomber, et c’est Carloman qui est atteint par le trait de Leuthold. […] Dépeignez la contenance de cet homme et l’expression de ses traits.

143. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVII. » p. 114

Suffisait-il à Corneille d’avoir lu Tite-Live, de s’en représenter vivement plusieurs scènes, d’en saisir les traits principaux et de les combiner heureusement pour faire la tragédie des Horaces ?

144. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Enfin il ne suffit pas que la pensée soit représentée avec les traits qui lui sont propres, avec la simplicité ou la majesté qui lui convient, il faut encore que le discours, l'ouvrage, ne se ressente point d'un travail quelquefois pénible, et que la narration des faits particuliers ou épisodes ne fasse point, par sa trop grande longueur, perdre de vue le sujet principal. Toutefois, nous dirons au littérateur, et particulièrement au poëte, que si la pureté du langage donne ordinairement de la clarté à la phrase, quelquefois elle arrête les élans du génie, les épanchements de l'âme ou émousse les traits de l'esprit. […] Heureuse du présent, les richesses et la beauté de son âme lui promettent encore un doux avenir, tandis que la beauté des traits de la figure passe vite, et que les biens de la fortune s'épuisent. […] Le conte est le récit d'un événement réel ou imaginé ; il a des traits de ressemblance avec la fable : comme le fabuliste, le conteur fait agir et parler des personnages ; comme lui, il se met quelquefois en scène ; et, comme lui, à l'aide de la fiction, il embellit son récit. […] Mais quels que soient le génie et le savoir de celui qui jette à l'aventure des traits de lumière, quelque justes que soient les pensées, quelques beautés qu'offrent les détails, son ouvrage, dont l'esprit ne peut saisir l'ensemble, ne touche que faiblement.

145. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVI » pp. 112-113

(Virgile a imité ce trait dans le i er livre de l’Énéide.)

146. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

La pensée est vive, lorsque l’objet qu’elle représente, se peint d’un seul trait dans l’esprit. […] Voici une petite pièce de vers, qui finit par un trait vraiment naïf. […] C’est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux, Et par des traits divers de figures tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. […] Le mot chaleur a été institué pour signifier une propriété du fou ; le mot rayon, pour signifier un trait de lumière.

147. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

« Un charme d’élocution continuel, dit-il, en parlant de Massillon, une harmonie enchanteresse, un choix de mots qui vont tous au cœur ou qui parlent à l’imagination ; un assemblage de force et de douceur, de dignité et de grâce, de sévérité et d’onction ; une intarissable fécondité de moyens se fortifiant tous les uns par les autres ; une surprenante richesse de développements ; un art de pénétrer dans les plus secrets replis du cœur humain ; de l’effrayer et de le consoler tour à tour ; de tonner dans les consciences et de les rassurer ; de tempérer ce que l’évangile a d’austère par tout ce que la pratique des vertus a de plus attrayant : c’est à ces traits que tous les juges éclairés ont reconnu dans Massillon un homme du très petit nombre de ceux que la nature fit éloquents ». […] Enfin, au milieu de ces tristes efforts, ses yeux se fixent, ses traits changent, son visage se défigure, sa bouche livide s’entrouvre d’elle-même, tout son esprit frémit ; et, par ce dernier effort, son âme infortunée s’arrache comme à regret de ce corps de boue, tombe entre les mains de Dieu, et se trouve seule au pied du tribunal redoutable ».

148. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre III. Éloges de Pompée et de César, par Cicéron. »

Mais se vaincre soi-même, étouffer son ressentiment, modérer sa victoire, relever de sa chute un adversaire distingué par sa naissance, son génie et son courage ; ne pas le relever seulement, mais se plaire à rehausser sa dignité et son rang, c’est un trait d’héroïsme qui vous place au-dessus des plus grands hommes, ou plutôt qui vous assimile aux Dieux mêmes. […] Mais que l’on nous raconte, ou que nous lisions nous-mêmes un trait de clémence, d’humanité, de justice ou de modération ; si ces vertus se sont signalées surtout dans la colère, ennemie de la raison, ou après la victoire, naturellement insolente et superbe, de quel transport nous nous sentons enflammés, et comme nous chérissons, sans même les avoir vus jamais, ceux qui ont donné ces grands exemples à la terre » !

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