Je laisse aux personnes judicieuses à remarquer l’importance de cet abus qui pervertit l’ordre des sciences avec tant d’injustice ; et je crois qu’il y en aura peu qui ne souhaitent que cette liberté 3 s’applique à d’autres objets, puisque les inventions nouvelles sont infailliblement des erreurs dans les matières1 que l’on profane impunément, et qu’elles sont absolument nécessaires pour la perfection de tant d’autres sujets incomparablement plus bas, que toutefois on n’oserait toucher. […] Malgré la vue de toutes nos misères qui nous touchent, qui nous tiennent à la gorge1, nous avons un instinct que nous ne pouvons réprimer, qui nous élève2.
Le savant professeur avait touché la question examinée tout à l’heure et marqué la différence de la méthode suivie dans la rhétorique d’Aristote et de celle que pratiquèrent les philosophes procédant de son école. […] Cela tient à ce que, dans les harangues, on a moins d’intérêt, avant d’en venir au fait, à toucher des points étrangers à la cause et qu’il s’y trouve moins de place pour la malignité que dans une plaidoirie, l’intérêt étant plus général. […] En ce qui touche les conventions, la puissance de la parole est telle, qu’elle peut à son gré en accroître, ou bien en détruire la valeur ; y faire ajouter foi, comme leur ôter toute créance. […] Si la honte est telle que nous l’avons définie, il s’ensuit nécessairement que l’on a honte à propos de celles des choses fâcheuses qui paraissent laides, soit à nous-mêmes, soit à ceux dont l’opinion nous touche. […] De même ceux qui ont des parents, des enfants, une femme, car ce sont des êtres qui les touchent de près et peuvent être frappés de malheurs analogues.
Qui en choque un se les attire tous sur les bras ; et ceux que l’on sait agir même de bonne foi là-dessus, et que chacun connaît pour véritablement touchés, ceux-là, dis-je, sont le plus souvent les dupes des autres ; ils donnent bonnement dans le panneau des grimaciers, et appuient aveuglément les singes de leurs actions.
Il a l’ampleur des périodes savantes, le ton grandiose et volontiers solennel, le tour naturel, l’expression simple et forte, la touche hardie, le dessin large et lumineux.
L’arbre tient bon, le roseau plie Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts. […] Cette brillante description mérite le nom de tableau ; car on y reconnaît la touche d’un peintre habile. […] C’est une ressource immense pour les écrivains du second ordre : car si une élocution digne du sujet est la marque certaine de l’art et du goût, une invention toute originale est la pierre de touche du génie.
Certes, j’admire le patriotisme des beaux âges de la grande république ; je l’admire comme la source d’où sont sortis les plus grands caractères et les plus nobles actions qu’il ait jamais été donné à aucun peuple de produire pour l’exemple des hommes ; mais ce patriotisme a je ne sais quoi de dur et d’austère qui étonne et ne touche pas. […] » Moi, caressant ta barbe, qu’aujourd’hui je touche en suppliante, je te répondais : « — Et toi, mon père, quand tu seras vieux, aurai-je le bonheur de t’avoir auprès de moi, dans ma maison, et de te rendre les soins que tu donnes à mon enfance ?
Il s’attache donc essentiellement à tout ce qui peut devenir dans l’homme le mobile d’une action ; il parle aux passions ; il cherche à toucher le cœur, autant qu’à convaincre le jugement.