/ 108
59. (1873) Principes de rhétorique française

— Bossuet a pris pour texte de l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre, les paroles de David : Instruisez-vous, arbitres du monde. […] Levant tout au peuple, il veut être un consul populaire : ce mot lui sert de transition et de texte. […] Bourdaloue traitant le mystère de la Passion prend pour texte : Les Juifs demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse ; pour nous, nous prêchons Jésus-Christ crucifié qui est un sujet de scandale aux Juifs et qui paraît une folie au Grecs, mais qui est la force de Dieu et la sagesse de Dieu, à ceux qui sont appelés. […] Le goût peut reprocher à ce texte et à cette division la recherche des antithèses ; mais l’orateur atteint son but en donnant une idée très-claire de son objet et des points de vue différents sous lesquels il compte l’envisager. Massillon, sur le même sujet de la Passion, prend pour texte : Tout est consommé, et il fait cette division : La mort du Sauveur renferme trois consommations qui vont nous expliquer tout le mystère de ce grand sacrifice, dont l’Église renouvelle en ce jour le spectacle et honore le souvenir : une consommation de justice, du côté de son père ; une consommation de malice, de la part des hommes ; une consommation d’amour du côté de Jésus-Christ.

60. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

Il répond cependant à ces infractions, et justifiera conduite de Ctésiphon, et, par les exemples de ce qui s’est fait par le passé, et par le texte même des lois invoquées par Eschine.

61. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

Quand l’élève a bien remarqué dans vingt circonstances que le mot qui exprime la qualité se met au même genre et au même nombre que les noms qu’il qualifie, quand il a parfaitement compris tous les éléments de ce fait grammatical, qu’alors la règle : l’adjectif s’accorde avec le substantif en genre et en nombre, ou les deux mots, Deus sanctus , viennent résumer ces observations multipliées, et leur donner un corps ; que l’élève apprenne cette règle littéralement, comme une formule algébrique, comme le texte d’un article de loi ; alors seulement il ne l’oubliera plus.

62. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

La fatale colère d’Achille, qui causa tant de maux aux Grecs, s’apaise au dix-neuvième chant, que les vieux textes ont intitulé en conséquence Μίγιϑες άποῥῥοσις ; je conçois cependant que l’achèvement puisse nous conduire à la fin du vingt-deuxième ; mais quant aux deux derniers, il est évident qu’on peut les regarder comme superflus.

63. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Bossuet dans ses citations avait l’air de parler en son nom : il lisait les textes sacrés dans la mémoire de son cœur, dans sa conscience.

64. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Notice sur la vie et les ouvrages de H. Blair. Voltaire se plaît à répéter souvent qu’avant lui la langue et la littérature anglaises étaient ignorées en France ; il se vante surtout de nous avoir fait connaître Locke et Newton, les deux plus beaux génies de l’Angleterre ; et c’est un noble titre à ajouter aux titres déjà si nombreux de sa gloire. Il est certain que jusqu’au commencement du xviiie  siècle nos relations littéraires avec les Anglais étaient presque nulles ; qu’il n’existait qu’un très petit nombre de traductions d’ouvrages anglais, et que Boileau, Corneille et Racine connaissaient à peine les noms de Milton et de Shakspeare. À cette longue insouciance pour les productions littéraires de nos voisins succéda parmi nous une fureur qui n’eut bientôt plus de bornes : on ne consentit à admirer que ce qui nous venait de l’Angleterre ; on dévora ses livres, on voulut ses lois, et l’on adopta jusqu’à ses usages et ses modes.

65. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Genre et espèce Le genre et l’espèce sont des lieux communs propres au genre judiciaire, où l’on cherche à prouver que les textes généraux de la loi sont applicables dans l’espèce à un sujet particulier. […] Elle doit être aujourd’hui plus que jamais soumise à la rigueur scientifique qui s’appuie sur des textes sûrs et des documents authentiques. […] La mémoire oratoire n’est pas seulement la faculté de retenir et de citer exactement le texte d’un discours écrit d’avance, mais le don de conserver l’ordre de ses pensées dans l’improvisation, lorsqu’on en a simplement préparé le canevas.

/ 108