Ô tendre ami !
Il y a un ton, un accent pour la colère, et cet accent doit être vif, prompt et coupé ; il y en a un autre pour la douleur et la plainte : il est touchant, égal, mêlé de quelques interruptions, accompagné de gémissements ; un autre encore pour la crainte, humble, hésitant, bas et faible le ton de la violence est pressant, véhément, menaçant, impétueux ; l’accent du plaisir est doux, tendre, plein d’abandon ; le chagrin qui ne cherche point à inspirer la pitié, prend un ton grave, sombre, uniforme. » Telles sont les recommandations générales de Cicéron qui nous semblent fort utiles aux lecteurs ou aux orateurs qui ne veulent point affecter désagréablement leur auditoire par une prononciation froide ou monotone.
Leurs fleurs tendres et délicates, et durant l’hiver enveloppées comme dans un petit coton, se déploient dans la saison la plus bénigne ; les feuilles les environnent comme pour les garder ; elles se tournent en fruits dans leur saison, et ces fruits servent d’enveloppes aux grains, d’où doivent sortir de nouvelles plantes. […] Regarde ce divin charpentier avec la scie, avec le rabot, durcissant ses tendres mains dans le maniement d’instruments si grossiers et si rudes.
Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours ; Mais sa voix n’a plus rien de tendre, Il ne chante plus ses amours. […] C’est une source pure ; en vain dans ses canaux Les vents contagieux en ont troublé les eaux ; En vain sur la surface une fange étrangère Apporte en bouillonnant un limon qui l’altère : L’homme le plus injuste et le moins policé S’y contemple aisément quand l’orage est passé1 Le passage de la vie Le bonheur est le port où tendent les humains ; Les écueils sont fréquents, les vents sont incertains ; Le ciel, pour aborder cette rive étrangère, Accorde à tout mortel une barque légère.
Il a fini : le cœur lui bat, mais c’est de joie ; il s’applaudit, il dit dans son cœur : « Nul ne roue mieux que moi. »Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur1 Le rôle de la france Fragment de lettre Au baron vignet des étoiles 2 Lausanne, 28 octobre 1794.
La pudeur La pudeur est on ne sait quelle peur attachée à notre sensibilité, qui fait que l’âme, comme la fleur, son image, se replie et se recèle en elle-même, tant qu’elle est délicate et tendre, à la moindre apparence de ce qui pourrait la blesser par des impressions trop vives ou des clartés prématurées.
C’est une entreprise, c’est-à-dire un événement qui comprend un ensemble de faits ou d’actions qui doivent tendre au même but. […] Or, l’action d’un poème est une lorsqu’elle est indépendante de toute autre action, et que du commencement à la fin, c’est toujours la même cause qui tend au même effet. […] Il est inutile d’ajouter que le poète ne doit pas raconter uniquement pour raconter ; il doit tendre à un but plus élevé, à l’utilité et à l’instruction du lecteur.