Monsieur, j’ai porté ma main contre mes yeux pour voir si je ne dormais point, lorsque j’ai lu dans votre lettre que vous aviez dessein de venir ici, et maintenant encore je n’ose me réjouir5 de cette nouvelle que comme si je l’avais seulement songée.
C’est un corps animé d’une infinité de passions différentes, qu’un homme habile fait mouvoir pour la défense de la patrie ; c’est une troupe d’hommes armés qui suivent aveuglément les ordres d’un chef, dont ils ne savent pas les intentions1 ; c’est une multitude d’âmes ; pour la plupart mercenaires2, qui, sans songer à leur propre réputation, travaillent à celle des rois et des conquérants ; c’est un assemblage confus de libertins3 qu’il faut assujettir à l’obéissance, de lâches qu’il faut mener au combat, de téméraires qu’il faut retenir, d’impatients qu’il faut accoutumer à la constance.
Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route, Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ; Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages, Dans un sable mouvant précipiter ses pas, Courir en essuyant orages sur orages, Vers un but incertain où l’on n’arrive pas ; Détrompé, vers le soir, chercher une retraite ; Arriver haletant, se coucher, s’endormir : On appelle cela naître, vivre et mourir.
Il me gronda très sérieusement, et, transporté de zèle et d’amitié pour moi, il me dit que j’étais folle de ne pas songer à me convertir ; que j’étais une jolie païenne ; que je faisais de vous une idole dans mon cœur ; que cette sorte d’idolâtrie était aussi dangereuse qu’une autre, quoiqu’elle ne me parût pas criminelle ; qu’enfin je songeasse à moi. […] S’il entre dans une église, il observe d’abord de qui il peut être vu, et, selon la découverte qu’il vient de faire, il se met à genoux et prie, ou il ne songe ni à se mettre à genoux ni à prier.
Mais ni Euripide ni Sénèque n’ont songé à ce qui fait la plus merveilleuse beauté de la Phèdre de Racine. […] Ne songeons qu’à nous rendre immortels comme eux-mêmes ; Et, laissant faire au sort, courons où la valeur Nous promet un destin aussi grand que le leur. […] Apprenant la mort de ses parents, il songe à recueillir leur héritage et médite son retour au siècle. […] songe, tu t’envoles ! […] Songez-vous au péril où vous vous exposez ?
L’âge viril a des goûts-différents : d’homme fait est ambitieux ; il songe à la fortune, aux amitiés utiles, aux honneurs ; il calcule bien, pour n’avoir point à revenir un jour sur ses pas. […] 399ce poete qui n’entreprend rien 400d’une manière ridicule : 401« Muse, dis (chante) à moi le héros, 402qui, après les temps (l’époque) 403de Troie prise, 404vit (observa) les mœurs et les villes 405d’hommes (de peuples) nombreux. » 406Il ne songe pas, lui, 407à donner la fumée après la lumière, 408mais la lumière après la fumée, 409afin d’étaler ensuite 410des merveilles éclatantes : 411 savoir, Antiphate et Scylla, 412et Charybde avec le Cyclope. […] » 1328qu’il n’y ait personne 1329qui songe à le retirer. 1330Si quelqu’un songeait 1331à lui porter secours 1332et à lui descendre une corde, 1333je dirais à cet homme : 1334« Comment sais-tu 1335« s’il ne s’est pas jeté là-dedans 1336« avec-intention, 1337« et s’il ne-veut-pas ne pas être sauvé ?
Songez, mon cher frère1, au voyage d’Amérique, aux malheurs de notre enfance, à ceux de notre jeunesse2, et vous bénirez la Providence, au lieu de murmurer contre la fortune.