Le chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d’accuser la nature, Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ; Le moindre vent qui d’aventure Fait rider la face de l’eau, Vous oblige à courber la tâte ; Cependant que mon front au Caucase pareil, Non content d’arrêter les rayons du soleil, Brave l’effort de la tempête. […] Vers doux et coulant ; il semble que le chêne s’abaisse à ce ton par pitié pour le roseau ; il parle bien différemment dans les trois vers qui suivent, c’est la noblesse des images, une comparaison superbe et la fierté de l’être qui brave également l’ardeur du soleil et l’effort de la tempête. […] Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra au-dessus des arbres, à l’horizon opposé ; une brise embaumée, qu’elle amenait de l’Orient avec elle, semblait la précéder, comme sa fraîche haleine, dans les forêts, la Reine des nuits montait peu à peu dans le ciel : tantôt elle suivait paisiblement sa course azurée, tantôt elle reposait sur des groupes de nues, qui ressemblaient à la cime des hautes montagnes couronnées de neige.
N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond, et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails Le berger et son troupeau 1 Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d’un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre2 qui a échappé à la faux du moissonneur, le berger, soigneux et attentif, est debout auprès de ses brebis ; il ne les perd pas de vue, il les suit, il les conduit, il les change de pâturage ; si elles se dispersent, il les rassemble ; si un loup avide paraît, il lâche son chien qui le met en fuite ; il les nourrit, il les défend ; l’aurore le trouve déjà en pleine campagne, d’où il ne se retire qu’avec le soleil. […] Le paysan au XVIIe siècle L’on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible : ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes.
Je sais que si l’on consulte là-dessus un des plus beaux esprits de notre siècle, et que j’aime extrêmement1, il dira qu’il faut condamner cette nouveauté ; qu’il faut user du Car de nos pères, aussi bien que de leur terre et de leur soleil ; et que l’on ne doit point chasser un mot qui a été dans la bouche de Charlemagne et de saint Louis.
L’Orne3, comme autrefois, nous reverrait encore, Ravis de ces pensers que le vulgaire ignore, Egarer à l’écart nos pas et nos discours, Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées, Rendre en si doux ébat les heures consumées, Que les soleils nous seraient courts4.
. — On met un accent circonflexe sur dû, participe du verbe devoir : rendez à chacun ce qui lui est, dû ; on n’en met point sur du, article : la lumière du soleil.
Elle aime à se jouer au soleil et parmi les fleurs ; elle séduit par l’abandon et la grâce ; elle éblouit par le reflet de ses couleurs vives et chatoyantes.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.