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84. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Si l’on se sent un talent décidé pour ce genre de poésie, on doit s’armer contre les ridicules, les vices généraux de la société, et faire des épigrammes morales, telles que celle-ci de Pellisson 157. […] C’est uniquement par là que ces sortes de chansons peuvent être de quelque avantage à la société.

85. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

De cet asile de travail, de silence et de paix, le curé doit peu s’éloigner pour se mêler aux sociétés bruyantes du voisinage ; il ne doit que dans quelques occasions solennelles tremper ses lèvres avec les heureux du siècle dans la coupe d’une hospitalité somptueuse ; le reste de sa vie doit se passer à l’autel, au milieu des enfants auxquels il apprend à balbutier le catéchisme, ce code vulgaire de la plus haute philosophie, cet alphabet d’une sagesse divine, dans les études sérieuses, parmi les livres, société morte du solitaire ; le soir, quand le marguillier a pris les clefs de l’église, quand l’Angelus a tinté dans le clocher du hameau, on peut voir quelquefois le curé, son bréviaire à la main, soit sous les pommiers de son verger, soit dans les sentiers élevés de la montagne, respirer l’air suave et religieux des champs et le repos acheté du jour, tantôt s’arrêter pour lire un verset des poésies sacrées, tantôt regarder le ciel ou l’horizon de la vallée, et redescendre à pas lents dans la simple et délicieuse contemplation de la nature et de son auteur.

86. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Nous signalerons seulement, sur ce premier point, pour éviter les redites dans les notes : — qu’on écrit indifféremment compter (computare) ou conter (contare en italien), tenir compte ou conte ; — que, bien avant la règle de Vaugelas, Amyot dit grande peine et grand’ peine, au lieu de grand peine, dont l’histoire de l’orthographe a établi la logique ; — que baye = tromperie ; estat = très souvent : profession, condition, classe de la société ; heur (racine augurium) = bonheur ; part = endroit, lieu ; — que rien se prend dans le sens de quelque chose, emploi qui s’est conservé : Est-il rien de plus beau que… ? […] On demandoit à Socrate d’où il estoit : il ne respondit pas, d’Athenes ; mais, du monde128 : luy qui avoit l’imagination plus pleine et plus estendue, embrassoit l’univers comme sa ville, jectoit ses cognoissances, sa société et ses affections à tout le genre humain ; non pas comme nous, qui ne regardons que soubs nous. […] Plutarque est plus uniforme et constant ; Seneque, plus ondoyant et divers : Cettuy cy se peine, se roidit et se tend, pour armer la vertu contre la foiblesse, la crainte et les vicieux appetits ; L’aultre semble n’estimer pas tant leurs efforts, et desdaigner d’en haster son pas et se mettre sur sa garde : Plutarque a les opinions platoniques, doulces et accommodables à la société civile ; L’aultre les a stoïcques et epicuriennes, plus esloingnees de l’usage commun, mais, selon moy, plus commodes en particulier et plus fermes : Il paroist en Seneque qu’il preste un peu à la tyrannie des empereurs de son temps, car ie tiens pour certain que c’est d’un iugement forcé qu’il condemne la cause de ces genereux meurtriers de Cesar ; Plutarque est libre par tout : Seneque est plein de poinctes et saillies ; Plutarque, de choses : Celuy là vous eschauffe plus et vous esmeut ; Cettuy cy vous contente davantage et vous paye mieulx ; il nous guide, l’aultre nous poulse.

87. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Peut-être que, familiarisés davantage avec le style de ceux de tous les hommes qui ont parlé de la religion et de la morale de la manière la plus digne d’elles, ils concevront mieux qu’un grand prédicateur, qu’un véritable apôtre de l’Évangile, peut devenir un homme utile à la société ; et que celui qui, du haut de la tribune sacrée, annonce au peuple les paroles de la sagesse, contribue plus efficacement qu’ils ne le pensent à la félicité commune.

88. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Il les faut prendre sur ce pied-là, et quiconque veut profiter des avantages que l’on reçoit de leur société doit se résoudre à souffrir en patience les incommodités qui y sont jointes.

89. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Le caractère permet à l’écrivain de tracer le portrait moral d’un individu pris dans la société. […] On peut puiser une description à quatre sources différentes : 1° dans la nature, en représentant quelque scène solennelle ou quelque objet touchant, qui se présente journellement à nos yeux, depuis la fleur qui cache ses parfums sur les bords du ruisseau, jusqu’à la foudre qui brise les chênes séculaires et à la tempête qui bouleverse les mers ; 2° dans la société, en peignant les événements qui se passent soit au sein de la famille soit sur ce théâtre mobile où les hommes déploient, tantôt en public, tantôt dans les réunions et soirées, leurs talents, leurs mœurs, et l’infatigable activité de l’esprit ; 3° dans le cœur humain ; l’écrivain y découvre les ressorts secrets qui font mouvoir les sociétés, il étudie les mouvements les passions, il y sonde les mystères de la conscience ; pour cela il s’étudie lui-même ; son cœur est comme un écho où viennent se répercuter tous les bruits de ceux qui 1’environnent ; 4° dans l’idée d’une puissance suprême : la pensée prend son essor par de là les limites du monde périssable ; elle va dans une région supérieure chercher de plus nobles images, s’empare de ces mystérieux rapports qui unissent le ciel et la terre, et nous fait respirer d’avance un parfum d’immortalité.

90. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

Il avait au plus haut point l’esprit de société ; il tournait fort bien les vers : par là il mérita la faveur de ce qu’il y avait de plus grand en France, où l’on commençait alors à goûter beaucoup les choses de l’esprit.

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