Les dehors même de la guerre, le son des instruments, l’éclat des armes, l’ordre des troupes, le silence des soldats, l’ardeur de la mêlée, le commencement, les progrès et la consommation de la victoire, les cris différents des vaincus et des vainqueurs, attaquent l’âme par tant d’endroits, qu’enlevée à tout ce qu’elle a de sagesse et de modération, elle ne connaît plus ni Dieu, ni elle-même.
Mais, là où la patrie est un temple vide, qui n’attend rien de nous que le silence et le passage, il se crée une oisiveté formidable, où la force des âmes, s’il leur en reste, se dépense à se flétrir1.
Puis j’entre, et c’est d’abord un silence profond, Une nuit calme et noire ; aux poutres du plafond Un rayon de soleil, seul, darde sa lumière, Et tout autour de lui fait danser la poussière5.
Mais je vous connais mieux, malgré votre silence : Le poëte a chez vous bien des secrets amis.
Monsieur, l’obligation qui me lie à vous est d’une nature à ne pouvoir jamais vous en remercier dignement ; et, dans la confusion où je suis, je m’obstinerois encore au silence, si je n’avois peur qu’il ne passât auprès de vous pour ingratitude.
Reportons-nous un moment à l’époque où l’auteur d’Atala s’annonça avec tant d’éclat dans la carrière des lettres ; rappelons-nous le triste et long silence des muses françaises, et nous concevrons, nous excuserons même l’enthousiasme avec lequel fut accueillie la première production de M. de Chateaubriand. […] On ne vit que la succession rapide de plusieurs grands ouvrages, dans le court espace de quelques années ; mais l’on ne voulut point voir que ces diverses productions avaient été conçues, méditées, travaillées à loisir pendant un silence de plus de vingt ans.
Un effort de douleur rompant enfin ce long et morne silence, d’une voix entrecoupée de sanglots, que formaient dans leurs cœurs la tristesse, la piété, la crainte, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant, qui sauvait le peuple d’Israël !