Ainsi la plupart des hommes, occupés d’eux seuls dans leur jeunesse, corrompus par la paresse ou par le plaisir, croient faussement, dans un âge plus avancé, qu’il leur suffit d’être inutiles ou dans l’indigence, afin que la république3 soit engagée à4les placer ou à les secourir ; et ils profitent rarement de cette leçon si importante : que les hommes devraient employer les premières années de leur vie à devenir tels5 par leurs études et par leur travail, que la république elle-même eût besoin de leur industrie6 et de leurs lumières ; qu’ils fussent comme une pièce nécessaire à tout son édifice, et qu’elle se trouvât portée par ses propres avantages à faire leur fortune ou à l’embellir.
Laissons dire les méchants qui montrent leur fortune et cachent leur cœur, et soyons sûrs que, s’il est un seul exemple de bonheur sur la terre, il se trouve dans un homme de bien.
Il en est de l’antithèse, comme des figures dont nous avons parlé jusqu’ici : l’à-propos en fait souvent tout le mérite, avec cette différence cependant, que plus elle est brillante, plus elle fatigue en peu de temps ; et rien de moins soutenable que ce cliquetis de mots opposés entre eux, et dont il résulte un tintement monotone et assommant pour l’oreille, quand l’antithèse n’est que dans les mots, et une contrainte pénible pour l’esprit ; quand c’est dans les pensées que se trouve l’opposition.
Saint Paul nous en donne aussi un exemple dans son épitre aux Corinthiens : « On nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous souffrons ; on nous dit des injures, et nous répondons par des prières. » L’antithèse se trouve à chaque pas dans la nature : la lumière et les ténèbres, le beau et le laid, le sublime et le ridicule, le bien et le mal, nous offrent chaque jour leurs contrastes.
Le chevalier de Vendôme n’avait pas encore dix-sept ans, lorsqu’il se trouva au passage du Rhin.
La rage alors se trouve à son faîte montée.
Mais ce que je sais très-certainement, c’est que si Votre Majesté témoigne persévéramment qu’elle veut la chose ; si, malgré la difficulté qui se trouvera dans le détail, elle persiste invinciblement à vouloir qu’on la cherche ; si enfin elle fait sentir, comme elle le sait très-bien faire, qu’elle ne veut point être trompée sur ce sujet, et qu’elle ne se contentera que des choses solides et effectives : ceux à qui elle confie l’exécution se plieront à ses volontés, et tourneront tout leur esprit à la satisfaire dans la plus juste inclination qu’elle puisse jamais avoir.