Bonaparte avait fait revivre cette distinction, renouvelée des Romains.
Les Romains lui donnèrent la forme, le caractère, le tour qu’elle a aujourd’hui. Cette invention est duc à Lucile, chevalier romain, né l’an 147 avant Jésus-Christ, dans le temps que les lettres commençaient à s’introduire en Italie : ses satires ne nous sont point parvenues. […] Auguste se proposait de transférer à Troie le siège de l’Empire romain. […] Cette déesse consent que les belliqueux Romains qui en tirent leur origine, règnent paisiblement ailleurs ; que le Capitole298 subsiste dans toute sa splendeur ; que l’invincible Rome se fasse un jeu de pénétrer dans ces plages arides que le soleil embrase de tous ses feux, et dans ces climats glacés, séjour d’un éternel hiver, pourvu qu’ils ne songent point à rebâtir la ville de Priam299. […] C’est ainsi qu’Horace intimida Auguste et les Romains par la bouche d’une déesse jalouse et toujours irritée.
On dit : cent voiles, pour cent vaisseaux ; dix hivers, dix étés, pour dix années ; une tête chère, pour une personne chérie et précieuse ; le Tibre, pour les Romains ; la Seine, pour Paris. […] Non, ce n’est plus à vous qu’il faut que j’en réponde ; Ce n’est plus votre fils, c’est le maître du monde ; J’en dois compte, Madame, à l’empire romain Qui croit voir son salut ou sa perte en ma main. […] Cinna rappelle ainsi les tristes conséquences de la guerre civile : Romains contre Romains, parents contre parents Combattaient seulement pour le choix des tyrans… Rome entière noyée au sang de ses enfants. […] Il renouvela l’alliance avec les Romains.
Le champ vaste et libre du genre délibératif, est ce que les Romains appelaient concio, la harangue directement adressée au peuple.
Il répondit à ces reproches en produisant Horace (1639), œuvre dans laquelle tout, excepté le sujet et le nom des personnages empruntés à l’histoire romaine, est entièrement dû à son imagination. […] Le but que Corneille s’y est proposé, bien différent de celui de tant d’autres pièces, où il fait triompher la grandeur romaine, a été de dépeindre la politique des Romains au dehors, de faire connaître leur impérieuse manière d’agir avec les rois leurs alliés, leurs maximes pour les empêcher de s’accroître, et les soins qu’ils prenaient de traverser leur grandeur quand elle commençait à leur devenir suspecte à force de s’augmenter et de se rendre considérable par de nouvelles conquêtes. […] Les Romaines de Corneille sont plus que Romaines : chez lui, les personnages féminins, sauf Chimène et Pauline, sont des hommes. […] Annibal l’a prédit, croyons-en ce grand homme : Jamais on ne vaincra les Romains que dans Rome. […] Les Romains et les Grecs sont-ils seuls excellents ?
Ces deux races n’auraient pu se toucher que dans la colonie phocéenne de Marseille ; mais, comme elle devint rapidement toute romaine, l’idiome originaire fut submergé sous cette inondation. […] Outre que jusqu’alors on n’avait pas cessé d’écrire et de parler la langue romaine, l’excellence et la popularité de Montaigne, qui francisa autant de mots latins que Rabelais de mots grecs, ne prouve-t-elle pas que les latinismes vulgaires ou savants furent toujours le penchant prédominant de notre race ? […] Jusque sous les nonchalances de Montaigne se retrouverait comme la moëlle de cette antiquité romaine dont il disait : « Quand je veois ces braves formes de s’expliquer, si visves et si profondes, je ne dis pas que c’est bien dire, je dis que c’est bien penser. » Notre conclusion, c’est encore lui qui nous l’offre, non-seulement par son exemple, mais par ce précepte : « A défault de nostre langage, le latin se présente au secours… Le maniement de ses beaux esprits donne prix à la langue, non pas l’innovant, tant comme la remplissant de plus vigoureux et divers services, l’estirant et la ployant.
Trop parler Le sénat romain fut une fois par389 plusieurs jours en conseil bien étroit390 sur quelque matière secrète, et étant la chose d’autant plus enquise et soupçonnée391 que moins elle était apparente et connue, une dame romaine, sage au demeurant392, mais femme pourtant, importuna son mari, et le pria très instamment de lui dire quelle était cette matière secrète, avec grands serments et grandes exécrations393 qu’elle ne le révélerait jamais à personne, et quand et quand394 larmes à commandement395, disant qu’elle était bien malheureuse de ce que son mari n’avait autrement fiance396 en elle. […] Montesquieu (1689-1755) Né en 1689 au château de la Brède, près de Bordeaux, mort en 1755, Charles de Secondat, baron de Montesquieu, qui, dès l’âge de vingt-sept ans, hérita de la charge de président à mortier1065 au parlement de Bordeaux, a publié, outre différents opuscules, trois ouvrages célèbres : les Lettres persanes (1721), ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734), l’Esprit des lois (1748). […] Ce dévouement digne des anciens Romains aurait été immortalisé par eux.