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72. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Aussi ce grand esprit qui n’a été occupé jusqu’à présent qu’à songer aux moyens de fournir aux frais de la guerre, à lever de l’argent et des hommes, à prendre des villes et à gagner des batailles, ne s’occupera désormais qu’à rétablir le repos, la richesse et l’abondance.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bourdaloue, 1632-1704 » pp. 133-137

« L’ambitieux ne jouit de rien : ni de sa gloire, il la trouve obscure ; ni de ses places, il veut monter plus haut ; ni de sa prospérité, il sèche et dépérit au milieu de son abondance ; ni des hommages qu’on lui rend, ils sont empoisonnés par ceux qu’il est obligé de rendre lui-même ; ni de sa faveur, elle devient amère dès qu’il faut la partager avec ses concurrents ; ni de son repos, il est malheureux à mesure qu’il est obligé d’être plus tranquille. » 1.

74. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Quand j’eus défait le dit fourneau, il fallut ériger l’autre, qui325 ne fut pas sans grand peine : d’autant qu’il me fallait quérir l’eau, le mortier et la pierre, sans aucun aide et sans aucun repos. […] Les réveils de la nuit ont été noirs, et le matin je n’étais point avancée d’un pas pour le repos de mon esprit. […] Alors le soldat rebuté se tint en repos ; mais son officier lui commanda de ne point laisser cet endroit sans gabion. […] Il se renferme le soir, fatigué de son propre plaisir, sans pouvoir jouir du moindre repos que ses oiseaux ne reposent, et que ce petit peuple, qu’il n’aime que parce qu’il chante, ne cesse de chanter. […] On voit, par une de ses lettres, que son Traité d’optique étant prêt à imprimer943, des objections prématurées qui s’élevèrent lui firent abandonner alors ce dessein. « Je me reprochais, dit-il, mon imprudence de perdre une chose aussi réelle que le repos, pour courir après une ombre944. » Mais cette ombre nie lui a pas échappé dans la suite, il ne lui en a pas coûte son repos qu’il estimait tant, et elle a eu pour lui autant de réalité que ce repos même.

75. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

L’ambition d’exécuter des entreprises difficiles ; la multiplicité fatigante des affaires ; un genre de vie ennemi du repos ; l’ardeur inquiète d’imiter mes actions, ou même de les surpasser ; des embûches à dresser ou à éviter ; voilà le partage de celui qui régnera : vous serez exempt de tous ces soins, qui sont autant d’obstacles au bonheur. […] N’eût-il pas bien mieux valu cent fois abandonner mon existence aux douceurs du loisir et aux charrues du repos, que de la vouer tout entière au travail et à la fatigue ?

76. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Enfin, enivré de tant de sensations nouvelles, déjà fatigué de son bonheur, sa vie a besoin de trêve, et la nature lui fait éprouver une autre félicité dans une cessation apparente d’existence, dans le doux repos du sommeil. […] Chateaubriand, en décrivant le spectacle d’une belle nuit dans les déserts du Nouveau-Monde, peint avec perfection le retentissement immensément prolongé dans le lointain du bruit de la cataracte du Niagara : « Tout était silence et repos, hors la chute de quelques feuilles, le passage brusque d’un vent subit, les gémissements rares et interrompus de la hulotte ; mais au loin, par intervalles, on entendait les roulements solennels de la cataracte du Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeaient de désert en désert, et expiraient à travers les déserts solitaires. » Delille représente parfaitement le bruit que fait le moulin pour réduire le café en poudre : Moi seul contre la noix qu’arment ses dents de fer, Je fais en le broyant crier son fruit amer.

77. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre V. De l’Éloquence politique chez les Français. »

Mais cette lutte même, quelque affligeante qu’elle fût pour les vrais amis de l’ordre et du repos des états, n’en servit que mieux la cause de l’éloquence, en mettant toutes les passions, tous les intérêts aux prises, dans le sein d’une assemblée, qui n’offrit plus qu’un champ de bataille, et dont chaque séance était un combat opiniâtre, au lieu d’une discussion sage et paisible des opinions contraires ; et la nation vit avec douleur ses représentants partagés en deux corps d’armée, également décidés à ne rien rabattre de leurs prétentions, à ne rien abandonner de leurs droits.

78. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

Le seul Jésus-Christ a pouvoir de conclure et de prononcer, et sa seule doctrine nous peut mettre l’esprit en repos.

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