La césure est un repos de la voix, qui coupe le vers, et suspend souvent la pensée. […] Il trace ainsi le chemin à ses auditeurs : « Il rafraîchit leur attention, dit Quintilien, en leur montrant à chaque partie des repos déterminés ; de même que dans une longue route, les bornes qui marquent les distances diminuent beaucoup la fatigue ; car c’est une satisfaction de mesurer la tâche accomplie, et un encouragement pour en achever le reste, que de savoir ce que l’on a devant soi. […] Dans l’horreur de cette vaste solitude, on la voit environnée d’ennemis ; ne marchant jamais qu’en bataille ; ne logeant que sous des tentes ; toujours prête à déloger et à combattre l’étrangère que rien n’attache, que rien ne contente ; qui regarde tout en passant sans vouloir jamais s’arrêter ; heureuse néanmoins dans cet état, tant à cause des consolations qu’elle reçoit durant le voyage, qu’à cause du glorieux et immuable repos qui sera la fin de sa course, voilà l’image de l’Église pendant qu’elle voyage sur la terre. » (Exorde du sermon sur l’Unité de l’Église.)
Voici un passage de Châteaubriand dont la riche harmonie est sensible : « Si tout est silence et repos dans les savanes de l’autre côté du fleuve, tout ici, au contraire, est mouvement et murmure : des coups de bec contre le tronc des chênes ; des froissements d’animaux qui marchent, broutent ou broient les noyaux des fruits ; des bruissements d’ondes, de faibles gémissements, de sourds meuglements, de doux roucoulements, remplissent ces déserts d’une tendre et sauvage harmonie.
Je suppose que vous ayez fait un bon ouvrage : imaginez-vous qu’il vous faudra quitter le repos de votre cabinet pour solliciter l’examinateur ; si votre manière de penser n’est pas la sienne, s’il n’est pas l’ami de vos amis, s’il est celui de votre rival, s’il est votre rival lui-même, il vous est plus difficile d’obtenir un privilége, qu’à un homme qui n’a point la protection des femmes d’avoir un emploi dans les finances.
« Il n’est occupation plaisante comme la militaire : occupation et noble en exécution (car la plus forte, généreuse et superbe de toutes les vertus est la vaillance), et noble en sa cause : il n’est point d’utilité, ny plus juste, ny plus universelle, que la protection du repos et grandeur de son païs. » Montaigne. […] Il n’y a plus de repos pour lui ; son imagination multiplie les fantômes devant ses yeux, et il n’y tient plus. […] Retirez-vous, trésors, fuyez, et toi, déesse, Mère du bon esprit, compagne du repos, Médiocrité, reviens vite ! […] Elles sont clémentes à tous ceux qui les cultivent ; elles leur donnent le repos. […] Le repos, le sommeil !
Enfin, en avançant, on finit par découvrir dans le lointain un bosquet qui vous attend pour protéger votre repos, où vous arrivez sans fatigue et charmé de tout ce que vous avez vu. Cette allégorie est facile à saisir : chacun voit dans la source vive, l’imagination ; dans le gazon frais, le style ; dans les bosquets de fleurs, les ornements ; dans les arbres majestueux, les splendeurs de l’élocution ; dans les surprises cachées par les détours des allées, les secrets du langage ; enfin, dans le bosquet de repos, le but du discours.
La liberté est sacrifiée à un repos perfide, que devaient suivre toutes les horreurs de la tyrannie.
Fléchier écrivait dans les termes suivants à Mme de Caumartin : Je vous souhaite, à ce renouvellement d’année, Madame, tout ce qui peut contribuer à votre satisfaction et à votre repos.