Il faut alors dans une lettre de félicitation employer ces lieux communs déjà épuisés, qui sont le mérite de la personne, la justice qui lui a été rendue, les espérances qu’elle peut concevoir pour l’avenir, et l’intérêt qu’on prend à tout ce qui la regarde. […] Ce sont toujours les mêmes idées tant rebattues, et c’est ce qui les rend difficiles à faire. […] Il enveloppe des escadrons et les force à se rendre. […] C’était beaucoup que le premier de ces dons : mais la cruelle médiocrité rend cet honneur bien pensant ; et qui sait si cette fâcheuse compagne vous aurait permis de vivre, et de mourir avec toute la pureté de votre naissance ?
Comme les moindres expressions concourent à rendre fier le vainqueur ! […] L’exactitude de la prononciation consiste encore à observer les règles de la quantité, c’est-à-dire, à éviter de rendre brèves des syllabes longues, ou longues des syllabes brèves. […] Certaines provinces de France ont beaucoup à faire sous ce rapport pour rendre exacte leur prononciation. […] 2° La déclamation sera vraie, quand on ne déguisera point la pensée de son personnage, c’est-à-dire quand on la rendra dans toute son étendue. […] Et pour mieux apaiser ses mânes ir-rités, Rendons-lui les honneurs qu’il a trop mé — rités.
Tous ceux qui avaient atteint l’âge compétent étaient forcés de se rendre à l’assemblée, et les plus diligents recevaient une petite rétribution pécuniaire. […] Ce pséphisma ou décret portait le nom de celui qui l’avait proposé, et était toujours cité par le nom de son auteur, et la date du jour où il avait été rendu. […] Mais il sut se créer un peuple, et le rendre formidable. […] Plus vous y mettrez de vigueur, et moins vous leur laisserez d’audace : qu’ils vous voient mollir un moment, et vous leur rendez toute la férocité de leur extravagance. […] Ce n’est point par des vœux, par de timides supplications que l’on se rend les dieux propices ; c’est par la vigilance, par l’activité, par la sagesse vigoureuse des mesures que l’on arrive au succès.
Il faut qu’il se rende maître de son sujet, qu’il l’embrasse, qu’il le possède tout entier, qu’il en montre l’unité, en le présentant sous son véritable point de vue, et qu’il tire d’une seule source les principaux événements qu’il doit raconter. […] Les principaux événements rapportés avec toutes leurs circonstances, rendent une histoire bien agréable et bien instructive, quand ces circonstances sont essentielles, intéressantes et vraiment utiles. […] L’objet de l’historien n’est point de se rendre maître des cœurs, ou de flatter seulement l’imagination. […] Il passa dans la Grèce, se rendit à Pise, pendant qu’on y célébrait les jeux olympiques, et y lut son histoire. […] Cet excellent historien a eu le sage discernement de bien choisir ses matières, et l’art de les rendre dans un style non moins élégant que précis.
La fin morale de l’apologue est une maxime instructive ; celle de la satire est la correction du vice par la censure directe ; celle de l’épopée est d’élever l’âme par des idées nobles et des sentiments généreux ; celle de la tragédie sera de rendre notre âme sensible au malheur des autres, et moins facile à abattre par nos propres infortunes159. Au reste, toutes les allégories, toutes les allusions qu’on y peut trouver, toutes les maximes, toutes les belles sentences, bien qu’elles n’y soient, comme dans l’épopée, que des finesses de l’artiste, et non l’objet de l’art, contribuent encore à la fin morale de la tragédie, et concourent, avec les grands exemples que nous avons sous les yeux, à nous rendre ce spectacle profitable. […] Ils employèrent des noms imaginaires, sous lesquels ils peignirent, d’après nature, les caractères et les mœurs de ceux qu’ils voulaient rendre ridicules ; et ils les peignirent si bien, que personne ne s’y trompait. […] Voltaire a dit dans son Mondain : Il faut se rendre à ce palais magique Où les beaux vers, la danse, la musique, L’art de tromper les yeux par les couleurs, De cent plaisirs font un plaisir unique. […] Batteux, Ce qui rend une action tragique.
Mais quel est l’avocat, en lui supposant encore quelque sentiment d’honneur et de probité, qui voulût se charger ainsi d’une haine étrangère, se rendre l’instrument méprisable du ressentiment de son client, et devenir à son gré, violent, emporté, sans d’autre motif que celui de servir, pour un vil intérêt, la passion d’un ennemi qui n’a ni les moyens, ni le courage de se venger lui-même ? […] Nous allons justifier maintenant, par des exemples, les principes que nous venons d’établir ; et nous commencerons par l’analyse raisonnée des plaidoyers fameux de Démosthène et d’Eschine, au sujet de la couronne d’or accordée au premier par un décret rendu sur la propostion de Ctésiphon.
Puisse cet ouvrage rendre plus agréable aux jeunes humanistes l’étude de la poésie ! […] Puisse-t-il surtout contribuer à rendre plus vigoureuse cette sève de christianisme qui doit vivifier les études et l’éducation tout entière, puisque c’est en ce point, comme nous l’écrivait dernièrement un savant et vénérable Prélat, que se résume toute la question de l’avenir.