Sa démarche ferme et hardie annonce sa noblesse et son rang ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre : elle est réservée à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, saisir les objets éloignés, écarter les obstacles et tout ce qui pourrait nuire, retenir ce qui peut plaire, et le mettre à la portée des autres sens ».
Avec vos brillantes hardes, Et votre ajustement, Faites tout le trajet de la salle des gardes : Et vous peignant galamment, Portez de tous côtés vos regards brusquement ; Et ceux que vous pourrez connaître, Ne manquez pas, d’un haut ton, De les saluer par leur nom, De quelque rang qu’ils puissent être.
C’est assez que cinq ans ton audace effrontée, Sur des ailes de cire aux étoiles montée, Princes et rois ait osé défier : La Fortune t’appelle au rang de ses victimes, Et le ciel, accusé de supporter tes crimes, Est résolu de se justifier1.
Tant de vertu trop tôt fut obscurcie : Pour s’anoblir, nos chefs sortent des rangs ; Par la cartouche encor toute noircie, Leur bouche est prête à flatter les tyrans9.
Si le rang, les talents ou la fortune l’élèvent au-dessus de ceux qui l’environnent, elle en jouit avec tant de réserve qu’elle se les fait du moins pardonner, si elle ne peut les faire entièrement oublier. […] Aussi voyons-nous que, chez les peuples policés, cette étude est regardée comme très importante, et mise au premier rang dans tous les projets d’éducation libérale. […] Ainsi se trouve exclus de ce rang tout ce qui n’est que beau, agréable et gracieux. […] Les Romains, en général, plaçaient leurs mots suivant le rang que les idées occupent dans l’imagination de celui qui parle ; nous autres, nous les disposons dans l’ordre d’après lequel la raison veut que les idées soient présentées. […] Lorsque le sens le permet, il faut, si l’on peut parler ainsi, les lâcher promptement, parce que les mots les plus essentiels prennent avec plus de facilité le rang qui leur est propre.
Quelque rang où jadis soient montés mes aïeux, Leur gloire de si loin n’éblouit point mes yeux, Je songe avec respect de combien je suis née Au-dessous des grandeurs d’un si noble hyménée. […] Au quatrième chant de l’Illiade, quand le sage Nestor, le plus expérimenté des Grecs, range ses troupes : Au premier rang il place les cavaliers avec leurs chevaux et les chars de guerre ; à l’arrière-garde ses fantassins nombreux et vaillants, l’élite de son armée ; ses moins bons soldats, c’est au milieu qu’il les entasse. […] Je te les ai sur l’heure et sans peine accordées ; Je t’ai préféré mémo à ceux dont les parents Ont jadis dans mon camp tenu les premiers rangs, A ceux qui de leur sang m’ont acheté l’empire Et qui m’ont conservé le jour que je respire ; De la façon enfin qu’avec toi j’ai vécu Les vainqueurs sont jaloux du bonheur du vaincu. […] Cette pensée : Tel convient au second rang qui est déplacé au premier, prend un tour figuré dans ; le vers de Voltaire : Tel brille au second rang qui s’éclipse au premier.
Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier le Français à demi vaincu, porter partout la terreur et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups. » Voltaire. — « Ce fut lui qui, avec de la cavalerie, attaqua cette infanterie espagnole jusque-là invincible, aussi forte, aussi serrée que la phalange ancienne si estimée, et qui s’ouvrait avec une agilité que la phalange n’avait pas, pour laisser passer la décharge de dix-huit canons qu’elle contenait. […] Que, dans votre narration, les preuves s’abritent derrière les faits comme les canons derrière les rangs, dans l’infanterie espagnole.