En second lieu, il convient de s’attacher aux circonstances les plus propres à caractériser l’objet décrit, à en marquer les traits d’une manière forte et prononcée. […] Plus tard, Ménénius Agrippa se servit de la fable des Membres et de l’Estomac pour apaiser le peuple romain qui s’était mutiné et retiré sur le mont Sacré ; et, dans le même temps, le prophète Nathan employa l’admirable parabole du Riche et du Pauvre pour convaincre David de son crime et le forcer à prononcer lui-même sa propre condamnation.
Le Jupiter d’Homère, ébranlant le ciel d’un signe de ses sourcils, est sans doute fort majestueux ; mais Jéhovah descend devant le chaos, et lorsqu’il prononce le fiat lux, le fabuleux fils de Saturne s’abîme et rentre dans le néant. […] Tel est le discours que prononce Turnus, roi des Rutules, pour combattre l’avis de Latinus, qui veut faire la paix avec les Troyens.
combien de temps, de règles, d’attention et de travail pour danser avec la même liberté et la même grâce que l’on sait marcher ; pour chanter comme on parle ; parler et s’exprimer comme l’on pense ; jeter autant de force, de vivacité, de passion et de persuasion dans un discours étudié, et que l’on prononce dans le public, qu’on eu a quelquefois naturellement et sans préparation dans les entretiens les plus familiers !
et si vous n’osez pas le porter, vous qui ne manquez pourtant ni de fermeté ni d’une justice assez sévère, ne devez-vous pas désirer, mon généreux oncle, qu’il ne soit prononcé par personne, et qu’on m’ouvre la porte du salut ?
On ne prononce pas le nom du Tibre comme celui des fleuves sans gloire ; c’est un des plaisirs de Rome que de dire : Conduisez-moi sur les bords du Tibre ; traversons le Tibre. […] C’était sa réponse qu’il avait préparée, et qu’il lut sans que personne l’écoutât, se hâtant de lui-même de finir un discours étranger aux sentiments de l’assemblée, et qu’il avait peine à prononcer. […] et menaçant les lords qui tardaient à prononcer. […] Guillaume, duc de Normandie, envoya au nouveau roi un ambassadeur pour réclamer la couronne : il fondait ses prétentions sur le serment qu’Harold avait prononcé dans un voyage en Normandie, et par lequel il s’était engagé à faire reconnaître Guillaume roi d’Angleterre. […] Les juges, revenus à Londres le 3 novembre, se réunirent le lendemain à Westminster, dans la chambre étoilée, et prononcèrent contre la reine d’Écosse une sentence de mort, que confirmèrent les deux chambres du parlement.
Enfin les discours prononcés dans les conseils généraux ou municipaux, dans les assemblées d’actionnaires, etc., sont du genre délibératif. […] Sa voix, au moment où elle s’élève dans le temple de la justice, est déjà comme un premier jugement, a dit Laharpe, et La Bruyère ajoute, à propos du genre évangélique : Il y a des hommes saints et dont le seul caractère est efficace pour la persuasion ; ils paraissent, et tout un peuple, qui doit les écouter, est déjà ému et comme persuadé par leur présence ; le discours qu’ils vont prononcer fera le reste. […] C. paraître dans sa gloire au milieu de ce temple ; et que vous n’y êtes assemblés que pour l’attendre, et comme des criminels tremblants à qui l’on va prononcer ou une sentence de grâce ou un arrêt de mort éternelle.... […] Voici les paroles énergiques et simples prononcées par le généreux apôtre, en même temps qu’il montrait à sou pieux auditoire les orphelins qu’il avait recueillis : Or sus, mesdames, la compassion et la charité vous ont fait adopter ces petites créatures pour vos enfants. […] Il est temps de prononcer leur arrêt, et de savoir si vous ne voulez plus avoir de miséricorde pour eux.
Il a aussi prononcé quelques Sermons et publié, dans sa jeunesse, une histoire de la Conjuration de Fiesque 519, dans laquelle il affectait de déceler des instincts de perturbateur et qui fit dire de lui à Richelieu : « Voilà un dangereux esprit ». […] Il vint trois gentilshommes, qui pensèrent mourir de voir ce portrait : c’étaient des cris qui faisaient fendre le cœur ; ils ne pouvaient prononcer une parole ; ses valets de chambre, ses laquais, ses pages, ses trompettes, tout était fondu en larmes et faisait fondre les autres. Le premier qui put prononcer une parole répondit à nos tristes questions : nous nous fîmes raconter sa mort. […] A peine eut-il prononcé quatre paroles, que le second chambellan s’écria : « Il a raison ! […] Son Histoire naturelle, également remarquable par l’éclat des descriptions, par la profondeur de l’esprit philosophique qui anime cette vaste composition et par les idées générales qui en font l’unité, lui assure, ainsi que son fameux Discours sur le style, prononcé lors de sa réception à l’Académie française (1753), une place parmi nos plus grands prosateurs.